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LA VÉRITÉ SUR SON ŒUVRE

CHARLES TAZE RUSSELL

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PÉRILS PARMI DE FAUX FRÈRES 2 COR. 11 : 26

            Nos expériences de chrétiens diffèrent ; il n'y a pas deux chrétiens qui aient exactement les mêmes expériences, car nos tempéraments et talents varient ainsi que notre milieu. Mais nous pouvons être sûrs qu'aucun vrai fils de Dieu n'est dispensé des épreuves nécessaires de patience, de foi et d'amour. Quelle que puisse être la force du caractère, ou son apparence inébranlable face aux défauts habituels, nous pouvons être certains que ceux-là ont d'aussi grandes épreuves et croix que d'autres peut-être plus grandes ; peut-être de telles épreuves accableraient-elles les plus faibles, à qui le Seigneur, dans Son amour et dans Sa miséricorde, ne permet donc pas d'être tentés au-delà de ce qu'ils peuvent supporter 1 Cor. 10 : 13.

            Même notre bien-aimé Seigneur Jésus, bien que parfait, eut à passer par une expérience mettant à l'épreuve et prouvant Sa soumission complète à la volonté du Père. En examinant la mise à l'épreuve de notre Seigneur, nous ne pouvons douter que Son caractère fort resta dans une certaine mesure indifférent aux paroles sarcastiques, amères et aux menaces des Scribes et des Pharisiens et que, de même, Il neutralisa rapidement et fermement les tentations de Satan. Aucunes de ces tentations, qui auraient été pour d'autres les plus grandes tentations, ne paraissaient L'émouvoir ni même grandement L'ennuyer. Il répondait froidement et souvent ironiquement aux attaques des ennemis déclarés et Il fut relativement impassible devant eux ; mais ce fut lorsque ceux qui trempaient la main dans le plat avec Lui levèrent le talon contre Lui (Ps. 41 : 9 ; Matt. 26 : 23) et Le quittèrent que Son cœur fut troublé blessé par de prétendus amis. La seule expression de découragement connue, relative à Son travail, eut lieu vers la fin de Son ministère lorsque l'épreuve devint de plus en plus sévère, et « que beaucoup s'en allèrent et ne marchèrent plus en Sa compagnie » disant de Ses doctrines : « C'est une doctrine difficile ; qui peut l'entendre ? » Les mots sans reproches mais pleins de tristesse, qu'il exprima alors aux douze disciples particulièrement dévoués, étaient remplis d’émotion et de chagrin déçu. « Allez-vous, vous aussi, partir ? » La réponse rapide de Pierre « Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les mots de vie éternelle », a certainement été un baume adoucissant pour ce cœur noble et aimant, dont le seul élan était de faire le bien et de bénir les autres.

            Et cependant, alors que la fin de Son ministère approchait, le moment vint où Il aurait à supporter plus encore de blessures de ceux qu'il aimait le plus. Il n'est pas étonnant qu'ayant une vue claire de la façon dont Son sacrifice devait s'accomplir, comment tous Ses disciples bien-aimés Le délaisseraient et Le renieraient, et comment l'un d'eux Le trahirait par un baiser, Il fut plein de tristesse, troublé dans Son esprit, et rendit ce témoignage : « En vérité, en vérité, je vous le dis, l'un de vous me livrera ». Et bien que Pierre ait courageusement dit : « Quand même il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai point » et ils dirent tous la même chose Jésus vit qu'ils seraient tous disséminés, Le reniant à Son heure la plus éprouvante, et que ce courageux Pierre serait si terriblement criblé par Satan et se révélerait si faible qu'il jurerait même ne L'avoir jamais connu. En vérité, ces épreuves venant des « frères », dont certains étaient seulement faibles, et l'un faux de cœur, ont dû être parmi les expériences les plus douloureuses de notre Seigneur, durant le temps de Son épreuve. Cependant, aucune de ces choses ne L'ébranla ni ne L'influença, ne serait-ce qu'un moment, pour choisir une autre voie ? Il suivit joyeusement le chemin étroit, et laissa à Dieu le soin, à l'heure choisie par Lui de produire Sa justice comme le plein midi (Ps. 37 : 6). Il fut obéissant à Dieu et fidèle à la Vérité, et ce fut ainsi qu'il souffrit, non seulement par les mains des méchants, mais aussi par les incompréhensions de Ses plus proches amis, qui ne saisirent pas clairement la situation, ni ne virent combien il était nécessaire qu'il fut d'abord le Sauveur avant de devenir le Rédempteur et le Roi.

            La même expérience de périls parmi de faux frères et parmi des frères qui n'avaient pas aussi pleinement que lui-même saisi la Vérité, a été celle de Paul également.

            Nous n'entendons jamais de plainte de sa part sur la façon dont le monde rejeta son message, médit de lui et le maltraita en tant qu'interprète principal de la doctrine impopulaire de la croix de Christ, qui était combattue à la fois par les juifs hésitants et aveuglés et par les sages du monde partisans des philosophies des Gentils. En effet, au lieu d'être déçu ou découragé par ses expériences passées, ou par la perspective de servitudes ou d'emprisonnements l'attendant dans l'avenir, il déclara avec confiance et joyeusement : « Mais je ne fais aucun cas de ces choses, ni ne tiens ma vie pour précieuse à moi-même » Actes 20 : 19-24.

            Mais, comme pour le Seigneur Jésus, les expériences les plus sévères de Paul vinrent des « faux frères » qui, au lieu d'être des compagnons de travail et des ouvriers fidèles, comme de bons soldats de la croix, devinrent enflés d'orgueil, impétueux, et anxieux de devenir des chefs. Ces derniers, peu désireux ou incapables de voir la Vérité aussi pleinement et clairement que le fit Paul, à cause de leur mauvaise condition de cœur, et étant envieux de son succès et de l'aboutissement de son zèle et de son travail, allèrent à sa suite dans les différentes villes où il avait travaillé ; ils cherchèrent par une présentation erronée de son caractère comme de ses enseignements, à l'abaisser dans l'estime de la Maison de la Foi, et à ouvrir ainsi la route à diverses théories sophistiquées dont l'honneur rejaillirait sur eux comme enseignants de ce qu'ils revendiquaient être les vérités progressives, quoique détruisant à vrai dire, la vraie Vérité dans les esprits de beaucoup.

            La seule contrariété que l'Apôtre Paul ait jamais manifestée dans ses lettres, fut sur ce sujet de mauvaise présentation par de faux frères. En se référant à ces faux apôtres par leur nom, afin qu'ils soient connus et reconnus comme tels voir 1 Tim. 1 : 19-20 ; 2 Tim. 4 : 10, 14-17 ; 2 Cor. 11 : 2-23 il exposait clairement leurs motifs impies d'orgueil, d'ambition et d'envie, qui ne leur firent pas craindre de saccager l'Église et la Vérité. Il mit particulièrement en évidence que, dans leur effort pour devenir des conducteurs, ils avaient fabriqué un évangile différent bâti sur un fondement différent de celui du seul vrai fondement la mort de Christ comme prix de la rançon pour l'homme.

            Paul était zélé pour la Vérité, de crainte que ces faux apôtres n'utilisent des mots doucereux et des mauvaises présentations de son caractère et de la Vérité comme levier pour détourner les hommes du vrai Évangile.

            Il les avertit contre ces instructeurs, non pour se garder la première place dans leur cœur, mais pour les mettre en garde, de peur que recevant ces nouveaux instructeurs, ils ne soient perturbés par les faux enseignements qu'ils présentaient, et de peur que le rejetant et perdant confiance en lui, en sa qualité d'homme et d'enseignant honnête et vrai, ils ne renoncent à ses enseignements qui étaient la Vérité. De là, sa référence à lui-même n’était pas une auto-défense ou une louange de lui-même, mais c'était une défense de la Vérité, et une tentative pour qu'ils voient que son caractère et sa carrière comme véritable instructeur s'accordaient bien avec le message vrai qu'il leur portait.

            Et il montrait courageusement que des hommes pourraient prétendre présenter le même Jésus, le même esprit et le même Évangile, et être cependant de faux enseignants et des ouvriers fourbes, se transformant en apôtres de Christ. Et, dit-il, ne vous étonnez pas du fait que des hommes soient des grands ouvriers au nom de Christ pour des motifs ambitieux. « Ne vous étonnez pas, car Satan lui-même se transforme en ange de lumière. Ce n'est pas extraordinaire, par conséquent, si ses ministres aussi se transforment en ministres de justice ».

            La lettre de Paul aux Galates fut, de façon évidente, écrite pour contrecarrer les présentations erronées de ces faux frères (Gal. 1 : 6 ; 3 : 1). Pour rétablir la confiance dans le message de l'Évangile qu'il avait donné, il était nécessaire qu'il leur racontât un peu de son histoire. En le faisant il était nécessaire qu'il se référât à nouveau aux faux frères (Gal. 2 : 4), qui prétendaient être du même corps et qui cependant, en agissant contrairement à la Vérité, ramenaient sur les enfants de Dieu l'esclavage des erreurs dont ils s’étaient déjà libérés.

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LA VÉRITÉ PRÉSENTE

HISTORIQUE DE SON DÉVELOPPEMENT

            De nombreuses questions ont été posées relativement aux vérités présentées dans les Études sur les Écritures et la Zion's Watch Tower, notamment pour demander d'où elles viennent et comment elles ont atteint leur développement symétrique et merveilleux. « Sont-elles dues à des visions ? Dieu a-t-Il eu recours à quelque moyen surnaturel pour donner solution de ces mystères, jusqu'alors restés cachés, de Son plan ? Les auteurs sont-ils plus que des êtres ordinaires ? Se réclament-ils d'une sagesse ou d'une puissance surnaturelle ? En d'autres termes, comment nous est parvenue cette révélation de la vérité divine ? »

            Non, chers amis, je ne me réclame d'aucune supériorité, d'aucun pouvoir, d’aucune dignité surnaturelle ; loin de moi la pensée de me rehausser dans l'estime de mes frères de la Maison de la Foi, à moins que ce ne soit dans le sens dans lequel nous y avons été invités par le Maître quand il a dit : « Quiconque voudra devenir grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur » (Matt. 20 : 26 D.). Et quant à ma position parmi les gens du monde et de l'église nominale, je suis, certes, loin d'avoir de quoi me vanter, puisque je « ne rencontre partout que de l'opposition ». je me contente cependant d'attendre pour être élevé, quand le temps marqué par le Seigneur sera venu (1 Pi. 5 : 6). Je réponds donc en me servant du langage de l'Apôtre : « Pourquoi avez- vous les yeux fixés sur nous comme si  nous avions fait ces choses par notre propre puissance ? » Nous sommes « des hommes sujets aux mêmes passions que vous », ayant les mêmes infirmités et faiblesses, luttant avec acharnement contre les difficultés et le découragement, etc., pour avancer sur la route en vue d'être scellé pour le prix du Haut Appel, n'ayant qu'une seule prétention, celle, en tant que fidèle étudiant de la Parole de Dieu, de faire office, en quelque sorte, de doigt indicateur, suivant une expression que j'ai déjà employée, d'index vous aidant à découvrir pour vous-même dans le texte sacré, le Plan merveilleux de Dieu, non moins merveilleux pour moi, je vous assure, que pour vous, bien-aimés qui partagez ma foi et participez à ma joie.

