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L'ENFER ALLER ET RETOUR
E.B. 279 mai - juin 2003
* * *
« Les témoignages de l’ÉTERNEL sont sûrs,
rendant sages les sots »
— Psaume 19 : 7.
QUI S’Y TROUVE ?
ESPÉRANCE
POUR LE RÉTABLISSEMENT
DE BEAUCOUP D’ENTRE EUX
* * *
Ce thème pourrait paraître « sensationnel », comme si nous avions l’intention de nous livrer à des conjectures au-delà de ce qui est enseigné dans les Écritures. Au contraire, nous nous limiterons strictement à la Parole de Dieu. Il semble opportun, plus que jamais auparavant, de débattre de cette question, au vu de la vaste dissémination d’erreurs grossières sur le sujet, en particulier depuis que la télévision favorise la propagation de cette erreur à des millions de personnes, de façon croissante durant les deux dernières décennies.
Peut-être que les scandales récents impliquant certains évangélistes de télévision permettront à quelques personnes de mettre en doute leurs menaces de tourment par le feu de l’enfer. Nous espérons vraiment qu’il en soit ainsi. Discerner la Vérité de Dieu sur ce sujet semble fondamental pour une compréhension de la Bible dans son ensemble.
De nous-mêmes nous ignorons tout du futur, et aucun autre être humain n’en connaît plus sur le sujet. De Dieu seul peut venir l’information que nous cherchons concernant les morts. Prêtons la plus sérieuse attention aux témoignages des Écritures qui, comme notre texte le déclare, peuvent rendre sages les simples — les honnêtes, les sincères, les impartiaux, les innocents.
Le paganisme a ses propres enfers et purgatoires particuliers, mais aucun d’entre eux n’est plus révoltant, plus horrible, que ceux qui sont présentés par les différentes dénominations de la chrétienté. Toutes ces conceptions diverses proviennent d’une origine commune, et notre point de vue sur le sujet est que Satan lui-même fut l’auteur de cette terrible doctrine qui a engendré des millions de malheureux. « Oui, mais », direz-vous peut-être, « si nous sommes loyaux à la Bible, nous devons croire à l’enfer » ! À quelle théorie de l’enfer devons-nous croire ? Quelle est la théorie scripturaire concernant l’enfer ?
Nos amis catholiques, grecs et romains, surpassent en nombre les protestants de plus du double. Ceux-ci divisent l’Enfer en deux parties dont la plus confortable et la plus clémente s’appelle purgatoire. Des docteurs en théologie catholiques nous ont fourni des descriptions détaillées des terreurs du purgatoire, trop horribles à relater. Beaucoup d’entre vous connaissent bien l’Enfer de Dante, illustré par l’artiste Doré. Il représente la pauvre humanité endurant, dans le futur, divers tourments durant des centaines et, parfois, des milliers d’années, et la clémence qu’elle expose est que, grâce aux messes, aux prières et aux jeûnes de beaucoup d’amis, le temps de torture peut être quelque peu abrégé.
Nos amis catholiques nous assurent que tous vont au purgatoire, excepté quelques-uns, appelés saints (dont on suppose qu’ils vont directement au ciel et sont canonisés au bout de plusieurs siècles, après quoi les catholiques leur adressent des prières) ; pour les hérétiques, une perspective plus terrible que le purgatoire est prévue. Ces amis nous affirment que même les papes, les archevêques et les évêques vont au purgatoire, et doivent y demeurer un certain temps au moins pour être préparés aux conditions célestes. Il y a quelques années, un archevêque déclara sur son lit de mort : « Sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous pécheurs, maintenant à l’heure de la mort ! Amen ! ». L’archevêque ne pensait donc absolument pas qu’il était délivré des péchés et n’était plus un pécheur, et des messes furent dites en sa faveur — pour la paix de son âme troublée, supposée être à ce moment-là dans les affres du purgatoire, en préparation pour le ciel. Sans aucun doute, à l’occasion de la mort de divers papes, des prières semblables furent prononcées pour la paix, le repos et pour la libération définitive des âmes, hors du purgatoire. Il n’y aurait aucun intérêt à dire des messes pour ceux que l’on croit au ciel — les messes ne leur seraient d’aucune utilité. Des messes sont dites pour les pécheurs, pour leur délivrance des péchés et de leur châtiment, selon les doctrines de l’église catholique.
