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OU SONT LES MORTS ?
Ecrits de Charles Taze Russell
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« Hommes frères, qu'il me soit permis de vous dire, touchant le patriarche David, et qu'il est mort, et qu'il a été enseveli, et que son sépulcre est au milieu de nous jusqu'à ce jour... car David n'est pas monté dans les cieux ». (Actes 2 : 29, 34) « Et personne n'est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme ». (Jean 3 : 13).
Où sont nos amis, nos voisins, les saints, les impies, les civilisés, les pervers ? La réponse convenable à cette question intéresse notre destinée ; elle colore et influence notre théologie et tout le cours de notre vie ! La réponse correcte fortifie, console, encourage et aide l'homme à acquérir un esprit bien équilibré ! Quiconque se déclarerait entièrement indifférent à ce sujet, proclamerait en même temps son manque d'intelligence, de réflexion. Quand nous jugeons dignes d'attention et d'étude les choses ordinaires de cette vie, telles que la nourriture, l'habillement, la finance, la politique, etc., qui ne nous concernent que pendant quelques années, combien devraient davantage nous intéresser les choses relatives à notre éternité et à celle de notre prochain et du monde en général ?
LA RÉPONSE DE L'AGNOSTICISME
Nous commencerons notre examen, en demandant à nos amis de l'agnosticisme, qui se flattent de leur inébranlable indépendance de pensée : Que dites-vous « Libres Penseurs » en réponse à notre question : où sont les morts ? Ils répondent : « Nous ne le savons pas ; nous voudrions croire à une vie future, mais nous n'avons pas de preuves. A défaut, nous concluons que l'homme meurt comme la brute. Si nos conclusions ne répondent pas à votre attente quant à la joie réservée aux saints, elles devraient certainement réconforter tout le monde, attendu que la vaste majorité de la race humaine gagnerait beaucoup plus à périr comme la brute, que d'être préservée pour être torturée, comme le croient la plupart des gens ».
Nous remercions nos amis de l'agnosticisme pour leur réponse courtoise, mais nous sentons qu'elle n'est satisfaisante ni pour notre raison, ni pour notre cœur, qui clament qu'il y a, ou qu'il devrait y avoir une vie future; car le Créateur a fait l'homme avec de telles facultés d'esprit et de cœur, et si supérieur à la brute, qu'on devrait s'attendre à sa préséance dans le plan divin. En outre, la brièveté de l'existence présente, ses larmes, ses chagrins, ses expériences, ses leçons, sont presque sans valeur et inutiles, à moins qu'il y ait une vie future — une occasion de faire usage des leçons qu'ils comportent. Nous devons donc chercher plus loin une réponse plus satisfaisante à notre question.
LA
RÉPONSE DU PAGANISME
Puisque les trois quarts des hommes sont païens, la majorité de leur nombre leur donne le droit de tâcher, à leur tour, de résoudre le problème : où sont les morts ? Le paganisme nous donne deux réponses générales :
(1) Les plus influents parmi eux sont ceux qui croient à la transmigration des âmes. Ils nous disent : « Nous croyons que lorsqu'un homme meurt, il ne meurt pas réellement, mais ne fait que changer de forme. Sa condition future correspondra à sa vie présente, qui lui vaudra une position plus ou moins haute. Nous croyons que nous avons déjà vécu sur la terre, peut-être comme chats, chiens, souris, éléphants, ou tout autre animal, et que, si cette vie a été sagement employée, nous réapparaîtrons en hommes pourvus de talents supérieurs, comme philosophes, etc. ; mais si, comme c'est généralement le cas, la vie a été mal employée, à la mort nous serons réduits à l'état d'animaux inférieurs : éléphant, ver, ou que savons-nous ? C'est à cause de cette conviction que nous sommes si scrupuleux dans notre traitement des animaux inférieurs et que nous nous refusons à manger n'importe quelle viande. Si nous marchions sans pitié sur un ver, notre châtiment pourrait consister à être réincarnés sous une forme où nous serions de même cruellement traités, après le changement que nous appelons la mort ».
(2) L'autre grande classe de païens croit en un monde spirituel avec d'agréables lieux de félicité pour les bons, et un enfer aux tourments variés pour les méchants. D'après eux, lorsqu'une personne semble mourir, elle devient réellement plus vivante que jamais et, à l'instant même où elle passe le Styx, elle va dans le séjour, soit des bienheureux, soit des éternellement damnés dans lesquels punitions et récompenses sont graduées.
Lorsque nous demandons : « D'où vous viennent ces croyances ? » on nous répond : « Nous les pratiquons depuis très longtemps ; nous ne savons d'où elles sont venues ; nos sages ancêtres nous les ont léguées comme véritables, et nous les acceptons comme telles. »
Mais la réponse du paganisme ne satisfait ni notre raison ni notre cœur. Il faut chercher ailleurs. Nous ne pouvons mettre notre confiance en des conjectures. Nous devons nous attendre à la Révélation divine, au message de Celui de qui nous relevons — notre Créateur.