            Non, ces Vérités que je présente, comme interprète de Dieu, n’ont été révélées ni en songes, ni en visions, ni par la voix de Dieu se faisant entendre à mon oreille ; et elles n'ont pas été révélées toutes à la fois, mais peu à peu, depuis 1870 et particulièrement depuis 1880. Ne croyez pas, d'ailleurs, que cette claire lumière projetée sur la Vérité soit le fait d'une pénétration spéciale ou le fruit du génie humain ; non, elle est due simplement à ce que le temps marqué par Dieu pour révéler ces Vérités, est arrivé. Et si je n'avais pas parlé, ou que personne ne se fût trouvé pour le faire, les pierres mêmes le crieraient.

            Le récit qui suit n’est pas donné seulement parce qu'on m'a demandé à plusieurs reprises de rendre compte de la manière dont Dieu m'a guidé dans le sentier de la lumière, mais surtout, parce que je crois indispensable de dire modestement la vérité ; de couper court aux malentendus et aux racontars qui peuvent faire du tort et de montrer à nos lecteurs comment le Seigneur a aidé et dirigé.

            En ce qui concerne les noms et les vues de tiers qui se sont séparés de nous, mais peuvent être mêlés à ce récit, je m'efforcerai de ne soulever que les points nécessaires pour comprendre notre position et les directions du Seigneur. je ne saurais non plus citer tous les menus traits de la faveur divine, montrant que notre foi a été mise à l'épreuve et nos prières exaucées, etc., nous souvenant que notre Maître et l'Église primitive n'ont pas laissé d'exemple de ce genre de foi qui se vante, mais ont plutôt conseillé l'inverse, disant : « As-tu la foi? Garde la pour toi... ». Parmi les plus précieuses expériences de foi et de prière, il en est qui sont trop sacrées pour qu'on en fasse étalage.

OU LA LUMIÈRE JAILLIT DES TÉNÈBRES

            Je ne rappellerai pas comment la lumière commença à percer les nuées des préjugés et de la superstition qui enveloppaient le monde sous la domination papale pendant les âges des ténèbres. Le mouvement ou plutôt les mouvements de la Réformation depuis lors jusqu'à maintenant ont contribué, chacun pour sa part, à faire sortir progressivement la lumière des ténèbres. Je me bornerai ici à examiner les Vérités de la Moisson exposées dans les Études sur les Écritures et la Zion's Watch Tower.

            Je ferai partir ma narration de l'année 1868, époque où, quoique enfant de Dieu consacré depuis quelques années et membre de l'église congrégationalisme et de l'Y.M.C.A. (Union Chrétienne de jeunes Gens), j'ai commencé à sentir ma foi chanceler sur bien des doctrines acceptées depuis longtemps. Élevé dans l'église presbytérienne, endoctriné d'après le catéchisme, et naturellement doué d'un esprit chercheur, j'étais une proie toute préparée à succomber devant les raisonnements de l'incrédulité, lorsque j'ai commencé à penser par moi-même. Mais ce qui d'abord, risquait de faire chavirer complètement ma foi en Dieu et en la Bible finit, grâce à Dieu, par se retourner pour mon bien et tua simplement ma confiance dans les confessions de foi des hommes et dans leurs systèmes d'interprétation erronée de la Bible. Graduellement je fus amené à constater que si chacune de leurs confessions de foi contenait des éléments de vérité, dans l'ensemble, elles induisaient en erreur et contredisaient la Parole de Dieu.

            Entre autres théories, j'eus affaire par hasard avec l'Adventisme. Pour une cause en apparence fortuite, je pénétrai, un soir, dans une salle poussiéreuse et sombre où j’avais appris qu’on tenait des réunions religieuses ; je voulais voir si les deux ou trois qui s'y assemblaient avaient quelque chose de plus sensé à offrir que les confessions de foi des grandes églises. Là, pour la première fois, j'ai entendu les vues des second-adventistes. Le prédicateur était M. Jonas Wendell depuis longtemps décédé. Ainsi, je le confesse, j'ai contracté quelque obligation envers les adventistes comme, d'ailleurs, envers d'autres dénominations. Bien que sa manière de présenter les Écritures ne fût pas parfaitement claire et qu'elle fût loin de celle dans laquelle nous nous réjouissons maintenant, ce fut suffisant, grâce à Dieu, pour raffermir ma foi chancelante dans l'inspiration divine de la Bible et pour me montrer que les livres des Apôtres et ceux des prophètes sont indissolublement liés. Ce que j'entendis là me poussa à revenir à ma Bible, à l'étudier avec plus de zèle et plus de soin que je ne l'avais jamais fait auparavant ; et je rendrai toujours grâces au Seigneur de m'avoir conduit en cette circonstance, car si l'Adventisme ne m'a pas aidé à trouver une seule vérité, il m'a du moins aidé considérablement à me défaire des erreurs et, partant, m'a déblayé la voie pour arriver à la Vérité.

LE « RÉTABLISSEMENT » DE TOUTES CHOSES

            Je ne tardais pas à m'apercevoir que nous vivions en des temps proches de la fin de l'Age de l'Évangile, proches de celui dont le Seigneur avait déclaré que ceux de Ses enfants qui seraient sages et vigilants arriveraient à connaître clairement Son Plan. A cette époque, nous décidions, quelques amis de Pittsburgh et d'Allegheny également à la recherche de la Vérité, et moi, de former un groupement qui serait comme une classe où l'on n'étudierait pas autre chose que la Bible. Durant la période de 1870 à 1875 nous fîmes des progrès continus dans la grâce, la connaissance et l'amour de Dieu et de Sa Parole.

            Nous commencions à avoir quelques clartés sur l'amour de Dieu à comprendre les mesures qu'Il avait prises pour l'humanité, toute l'humanité comment tous doivent être rappelés de la tombe pour que le Plan d'amour de Dieu puisse leur être donné à connaître, et comment tous ceux qui ont une foi exercée dans l’œuvre rédemptrice de Christ et se montreront obéissants dans la mesure de leur connaissance de la volonté de Dieu, qui leur sera départie à ce moment-là, se trouveront alors, par le mérite de Christ, amenés de nouveau sur un terrain de parfait accord avec Dieu et obtiendront la vie éternelle. Telle devait être, nous le voyions, cette œuvre de rétablissement de toutes choses prédite en Actes 3 : 21. Mais tout en nous apercevant que l'Église était appelée à être co-héritière avec le Seigneur dans le Royaume millénaire, nous n’avions pas encore vu clairement jusqu'alors la grande différence existant entre la rémunération ou récompense de l'Église actuellement à l'épreuve, et la rémunération des fidèles du monde à la fin de l’Age millénaire, après que le monde aurait été mis à l'épreuve, à savoir : que la récompense réservée à la première est la gloire de la nature divine, tandis que celle des autres sera la gloire du rétablissement, de la restauration dans la perfection de la nature humaine telle que la possédait en Eden leur ancêtre et chef, Adam.

            Du reste, nous commencions alors simplement à découvrir les grandes lignes du Plan de Dieu et à rejeter quantité d'erreurs trop longtemps entretenues : le moment n'était pas encore venu ou nous devions discerner clairement jusqu'aux moindres détails. Et ici, je dois mentionner avec reconnaissance l'aide rencontrée auprès des frères Georges Stetson et Georges Storrs, dont le dernier publiait un journal intitulé : L’Examinateur de la Bible, et qui sont tous deux décédés depuis. L'étude de la Parole de Dieu avec ces chers frères nous amena pas à pas dans des pâturages plus verts et nous ouvrit de plus brillants horizons pour le monde, mais c'est seulement en 1872 que j’ai vu enfin clair dans l’œuvre de notre Seigneur comme prix de notre rançon ; du même coup, je découvrais que la force et le fondement de tout espoir de rétablissement sont basés sur cette doctrine. Jusqu’à ce moment, quand je lisais la déclaration d'après laquelle tous ceux qui sont dans les sépulcres devaient en sortir, etc., j'avais encore des doutes en ce qui concernait le caractère général de cette mesure ; fallait-il comprendre qu'elle s'étendrait aux idiots ou aux enfants morts avant d'atteindre l'âge de la compréhension, à ces êtres pour lesquels la vie présente avec ses expériences semblait devoir n'être que peu ou point profitable ? Mais quand en 1872, j'en suis venu à examiner le sujet du rétablissement, en me plaçant sur le terrain de la rançon payée par notre Seigneur Jésus pour Adam, et conséquemment pour tous ceux qui sont perdus en Adam, la question du rétablissement s'est trouvé résolue et j‘ai eu la pleine assurance que TOUS doivent sortir de la tombe et être amenés à une claire connaissance de la Vérité, en même temps qu'ils auront l'opportunité [l'occasion favorable] de gagner la vie éternelle en Christ.

            Ainsi s'écoulèrent les années 1869 à 1872. Puis, jusqu'en 1876, ce furent des années de croissance ininterrompue en grâce et en connaissance, pour le petit groupe d'étudiants de la Bible que nous étions et qui nous réunissions à Allegheny. Que de progrès depuis nos premières conceptions vagues et indéfinies sur le rétablissement des choses ! Nous avions maintenant une vue plus nette des détails, mais le temps propice fixé par Dieu pour la pleine lumière n'était pas encore venu.

LE RETOUR DU SEIGNEUR : POURQUOI ? COMMENT ?

            Au cours de ces années, nous avons également commencé à reconnaître une différence entre notre Seigneur en tant qu'homme « l'homme qui se donna lui-même » et en tant que Seigneur tel qu'Il doit revenir, à l'état d'esprit ; nous avons réfléchi que les êtres spirituels peuvent être présents quoique invisibles aux hommes, comme nous le pensons encore et l'avons exposé dans le Volume Il (chap. 5) des Études sur les Écritures.

            Nous étions très choqué de l'erreur des second-adventistes qui attendaient Christ en chair et enseignaient que le monde et tout ce qu'il contient, à l'exception des second-adventistes, serait consumé par le feu en 1873 ou 1874. On sait que leurs déconvenues en matière chronologique, et leurs idées rudimentaires quant au but et à la manière du retour du Seigneur, avaient jeté un certain discrédit sur nous, et sur tous ceux qui soupiraient après Son règne prochain et en proclamaient l'avènement.

            Ces vues erronées, si répandues, sur le but du retour de notre Seigneur, et sur la manière dont il aurait lieu, m'incitèrent à écrire une brochure sur « Le but du retour du Seigneur et la manière dont il aura lieu », qui fut tirée à environ 50 000 exemplaires.