Nous estimons que l’opinion protestante sur le sujet est moins raisonnable que celle des catholiques. Théoriquement, ils adoptent la même position concernant l’inaptitude des humains à entrer au ciel et conviennent que les promesses célestes n’appartiennent qu’à ceux qui marchent dans le sentier étroit — non pas selon la chair, mais selon l’esprit. Ils admettent que la grande majorité de protestants ne sont pas plus saints, mais à leur grande honte, ils ont une théorie concernant l’enfer qui, non seulement le dépeint d’une manière aussi horrible que l’esprit humain peut imaginer, mais qui affirme qu’il n’y a aucun espoir de salut pour quiconque y entre.
Nous nous interrogeons : « Les protestants veulent-ils dire ceci : Y croient-ils ? ». En admettant que peu de gens sont dans cette condition de sainteté et de pureté de cœur qui les préparerait à la présence et à la faveur divines, croient-ils que tous les autres, leurs voisins, amis, frères, sœurs, parents, enfants, disparaissent rapidement dans une éternité de torture au-delà de ce que la langue peut décrire ? Nous répondons qu’ils ne le croient pas, mais que leurs actes parlent plus fort que leurs paroles.
Les protestants s’attribuent une grande liberté en traitant de ce sujet à propos duquel ils admettent n’avoir aucune connaissance personnelle. L’un nous dira qu’il ne croit pas aux flammes littérales et au rôtissage littéral par des démons littéraux avec des fourches littérales dans des fours littéraux, mais qu’il croit que ce sera un rongement de la conscience, en quel endroit, en quel lieu, il ne sait pas ; d’une certaine manière, il ne sait pas comment ; mais, aussi sûr qu’il vit, il est aussi convaincu que tout se passera exactement tel qu’il l’a conçu dans son imagination. Il se sent infaillible sur ce sujet.
Un autre nous raconte qu’il pense qu’il y aura un feu et quelque rongement de conscience, mais il ne sait ni où, ni comment. Un autre nous dit qu’il croit qu’il n’y aura pas de feu, mais que la punition des méchants sera leur association obligatoire entre eux, et qu’ils deviendront tellement saturés de leur propre compagnie et de leur conduite pécheresse qu’ils auront leur existence en aversion, mais devront la poursuivre sous ces conditions durant toute l’éternité. Où ? Comment ? Il n’en sait rien. Il se croit lui-même infaillible sur ce point particulier, bien qu’il n’en soit pas de même quant à ses activités terrestres, ses spéculations financières, ses engagements matrimoniaux, etc. — il est infaillible uniquement sur ce seul point.
« DIEU N’EST PAS INJUSTE »
Nous demandons à ces divers hommes infaillibles et sages pourquoi n’importe laquelle de ces conditions horribles devrait durer éternellement ? Dans quel sens Dieu serait-Il glorifié par la perpétuation de ces conditions ? De quelle manière prendrait-Il plaisir à la peine ou à la souffrance de Ses créatures, bien que dépravées ? La réponse à cette question de Jonathan Edwards, théologien du 18ème siècle, était que les membres du peuple de Dieu seraient tellement transformés après la mort qu’ils pourraient observer depuis le paradis et voir leurs propres parents, ou enfants, ou frères, ou voisins, dans la plus horrible torture et se détourner et louer Dieu encore plus fort. Mais de nos jours, peu de gens donneraient cette réponse à la question. Ils préfèrent l’éluder ; ils se rendent compte qu’ils n’ont aucune réponse raisonnable.
Nous leur posons une autre question — si, dans les conditions actuelles, les humains se dirigent vers la mort sans subir cette torture épouvantable, telle que vous la décrivez pour le futur, ne mourraient-ils pas beaucoup plus rapidement sous ces tortures ? La tendance de toute souffrance n’est-elle pas de détruire ? Ne serait-il donc pas plus raisonnable d’espérer qu’à un certain moment, dans l’avenir, ces tortures qu’ils décrivent s’achèveraient d’une manière naturelle — conduiraient à l’anéantissement de l’individu, de l’esprit, du corps, de chaque faculté ? Oh mais, répondent-ils, Dieu les maintiendra à l’existence ; Il leur assurera la vie. Par Sa seule puissance, ils peuvent être rendus aptes à endurer de telles souffrances, et Il veillera à la perpétuation de la vie afin qu’ils continuent de souffrir éternellement. Si cela est exact, si ces instructeurs sont infaillibles, la race [humaine] pourrait bien regretter que le Tout-Puissant détienne une telle puissance, ou que, ayant le pouvoir, Il ne l’ait pas utilisé pour une autre cause meilleure.