LA
RÉPONSE DU CATHOLICISME
Laissant le paganisme, nous nous tournons vers la fraction intelligente qui forme le quart de la population du globe, appelée la Chrétienté, et nous lui demandons : « Chrétienté, que répondez-vous à la question ? ». Elle répond : « Nous sommes divisés d'opinion, plus des deux tiers d'entre nous soutenant l'opinion catholique et près d'un tiers, l'opinion générale protestante ». Écoutons donc d'abord l'opinion catholique (grecque et romaine), parce que son ancienneté et sa majorité autorisent cette priorité : « Amis catholiques, veuillez nous donner le résultat de vos labeurs et de vos études, avec les conclusions de vos penseurs et théologiens les plus capables, relativement à la révélation que vous prétendez tenir de Dieu sur ce sujet : Où sont les morts ? Nous vous écoutons attentivement, avec patience et impartialité ».
Nos amis catholiques répondent: « Notre enseignement est très explicite quant au fond de votre question. Nous l'avons examiné sur toutes ses faces à la lumière de la Révélation et notre conclusion et notre enseignement sont que, lorsque l'on meurt, on va dans l'un, des trois endroits suivants : Premièrement : Les saints, dont nous croyons le nombre très restreint, vont immédiatement en présence de Dieu, au ciel ; C’est au sujet de ceux-ci que le Seigneur a dit : « Quiconque ne porte pas sa croix et ne me suit pas, ne peut être mon disciple » (Luc 14: 27). Ceux qui portent fidèlement leur croix sont le « petit troupeau », les « élus », concernant lesquels Jésus dit : « La porte étroite et le chemin étroit mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent » (Matthieu 7 : 14). Parmi ces saints, ne sont pas compris notre clergé, ni même nos évêques, cardinaux et papes , car vous verrez que lorsqu'un de ces derniers meurt, l'église a coutume de dire des messes pour le repos de son âme, et nous ne dirions pas de messes pour quelqu'un que nous croyons au ciel, parce que là, sûrement, toute âme trouve son repos, et nous ne dirions pas davantage de messes pour lui, si nous le croyions dans l'enfer éternel, car là, les messes ne pourraient lui être utiles. Remarquez, toutefois, que nous n'enseignons pas que beaucoup vont dans l'enfer éternel, mais que, seuls, les hérétiques incorrigibles — les gens qui ont pleinement connu les doctrines catholiques et qui s'y sont délibérément et ouvertement opposés - subiront ce sort terrible et sans espoir.
DES
MILLIONS AU PURGATOIRE
« La généralité des morts, selon notre enseignement, passent immédiatement dans le purgatoire, qui, comme son nom l'indique, est un lieu de purgation du péché, un lieu de pénitence, de peines, de calamités, de véritable angoisse, mais non pas sans espoir. Là, la période de détention peut comprendre des siècles ou des milliers d'années, selon la culpabilité des individus et les adoucissements obtenus pour eux. Si vous désirez savoir plus particulièrement quelle est la doctrine catholique sur ce point, nous vous renvoyons aux écrits de l'un de nos grands catholiques, le célèbre poète Dante, catholique fidèle, qui fut abbé et qui mourut dans un monastère, avec tous les sacrements de l'Église. Le poème de Dante, « L'Enfer », décrit en détail les tortures du purgatoire telles que nous les comprenons. Vous pouvez vous procurer, dans presque toutes les librairies, une édition illustrée de ce grand poème catholique.
Gustave Doré, célèbre dessinateur français, était aussi un catholique de marque. Il illustra le poème de Dante d’une façon très émouvante et très exacte. Ses gravures dépeignent d'une manière saisissante le purgatoire : comment les démons poursuivent quelques infortunés jusqu'à les forcer à sauter au-dessus de précipices d'eau bouillante ; d'autres sont criblés de dards enflammés par ces démons ; il en est qui brûlent, suspendus par les pieds, d'autres avec les pieds dans des étaux; certains sont mordus par des serpents, d'autres gelés, etc. Nous vous conseillons de voir cette oeuvre « L’Enfer », de Dante, parce qu'elle présente notre opinion catholique sur la véritable réponse à votre question : Où sont les morts ?
La grande majorité d'entre eux sont dans le purgatoire. Les milliards de païens disparus sont là, parce que l'ignorance n'absout ni ne qualifie pour la vie céleste ; tous ceux qui entrent au ciel doivent d'abord être aptes et préparés d'une manière impossible aux païens. Des millions de protestants sont là aussi ; ils ne peuvent entrer au ciel que par le portail de l'église catholique, et Dieu ne voudrait pas davantage les juger dignes d'un enfer éternel, car leur rejet du catholicisme n'est dû qu'à la confession de foi dans laquelle ils sont nés et ont été élevés. Presque tous les catholiques vont également au purgatoire, car, malgré les bons offices de notre église, et malgré notre eau bénite, nos confessions, nos messes, nos cierges, nos cimetières consacrés, etc., ils n'ont néanmoins pas atteint la sainteté de caractère indispensable, et dès lors, ils sont exclus du ciel jusqu'à ce que les expériences sévères du purgatoire aient préparé leur cœur pour le séjour céleste. Toutefois nous soutenons que, pour la raison donnée, les catholiques n'auront pas à rester aussi longtemps en purgatoire que les protestants et les païens ».