LES TEMPS PROPHÉTIQUES :

LA PRÉSENCE DE CHRIST

            Vers janvier 1876, mon attention fut attirée particulièrement sur le sujet du temps prophétique dans ses rapports avec ces doctrines et espérances. Voici dans quelles circonstances J'avais reçu un journal dont le titre était : The Herald of the Morning (Le Messager du Matin), envoyé par son éditeur , M. N. H. Barbour. En l'ouvrant, je reconnus à la gravure de la couverture qu'il s'agissait d'un organe des adventistes et je le parcourus avec curiosité, me demandant quelle nouvelle date ils avaient bien pu fixer pour la destruction du monde par le feu. Jugez de ma surprise et de ma joie quand j'appris par le contenu que l'éditeur commençait à ouvrir les yeux sur les sujets qui, depuis quelques années, avaient tant réjoui nos cœurs ici à Allegheny : le but du retour du Seigneur, était-il dit, n'était pas de détruire, mais de bénir toutes les familles de la terre ; Il viendrait comme un voleur, non pas en chair, mais comme un être spirituel, invisible aux hommes ; le rassemblement de Son Église et la séparation du « blé » d'avec « l'ivraie » se poursuivraient durant la fin de cet âge, à l'insu du monde.

            J'étais heureux d'apprendre que d'autres venaient nous rejoindre sur ce terrain avancé, mais quelle ne fut pas ma stupéfaction en lisant, exposé en termes fort prudents d'ailleurs, que selon l'éditeur, les prophéties indiquaient que le Seigneur déjà présent dans le monde (inaperçu et invisible) ; que le temps de la moisson du « blé » était arrivé, et que cette manière de voir était basée sur ces mêmes prophéties relatives au temps qui, peu de mois auparavant, croyait-il alors, ne s'étaient pas réalisées, comme il s'y attendait.

            C'était là une pensée nouvelle. Se pouvait-il que les prophéties relatives au temps, que j'avais si longtemps laissées de côté, tant les adventistes en avaient abusé, étaient réellement destinées à indiquer l'époque où le Seigneur serait invisiblement présent pour établir Son royaume, chose qu'on ne pouvait savoir par un autre moyen, je le voyais clairement ? Il semblait du moins tout à fait raisonnable de penser que le Seigneur devait avoir renseigné les Siens sur ce point : n’avait-Il pas promis que les fidèles ne seraient pas laissés dans les ténèbres avec le monde, et que si le jour du Seigneur devait surprendre tous les autres comme un larron dans la nuit (c'est-à-dire furtivement, à l'improviste) il n'en serait pas ainsi pour les saints, vigilants et attentifs (1 Thess. 5 : 4).

            Je me rappelais certains arguments avancés par mon ami Jonas Wendell et d'autres adventistes pour prouver que le monde serait consumé en 1873, la chronologie montrant que le début de 1873 marquait 6 000 ans écoulés depuis Adam et d'autres arguments tirés des Écritures et censés concorder avec eux. Était-il possible que ces arguments, relatifs au temps, que j'avais négligés comme indignes d'attention, contenaient réellement une vérité importante dont on avait fait une application erronée ?

            Soucieux d'apprendre, à n'importe quelle source, ce que Dieu avait à enseigner, j'écrivais aussitôt à M. Barbour, pour l'informer que, d'accord avec lui sur d'autres points, je désirais connaître, en particulier, pourquoi et d'après quelles preuves scripturales, il soutenait que la présence de Christ et la Moisson de l'Age de l'Évangile dataient de l'automne de 1874.

            La réponse me fit voir que j'avais deviné juste, et que les arguments basés sur les temps, sur la chronologie, etc., étaient bien les mêmes que ceux employés en 1873 par les second-adventistes. Elle expliquait comment M. Barbour et un de ses collaborateurs M J. H. Paton, du Michigan, étaient restés second-adventistes jusqu'à cette date. L'année 1874 s'écoulant sans que le feu eût consumé le monde et sans l'avènement de Christ en chair, ils restèrent confondus et comme interloqués. Ils avaient repassé les prophéties, relatives aux temps, restées, semblait-il, sans accomplissement : rien n'y clochait. Et ils commençaient à se demander, ayant raison quant au temps, s'ils ne faisaient pas fausse route peut-être quant à la nature des choses attendues, et si ce n'était pas précisément notre interprétation du rétablissement et de la bénédiction du monde, que j'enseignais avec quelques autres, qui serait la clé des choses à attendre.

            Ce fut, parait-il, peu de temps après la déconvenue ainsi éprouvée en 1874, qu'un lecteur du Herald of the Morning, qui possédait la version du N.T., appelée la Diaglott (1) Voir B.N. 35' page, Remarques sur les versions bibliques, fut frappé d'une particularité que personne jusqu'alors n'avait soulignée.

            En Matthieu 24 : 27, 37, 39 le mot que nos versions traduisent généralement par venue ou avènement, y était rendu par le mot présence (2). C'était le fil conducteur qui devait, avec le concours de leur connaissance du temps prophétique, les amener à la vraie manière de considérer le but du retour du Seigneur et la façon dont il se produirait. Tout le contraire de moi, par conséquent, puisque, amené d'abord à considérer sous leur vrai jour le but et la manière du retour du Seigneur j'en étais venu ensuite à examiner le temps, où suivant la Parole de Dieu, ces choses devaient s'accomplir. Tant il est vrai que Dieu souvent dirige Ses enfants de points de départ différents vers la Vérité. Quand le cœur est sérieux et confiant , il doit en résulter un rapprochement entre Ses enfants.

            Mais il n'y avait à cette époque aucun livre ni publication exposant les prophéties chronologiques telles qu'on les comprenait alors. Retenu pour affaires à Philadelphie, durant l'été de 1876, j'invitai M. Barbour à venir me voir à mes frais pour me montrer scripturalement, et en détail s'il le pouvait, que les prophéties indiquaient bien 1874 comme date du commencement de la présence du Seigneur et de la « moisson ». Il vint, et réussit à me convaincre. Comme les convictions positives se traduisent en actes, et que je suis entièrement consacré au Seigneur, je compris aussitôt que le temps spécial en lequel nous vivions nous indiquait nettement notre devoir et notre travail comme disciples de Christ ; que, le temps de la moisson étant arrivé, il fallait faire le travail de la moisson et que la vérité présente était l'instrument, la faucille, avec laquelle Dieu voudrait que nous fassions l’œuvre du rassemblement et de la récolte parmi Ses enfants en tous lieux.

A L’ŒUVRE DONC, POUR LA MOISSON !

            Je demandai à M. Barbour ce qu'il faisait, lui et le Herald « Rien », me répondit-il, m'expliquant que les lecteurs de son journal, tous adventistes désappointés, se désintéressaient du journal et ne renouvelaient pas leurs abonnements, de sorte que, faute de fonds, on pouvait considérer le journal comme virtuellement suspendu. Je lui répliquai qu'au lieu de se laisser aller au découragement et d'abandonner l’œuvre, puisqu'il avait trouvé de nouvelles lumières sur le rétablissement, car, a notre première rencontre, il avait eu beaucoup à apprendre de moi sur la plénitude du rétablissement basée sur la suffisance de la rançon payée pour tous, comme de mon côté j'avais trouvé bien des choses à apprendre de lui sur l'interprétation du temps, il devait plutôt sentir qu'il avait, maintenant de bonnes nouvelles à prêcher, bonnes nouvelles comme il n'en avait jamais eues auparavant et que son zèle devait croître en proportion. En même temps, la pensée que nous étions déjà en pleine période de moisson me donnait à moi-même une force d'impulsion à répandre la Vérité comme je n'en avais jamais éprouvée jusque-là. Je décidai donc d'entreprendre sur l'heure une vigoureuse campagne pour la Vérité.

            Je résolus de restreindre mes affaires et d'employer mon temps et ma fortune à l’œuvre, la grande œuvre de la moisson. Je remis à M. Barbour, rentrant chez lui, l'argent et les instructions nécessaires pour préparer, sous forme concise, un petit volume contenant les bonnes nouvelles telles que nous les comprenions alors, sans oublier les détails chronologiques. Pendant ce temps, je réglai mes affaires à Philadelphie en vue de m'engager dans l’œuvre, comme je l'ai fait depuis, en voyageant et en prêchant.

            Le petit livre de 196 pages, préparé ainsi, fut intitulé : Les Trois Mondes. Comme j'avais eu l'occasion d'y consacrer une partie de mon temps et que j'en avais eu l'idée, il fut publié sous nos deux noms, bien que surtout écrit par M. Barbour. Ce n'était certes pas le premier ouvrage traitant du « rétablissement », ni le premier volume sur les temps prophétiques, mais c’était le premier écrit, je pense, qui associait l'idée du rétablissement à la prophétie relative au temps. La vente de ce livre, avec ce que j'ajoutais de ma poche, servit à couvrir nos frais de tournées.

            Quelques temps après, je conçus l'idée de nous associer un autre ouvrier « moissonneur » et j‘écrivis à M. Paton qui répondit immédiatement. Ses frais de voyage furent couverts de la même manière.

            En remarquant avec quelle rapidité les gens paraissaient oublier ce qu'ils avaient entendu, je compris que, en dehors des réunions de prédications, utiles pour exciter l'intérêt, il fallait un journal mensuel pour retenir l'intérêt et le développer. C'est donc, semblait-il, la volonté du Seigneur que l'un d'entre nous s'installât quelque part et reprit la publication régulière du herald of the Morning. Je proposai à M. Barbour de s'occuper de cela ; il avait de l'expérience comme typographe et pourrait ainsi le faire plus économiquement, tandis que M. Paton et moi, nous continuerions nos tournées et fournirions de la copie à imprimer, à mesure que nous en trouverions l'occasion. Comme il m'objectait que les caractères n'étaient pas sa propriété et que les quelques abonnements qui rentreraient ne suffiraient pas, de longtemps pour permettre au journal de vivre par lui même ; je répondis que je fournirais les fonds pour acheter les caractères, etc., et que je déposerais une petite provision en banque, à la disposition de M. Barbour, qui marcherait aussi économiquement que possible, tandis que M. Paton et moi nous continuerions nos voyages. Ainsi fut fait, conformément à ce qui nous paraissait être la volonté de Dieu en la circonstance.

            Au cours d'une tournée dans les États de New-England, je rencontrai un jeune pasteur méthodiste, M. A. P. Adams, qui fut profondément intéressé et accepta cordialement notre message, que je prêchais durant la semaine, à son auditoire. Je le présentais peu après aux petits auditoires intéressés, dans les villes voisines, et je l'aidais en toute manière, suivant mes moyens, me réjouissant de voir une personne de plus qui, avec l'étude, deviendrait bientôt un collaborateur dans le champ de la moisson.

            Un autre encouragement, vers cette même époque, fut l'adhésion à la Vérité de M. A. D. Jones, un employé à mon service à Pittsburgh jeune homme actif et plein de promesse, qui ne tarda pas à devenir un collaborateur actif et apprécié dans l’œuvre de la Moisson, et dont bien des lecteurs ont gardé le souvenir. M. Jones marcha bien pendant quelque temps, mais l'ambition ou autre chose intervint qui lui fit perdre complètement la foi, nous confirmant douloureusement la sagesse (les paroles de l'Apôtre : « Mes frères, qu'il n'y en ait pas parmi vous beaucoup qui enseignent, sachant que vous serez jugé plus sévèrement » (Jacques. 3 : 1) (D. et S.).

« PASSES AU CRIBLE COMME DU FROMENT... »

            « Satan vous réclame pour vous passer tous au crible comme du froment » (Luc 22 : 31) (St.).