Nous revenons aux questions et demandons, quel mal pourrait commettre un être humain dans le court laps de temps d’une heure, ou d’un jour, ou d’un mois, ou d’une année, ou d’un siècle, qui mériterait à juste titre une éternité de torture telle que celle qui est décrite ? Leur réponse est que notre race entière est née sous la malédiction, sous la condamnation, et que maintenant, Dieu a pourvu à un Sauveur et que seuls ceux qui L’accepteront seront sauvés — épargnés de l’enfer, épargnés du tourment éternel. Ils nous affirment que cette sentence ou condamnation de notre race à l’enfer nous a été infligée comme châtiment pour la désobéissance du père Adam en Éden, lorsqu’il mangea du fruit défendu, et que seuls ceux qui acceptent Christ peuvent être épargnés de ce terrible jugement. Mais nous répondons qu’assurément un tel châtiment serait injuste. Le fait de supposer que Dieu prononcerait une condamnation au tourment éternel pour des milliards d’êtres de la race d’Adam, en raison de sa désobéissance en mangeant le fruit, signifie accuser le Tout-Puissant de la plus grossière injustice, sans parler du manque d’amour.
Sans aucun doute, ces enseignements ne proviennent pas de la Parole de Dieu. Assurément, Dieu n’est pas l’auteur de ces hallucinations terribles qui ont abusé notre race durant bien des siècles. Ils nous sont parvenus des Âges des Ténèbres ; pratiquement tous les credo de la chrétienté furent formulés durant les Âges des Ténèbres ou immédiatement après. Aucun d’entre eux ne supportera la lumière de l’entendement et de la raison du jour actuel — aucun d’entre eux ne supportera la lumière de l’examen scripturaire. Si les Écritures parlent de ces diverses choses, pourquoi ces experts ne nous indiquent-ils pas le chapitre et le verset afin de nous fournir les renseignements avec précision ? — Et pourquoi ne sont-ils pas du même avis ? Pourquoi ont-ils autant de divergences de vues sur un sujet qui, d’après leur déclaration, est le plus terrible et le plus important ?
Des dieux démons — vicieux, malveillants, impitoyables — sont connus de tous les peuples païens. De tous les livres religieux, seule la Bible enseigne un Dieu d’amour, compatissant envers Ses créatures et désireux de les délivrer de leur condition déchue. Ce fut durant les Âges des Ténèbres, quand l’esprit de Christ, l’esprit d’amour, fut sur le point de s’éteindre même parmi les chrétiens, qu’ils pensèrent qu’il était parfaitement juste et agréable à Dieu de les obliger à s’entre-mutiler au supplice, à se brûler les uns les autres sur le bûcher, à se torturer réciproquement avec des étaux, et se remplir l’un l’autre la bouche et les oreilles de plomb fondu — ce fut à cette époque, et à cause de certains de nos ancêtres abusés, que cette doctrine du tourment éternel fut empruntée au paganisme, et greffée sur les enseignements de Jésus et de Ses Apôtres.
Ces inquisiteurs justifiaient les tortures de leurs semblables avec la prétention véritable qu’ils imitaient Dieu de cette façon, et que leurs victimes subiraient un traitement encore pire lorsque, après la mort, elles seraient remises entre les mains du Tout-Puissant. Les gens copieront leurs conceptions du Créateur ; combien il est nécessaire, par conséquent, que nous ayons la juste conception, que nous adorions un Dieu qui est supérieur à nous en Justice, Sagesse, Amour et Puissance. Avec une si terrible conception erronée de Dieu, il est surprenant que la chrétienté n’ait fait absolument aucun progrès. La seule compensation a probablement été la pensée de l’amour de Jésus, de Son empressement et de Son effort pour secourir l’humanité.
Une grande part de la difficulté sur ce sujet a résulté d’un traitement irréfléchi de la Parole de Dieu, en ajoutant à ses déclarations, dans nos esprits comme dans nos paroles. Par exemple, quand nous lisions dans la Bible : « Il extermine tous les méchants » (Ps. 145 : 20), nous nous faisions inconsciemment la réflexion : « Exterminer doit signifier préserver, préserver dans le feu, préserver dans le tourment, préserver avec des démons éternellement ». Ainsi, nous déformions la Parole de Dieu à notre propre détriment aussi bien qu’à celui des autres. De même avec le mot « mourir », lorsque nous lisions dans les Écritures : « L’âme qui a péché, celle-là mourra » (Éz. 18 : 20), nous pervertissions la Parole de Dieu comme nous ne songerions pas à pervertir tout autre écrit, et nous nous faisions la réflexion : « Mourir doit signifier ici vivre, vivre dans le tourment, éternellement, avec des démons dans la souffrance ». De même le mot « périr » : en lisant dans les Écritures que les « méchants périront » (Ps. 37 : 20), nous tordions le sens et disions : « Périr signifie préserver ». Par conséquent, notre confusion persistait ; nous étions aveuglés par l’Adversaire de la même façon qu’il a aveuglé le monde entier, empêchant la glorieuse lumière de la bonté de Dieu de resplendir de plus en plus dans le cœur des hommes (2 Cor. 4 : 4).