Nous remercions nos amis catholiques de cette courtoise exposition de leurs vues. Nous ne leur demanderons pas où se trouve leur purgatoire, ni comment ils ont obtenu toutes leurs informations à son sujet, parce que de telles questions pourraient les choquer, et nous ne voulons offenser personne ; nous désirions simplement leur idée la plus mûre, la plus claire et la plus judicieuse touchant notre question. Mais nous regrettons de dire que leur réponse n'est pas du tout ce que nous pouvions espérer en clarté et en conformité à la raison et aux Écritures. Notre cœur se serre à la pensée que notre pauvre race, par suite du péché originel, est déjà, comme le dit l'Apôtre, « une création gémissante », et que la vie présente qui ne dure que quelques années est remplie de misères. C'est triste et décourageant pour nous tous de penser que, lorsque nos épreuves et nos difficultés actuelles auront cessé, nous serons obligés, même pendant quelques siècles (sans parler de l'éternité), de passer par les horribles conditions dépeintes par Dante, quand bien même ces siècles d'angoisse devraient nous épurer et nous rendre dignes de la présence divine, dans la gloire céleste. Bien que nous devions étonner certains théologiens, il n'en est pas moins vrai que la réponse du catholicisme à notre question n'est pas meilleure que la réponse du paganisme. Ni notre raison ni notre cœur n'en sont satisfaits. L'on ne saurait donc nous reprocher de chercher ailleurs quelque chose de plus satisfaisant et de plus consolant.
LA
RÉPONSE DU PROTESTANTISME
Nous nous rangerons nous-même parmi les protestants, sans avoir par là l'intention de blesser les convictions de quiconque ne l'est pas, et nous supposerons que la majorité de nos lecteurs sont protestants. Rappelons-nous que beaucoup d'entre nous étions enclins, autrefois, à nous vanter quelque peu de la « largeur d'idée », de « l'intelligence », de « l'éducation », etc., des protestants. Ne pouvons-nous donc pas raisonnablement attendre du protestantisme une réponse logique, claire et satisfaisante à notre question ? Ayant trouvé toutes les autres réponses insuffisantes, et nous tournant maintenant vers cette douzième partie de notre race qui a été le mieux partagée sous tous les rapports, nous devrions maintenant nous attendre à trouver dans sa réponse, la quintessence de la sagesse et de l'évidence recueillie par elle de toutes parts et à toutes les époques. Mais que trouvons-nous, chers amis ? Disons-le avec confusion, nous trouvons tout le contraire! Le protestantisme en sa totalité (hormis des dénominations numériquement insignifiantes) fait à notre question la réponse la plus absurde — une réponse pire que celles des catholiques, des païens et des incrédules. Cela n'est-il pas étrange ? Est-ce possible ? Il est écrit : « Les blessures faites par un ami viennent de sa fidélité » (Proverbe 27 : 6 — Version Synodale) ou selon la Version Catholique de l'Abbé Crampon, en note : « Les blessures faites par un ami sont une preuve de sa fidélité » ; en conséquence, pardonnez-nous de vous exposer la faiblesse de notre position comme protestants, non pas pour vous en chagriner et vous confondre, mais avec la pensée que notre examen de cette étude tournera à notre avantage, en nous permettant à la fois de connaître la Vérité et d'élever le véritable étendard divin devant les hommes, dans le but d'arriver ensemble à une conception plus claire du caractère de notre Père céleste, ainsi que de ses desseins et de ses futurs rapports avec notre race.
Permettez-nous de toucher ce point sensible aussi délicatement que possible. Peut-être que l'enlèvement des bandages et le lavage de la plaie, nous causeront quelque douleur, mais l'investigation accomplie nous sera certainement bienfaisante. Nous reçûmes notre nom de protestants, par le fait que nos ancêtres intelligents et bien intentionnés, qui étaient catholiques, ont cru avoir découvert que les doctrines catholiques dans lesquelles ils avaient été élevés étaient inconséquentes et antiscripturales. Ils protestèrent contre elles — de là leur nom de protestants. Nous ne pouvons excuser tout ce qu'ils firent à leurs ennemis, ni tout ce que ceux-ci leur firent en retour.
Un des sujets de la protestation de nos pères fut qu'ils ne pouvaient rien découvrir du purgatoire nulle part, ni aucune déclaration à son sujet dans la Bible. Avec une franchise qui nous émerveille, ils décidèrent d'abandonner ces vues sur le purgatoire et de les rejeter pour toujours. Cela ne leur laissa plus que le ciel et l'enfer, dans l'un desquels, dirent-ils, tout être humain doit aller passer l'éternité après sa mort. Il est tout à fait évident que nos honnêtes ancêtres ne se montrèrent pas aussi sages, prévoyants et logiques que nous l'aurions espéré, en ne voyant pas la difficulté qui les confrontait ; ou plutôt, nous devrions peut-être dire qu'ils s'aperçurent quelque peu de cette difficulté, mais qu'ils l'envisagèrent différemment. En ce temps-là, les théories de Calvin et de Knox prévalaient parmi les protestants, et conduisaient chaque secte à espérer qu'elle était « l'élue » de Dieu et constituerait le « petit troupeau » destiné au ciel, à l'exclusion du reste de la famille humaine condamné à une éternité d'infernale torture.
Catholiques ou protestants ne chantent plus comme jadis :
Dieu me bénisse, et ma femme,
Mon fils Jean et sa femme,
Nous quatre et pas d'autres.