            Jusque-là rien ne grinçait et tout marchait à souhait ; nous avions été abondamment bénis comme richesses en Vérité, mais notre amour et notre fidélité pour elle n'avaient pas été particulièrement, mis à l'épreuve. Cependant, au printemps de 1878, en la saison où, jadis, fut crucifié le Seigneur et avaient été prononcées les paroles ci-dessus de notre texte, commença le criblage qui n'a plus cessé depuis et qui doit, tôt ou tard, mettre à l'épreuve chacun de ceux qui reçoivent la lumière de la Vérité présente. « Ne trouvez pas étrange que le feu qui doit vous éprouver, ait éclaté au milieu de vous, comme s'il vous arrivait quelque chose d'extraordinaire », (1 Pi. 4 : 12) (Olt.), car « ce que vaut l’œuvre de chacun, le feu le montrera » (1 Cor. 3 : 13). Il prouvera s'il a édifié sa foi à la légère, avec du bois, du foin, du chaume, au lieu des pierres précieuses de la Vérité révélée de Dieu ; s'il l'a édifiée sur les sables mouvants des théories humaines de l’évolution, par exemple, etc. ou sur le roc solide, la rançon, seul sûr fondement que Dieu a préparé. Ceux qui bâtissent sur ce roc seront personnellement saufs, même s'ils y ont édifié une foi illogique que le « feu » consumera et que l'ébranlement de ce jour d'épreuve renversera de fond en comble. Quant à ceux qui auront bâti sur tout autre fondement, quels que soient les matériaux employés, bons ou mauvais, ils doivent s'attendre sûrement à une ruine complète (Luc 6 : 47-49 ; 1 Cor. 3 : 11-15).

            Cette épreuve et ce criblage ont évidemment pour objet de faire apparaître ceux dont les désirs sont désintéressés et impersonnels, qui sont consacrés au Seigneur, complètement et sans réserve. Ceux-là souhaitent ardemment que la volonté de Dieu soit faite, et leur confiance en Sa sagesse, Ses voies et Sa parole est si grande qu'ils refusent de se laisser égarer de la parole de Dieu par les sophismes d'autrui ou par leurs plans et idées personnels. Ceux-là, au moment de passer au crible, seront fortifiés ; leur joie dans le Seigneur croîtra, et leur connaissance de Ses plans augmentera, même si leur foi est éprouvée en voyant tomber dans l'erreur des milliers autour d'eux (Ps. 91 : 7).

*  *  *

            Le criblage commença de la manière suivante : Il s'agissait de la déclaration de l'Apôtre Paul (1 Cor. 15 : 51, 52) : « Nous ne nous endormirons pas tous (1) Litt. : « Nous ne dormirons pas tous » mais nous serons tous changés : en un instant, en un clin d'œil, etc. ». Nous croyions alors encore, comme les adventistes et, il faut bien le reconnaître, comme tous les chrétiens en général, qu'à un moment donné, les saints en vie seraient soudain enlevés corporellement, par miracle, et seraient désormais « pour toujours avec le Seigneur ».

            Et maintenant, familiarisés comme nous l’étions avec les prophéties relatives aux temps, nous en arrivions à nous attendre à ce que cet enlèvement des saints eut lieu au temps qui, dans l'âge présent, serait parallèle à celui de la résurrection du Seigneur, car nous avions déjà noté de nombreux points de parallélisme entre les dispensations judaïque et chrétienne, et en avions fait mention dans le petit livre sur Les trois mondes.

            Nous ne savions pas alors, comme nous l'avons vu depuis lors (2) Études dans Ies Écritures Vol.III. chap. 7 , que cette date (1878) marquait le commencement de l'établissement du Royaume de Dieu, par la glorification de tous ceux qui dormaient déjà en Christ, et que le « changement » dont l'Apôtre Paul parle en 1 Cor. 15 : 51, se produirait désormais à l'instant de la mort, pour tous ceux qui font partie de l'Église, à partir de cette date et durant toute la période de la Moisson, jusqu'à ce que tous les membres vivants, ceux que l'Écriture appelle « les pieds » du corps de Christ, aient été « changés » en êtres spirituels glorieux. Arrivé à cette date, comme il ne se passa rien de visible rien qui frappât notre vue je m'aperçus, en examinant de nouveau la question, que nous faisions erreur en nous attendant à ce que les saints en vie allaient tous être changés tout à coup et sans passer par la mort, conception erronée partagée par toute l'église nominale et dont l'erreur ne nous avait pas encore sauté aux yeux pour que nous la rejetions.

            Nos clartés actuelles sur ce point, datent des recherches que nous avons entreprises à cette époque. Je ne tardais pas à m'apercevoir que dans les mots : Nous ne dormirons pas tous qui est la traduction littérale du texte « original » le verbe dormir n'était pas un synonyme de mourir comme on l’a compris en général ; qu'au contraire le sommeil, dont il était fait mention ici signifiait l'état d'inconscience, l'Apôtre voulant nous faire comprendre qu'à partir d'un moment déterminé, durant la PRÉSENCE du Seigneur, Ses saints, tout en passant par la mort comme les autres hommes (Ps. 82 : 6, 7) ne resteraient pas un seul instant dans l'état de sommeil, d'inconscience, mais qu'ils seraient changés à l'instant de la mort et recevraient le corps spirituel promis. Pendant tout l'Age de l'Évangile, les gens atteints par la mort restaient dans l'état d'inconscience dans l'état de « sommeil ».

            Tandis que tout contribuait ainsi à élargir mon champ visuel et à rendre mes espérances plus brillantes et que je redoublais de zèle pour les autres, le printemps 1878 fut loin d'être en bénédiction à M. Barbour et à beaucoup de ceux qui le suivaient. Repoussant la solution nette et simple exposée ci-dessus, M. B. semblait travaillé par l'idée qu'il lui fallait de toute nécessité trouver une diversion au désappointement qu'allaient éprouver ceux qui avaient attendu l'enlèvement en masse des saints vivants...

            Hélas ! qu'il est dangereux pour un homme de se croire trop de responsabilité et de vouloir se forcer à plus de lumière. A notre pénible surprise, M. B. écrivait peu de temps après un article pour le Herald où il niait la doctrine de la propitiation où il niait que la mort de Christ fût le prix de la rançon d'Adam et de sa race, en disant que la mort de Christ ne réglait pas plus la pénalité pour les péchés de l'homme, que la souffrance et la mort d'un papillon percé d'une épingle par un enfant ne pouvaient être considérées par des parents sur terre comme réglant la question de l'inconduite de leur enfant.

            Je fus stupéfait. Je croyais que M. B. avait mieux compris l’œuvre de Christ, notre offrande en sacrifice pour le péché ; Christ devenu de Sa propre volonté, notre Rédempteur, collaborant de tout Son cœur au Plan divin en Se donnant Lui-même en RANÇON ou contre-valeur de la punition infligée à Adam, afin que celui-ci et toute sa descendance pussent, au temps convenable, être délivrés du péché et de la mort. Il y a, en effet, une différence du tout au tout entre offrande spontanée, réfléchie et uniquement dictée par l'amour, de notre Rédempteur, conformément au plan établi et révélé par une sagesse infinie, et la misérable caricature qu'on en offrait dans l'image ci-dessus. Ou j'avais supposé à M. B. des vues plus claires que celles qu'il avait jamais eues, ou bien, il se fourvoyait de propos délibéré et rejetait « l'habit de noces » de la justice de Christ. Cette seconde alternative était la seule conclusion possible, puisqu'il a déclaré plus tard qu'il avait reconnu précédemment la mort de Christ comme prix de la RANÇON de l'homme.

            Immédiatement, je rédigeai un article pour le Herald contre cette erreur. Je démontrais comment il était nécessaire « qu'un seul mourût pour tous » (Jean 11 : 50 ; 18 : 14), « le juste pour les injustes » (1 Pi. 3 : 18) que Christ a accompli tout ainsi qu'il avait été écrit, et qu'en conséquence, Dieu pouvait être juste tout en pardonnant au pécheur et en le tenant quitte de la pénalité qu'Il lui avait justement imposée (Rom. 3 : 26). J'écrivis aussi à M. Paton pour attirer son attention sur le caractère fondamental de la doctrine attaquée, en lui montrant comment les circonstances et le temps trouvaient leur accomplissement dans la parabole de celui qui n’avait pas « l'habit de noce » au moment même de prendre place au festin (Matt. 22 : 11-14 Olt.). Il me répondit qu'il n'avait pas vu la question de la RANÇON sous un jour aussi clair jusque-là ; que M. Barbour avait une façon si dogmatique et convaincante de présenter les choses que sa bonne foi à lui avait été surprise sur le moment.

            Je le pressai vivement, puisque maintenant il voyait l'importance de la doctrine, d'écrire lui aussi, pour le Herald un article, dans, lequel il donnerait sans ambage, son témoignage en faveur du précieux sang de Christ. C'est ce qu'il fit. Ces articles ont paru dans les numéros du Hérald de juillet à décembre 1878.

*  *  *

            Il m'apparaissait maintenant clairement que le Seigneur ne me permettrait pas de continuer à aider financièrement ni de rester intéressé d'une manière quelconque à une entreprise en opposition avec le principe fondamental de notre sainte religion chrétienne. Aussi après avoir fait vainement tous les efforts pour ramener celui qui était dans l'erreur, je me retirai complètement du Herald of the Morning et je mis fin à mon association avec M. B. Mais je sentais bien qu'il ne suffisait pas de me retirer pour montrer que je restais fidèle à notre Seigneur et Rédempteur, dont la cause avait été assaillie avec une telle violence par quelqu'un qui, malheureusement, pouvait égarer le troupeau et dont la situation d'ailleurs était due, en grande partie, à l'aide et à l'encouragement que je lui avais donnés personnellement, quand je le croyais, en toute sincérité, fidèle au Seigneur. Je compris dès lors que c'était la volonté, de Dieu de lancer un autre journal, qui déploierait tout grand l'étendard de la croix, qui défendrait la doctrine de la rançon et qui proclamerait la bonne nouvelle de grande joie (Luc 2 : 10, St.) aussi loin et aussi haut que possible.

            Déterminé à suivre une ligne de conduite que je savais inspirée par le Seigneur, j’interrompis mes voyages, et, en juillet 1879, je faisais paraître le premier numéro de « Zion's Watch Tower & Herald of Christ's Présence ». Ce journal, dès le premier jour, se présentait comme soutenant particulièrement la RANÇON POUR TOUS et nous espérons, par la grâce de Dieu, qu'il la soutiendra toujours.

*  *  *

            Pendant quelque temps, la situation fut des plus pénibles. Les lecteurs de la Tower étaient les mêmes que ceux du Herald : or, dès que le nouveau journal eut paru, et que les fonds cessèrent d'être fournis de ma part, M. B. non seulement retira en banque l'argent que j’y avais déposé et en disposa comme sa propriété, mais il publia les plus basses injures personnelles contre la rédaction de la Tower, afin de contrecarrer l'influence de ce journal et de saboter la doctrine de la rançon aux yeux des lecteurs. Il en résultat, bien entendu, une division, comme toujours en pareil cas. Les injures personnelles furent acceptées par certains comme fondées, et eurent le résultat cherché qui était de fausser le jugement du grand nombre relativement à la rançon. Beaucoup se détournèrent de nous.