Selon la Version du Roi Jacques de l’Ancien Testament, le mot hébreu shéol est traduit par le mot « enfer » 31 fois, « tombe » 31 fois, et « fosse » 3 fois. Cependant, on démontrera que le mot « enfer » n’aurait absolument pas dû se trouver dans la traduction de l’Ancien Testament — tout au moins il ne devrait pas s’y trouver avec la signification qui s’attache maintenant généralement au mot. Il aurait dû être traduit par « sépulcre », « tombe », ou « lieu caché » dans chaque cas.
Nous ne devrions pas être taxés d’accuser les traducteurs d’une tentative délibérée d’aveugler les gens et, pour cette raison, nous mentionnerons une circonstance atténuante, à savoir que, depuis la traduction en 1611 ap. J.-C., la langue anglaise a subi de considérables variations à l’égard du mot « enfer » ainsi qu’à d’autres égards. Dans la littérature anglaise ancienne, nous trouvons que le mot « enfer » est employé en rapport avec la couverture de chaume d’une maison, ou enterrer des pommes de terre pour la consommation d’hiver. Recouvrir une maison signifiait la couvrir, recouvrir des pommes de terre signifiait les couvrir ou les mettre à l’abri de la lumière, du gel, etc. Ainsi donc, à l’origine, le mot signifiait « couvrir, soustraire à la vue, enfouir, enterrer ». Si le mot « enfer » était encore utilisé dans ce sens, cet article s’avérerait moins nécessaire. Mais le sens du mot s’est transformé graduellement pour devenir celui d’un lieu de torture pour l’humanité. Il est cependant nécessaire d’exposer l’erreur et, de ce fait, libérer nos esprits de l’esclavage de la superstition qui, durant des siècles, a assombri le caractère divin et nous a empêchés d’avoir une juste appréciation de notre Créateur.
Le mot « shéol » signifie l’obscurité, le lieu caché, l’état de mort. En lui, il n’y a pas la moindre idée de feu, de flammes, de fourches, de démons, de torture ou d’angoisse. Examinons ceci à partir des Écritures elles-mêmes.
Le mot « shéol » se présente pour la première fois en rapport avec le patriarche Jacob et ses 12 fils. Ses deux plus jeunes fils, plus nobles que leurs frères, étaient beaucoup plus aimés de Jacob. Joseph, son favori, vêtu de sa belle tunique bigarrée, fut envoyé vers ses frères qui faisaient paître les moutons à distance de chez eux, pour leur apporter des mets délicats et, au retour, donner de leurs nouvelles. Les frères, poussés par l’envie, envisagèrent d’abord de le tuer et, par la suite, le vendirent aux Ismaélites qui, à leur tour, le vendirent aux Égyptiens ; et sous le soin providentiel de Dieu, il devint, des années plus tard, le premier gouverneur de leur pays, juste après le roi. Entre-temps, les frères s’étaient saisis de la tunique bigarrée, l’avaient plongée dans le sang d’un bouc et dans la poussière et l’avaient envoyée à Jacob, lui demandant s’il la reconnaissait. Il répondit : hélas, c’est la tunique de Joseph ; des bêtes sauvages l’ont dévoré. « Certainement je descendrai, menant deuil, vers mon fils, au shéol » (Gen. 37 : 35). Par shéol, voulait-il dire un lieu de feu et de tourment ? Croyait-il que Joseph, son meilleur fils, y était allé, et que lui, Jacob, s’attendait également à se rendre à cet endroit ? Nous répondons : non. Il voulait dire que, de toute évidence, Joseph était mort, et qu’il mènerait deuil pour lui le reste de sa vie, jusqu’à ce que lui aussi aille dans l’état de mort, dans le shéol, dans l’enfer.