Catholiques et protestants, jetant un regard sur cette époque que nous appelons souvent « l'âge de ténèbres », ont raison de remercier Dieu d'avoir ouvert les yeux de notre entendement, ce qui nous permet, croyons-nous, de penser plus logiquement que nos aïeux. Même ceux qui, parmi nous, ont été élevés dans la doctrine de la prédestination, ont perdu l'idée que les païens ont été rejetés parce qu'ils sont prédestinés à la damnation ; au lieu de cela, les partisans de la confession de foi de Westminster sont aujourd'hui les plus zélés pour la prédication de l'Évangile aux païens, par les missionnaires. Nous en sommes heureux. C'est un signe que notre cœur est dans une condition plus normale et plus noble, même si notre intelligence n'est pas encore aussi bien équilibrée que lui, et si en présence de doctrines perverses, nous imaginons qu'elles sont tout à fait correctes.
Théoriquement, les doctrines protestantes, s'accordent avec la Bible et les croyances catholiques, pour déclarer que le ciel est un lieu de perfection, qu'il ne peut y avoir de changement subséquent pour quiconque y entre, et qu'ainsi toute épreuve, toute épuration, tout façonnement, toute formation du caractère, doivent s'opérer préalablement à l'entrée dans ce séjour des bienheureux. En un mot, nous convenons que seuls les Élus y entreront, « ceux qui ont le cœur pur », les « vainqueurs », qui, maintenant, marchent sur les traces de Jésus. Mais qu'advient-il du reste de l'humanité ? Ah ! voilà la difficulté. Nos cœurs plus larges ne peuvent consentir à ce que tout le monde, excepté les Élus, doive subir une éternité de torture, quoique ce soit là la logique de nos credo. Notre cœur proteste, déclarant que les trois quarts du genre humain, aujourd'hui, sont païens, et que, sûrement, cette proportion de notre humanité n'a jamais entendu parler de Dieu ni de la doctrine du salut.
LES
MEILLEURS DES HOMMES SONT PERPLEXES
Nos credo nous mettent dans l'embarras, car notre cœur se refuse à nous laisser admettre que ces pauvres créatures s'en vont vers une éternité de misère, tandis que notre intelligence ne nous permet pas non plus de dire qu'elles sont dignes du ciel. Et vraiment, ce serait contredire, non seulement la Bible, mais la raison elle-même, que de supposer le ciel avec trois quarts de ses habitants non régénérés dans le vrai sens du mot. Nos pères nous ont simplement gâté les choses, en rejetant le purgatoire et en gardant le reste de l'arrangement. Si nous devons rejeter le purgatoire comme antibiblique, ne devons-nous pas également rejeter la torture éternelle de toutes les familles de la terre, comme étant contraire aux Écritures, surtout quand celles-ci déclarent que « toutes les familles de la terre seront bénies » par Christ - bénies par la connaissance de la Vérité, ainsi que par l'occasion de rentrer en harmonie de cœur avec Dieu et d'atteindre la vie éternelle par Christ ? Nous croyons avoir assez dit sur ce point de la folie de la doctrine du tourment éternel. Néanmoins nous vous rappellerons ce que disent, à ce sujet, nos principales théories protestantes :
(1) L'opinion calviniste est que la Sagesse et la Puissance divines ont formulé d'avance un plan pour la race humaine ; qu'elles ont prévu la chute de l'homme, et y ont, dès lors, avisé, par la création d'un vaste lieu appelé enfer, équipé de démons incombustibles, chargés de perpétrer le tourment de la race humaine, sauf les Élus. L'Amour et la Justice ont été exclus de cet arrangement.
(2) L'autre vue protestante principale, la théorie « arminienne » qui est probablement devenue celle de la majorité, prétend que l'Amour et la Justice de Dieu à la fois ont créé le monde et disposé le tourment, sans que la Sagesse et la Puissance fussent consultées ; de sorte que Dieu a éprouvé des difficultés en tâchant d'être juste et aimant à l'égard de ses créatures, parce qu'il n'avait pas le pouvoir de les aider convenablement. Mais tout le problème, chers amis, c'est qu'en raisonnant sur ce sujet, nous avons simplement écouté les opinions des hommes, sans consulter la Parole de Dieu.
Nous vous surprendrons, nous en sommes sûrs, en soumettant à votre attention le programme simple, raisonnable, juste, aimant et sage de notre Père Céleste. Il est resté si longtemps inaperçu, enseveli sous le fatras des traditions humaines de « l'âge des ténèbres », qu'aujourd'hui « la Vérité est plus étrange que le roman ». C'est avec raison que l'Éternel a dit par le prophète : « De même que les cieux sont plus élevés que la terre, de même mes voies sont plus élevées que vos voies et mes desseins que vos desseins » (Esaïe 55 : 9).
Et que devrions-nous attendre d'autre que ceci : savoir que Dieu est meilleur que nous-mêmes ? Notre Seigneur a dit : « Aimez vos ennemis ; bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent et priez pour ceux qui vous persécutent » (Matthieu 5 : 44). « Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s'il a soif, donne lui à boire » (Romains 12 : 20). N'est-il pas étrange, après cela, que Dieu veuille torturer ses ennemis, et cela éternellement ! Bien plus, qu'il torturerait aussi ceux qui ne sont pas ses ennemis — les ignorants, les païens qui ne peuvent être sauvés dans les conditions adverses actuelles ! Il n'y a qu'une seule voie à suivre pour tirer l'ordre de cette confusion et retrouver le juste respect dû à notre Créateur et à ses actes envers notre race : cette voie est la Vérité, telle que nous la révèle la Bible.