            Mais le Seigneur nous continuait Sa faveur, que j'estimais plus précieuse que celle du monde entier. C'est à cette époque, que M. Adams épousa les vues de M. B. et délaissa comme lui la doctrine de la rançon. Justifiant notre interprétation de la parabole de la robe de noces comme nous l’avions donnée à l’époque, M. Barbour et M. Adams ayant ôté l'habit de fête de la justice de Christ, passaient de la lumière aux ténèbres du dehors, dans lesquelles gît le monde, sur les questions que jadis ils comprenaient si clairement, savoir, quand et comment se produirait la présence du Seigneur. Et depuis lors, ils attendent Christ en chair chaque printemps ou chaque automne et tordent les prophéties en conséquence.

            Durant une partie de ces incidents que nous pourrions en vérité appeler une bataille pour la croix de Christ, nous eûmes de notre côté la fidèle collaboration de M. Paton qui, jusqu'à l'été de 1881, nous fournit une aide appréciée, comme défenseur de la doctrine des bénédictions futures par Christ, basée sur la RANÇON POUR TOUS payée au calvaire.

            L'édition du livre Les Trois Mondes étant épuisée depuis quelque temps, il semblait qu'une nouvelle édition ou un autre ouvrage traitant du même sujet devait être publié. M. Paton voulut bien en préparer l'impression et M. Jones offrit de prendre à sa charge les frais d'impression et de reliure et de donner à M. Paton autant d'exemplaires qu'il pourrait en vendre en rémunération du temps passé à le rédiger, à condition que je lui ferais dans la Tower une large publicité gratuite, sachant bien, disait-il, que le livre serait demandé si je le recommandais et que sa mise de fonds lui rentrerait avec bénéfice, car ces livres ne se vendaient pas à si bas prix qu'ont été vendus depuis lors les Études des Écritures (à cette époque Millenial Dawn). Non seulement j’y consentis volontiers, mais je défrayais M. Paton de dépenses personnelles à l'occasion de la publication, de même que je réglai, sur sa demande, une partie de la note de l'imprimeur. En fin de compte, je fus seul à avoir fait des frais pour le livre appelé Day Dawn (L'Aube du jour) ; le rédacteur et l'éditeur en tiraient tous deux un profit pécuniaire, tandis que je le présentais aux lecteurs par une publicité désintéressée.

            Nous sommes obligés de donner ces détails à cause de la manière partiale et unilatérale dont on a présenté et préfiguré les faits dans des tracts récemment (l) publiés et mis en circulation par M. Paton, devenu lui aussi partisan de cet « autre évangile » qui n’a pas pour centre la croix de Christ et qui nie que nous ayons été « rachetés... par le sang précieux de Christ » (1 Pi. 1 : 19). M. Paton a publié, depuis lors, un autre livre qui porte le même titre que celui auquel nous avons fait cette publicité, mais basé sur un autre fondement, que, pour cette raison je ne puis ni désire recommander, et le tenant pour un sophisme de nature à induire en erreur, tendant à miner toute la thèse chrétienne, sous une apparence de vérité suffisante pour le rendre acceptable et dangereux à tous ceux qui ne sont pas enracinés, fondés, sur le roc de la rançon.

            Le faux fondement qu'il présente est la vieille doctrine païenne de l'évolution, retapée pour la circonstance, qui, non seulement, nie toute nécessité d'un rédempteur mais prétend, au contraire, que ce n’est pas par la rédemption ni le rétablissement dans une position perdue, mais par une évolution ou un développement progressif que l'homme s'est élevé et s'élève encore de la condition inférieure dans laquelle il a été créé jusqu‘à ce que, par ses propres bonnes œuvres, il atteigne finalement la nature divine. Elle soutient que notre bien-aimé Seigneur fut Lui-même un homme dégradé et imparfait, dont l’œuvre sur la terre fut de crucifier une nature charnelle qu'Il possédait, dit­ elle, afin de montrer ainsi à tous les hommes comment crucifier leurs tendances charnelles, leurs inclinations au péché.

            Il est à remarquer, à ce propos, que les ténèbres et la dégradation régnant dans le monde depuis sa chute et depuis qu'il a été rejeté,  ténèbres qui n'ont fait qu'augmenter sous l'action du clergé papal durant le moyen-âge, et le contraste de ces ténèbres avec la lumière que Dieu maintenant fait pénétrer dans le monde, ont peu à peu amené l'homme à penser que le développement actuel de la science et de la connaissance est simplement un des aspects de la marche en avant, de l'évolution.

            Cette interprétation, si fausse qu'elle soit, est cependant, comme nous l'avons montré (l), la cause occasionnelle de la grande apostasie prédite (2 Thess. 2 : 3 ; Ps. 91 : 7), consistant dans l'abandon général de la foi en la Bible, durant la période de la Moisson. Peu de chrétiens paraissent assez fondés dans la Vérité pour pouvoir résister à cette épreuve du mauvais jour qui sera une occasion de chute pour beaucoup et où le petit nombre seulement tiendra ferme (Col. 1 : 23 ; Eph. 6 : 13 ; Jude 24. C. St.). C'est pour cette raison que nous nous exprimons aussi carrément.

*  *  *

            Un court récit de la manière dont M. Paton en arriva à se détourner de nous et à abandonner la doctrine de la Rançon pour combattre ce que jadis il voyait et défendait si clairement, a ici son importance. L'événement fut, en effet, l'occasion d'un nouveau « passage au crible » (Luc 22 : 31), donc d'une nouvelle épreuve pour les lecteurs de la Watch Tower. Ceux-ci étaient alors beaucoup plus nombreux, parce que M. Paton avait été un frère et un collaborateur respecté, et que, voyageant comme représentant de la Tower et de ses doctrines, ses frais de voyage étant couverts soit par les abonnements et renouvellement d'abonnements à la Tower, soit par des fonds, de ma provenance, il était personnellement connu d'un plus grand nombre de lecteurs que moi-même. Voici donc comment les choses se passèrent :

            En l'année 1881, M. Barbour qui publiait toujours le Herald et cherchait toujours à renverser la doctrine de la Rançon, apprenait qu'au cours d'une tournée de prédication, je m'étais servi d'un graphique du Tabernacle pour montrer comment le sacrifice de Christ était représenté en type dans les sacrifices du peuple d'Israël. Il en prit occasion pour publier un article sur la propitiation, où il s'efforçait de montrer que les sacrifices du jour de propitiation étaient des types ou figures de toutes sortes de choses autres que celles dont elles sont réellement les types. J'eus vite fait de percer à jour la fausseté de son exposé, qui présentait le taureau comme type d'une chose dans un verset, et d'une chose différente dans chacun des autres versets où il était mentionné. Il en faisait autant en parlant du bouc. Mais je n'ignorais pas que, d'une façon générale, bien peu de gens savent serrer un raisonnement, et que, absorbé par les soucis de la vie, on n'est que trop porté à accepter un semblant d'interprétation, sans peser suffisamment les expressions du texte sacré et leur contexte.

            Je réfléchis mûrement, examinant le texte sacré (chap. 16 du Lévitique), mais j'avais beau voir les contradictions et les erreurs de M. Barbour, je dus m'avouer que je ne comprenais pas, et que j‘étais incapable d'en donner une interprétation d'ensemble s'adaptant à toutes les minuties rapportées si simplement et qui, chacune, devaient avoir une signification particulière. Que faire, pensais-je ? Les lecteurs du Herald aussi bien que ceux de la Tower allaient probablement être fourvoyés, si on ne les aidait pas à sortir de cette difficulté. Quant à déclarer que l'interprétation du Herald était un tissu de contradictions, qui, par conséquent, ne tenait pas debout, c'était courir le risque d'un malentendu. Beaucoup penseraient sûrement que j'attaquais cette manière de voir par esprit de rivalité, car il y a toujours des gens pour qui n'importe quoi se résument en questions personnelles, en rivalités, et en esprit de parti : ceux-là bien entendu, ne peuvent comprendre qu'on se place sur un terrain plus élevé, moins terre-à-terre et qu'on se préoccupe avant tout et seulement de la Vérité, sans souci des personnes.

            Je présentai donc cette épreuve au Seigneur, comme chaque fois que j'étais éprouvé ; je Lui exposai comment je la trouvais, combien j'étais inquiet pour Ses chères « brebis », qui mises en appétit par une parcelle de Vérité, étaient exposées par leur faim même, aux déceptions de Satan. Je sentais bien, représentai-je au Seigneur, qu'Il était, Lui, le berger et non moi, mais que je savais aussi qu'Il verrait avec plaisir l'intérêt que je portais à ces brebis et mon désir d'être Son porte-parole pour leur annoncer la Vérité et leur montrer le chemin et la vie. J'exposai ma profonde conviction que si le moment était venu où Il permettrait une fausse interprétation pour induire en erreur ceux qui étaient indignes de connaître la Vérité, ce devait être « le propre temps » aussi pour manifester la Vérité sur le même sujet, afin que ceux qui en seraient dignes pussent tenir ferme, et être gardés de tout faux-pas (Jude 24. Olt.). J’estimais le moment venu de comprendre exactement le sens des sacrifices juifs, que tous les chrétiens en général, s'accordent à reconnaître comme types de meilleurs sacrifices, et j'étais convaincu que le Seigneur me donnerait d'y voir clair aussitôt que je serais dans l'attitude de cœur convenable pour recevoir la lumière. J'adressai au Seigneur une prière ardente, lui demandant avec une foi confiante si le temps marqué par Lui était venu, et s'Il voulait m'employer comme Son instrument pour proclamer le message à Sa chère famille de m'accorder de pouvoir m'affranchir, de cœur et d'esprit, de tout préjugé.

            Pensant que Dieu répondrait à ma prière dans un sens affirmatif, j'arrivais le lendemain matin à mon cabinet pour étudier et écrire. Je passais la matinée à sonder mon texte et tous les autres passages des Écritures de nature à en éclairer le sens, spécialement l'épître aux Hébreux, m'attendant au Seigneur pour la sagesse et la direction nécessaires ; mais la solution de cette Écriture difficile continuait à m'échapper. Je travaillai de même l'après-midi et la soirée, ainsi que la journée suivante. J'avais laissé de côté toute autre occupation et me demandais pourquoi le Seigneur me tenait si longtemps en suspens. Le troisième jour, vers midi, tout le sujet m'apparut aussi clair qu'en plein midi si lumineux, si convaincant et s'harmonisant si bien avec l'ensemble des Écritures, que je ne pus douter de son exactitude et que personne jusqu'ici n'a jamais pu y relever une « paille » ou un défaut. (1) Ce travail a été publié et réimprimé plusieurs fois en brochure sous le titre de Tabernacle Shadows of the, beter sacrifices et traduit en français sous, le titre de Figures du Tabernacle. Ne pas confondre avec une édition annotée parue quatre ans après la mort de l'auteur, et qui ne contient pas moins de 24 pages (!) de «  REMARQUES, CORRECTIONS et MODIFICATIONS » ( ! ? ) au texte original, ce texte dont l'auteur répétait ici-même, en 1916. que PERSONNE n’avez jamais pu y relever  une « paille » !