Le mot se présente la seconde fois un peu plus loin dans le même récit (Gen. 42 : 38). Les frères s’étaient rendus en Égypte pour acheter du blé en raison de la famine sévissant en Canaan. Ils durent y retourner encore, mais ils expliquèrent à Jacob que le gouverneur, en qui ils n’avaient pas reconnu Joseph, avait exigé que, s’ils revenaient, il leur faudrait amener avec eux Benjamin, leur frère, celui que Jacob affectionnait alors particulièrement. Jacob protesta, mais se rendant compte qu’il n’y avait pas d’alternative, il leur dit finalement d’emmener Benjamin, après les avoir avertis que, s’ils ne le ramenaient pas sain et sauf, ils feraient descendre ses « cheveux blancs avec douleur au shéol » (v. 38). Manifestement, Jacob ne voulait pas dire qu’il irait vers un lieu de tourment éternel si Benjamin ne revenait pas, mais que s’ils ne réussissaient pas à le ramener, ils hâteraient sa mort à cause de la douleur.
Toute personne pensant raisonnablement a-t-elle quelque doute quant à la signification du « shéol » dans ces exemples, les deux premières fois qu’il se présente dans la Bible ? Non ! Vous ne devriez avoir aucun doute, ni aucune raison d’en avoir. Et le mot a exactement la même signification dans chacun de ses emplois dans tous les passages des Écritures, comme vous pourrez le constater en lisant attentivement notre brochure sur l’Enfer.
Nous avons tous entendu parler des tribulations de Job, et dans le récit des Écritures le concernant, la prière de Job au Seigneur nous est racontée en ces termes : « Oh ! Si tu voulais me cacher dans la tombe [shéol], me tenir caché jusqu’à ce que ta colère se détourne ! Tu appellerais, et moi je te répondrais » (Job 14 : 13, 15). Qui pense un instant que Job priait pour aller vers le tourment éternel ? Aucune personne réfléchie et raisonnable ne pense cela. Les traducteurs eurent manifestement encore raison en rendant shéol par notre mot anglais (*) « tombe ».
(*) [Nous pensons que cette note, extraite du chapitre « L’Enfer de la Bible », du volume « La Vie - La Mort - L’Au-Delà », sera utile à nos lecteurs. (1) Les 11 versions françaises que nous avons en mains, traduisent comme suit ces deux passages :]
- Job 14 : 13 : Segond, Lausanne et Crampon : séjour des morts ; Darby et Zadoc-Kahn : shéol et cheol ; Synodale et Ostervald : sépulcre ; Sacy et Glaire et Vigouroux : enfer ; Martin : fosse ; Liénart : schéol.
- Ps. 86 : 13 : S. et L. : séjour des morts ; D., Cr. et Lién. : s[c]héol ; Syn., Mart. et Ost. : sépulcre ; Z.-K. : gouffre ; Sa. et Gl. et V. : enfer. Le lecteur français moderne est, on le voit, plus favorisé que le lecteur anglais [Trad.].
Job se rendait compte que toute l’humanité et lui-même vivaient sous la malédiction ou colère divine justement infligée à notre race — non pas une colère du futur qui tourmentera la majorité du genre humain, mais un courroux qui règne sur le monde actuellement, qui nous fait descendre dans le shéol, sous la sentence de mort par différentes épreuves, peines, douleurs, maladies, faiblesses. Job pensait que si telle était la volonté du Seigneur, il serait heureux de mourir rapidement, puisque les fardeaux de la vie présente représentaient pour lui plus que ce qu’il était capable de supporter. Cependant, il n’avait aucun désir de demeurer pour toujours dans la tombe. Au contraire, il avait l’information, touchant le divin Plan, qu’au temps opportun le Seigneur le délivrerait, lui et le monde, de la malédiction, la sentence de mort, de la tombe et de toutes les faiblesses qui sont survenues à notre race à cause de la sentence originelle de mort.
C’est à cette espérance de résurrection que Job faisait allusion, en disant : « Tu appellerais, et moi je te répondrais ». Ses paroles nous rappellent les enseignements du Seigneur Jésus, qui disait : « Ne vous étonnez pas de cela ; car l’heure vient en laquelle tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix ; et ils sortiront » (Jean 5 : 28, 29). C’était l’espérance de Job, c’était le sens de sa prière : « Oh ! Si tu voulais me cacher dans le shéol, me tenir caché jusqu’à ce que ta colère se détourne. Tu appellerais, et moi je te répondrais ». Il participera aux bénédictions générales de l’Âge millénaire, lorsque, en accord avec le divin Plan, Christ notre Seigneur, qui a racheté l’humanité entière grâce à Son précieux sang, au sacrifice de Lui-même, sera Roi sur toute la terre. Il relèvera et assistera chaque créature débarrassée des faiblesses et imperfections de cette condition mourante, aux perfections et gloires d’Éden, perdues et rachetées et qui doivent être rétablies pour tous ceux qui reviendront en harmonie avec Dieu, au temps convenable de Dieu.