QUE
DISENT LES ÉCRITURES
Toutes les théories précitées, notons-le, sont basées sur la présomption que mort ne signifie pas mort — que mourir, c'est devenir plus vivant qu'avant la mort. Dans le jardin d'Eden, c'est Dieu qui a déclaré à nos premiers parents : « Certainement vous mourrez » (Genèse 2 : 7) et c'est Satan qui a assuré « Certainement vous ne mourrez point » (Genèse 3 : 4). Remarquez que les païens, aussi bien que les chrétiens, ont accepté le mensonge de Satan et, partant, ont rejeté la vérité de Dieu. Ne sont-ils pas tous d'accord sur l'affirmation du serpent : « Certainement vous ne mourrez point » Ne prétendent-ils pas tous que les morts sont vivants — beaucoup plus vivants qu'avant leur mort ? Ceci, chers amis, a été notre point d'erreur commun. Nous avons suivi le faux maître, celui de qui Jésus a dit : « Il n'a point persévéré dans la vérité » et: « il est le père du mensonge » (Jean 8 : 44).
Ces fausses doctrines ont prévalu chez les païens durant de nombreux siècles, mais elles ont prédominé dans l'église de Christ durant « l'âge de ténèbres ». Elles ont contribué pour une large part, à produire ces ténèbres. Si nos pères avaient cru au témoignage de Dieu : « Tu mourras certainement », il n'y aurait point eu de motif pour l'introduction de prières pour les morts, de messes pour leurs péchés, et d'horribles pensées concernant leur torture. Les Écritures, du commencement à la fin, s'accordent à dire que « les morts ne savent rien », (Ecclésiaste 9 : 5) et que « leurs enfants sont honorés et eux ne le savent pas » (Job. 14 : 21). Ce sont les Écritures qui nous disent où sont les morts et quelle est leur condition : qu'ils ne ressentent ni joie, ni chagrin, ni plaisir, ni souffrance, et qu'ils n'ont connaissance de rien de ce qui se passe sous le soleil, jusqu'à leur réveil, à la résurrection. Rappelez-vous les paroles du sage : « Tout ce que ta main trouve à faire, fais-le avec force, car il n'y a ni oeuvre, ni connaissance, ni pensée dans la tombe (Shéol) où tu vas » (Ecclésiaste 9 : 10). Rappelez-vous aussi qu'il est écrit dans l'Ancien, et dans le Nouveau Testament, que les bons, comme les méchants, se sont endormis du sommeil de la mort. Rappelez-vous encore que l'apôtre Paul parle de ceux qui « dorment en Jésus » et de ceux qui « se sont endormis en Christ », lesquels, dit-il, sont perdus, s'il n'y a pas de résurrection des morts (1 Corinthiens 15 : 18). Pourraient-ils périr au ciel, ou au purgatoire ou dans un enfer de tourment ? Assurément, personne n’enseigne ceci. Ils sont déjà dans une condition d'anéantissement dans la tombe, et l'anéantissement serait absolu, complet, si une résurrection n'avait pas été prévue pour leur délivrance du pouvoir de la mort. C'est pourquoi nous lisons : « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne PÉRISSE point, mais qu'il ait la vie éternelle » (Jean 3 : 16).
En résumé, l'enseignement de la Bible est donc que l'homme a été fait supérieur à tous les animaux, c'est-à-dire à l'image et à la ressemblance de son Créateur ; qu'il possédait la vie à un degré parfait dans le jardin d'Eden, et qu'il aurait pu la conserver telle, par une pleine obéissance ; mais, ayant été mis à l'épreuve, il a échoué et a encouru, de ce fait la peine de mort : « Le jour où tu en mangeras, tu mourras ». (Genèse 2 : 17). C'est à ce moment que la mort commença, qui après neuf cent trente ans, amena notre père Adam au tombeau et engloba toute sa postérité dans ses faiblesses et sous son châtiment, la mort. Il mourut ce jour même au sujet duquel l'apôtre Pierre explique qu'il ne s'agit pas d'un jour de vingt-quatre heures, mais d'un jour de mille ans, en disant: « Un jour devant le Seigneur est comme mille ans » (2 Pierre 3: 8).
Durant six de ces grands jours, la peine de mort a fait tomber l'homme, sous certains rapports, au niveau de la brute et l'a laissé, sans l'espérance d'une vie future, à moins que Dieu n'eût compassion de lui et ne lui vint en aide. C'est ce qu'il lui donna à entendre, dans la déclaration : « La postérité de la femme écrasera la tête du serpent » (Genèse 3 : 15) et ceci fut plus amplement développé par Dieu, quanti il dit à Abraham : « En toi et ta postérité, toutes les familles de la terre seront bénies » (Genèse 28 : 14).
Mais ce n'est que lorsque quatre de ces grands jours millénaires furent écoulés, que Dieu envoya son Fils pour racheter la race humaine, en payant la dette de notre père Adam, également par la mort, « le juste pour l'injuste, afin de pouvoir nous amener à Dieu » (1 Pierre 3 : 18). En conséquence de cette œuvre rédemptrice, accomplie au Calvaire, il doit y avoir « une résurrection des morts, tant des justes que des injustes », une délivrance de la peine de mort, de la prison, de la tombe (Actes 24 : 15).