            Je compris alors pourquoi le Seigneur m'avait conduit si lentement et avec tant de circonspection. J'avais besoin d’avoir le cœur spécialement préparé pour bien comprendre tout ce que cette portion de l'Écriture contenait : j'étais ainsi d'autant plus assuré que je ne le devais pas à ma propre sagesse, car si c'eût été de mon propre fonds, pourquoi n'en aurais-je pas eu l'intuition immédiatement ? Je m'aperçus que l'intelligence de ce sujet allait avoir forcément une influence considérable sur toutes nos espérances et sur notre manière d'envisager toutes les Vérités non pas qu'elle renversât des Vérités anciennes ou les contredit, mais qu'au contraire, elle les mettait toutes en ordre et en harmonie et aplanissait des points difficiles et litigieux. Par exemple, en ce qui concerne la doctrine de la justification par la foi, il y avait toujours eu une certaine confusion dans mon esprit, comme il y en a chez beaucoup, avec la doctrine de la « sanctification » qui invite au sacrifice de soi-même et aux œuvres. Tout cela me parut instantanément clair et limpide.

            En effet, il ressortait des types que nous avons besoin tous, en tant que pécheurs, avant tout, du sacrifice de rançon de Christ, afin de nous approprier Ses mérites et d'avoir la justification (le pardon) par la foi ; et qu'ainsi nous sommes justifiés (considérés comme libérés du péché) quand, nous détournant du péché, nous acceptons par la foi le sacrifice de Christ en notre faveur. Le type montrait aussi que c'est seulement après avoir été ainsi purifié aux yeux de Dieu (par notre acceptation de l’œuvre accomplie par Christ en sacrifice pour notre rançon) que Dieu veut bien nous accepter comme « co-sacrificateurs » avec Christ, de sorte que, si nous sommes fidèles jusqu'au bout, et que nous suivons Ses traces, nous obtenons d'être co-héritiers avec Lui.

            Alors je compris pour la première fois que le grand privilège de devenir co-héritiers avec Christ, et participants avec Lui de la nature divine, (2 Pi. 1 : 4) était exclusivement réservé à ceux qui partageraient avec Lui le « SACRIFICE DE SOI-MÊME » au service de la Vérité.

            Alors également je m'aperçus pour la première fois que le Seigneur a été, Lui, la première offrande en sacrifice pour le péché et que, par conséquent, pas un des serviteurs de Dieu, des prophètes, qui ont vécu et sont morts avant Christ (Héb. 11), n'a été prêtre ou sacrificateur selon son ordre ni participant avec Lui dans le sacrifice, quoiqu'il y en ait eu parmi eux qui ont même été « lapidés et sciés, ou égorgés par l'épée », pour la cause de Dieu. Pour considérable et précieuse que sera leur récompense, ils feront partie d’un ordre, d'une classe différente de ceux qui ont été appelés à être sacrificateurs et co­héritiers avec Christ, à la Pentecôte et depuis lors.

            Enfin, pour la première fois aussi, je compris que « le jour de la faveur du Seigneur » était cet Age de l'Évangile le temps durant lequel Il accepte le sacrifice de quiconque vient à Dieu par Christ qui est la grande Offrande en sacrifice pour le péché ; qu’en même temps que prend fin ce jour favorable, disparaît également le privilège d'être co-héritiers et de participer à la nature divine ; finalement, qu'à l'issue de ce grand jour de sacrifice qu'est l'Age de l'Évangile (le véritable jour de propitiation) quand tous les membres du Corps de Christ, ayant sacrifié avec Lui leurs droits en tant qu'êtres humains justifiés, auront été, glorifiés, les bénédictions millénaires que le Rédempteur, par la grâce de Dieu, a rachetées pour le genre humain, commenceront à se répandre sur le monde.

            De tout ceci il résultait d'abord la distinction des natures, nature humaine, nature angélique et nature divine, telle que nous l'avons exposée dans les Études sur les Écritures, Vol. 1, chap. 10. Et tandis qu'auparavant nous faisions usage du mot RÉTABLISSEMENT dans un sens général, pour désigner un changement imprécis qui devait être une bénédiction maintenant, à la lumière nouvelle, nous commencions à voir que la grande œuvre de rétablissement ne pouvait signifier autre chose que ce que le terme même implique, c'est ­à-dire la restauration de ce qui avait été perdu (Matt. 18 : 11) le rétablissement de la position et des conditions de l'homme avant sa chute, telles qu'elles existaient à l'origine. Je compris alors que le Plan de Dieu, quand il serait exécuté, ne devait pas avoir pour effet d'amener toutes Ses créatures sur un seul et unique échelon ou degré, celui de la nature divine ; mais que, dans l'arrangement qu'Il s'était proposé, il y aurait un ordre de créatures appelées les anges qui, nonobstant leur perfection, seraient pourtant d'une nature différente de la nature divine ; de même, Il avait voulu qu'il y eût une catégorie d'êtres de nature humaine, dont Adam était le prototype, comme l'Eden était le prototype de sa résidence terrestre, le paradis. Je compris également que Dieu s'était proposé de faire de Christ et de Ses co-héritiers et sacrificateurs avec Lui, les instruments de Dieu pour la bénédiction de l'humanité déchue, et pour son rétablissement dans l'état de perfection dont Adam jouissait en Eden état que Dieu avait trouvé « très bon » puisqu'il était à l'image de Sa personne (Gen. 1 : 27, 31).

            Quant aux associés de Christ dans cette œuvre, Ses cohéritiers, je comprenais maintenant qu'ils seraient « haut élevés » à une nature supérieure à celle de l'humanité restaurée et parfaite, supérieure aussi à celle des anges : ils allaient participer de la nature divine (2 Pi. 1 : 4). Quand tout cela m'apparut, si inattendu, mais si lumineux, je ne m’étonnai plus de ce que le Seigneur avait voulu me préparer à ces bénédictions par plusieurs jours d'attente, et c’est à Lui que je rendis grâces et hommage. Tout mon découragement et la peur que j’avais eu de faire mauvais effet en donnant une fausse interprétation, disparurent devant cette preuve manifeste de la direction du Seigneur, me rappelant que « la voie des justes est comme la lumière du matin qui va croissant jusqu'en plein jour » (Prov. 4 : 18 Z. K.).

            Je m'aperçus vite que ces nouvelles acquisitions dans la recherche de la Vérité seraient probablement un achoppement pour quelques-uns, en mène temps qu'une grande bénédiction pour d'autres, prêts à les recevoir. Aussi, au lieu de les publier dans le prochain numéro de notre journal, je résolus d'en parler d'abord en particulier aux frères les plus influents, suivant la conduite de Paul en pareille circonstance (Gal. 2 : 2). J'envoyai donc une invitation (avec les frais de voyage) aux quatre frères les plus connus, pour les réunir en conférence. M. Paton, du Michigan, l’un des quatre, fut le seul qui ne partagea pas la nouvelle interprétation. J'eus beau le presser, comme j'avais pressé les autres, de déclarer ce qu'il trouvait d'illogique dans mon exposé ou d'indiquer un passage de l'Écriture qui fût en contradiction avec ce que je disais, il ne put trouver aucune erreur d'exégèse. Il n'y en avait pas... et toute la discussion ne fit que confirmer la solidité de mon argumentation. J'en conclus que ceux qui étaient le plus familiarisés avec le Plan de Dieu ne trouvaient rien à critiquer à mon exposé ; que celui-ci ne pouvait donc être que la Vérité et qu'il fallait le confesser et l'enseigner à tout prix, étant donné surtout qu'il concordait avec tous les autres aspects de la Vérité et les coordonnait admirablement.

            Je fis observer combien il importait pour l'intelligence de la rançon de comprendre ce que montrait mon exposé, à savoir : la distinction des natures. Notre Seigneur abandonnant une nature supérieure pour en prendre une inférieure, lorsqu’Il devint chair à seule fin de pouvoir, comme homme, mais homme parfait se donner en rançon du premier homme parfait, Adam, et ainsi racheter ce dernier avec tous ceux qui étaient perdus en lui. Je montrai ensuite comment, en récompense de cette œuvre éminente, Il reçut la nature divine à la résurrection nature supérieure même à celle pourtant glorieuse qu'Il avait quittée pour devenir homme.

            Mais soit que, réellement, il ne comprît pas, soit qu'il reculât devant la nouveauté, M. Paton ne put se résoudre à se ranger à nos côtés et, peu de temps après, il délaissait même la doctrine de la Rançon, car tout en employant encore le mot « rançon », il en dénaturait le sens. Or, il n'est pas possible de lui trouver une autre définition, ni de contester l'exactitude de la signification que j'y attachais, signification que l'on peut trouver dans tous les dictionnaires et qui concorde avec celle du mot grec antilutron, rançon, prix correspondant (ou en substitution), dont il est traduit (1 Tim. 2 : 6).

            Malgré tous nos efforts pour le sauver, M. Paton continua à aller à la dérive, se laissant entraîner si loin que je finis par être obligé de refuser l'insertion de ses articles dans notre journal, pour la même raison qui m'avait contraint à refuser d'aider Mr. Barbour à propager la même théorie pernicieuse.

            Mr. Jones m'informa vers cette époque que les exemplaires du volume Day Dawn que j'avais achetés en dernier lieu étaient sur le point d'être épuisés. En en donnant avis dans le journal pour éviter de recevoir de nouvelles commandes au bureau de la Tower, je profitai de l'occasion pour annoncer la publication de MILLENIAL DAWN (L'aurore du Millénium) [(1) titre modifié depuis en celui de DlVIN PLAN DES AGES 1er Volume de la collection des ÉTUDES DANS LES ÉCRITURES, (6 volumes).] qui présenterait le Plan des Ages d'une manière plus claire et plus ordonnée, en rapport avec la lumière nouvelle que les Études du Tabernacle avaient projetée sur chacune de ses particularités. Sur ces entrefaites, Mr. Paton décidait de publier sous le même titre de Day Dawn, une nouvelle édition révisée pour la faire cadrer avec ses vues modifiées, ignorant la rançon, taisant la justification, passant sous silence la nécessité de l'une comme de l'autre et enseignant que tous les hommes seraient éternellement sauvés, non point par suite d'un sacrifice quelconque de Christ pour leur péché, mais comme résultat du crucifiement du péché par chacun dans sa propre personne bref, la Loi sous laquelle le pauvre peuple juif avait tenté de se recommander à Dieu, mais qui ne justifia pas un seul individu (Gal. 3 : 11).

            Nombreuses et dures furent les calomnies déversées sur moi parce que j'avais dénoncé ce changement, parce que j'avais dit que l'original était épuisé et que le nouveau livre était conçu sur une autre base que celui de même titre que j'avais recommandé.