Le roi David, sous la main correctrice du Seigneur, était grandement affligé et effrayé à l’approche de sa mort. Entendez sa prière : « Sauve-moi à cause de ta bonté. Car on ne se souvient point de toi dans la mort ; dans la tombe [shéol], qui te célébrera ? » (Ps. 6 : 4, 5). De toute évidence, David s’attendait à aller dans la tombe mais désirait que sa vie fût prolongée pour un temps, et il promit que le résultat serait à la louange du Seigneur. Son argument est clair — s’il allait à la tombe, il ne pourrait plus louer Dieu, ni Le servir. Ses propos ne suggèrent aucune idée d’une éternité de torture ou celle qu’il pensait y aller.
CITEZ LE VERSET ENTIER DU PROVERBE
Un des proverbes inspirés de Salomon souvent cité est : « Tout ce que ta main trouve à faire, fais-le, pendant que tu es dans ta force », mais nous entendons très rarement le reste de la citation, à savoir : « car il n’y a ni œuvre, ni combinaison, ni connaissance, ni sagesse, dans le shéol, où tu vas » (Eccl. 9 : 10). Combien est sensée cette déclaration, lorsqu’elle est comprise exactement — il n’y a ni sagesse, ni connaissance, ni œuvre, dans l’état de mort vers lequel les bons et les mauvais, toute l’humanité, s’acheminent depuis les six mille ans passés. Les morts sont réellement morts, disparus, hormis que Dieu a pourvu pour eux à une résurrection des morts, une renaissance à une existence vivante, sensitive.
Le moment précis de leur réveil semblera à chacun être l’instant qui suit immédiatement celui de leur mort, car il n’y a ni sagesse ou connaissance dans la tombe, dans le shéol, en enfer. Combien la bonté et la miséricorde de Dieu apparaîtront merveilleuses à la grande majorité des membres de notre race quand ils se réveilleront du sommeil de la mort et auront connaissance pour la première fois de la bonté de Dieu. Au lieu d’avoir pourvu à des démons et à de la torture, Il a pourvu, grâce à Son Fils, à une ouverture des portes de la prison de la tombe et à une mise en liberté des captifs de la mort. Il a pourvu également à leur futur relèvement hors du péché et de la déchéance, sous les conditions favorables du Royaume millénaire du cher Fils de Dieu.
Le pieux roi de Juda, Ézéchias, était très gravement malade et s’attendait à mourir, mais il pria le Seigneur de lui prolonger sa vie, et sa prière fut exaucée, sa vie étant miraculeusement prolongée de 15 ans. Dans son récit de l’événement, il dit : « Au méridien de mes jours, j’irai dans les portes du [shéol] ; je suis privé du reste de mes années... mais toi, tu as aimé mon âme, [la retirant] de la fosse de destruction, car tu as jeté tous mes péchés derrière ton dos. Car ce n’est pas la tombe [le shéol] qui te louera, [ni] la mort qui te célébrera » (Ès. 38 : 10, 17, 18). Ézéchias affirmait ici très clairement que la tombe [shéol] se rapportait à une condition inconsciente.
Notez l’emploi du mot « shéol » par Osée dans le texte bien connu : « Je les délivrerai de la main de la tombe [shéol], je les rachèterai de la mort. O mort, où sont tes pestes ? O shéol, où est ta destruction ? » (Osée 13 : 14). D’après ceci, nous avons la certitude que, quelle que soit la signification du mot « shéol » — qu’il veuille dire, comme nous le prétendons, l’état de mort, ou qu’il veuille dire, comme d’autres l’affirment, un lieu de tourment éternel — il doit être détruit : « O shéol, où est ta destruction ? »
HADÈS,
SHÉOL ET TOMBE
SONT ÉQUIVALENTS
En 1 Cor. 15, l’Apôtre Paul discute de la résurrection des morts, en déclarant : « Car, comme tous dans l’Adam meurent, de même aussi tous en Christ seront rendus vivants ; mais chacun dans son propre rang » (1 Cor. 15 : 22, 23). Il décrit la première résurrection comme étant celle de l’Église, bénie et sainte, et montre que tous les autres auront l’occasion favorable de sortir complètement des imperfections actuelles — en s’élevant, s’élevant, s’élevant jusqu’à une totale délivrance du péché et de la mort s’ils le désirent : « chacun dans son propre rang ». Mais il poursuit pour montrer que, pour le monde, cette délivrance générale de la mort s’accomplira durant l’Âge millénaire — après la fermeture de cet Âge de l’Évangile, après la résurrection de l’Église, la première et principale résurrection. Ses paroles sont :
« Or, quand ce corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce mortel aura revêtu l’immortalité [quand l’Église entière sera au complet], alors s’accomplira la parole qui est écrite : « La mort a été engloutie en victoire. Où est, ô mort, ton aiguillon ? Où est, ô tombe [ô hadès — note D.], ta victoire ? » (1 Cor. 15 : 54, 55).