LE CHÂTIMENT EST LA MORT, ET NON LE TOURMENT
Remarquez bien l'erreur que l'on commet en avançant que le tourment éternel est le salaire du péché originel, alors que l'Écriture affirme positivement que « le salaire du péché, c'est la mort » et non point le tourment éternel (Rom. 6 : 23). Si nous examinons, dans la Genèse, le récit de la chute de l'homme et de la punition imposée, nous n'y découvrons rien qui suggère un châtiment futur de torture éternelle mais seulement la peine de mort. Y revenant une seconde fois, l'Éternel dit « Tu es poussière et tu retourneras à la poussière » (Gen. 3 : 19) mais, pas un mot relatif à des démons, à du feu et à du tourment. Comment donc l'Adversaire a-t-il déçu nos pères, dans « l'âge des ténèbres » avec ses erreurs que l'apôtre appelle des « doctrines de démons ? ». Puis notez le fait qu'aucune des prophéties ne mentionne d'autre châtiment que la mort. Notez aussi que le Nouveau Testament déclare la même chose ; que saint Paul, qui a écrit plus de la moitié de ce Testament et qui affirme qu'il n'a « rien négligé pour faire connaître tout le conseil de Dieu », (Actes 20 : 27) ne dit pas un mot concernant le tourment éternel. Au contraire, discutant cette question même du péché et de son châtiment, il dit : « C'est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, ainsi la mort a passé sur tous les hommes parce que tous ont péché » (Romains 5 : 12). Remarquez encore que ce n’est pas le tourment éternel qui a passé sur un homme ou sur tous les hommes, mais la mort. Si quelqu'un objecte que la mort n'est pas une peine suffisante pour le péché, il nous suffira de lui indiquer les faits pour lui prouver ainsi l'inconséquence de son objection. Par le péché de désobéissance, Adam perdit sa demeure dans le Paradis — la vie éternelle et la communion avec Dieu, et reçut en échange la maladie, la souffrance, le chagrin, la mort. Avec lui, toute sa postérité, laquelle peut être raisonnablement estimée à 30 milliards d'êtres, fut aussi déshéritée des bienfaits promis, pour hériter des faiblesses mentales, morales et physiques, et devenir, comme le dit l’apôtre, « une création gémissante » (Rom. 8 : 22).
Comprenez-vous la situation ? 30 milliards d’êtres humains nés dans le péché et « formés dans l'iniquité ! » (Psaume 51 : 5). Quelques heures, quelques jours ou quelques courtes années de détresse et de désobéissance les conduisirent à leur lit de mort, autour duquel leurs amis éplorés se tenaient le cœur brisé, et ils furent ensevelis, « pour retourner à la poussière ! ». Passant donc en revue toute la situation, et se souvenant que tous les maux, les chagrins, la souffrance, la mort, la décrépitude mentale et morale, sont le fruit de la transgression de notre père Adam, quel homme sensé pourrait dire que la punition a été insuffisante et que la Justice pouvait demander et demande toujours que ces milliards d'êtres, à leur mort, soient précipités dans un enfer d'afflictions et de détresse sans fin — torturés par des démons durant toute l'éternité ! Chers amis, la personne qui raisonnerait ainsi nous indiquerait par là, ou bien qu'elle n'a jamais été douée de raison, ou bien qu'elle l'a perdue.
LE
CHÂTIMENT INFLIGE PAR DIEU EST JUSTE
Que personne, d'autre part, ne pense que la peine de mort a été injuste et trop sévère. Dieu aurait pu détruire Adam, le pécheur, exécutant ainsi la condamnation. Il aurait pu détruire instantanément la race humaine, Mais aurions-nous préféré cela ? Assurément non. La vie est douce, même en dépit des peines et des souffrances. D'ailleurs, C’est le dessein de Dieu que les épreuves et l'expérience présentés nous deviennent utiles, comme une discipline, afin de nous préparer à une conduite plus sage que celle de notre père Adam, quand nous aurons le privilège de subir une épreuve personnelle ultérieure. Notre race eût été dépourvue d'espérance future, exactement comme le prétend l'agnosticisme, sans la compassion divine et sans l’œuvre de la rédemption.
Remarquez de nouveau pourquoi notre Seigneur est mort pour nous racheter, et voyez en ceci une autre preuve du châtiment. S'il se fut agi de tourment éternel, notre rachat aurait coûté au Seigneur un prix semblable : il aurait été obligé de souffrir le tourment éternel le Juste pour l'injuste. Mais le tourment éternel n'est point la punition infligée ; c'est pourquoi Jésus n'a pas payé ce prix pour nous. La mort étant le châtiment requis, « Christ est mort pour nos péchés ». « Par la grâce de Dieu, il a goûté la mort pour tous les hommes » (1 Cor. 15 : 3 ; Héb. 2 : 9). Quiconque pouvait payer la punition infligée à Adam pouvait satisfaire la Justice divine pour les péchés du monde entier, parce qu'Adam seul avait été jugé et lui seul condamné. Nous, ses enfants, étions compris en sa personne. Contemplez la sagesse et la science de notre Créateur ! Les Écritures nous assurent qu'il plaça le monde entier sous la condamnation à cause de la désobéissance d'un seul homme, afin qu'il pût avoir miséricorde envers tous, par l'obéissance d'un seul autre homme, Christ. Nous étions condamnés à mort, sans notre consentement et sans que nous le sachions et nous fûmes rachetés de la mort sans notre consentement et sans que nous le sachions.