*  *  *

            Durant ce temps, j'étais absorbé par une œuvre considérable connue de beaucoup d'entre vous, savoir : la publication et la diffusion de plus de 1 400 000 exemplaires de deux brochures intitulées FOOD FOR THINKING CHRISTIANS (Nourriture pour Chrétiens réfléchis et TABERNACLE TEACHINGS) (Enseignements tirés du Tabernacle). A elles deux, elles renfermaient à peu près exactement le contenu du premier volume de DAWN. En outre, j’étais submergé par des milliers de lettres joyeuses et encourageantes de ceux qui, ayant reçu et lu les brochures ainsi mises en circulation, posaient des questions et demandaient autre chose à lire. Pour compliquer la situation, des difficultés financières vinrent s'ajouter à nos soucis et ainsi, pendant quatre ans, il me fut impossible d'accomplir ma promesse de publier THE MILLENIAL DAWN. Notre promesse n'est d'ailleurs pas encore complètement réalisée, car, en dehors des six volumes publiés jusqu'ici, il y en a un septième sur l'Apocalypse et Ézéchiel, qui est encore à venir : retardé par l'extension de l’œuvre en général, sans doute en attendant le et « temps convenable » du Seigneur (1). Durant ces quatre années, j'ai eu à affronter une somme énorme de labeur et des mécomptes sans nombre (le tout accepté de bon cœur pour la cause du Seigneur et de Ses saints) espérant chaque année trouver les heures nécessaires pour terminer le premier volume de MILLE­NIAL DAWN.

(1) Ce septième Volume n'a jamais été publié par le pasteur C.T. RUSSELL qui est mort cinq mois après la réimpression de cet article, en 1916, sans avoir mis à exécution son projet. Voir à ce sujet la brochure LE REDRESSEMENT NÉCESSAIRE.

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            Parmi ceux qui possèdent Les Trois Mondes ou l'ancienne édition de Day Dawn, il y en a, je suppose, qui aimeraient avoir mon opinion sur ces ouvrages et savoir si je pense que ce sont des livres propres à être communiqués à des chercheurs de vérité. A ceux-là, je réponds : Certes, non ! Parce que les vues élémentaires de la Vérité de Dieu qu'ils renferment sont bien éloignées de ce que nous savons maintenant de la composition du merveilleux Plan de Dieu. Les choses claires pour nous aujourd'hui comme en plein jour s'y trouvaient encore nébuleuses et confuses. Nous ne soupçonnions pas alors la distinction entre la nature humaine parfaite dans laquelle seront restaurés, « rétablis », durant le Millénium, tous ceux du Monde qui obéiront et la nature divine à laquelle le Petit Troupeau, les élus qui se sacrifient pendant l'Age de l'Évangile vont bientôt être exaltés. Tout ce qui est maintenant si clair était à ce moment brouillé, confus et indistinct.

            Nous n'avions pas non plus remarqué les degrés ou échelons montrés dans la Carte des Ages du volume 1 de MILLENIAL DAWN, lesquels ont aidé tant de gens à distinguer entre justification et sanctification et à déterminer leur position présente et leur relation de parenté avec Dieu.

            J'étais autrefois beaucoup moins scrupuleux touchant ce que je mettais en circulation ou ce que je recommandais ; mais j'apprends chaque jour à être plus attentif quant au genre de nourriture que je place devant les brebis affamées du Seigneur. Le Seigneur m'a fait voir que c'est une source de responsabilité que d'enseigner, ne fût-ce qu'en répandant un livre ou un journal. Même la brochure Food for thinking Christians (également épuisée) je ne saurais plus la recommander, parce qu'elle est moins ordonnée et partant moins claire que ce qui a été publié plus tard.

*  *  *

            Il y a une autre expérience de notre ministère dont il faut que nous parlions, à cause du bruit qu'elle a suscité et du « passage au crible » dont elle a été l'occasion.

            M. AD. Jones se proposait de publier un journal qui aurait le même esprit que le nôtre, pour vulgariser le Plan de Dieu dans ses lignes élémentaires et en donner une sorte d'enseignement primaire destiné à la propagande. Comme je savais qu'il avait parfaitement compris l'importante question de la Rançon, je ne pouvais que lui souhaiter la faveur de Dieu, et je présentai un numéro de son journal Zion's Day Star (1) [L'Étoile du jour de Sion] (qui ne parait plus depuis des années) aux lecteurs de notre journal, lesquels n'étaient alors pas loin d'une dizaine de mille. Malheureusement, le nouveau journal ne tarda pas à devenir une pierre d'achoppement et à en induire quelques-uns à rejeter la Rançon, tandis que d'autre y trouvaient des raisons de se ranger carrément dans l'incrédulité. En effet, après avoir quelques mois marché droit et s'être maintenu dans la même attitude que notre journal relativement à la Rançon allant jusqu'à refuser d'insérer les articles contraires à cette doctrine fondamentale que M. Paton lui envoyait il n'y avait pas encore un an qu'il paraissait que déjà il avait mis de côté le sacrifice expiatoire de Christ. Et à peine une année plus tard, il avait passé audacieusement dans les rangs de l'infidélité, en rejetant complètement tout le reste de la Bible, y compris les textes sur lesquels repose l'enseignement concernant la chute d'Adam, et la rançon de cette chute en Christ.

            Tout cela fut l'occasion de nouvelles difficultés, d'un nouveau « passage au crible », de nouvelles coupes sombres dans les rangs d'amis s'imaginant, contrairement à la réalité, qu'en critiquant et dénonçant ces fausses doctrines nous étions animés d'un sentiment de rivalité. Ils ne voyaient pas encore où ces enseignements allaient aboutir ! Ils ne se rendaient pas compte combien il est important de maintenir fermes les principes fondamentaux de la doctrine de Christ, à savoir que Christ est mort pour nos péchés, et qu'il est ressuscité pour notre justification.

*  *  *

            En terminant, nous devons vous prévenir tous que le travail de nettoyage, de séparation par le van (Esaïe 30 : 28 ; Matt 3 : 12 ; Luc 3 : 17), ou par le crible qu'on secoue (Amos 9 : 9 ; Luc 22 : 31), loin d'être terminé et d'appartenir aux choses du passé, est forcé d'aller en se développant jusqu'à ce que tous aient passé par l'épreuve et qu'ils aient été éprouvés à fond.

            La question n'est pas de savoir « qui tombera », mais : « Qui est de force ... à demeurer ferme ? » (Mal. 3 : 2 Z. K.) ou « Qui peut subsister ? », selon l'expression de l'Apôtre (Apoc. 6 : 17).

            Nous avons besoin surtout de nous rappeler cet avertissement : « Que celui qui croit être debout » (qui se sent plein d'assurance comme Pierre s'écriant : « Quand tu serais pour tous une occasion de chute, tu ne le seras jamais pour moi ! » (Matt 26 : 33 ; Syn. Olt. St. ) que celui-là « prenne garde qu'il ne tombe ! » (1 Cor. 10 : 12).

*  *  *

            Cette doctrine d'un « chemin du salut » (Act. 16 : 17 St.) et de salut pour tous aussi autre que celui passant par la croix du Christ, c'est non seulement l'erreur qui sert à éprouver, à « passer au crible » et qui, depuis 1874, a passé « au crible » tous ceux qui viennent à la lumière de « la Vérité présente » (2 Pi. 1 : 12) (1) [Ou « la Vérité d'aujourd'hui », comme traduit Stapfer], mais c'est « l'épreuve qui va venir sur le monde entier » de ce qu'on est convenu d'appeler la chrétienté, pour les éprouver (Apoc. 3 : 10 St.). Déjà, cette erreur est en train de se répandre dans toutes les classes des chrétiens, surtout parmi les ministres de toutes dénominations.

            Le nombre de ceux qui croient que la mort de Christ a été le prix, la rançon, de la peine du péché va en diminuant de jour en jour, et bientôt on traitera de balançoires la doctrine de la chute de l'homme en Adam et celle de sa rédemption de son rachat de cette chute par « l'homme Christ-Jésus » (1 Tim. 2 : 5, 6) ; ainsi que le Psalmiste l'a dit dans un tableau prophétique, pour un qui restera debout, il en tombera mille (Ps. 91 : 7).

            Le moment est venu pour chacun de se déclarer franchement, courageusement, avec décision. Celui qui n'est pas pour la croix, c'est-à-dire pour la rançon, est contre elle ! « Celui qui n'assemble pas avec moi disperse ! » (Matt 12 : 30). Celui qui par crainte, ou par honte, ou par indifférence garde le silence sur ce sujet, alors qu'il est attaqué de tous les côtés par des adversaires celui-là n'est pas digne de la Vérité, et sûrement ne tardera pas à tomber.

            Celui qui, pour un motif quelconque, reste tranquillement assis, tandis qu'on donne l'assaut à la bannière de la croix, ne mérite pas d'être appelé un soldat de la croix, et ne sera pas compté parmi les « vainqueurs qui hériteront » (Apoc. 21 : 7).

            Et si Dieu permet ces épreuves, c'est précisément pour écarter en les « passant au crible » tous ceux qui ne seront pas des « vainqueurs » et pour éprouver et manifester les membres du « Petit Troupeau » qui tels la petite troupe à laquelle se réduisit finalement l'armée de Gédéon (Juges, chap. 7) partageront, malgré leur effectif limité, la victoire et les honneurs de leur Chef dans la gloire.

            Voilà l'enjeu, chers frères et sœurs : voyez si vous êtes « parés », comme disent les marins. Voilà déjà quelque temps que l'armure de la Vérité vous a été donnée : vous en êtes-vous revêtus ? Avez-vous fait de la foi votre bouclier pour éteindre tous les traits enflammés du Malin ? (Eph. 6 : 11-16 ; Syn. Olt. St.).

            Ne vous laissez pas tromper par les instruments dont Satan fait souvent usage. Il emploiera autant de ruse en cela qu'il en mettra à vous présenter des raisonnements captieux, dénaturant la Vérité ; il lui arrivera plus d'une fois de se servir, à son insu, d'un frère plus faible ; et tous ceux qui bronchent et qui se sont laissés tromper lui servent, dans une certaine mesure, d'agents pour répandre l'infection de la fausse doctrine et lui faire gagner du terrain.

            L'important pour tout enfant de Dieu, c'est de prendre garde à ce qu'il n'y ait « point en lui d'OCCASION DE CHUTE » (1 Jean 2 : 10) pour personne, mais il ne faut pas nous illusionner : chacun de nous, d'une façon ou par un moyen quelconque, doit s'attendre à être attaqué, passer au crible.

            C'est avec juste raison que le prophète, parlant de cette menace, la compare à la peste (Ps. 91 : 6). Une épidémie ne gagne du terrain que si les gens sont dans des conditions de santé qui les rendent vulnérables à la maladie. Les médecins assurent que les gens de constitution saine et forte n'ont guère à craindre de tomber malades.

            Il en est de même d'une épidémie spirituelle : elle fera des victimes non seulement parce qu'elle frappera tous ceux qui n'auront pas une conception lumineuse des doctrines de Christ, mais aussi pour une autre raison, que voici :

            « C'est DU CŒUR que sont les issues de la vie, et c'est LE CŒUR qu'il faut garder plus que tout ce que l'on garde » (Pro. 4 : 23). Quel est l'état de votre CŒUR ? Est-il hautain, vaniteux, indocile, présomptueux, arrogant ? Si oui, prenez garde : vous êtes particulièrement exposé à l'épidémie, si éloigné que le danger puisse vous paraître. Priez pour que Dieu vous donne, selon les termes du cantique :

« Un CŒUR soumis, humble et docile,

Trône du Rédempteur,

OÙ Christ se fasse seul entendre,

OÙ Jésus règne seul »

            ( l) Traduction rythmée de la 2ème strophe de l'hymne 198 de la collection Hymns of the Millenial DAWN.