Dans ce dernier texte, le mot « tombe » est hadès, l’équivalent grec du mot hébreu shéol. L’Apôtre traduit ici le mot shéol en grec, langue dans laquelle le Nouveau Testament est écrit. Pouvons-nous avoir une indication plus claire que le shéol de l’Ancien Testament et le hadès du Nouveau Testament signifient de façon identique l’état de mort ? — Et le projet de Dieu est de détruire le shéol, de détruire le hadès, en libérant l’humanité de ces lieux, tels des prisonniers dans un piège ou dans une prison.
Notez un autre emploi du mot « shéol » dans l’Ancien Testament, cité dans le Nouveau : le roi David, en parlant prophétiquement de Christ, dit : « Car tu n’abandonneras pas mon âme au shéol [l’état de mort], tu ne permettras pas que ton saint voie la corruption » (Ps. 16 : 10). L’Apôtre Pierre mentionne ceci (Act. 2 : 27), en traduisant le mot hébreu shéol par le mot grec « hadès ». Il explique la signification des deux termes comme ayant trait à Jésus hors de l’état de mort, la résurrection de notre Seigneur le troisième jour.
LA CLÉ DE L’ENFER EN BONNES MAINS
Nous voyons que la Justice condamna notre race [humaine] à la mort — à la tombe — à la destruction. Nous voyons que notre Seigneur Jésus mourut pour délivrer l’humanité de la destruction. Concernant cette rédemption, les Écritures ne parlent pas de la mort comme d’une annihilation, mais elle est fréquemment appelée un sommeil, et la pensée est émise qu’un réveil général doit avoir lieu à l’aube de l’âge prochain, le Millénium. Dans une autre figure, cet état de mort, la tombe, le « shéol », le « hadès », est décrit comme une grande prison dans laquelle tous ceux qui meurent sont représentés figurativement comme des prisonniers, pieds et mains liés, incapables de se délivrer eux-mêmes. Les Écritures déclarent que notre Seigneur Jésus, par Sa mort, a obtenu la clef de cette prison — l’autorité, le contrôle de tous les prisonniers, pour faire d’eux ce que bon Lui semble.
Notre Seigneur fit allusion à cette prison lorsqu’Il cita les paroles du prophète Ésaïe et Se les appliqua à Lui-même, en déclarant qu’Il ouvrirait les portes de la prison et proclamerait la liberté aux captifs (És. 61 : 1 ; Luc 4 : 18). Notre Seigneur ne fit aucune tentative pour ouvrir des prisons terrestres. Au moment même où Il exprimait ces paroles, Jean-Baptiste dépérissait en prison, et notre Seigneur n’essaya pas de le délivrer. Son œuvre était plus importante — la délivrance de tous ceux qui sont dans la tombe. Il déclare qu’Il accomplira ce travail à Son Second Avènement. Ses paroles sont : « Car l’heure vient en laquelle tous ceux qui sont dans les sépulcres [tombes] entendront sa voix [la voix du Fils de l’Homme] ; et ils sortiront » (Jean 5 : 28, 29 — D.). Les saints, les pieux, parviendront à une glorieuse perfection dans ce qui est connu comme la première ou principale résurrection ; le reste de l’humanité reviendra pour jouir des privilèges bénis et des opportunités de l’Âge millénaire, durant lequel les jugements du Seigneur se répandront sur la terre, amenant les habitants à apprendre la droiture.
Après la résurrection et l’ascension de notre Seigneur, Il adressa un message à Son peuple en déclarant : « Je suis... le vivant ; j’ai été mort ; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles ; et je tiens les clefs de la mort et du hadès [tombe] » (Apoc. 1 : 17-18). Ceci est en harmonie avec l’assertion scripturaire complète que les morts ne sont pas dans un lieu de béatitude, ni de tourment, mais sont morts, et ont besoin d’un réveil par la résurrection promise par le Rédempteur.