Quelqu'un pourrait alors demander: « Sommes-nous donc irresponsables ? N'encourons-nous donc pas d'expiation individuelle pour nos fautes individuelles ? ». Nous répondrons : « Une juste rétribution sera mesurée à chacun, mais notre destinée éternelle ne sera réglée que par nous-mêmes, par l'acceptation ou le rejet individuel de la grâce de Dieu. Les Écritures nous informent clairement que tout péché, en proportion qu'il est commis délibérément, amène une mesure de dégradation qui implique des « coups », des châtiments, des corrections afin de regagner le terrain perdu (Matt. 12 : 36 ; Luc 12 : 47, 48). Ainsi plus un homme ou une femme seront pervers, plus grand sera leur désavantage, après la résurrection, et plus ils auront alors à lutter, pour regagner tout ce qui fut perdu en Adam et racheté par Christ ».
«
ET LE MORT SORTIT »
Au premier avènement de notre Seigneur, ses miracles figuraient d'avance la grande oeuvre qu'il accomplira durant le Millénium, avec son église glorifiée, quand tous les malades, les boiteux, les aveugles et les morts seront ranimés et, en se montrant obéissants, arriveront finalement à une entière perfection, tandis que les incorrigibles seront détruits par la seconde mort (Actes 3 : 23). Le miracle le plus remarquable que notre Seigneur ait accompli fut la résurrection de son ami Lazare. Jésus était absent depuis plusieurs jours, quand Lazare tomba malade, et Il fut certainement mis au courant de la chose. Néanmoins, Marthe et Marie, lui envoyèrent un message spécial lui disant. « Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade » (Jean 11 : 3). Elles connaissaient le pouvoir de guérison de Jésus, même par un mot de sa bouche ; elles avaient foi que Lui qui pouvait guérir les étrangers serait certainement heureux de secourir son ami. Mais Jésus demeura où il était, et il laissa mourir Lazare, ce qui fut un grand choc pour les deux sœurs. Alors il dit à ses disciples : « Notre ami Lazare dort » ; (Jean 11 : 11) puis, pour qu'ils comprennent mieux, il ajouta : « Lazare est mort et je me réjouis pour vous de ce que je n'étais pas là » (Jean 11 : 14, 15). Il était content de laisser son ami s'endormir dans la mort, parce que cela lui fournirait l'occasion d'opérer un miracle spécial. Ensuite, il entreprit, avec ses disciples, les trois jours de voyage jusqu'à Béthanie. Nous ne pouvons blâmer ces sœurs affligées d'avoir été blessées en voyant le Messie négliger apparemment leurs intérêts. Elles savaient qu'il avait le pouvoir de les soulager ; d'où le léger reproche de Marthe : « Seigneur, si tu avais été ici mon frère ne serait pas mort ». Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera ». Marthe répliqua « Je sais qu'il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour » (Jean 11 : 21, 23, 24). Remarquez que notre Seigneur ne lui dit pas « Ton frère n'est pas mort ; ton frère est plus vivant que jamais ; il est au ciel ou en purgatoire ». Rien de la sorte ! Le purgatoire n'avait pas encore été inventé et Jésus n'en connaissait rien ; et quant au ciel, le témoignage de notre Seigneur se trouve dans notre texte. « Personne n'est monté au ciel, si ce n'est celui qui est descendu du ciel ». Marthe aussi était bien informée. Les erreurs de « l'âge de ténèbres » n'avaient pas encore pris la place de la vérité. L'espérance qu'elle avait pour son frère était celle de l'Écriture : c'est-à-dire qu'il ressusciterait à la résurrection, au dernier jour, le Jour Millénaire, le septième des grands jours de mille ans depuis la création.
Notre Seigneur répliqua que le pouvoir de la résurrection résidait en lui-même ; que Lui était maintenant près d'elle et qu'il pouvait les secourir sans délai. Marthe lui dit qu'il était trop tard ; que la putréfaction avait déjà commencé son oeuvre. Mais Jésus insista pour voir le sépulcre, et, quand il y fut arrivé, il cria d'une voix forte : « Lazare, sors de là ! ». Et nous lisons que « celui qui était mort sortit » (Jean 11 : 43, 44). Notez bien que ce ne fut pas le Lazare vivant qui sortit du sépulcre, mais ce Lazare qui était réellement mort, Notez bien qu'il ne fut pas rappelé du ciel ni du purgatoire.
« TOUS CEUX QUI SONT DANS LES SÉPULCRES »
Ce que Jésus a fait pour Lazare, il a fait comprendre qu'il l'accomplirait finalement pour Adam et pour sa race entière. Voyez ses paroles : « L'heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix [celle de Jésus] et en sortiront » (Jean 5 : 28, 29). Cela nous surprend-il ? En ce cas, la raison en est facile à trouver : c’est que nous nous sommes tellement éloignés des enseignements de la Bible — étant entièrement pénétrés des « doctrines de démons », croyant fermement au mensonge du serpent : « Certainement, vous ne mourrez point ». et étant aveuglés sur la déclaration de l'Éternel disant : « Certainement, tu mourras », et « Le salaire du péché c'est la mort » (Rom. 6 : 23).