Vu de cette façon, nos amis, parents et voisins — le monde en général — s’acheminent vers l’enfer, vers la mort, vers le sépulcre, depuis les 6000 ans passés. Si nous suivons la direction de la Parole inspirée, nous savons exactement où ils se trouvent, et entendons le message divin disant : « Mais les morts ne savent rien du tout ». Plus que ceci, nous entendons la même parole déclarer que tous ceux qui sont dans la tombe sortiront — comme Job l’exprima : « Tu appellerais, et moi je te répondrais ; ton désir serait tourné vers l’œuvre de tes mains [la faveur de Dieu retournera à la race humaine] » (Job 14 : 15).
Ainsi donc, la parole du Seigneur nous assure de la délivrance de tous du châtiment de la mort adamique, car Jésus-Christ, par la grâce de Dieu, goûta la mort pour chaque homme — pour servir de témoignage au temps voulu.
PAS DE SALUT UNIVERSEL
Alors que, dans les Écritures, nous découvrons une rédemption hors de la malédiction universelle ou sentence de mort, nous découvrons également qu’à tous ceux qui sont délivrés de la sentence adamique, il sera demandé de supporter l’épreuve dans le Royaume millénaire, chacun pour son propre compte. La race ne se trouvera plus jamais sous la condamnation adamique. L’épreuve individuelle qui touchera chacun sera décisive. Ceux qui obéiront à la voix de ce Grand Maître vivront — éternellement — sous des conditions bénies. Ceux qui négligeront ou refuseront de profiter des grands privilèges ainsi acquis pour eux, grâce à Christ, mourront de la Seconde-Mort — seront annihilés, complètement détruits sans espérance, car Christ ne meurt plus. Une rédemption et une pleine occasion favorable fondée sur celle-ci sont tout ce que la Parole de Dieu offre. C’est suffisant. Ceux qui ne choisiront pas la droiture et ne haïront pas l’iniquité sous les conditions favorables que le Seigneur propose pour leur épreuve seront certainement indignes du don de Dieu, la vie éternelle.
Ceux qui ont les oreilles et les yeux de la foi, et sont dotés d’une aptitude à saisir les marques évidentes de la faveur divine en Christ actuellement, sont spécialement bénis. Que celui qui a une oreille pour entendre entende ; qu’il n’attende pas les bénédictions du futur. Nous qui, maintenant, entendons et obéissons, pouvons rendre sûrs notre appel et notre élection en vue d’une part spéciale dans le Royaume. Quant au monde, les bénédictions lui parviendront pendant l’Âge millénaire, par le canal de Son peuple. Les bénédictions générales du monde seront très grandes, assurément, mais pas comparables à celles réservées aux « élus ».
Même si on ne lutte pas sur le tourment du feu de l’enfer après la mort, pour soi-même ou sa famille et ses amis, l’erreur peut engendrer une anxiété habituelle qui imprègne la personnalité entière et les pensées. Mais quel soulagement de savoir que le tourment du feu de l’enfer est tout simplement faux, et qu’il est une grossière dénaturation du caractère de Dieu et de Son Plan pour toute l’humanité.
Le fait d’avoir la vérité sur le mot « enfer » libère de la crainte et ouvre l’esprit et le cœur à la juste compréhension des desseins de Dieu pour l’humanité passés, présents et futurs. Mais ne tombons pas dans l’indifférence et dans la complaisance envers nous-mêmes une fois que nous comprenons que le véritable enfer de la Bible ne se rapporte pas à un lieu de tourment. Réjouissons-nous plutôt de l’immense bonté de Dieu, et promettons d’en apprendre davantage à propos de Son Plan révélé et de la part que nous y avons. Louons-Le de ce que, même si l’enfer se rapporte véritablement à l’état de mort, Il a pourvu à une rédemption grâce à Jésus-Christ pour tous les membres de l’humanité afin que tous puissent bénéficier d’une délivrance de l’état de mort par le futur réveil des morts.
Propagez ces bonnes nouvelles à toutes les victimes des fausses vues de Dieu et de cette très mauvaise compréhension du mot « enfer » (commandez notre brochure de 75 pages l’Enfer, qui traite de chaque texte biblique se rapportant à l’Enfer... Nous offrons aussi le Vol. 16 de l’épiphanie, intitulé « La Carte du Plan de Dieu », qui traite du Premier et du Second Enfers et de l’Homme riche en Enfer. Ces ouvrages expliquent que le mot hébreu « shéol » dans l’Ancien Testament se réfère parfois à l’état d’extinction et est l’équivalent du mot grec « géhenne » et de la Seconde-Mort dans le Nouveau Testament).
E.B. 279 mai - juin 2003
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