Le reste de Jean 5: 29 nous explique que les morts ressusciteront en deux classes : la première comprenant ceux qui auront passé leur épreuve avec succès, et la deuxième, le reste des humains qui auront, jusque-là manqué de mériter l'approbation divine. Les premiers sortiront du sépulcre pour une résurrection de vie — perfection ; les réprouvés sortiront pour une résurrection de jugement. La sortie du tombeau est une chose, la résurrection en est une autre. L'apôtre explique qu'ils sortiront « chacun en son propre rang » (1 Cor. 15: 23). Le privilège de ceux qui seront ainsi réveillés sera de s'élever de plus en plus hors de leur dégradation actuelle, mentale, morale et physique, jusqu'à ce qu'ils aient atteint la glorieuse perfection dont notre père Adam jouissait, à l'image et la ressemblance de son Créateur. Quant à l’œuvre de relèvement ou résurrection proprement dite, saint Pierre l'a décrite comme étant le « rétablissement de toutes choses dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes dès le commencement ». (Actes 3: 21).
PAS
D'UNIVERSALISME NON PLUS
Ceci ne signifie pas la vie universellement éternelle, parce que les Écritures
déclarent que ceux qui refuseront de profiter des occasions splendides du Millénium,
ceux qui refuseront de se laisser élever à la perfection, seront retranchés
du milieu du peuple par la seconde mort
— « ils seront comme s'ils
n'avaient point existé » (Abdias 16). Rappelez-vous encore
l'enseignement de notre Seigneur à ce sujet : Il entra dans la synagogue de
Capharnaüm, et comme on lui demandait de lire la leçon, il choisit le soixante
et unième, chapitre d'Esaïe et lut ce qui le concernait, Lui et son oeuvre :
Une partie de celle-ci serait « d'ouvrir les portes de la prison et de délivrer
les captifs ». Nous savons fort bien qu'il n'ouvrit littéralement aucune
prison, telle que celle où Jean-Baptiste fut enfermé ;
il ne fit aucun effort pour le secourir. La prison que Christ ouvrira est
la grande prison de la tombe, qui maintenant contient environ 30 milliards de
nos semblables. A son second avènement, notre Seigneur ouvrira cette vaste
prison et en fera sortir tous les prisonniers, aussi exactement qu'il le fit,
par exemple, dans le cas de Lazare. Il ne les rappellera pas du ciel, du
purgatoire ou de l'enfer ; mais, comme lorsqu'il a dit : « Lazare, sors de
là !
» — « de même tous ceux qui sont
dans les sépulcres entendront sa voix et en sortiront
».
OU
SONT LES MORTS ?
Chers amis, vous avez eu devant vos esprits les réponses faites à notre question par les plus hautes autorités ainsi que par les moindres de la terre, et aucune n'a été satisfaisante. Puis, vous avez entendu le témoignage de la Parole de Dieu — la déclaration divine sur ce point : où sont les morts ? Écoutant la voix du ciel, nous sommes assurés qu'ils sont réellement morts, et que toutes leurs espérances touchant l'avenir sont centralisées d'abord dans l’œuvre rédemptrice que notre Seigneur Jésus accomplit au Calvaire, et ensuite, dans l’œuvre de la résurrection qu'il doit accomplir à son second avènement, en faveur de ceux qu'il a rachetés. Si, par hasard, vous éprouviez le moindre doute concernant quelque frère ou sœur, père ou mère ou enfant que vous aviez cru déjà être au ciel, consolez-vous en considérant l'autre côté de la question : Songez combien il est de vos bien-aimés, de vos parents, de vos amis, de vos ennemis ou de vos voisins qui, selon votre théorie et toutes celles qui ont cours, auraient souffert une indicible affliction depuis leur mort, et seraient voués à souffrir ainsi pendant de longs siècles à venir. Considérez le soulagement d'esprit et de cœur que vous recevez de la connaissance de la vérité : qu'ils ne sont vivants nulle part, mais simplement morts, ou bien, plus poétiquement, qu'ils se sont « endormis en Jésus », en ce sens qu'il est leur Rédempteur, en qui réside tout l'espoir d'un futur réveil.
Laissez-nous aujourd’hui vous faire observer brièvement que ces théories rejetées par nous, après les avoir longtemps entretenues, n'ont cependant jamais été attrayantes, ni raisonnables, ni bibliques. Ne nous réjouirons-nous donc pas de ce que, grâce à la divine providence, nous voyons maintenant l'enseignement de la Bible sur cet important sujet ? Cette erreur libérant notre esprit, une vive appréciation du caractère véritable de notre Dieu et le désir de l'adorer et de le servir avec plus de révérence, et plus sincèrement que jamais, devrait en prendre la place. Nous devrions aussi éprouver un respect plus grand que jamais pour le livre de Dieu, la Bible. Le fait qu'il est demeuré à la face du monde, pendant un si grand nombre de siècles, dénaturé par ses amis comme par ses ennemis, pour être enfin reconnu comme seul véridique sur ce point important, est une raison suffisante pour que nous prenions la résolution de suivre désormais plus attentivement ses enseignements.
A ceux de nos lecteurs qui sont des consacrés du Seigneur, nous disons : « Levez la tête et comprenez mieux que jamais la gloire immense de l'appel auquel vous avez été appelés à participer. Que l'Amour de Dieu et de Christ vous presse ! Soyez de vrais disciples de Jésus, en abandonnant tout souci et tout péché qui nous environne, courant avec énergie jusqu'au bout dans la lice ! »
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