            Avec un CŒUR comme celui-là vous serez en sécurité. Dans la modestie et l'humilité, il ne vous viendra jamais à la pensée que vous puissiez vous racheter de la condamnation que vous avez héritée d'Adam moyennant le sacrifice de vos tendances actuelles au péché, mais vous courrez à la croix, où Dieu a lui-même ouvert la source qui lave du péché, de l'impureté, aussi bien du temps présent que du passé.

« CELA VOUS SCANDALISE ! ... » (Jean 6 : 61 St.)

            Il est possible que cet avertissement déplaise à quelques-uns, bien qu'il ne soit pas dans notre intention de blesser personne. Ce que nous avons écrit a pour but de mettre les humbles en garde, de les défendre contre les sophismes de l'erreur :

            « QUI EST-CE QUI MONTERA EN LA MONTAGNE DE L'ÉTERNEL (dans le royaume offert) ? et qui se tiendra dans le lieu de sa sainteté ?

            CELUI QUI A LES MAINS INNOCENTES (1) [Les mains sans tache, dit la version Z. K., et les versions de langue anglaise (clean)], ET LE CŒUR PUR (qui règle diligemment sa vie sur les principes de la sainteté) ; QUI N'ÉLÈVE PAS SON ÂME A LA VANITÉ (qui ne nourrit pas d'ambition ou d'orgueil terrestre, mais qui attend avec patience la gloire à venir après la vie présente de sacrifice de soi-même), ET NE JURE PAS AVEC FAUSSETÉ (comme s'il n'avait pas fait alliance avec Dieu ou comme en faisant fi).

            IL RECEVRA BÉNÉDICTION DE L'ÉTERNEL, (la gloire du Royaume et celle d'être co-héritier avec Christ) ET JUSTICE (l'état de perfection, c'est-à-dire la délivrance complète des infirmités de la vie présente, etc.), DU DIEU DE SON SALUT » (Ps. 24 : 3-5). « Recherchez la justice, recherchez la débonnaireté ; peut-être serez-vous à couvert au jour de la colère de l'Éternel » [ce mauvais jour ce jour de pièges, de fosses, de flèches et de pestes destructrices] (Soph. 2 : 3).

            « Veillez et priez, afin que vous n'entriez (succombiez) pas en la tentation » (Matt. 26 : 41), de peur « que vos pensées ne se corrompent et ne perdent leur simplicité à l'égard du Christ » (2 Cor. 11 : 3 Cr.). Que tous les humbles aient les yeux grand ouverts sur l'épreuve de l'heure actuelle et, tandis qu'un grand nombre place des pierres d'achoppement sur le chemin que suivent les « pieds » du corps de Christ, que chaque soldat de la croix soit vigilant ! Qu'ils veillent non seulement pour rester debout eux-mêmes, mais pour en aider d'autres, pour les « porter sur leurs bras » (Ps. 91 : 11-12).

ÉVÈNEMENTS ULTÉRIEURS

AVANT ET APRÈS 1916

            L'article ci-dessus, du Pasteur Russell, ne parle pas des événements de ses dernières années, tels le fait que Madame Russell se retourna contre lui et qu'elle fit un travail de criblage (voir Tower Reprints, pp. 3809-3818 en anglais P.T. sept. oct. 1975, pp. 67-69 E. B. N° (spécial) 118) ainsi que l'apostasie de M. L. Mc. Phail, E.C. Henninges, A.E. Williamson et d'autres conducteurs éminents tombant dans de graves erreurs sur les Alliances, le Médiateur, l'offrande pour le Péché, etc., dans le criblage de 1908-1911.

            En outre, les événements après la mort de fr. Russell le 31 oct. 1916 doivent être rappelés ici. Fr. Russell prit des dispositions pour qu'un Bureau de Directeurs, comprenant sept frères, aient la charge de l’œuvre de la Société après sa mort. Lorsqu'en 1917 quatre membres du Bureau s'opposèrent à la conduite d'usurpation de pouvoir sur le Bureau exercée par J.F. Rutherford, ce dernier, se servant d'une technicité légale, déclara vacantes leurs charges en tant que membres du Bureau et, dans son ambition impie, il s'arrangea pour que d'autres qui lui convenaient prennent leurs places.

            Après cela J.F. Rutherford mit graduellement de côté l'un après l'autre les enseignements et les arrangements que le Seigneur avait donnés par fr. Russell et il substitua ses propres enseignements et arrangements. Le volume Merarisme (E. Vol. 6 en anglais) montre, par ex., l'apostasie graduelle et donne une réfutation des erreurs de J.F.R. (en français, nous avons des extraits de ce volume sous forme de N° spéciaux). Les livres de J.F. Rutherford furent mis en circulation par la Société et ceux de fr. Russell furent supprimés. En 1930 J.F.R. alla si loin qu'il nia que Dieu a un plan, prétendant de façon erronée que Dieu a un dessein mais non un plan (voir E. Vol. 6, pp. 471-474 V.P. N° 33, pp 35, 36).

            La Société reconnaît encore que fr. Russell a une part dans le développement du Mouvement de la Vérité, mais elle le déprécie ainsi que son travail. Par exemple, dans une publication de 1974, « Succès du dessein éternel de Dieu », (traduction française 1977), nous lisons concernant le livre « Le divin plan des Ages » (mentionné p. 8), sous la Carte des Ages (p. 9), « Certes, on discerne aisément aujourd'hui les inexactitudes de ce tableau ; néanmoins, la « Carte des Ages » était le fruit d'un raisonnement honnête... Ce livre a été traduit en plusieurs langues et diffusé à six millions d'exemplaires. Il a été retiré de la circulation en 1929 » ce fut à ce moment que la Société arrêta la circulation de toutes les « Études dans les Écritures » de fr. Russell.

« L'ŒUVRE DE NOTRE PASTEUR DURERA-T-ELLE ? »

            DANS le périodique The Présent Truth d'octobre 1922, pp. 148, 149, non traduit, nous trouvons mention de l'apostasie des conducteurs de la Société, de l'Institut Pastoral Biblique et d'autres également ; ceci eut pour résultat de susciter cette question et la réponse. Nous reproduisons cet article tel qu'il fut publié en E. Vol. 9, pp. 335 § 2 à 338, en frs. pp. 304-307 ; V.P. N° 5, pp. 106, 107, que nous reproduisons ci-après :

            « Le dixième anniversaire du passage au-delà du voile de notre bien-aimé Pasteur, le 31 octobre, approche. Sûrement, tous les saints éclairés de l'Épiphanie seront heureux de s'associer à sa célébration, soit comme ecclésia, soit individuellement. Sa mémoire mérite d'être conservée en bonne odeur parmi nous et le meilleur moyen de le faire est d'utiliser fidèlement la Vérité qu'il nous a servie et d'imiter loyalement son saint exemple. Si nous le faisons, sa mémoire sera continuellement bénie pour nous et pour les autres et ce sera la célébration la plus convenable de sa vie et de sa mort. Les services d'anniversaire auront aussi ce but et, par conséquent, il sera bien de les tenir. Nous suggérons qu'ils soient composés en partie de prière, de louange et de témoignages dans l'esprit des bienfaits que nous avons tirés du ministère de notre Pasteur et, en partie, d'une ou de plusieurs allocutions sur les différentes phases de sa vie, de son œuvre et de son caractère. Les expériences passées ont prouvé le bénéfice d'une telle célébration et celle qui est devant nous comportera indubitablement la même leçon. Dieu bénisse pour nous sa mémoire par le moyen de tels services !

            Quelqu'un pourrait se demander pourquoi nous avons choisi comme sujet d'un article sur notre Pasteur, la question : L’œuvre de notre Pasteur durera-t-elle ? On peut penser intimement qu'il faut, naturellement, qu'elle dure. Mais humainement parlant, cette question se soulève d'elle-même, parce que la masse de ceux qui l'ont proclamé leur Pasteur s'éloignent rapidement de ses enseignements et de ses pratiques. Si nous regardons au P. B. I., nous les trouvons minant la confiance dans celui qui fut « ce Serviteur », dans son interprétation de l'organisation de l'Église, dans un grand nombre de ses vues sur les prophéties et dans presque toutes ses conceptions chronologiques, y compris celles rattachées à 1914 comme échéance dernière du Temps des Nations et de la Moisson (récolte), rejetant par là de grandes portions des Vol. Il et III, y compris le chapitre sur la Pyramide de ce dernier volume. Si nous tournons les yeux vers les frères Sturgeon, Olson et leurs partisans, nous remarquons leur abandon de sa chronologie, de ses vues sur les prophéties et de nombreuses doctrines. Quant à la Société, nous constatons que ses membres mettent de côté graduellement et adroitement ses six Volumes et ses brochures dans l'intérêt de leurs propres publications : « Le Mystère accompli ». « L'age d'Or », « Entretiens avec les Morts ? », « Des Millions actuellement vivants... » , « La Harpe » et leur édition révisée (corrompue) des « Figures du Tabernacle ». Ils ont abandonné l’œuvre Pastorale, l'Angélophone (1) Les plus beaux hymnes par le phonographe, le Photo-Drame, l’œuvre des Volontaires, et ont presque cessé de colporter ses livres. Son œuvre et ses méthodes ne peuvent plus être reconnues dans celles de la Société et à d’importants égards doctrinaux, prophétiques et chronologiques, ils ont dénaturé ses enseignements. Sous un autre nom, ils ont introduit les Écoles du Dimanche dans leurs groupes, dénaturant ainsi l'organisation et la mission de l'Église. Comme ils forment le corps le plus Important de ceux qui proclament leur allégeance aux enseignements et pratiques de notre Pasteur et que la masse du reste de ceux qui ont la même prétention devient, comme eux, sur des points importants, de ses enseignements et pratiques, la question qui figure en tête de cet article est d'un grand à-propos. En fait, il n'existe qu'une classe de gens de la Vérité qui s'en tient strictement à ses enseignements et pratiques et à leur développement conforme aux Écritures : les saints éclairés de l'Épiphanie.

            Si nous voulions répondre à notre question sous l'angle de l'expérience et de la probabilité humaines, nous serions obligés d'admettre que la tendance des enseignements et pratiques de la grande majorité du peuple de la Vérité est vers l'abandon de ses enseignements et la suppression des choses qu'il a réalisées. Les Écritures nous convainquent que cela ne sera pas ; mais indubitablement, la raison humaine, à la lumière des vastes et divers révolutionnismes des dix années passées, parmi le peuple de la Vérité, pourrait suggérer l'idée que l’œuvre de notre Pasteur ne résistera pas. Si les forces qui depuis dix ans ont opéré avec un succès apparent si marqué le renversement sens dessus dessous de ces enseignements et pratiques, devaient poursuivre leur besogne encore une douzaine d'années, aucune puissance humaine, humainement parlant, ne pourrait empêcher les gens qui professent être de la vérité d'enseigner et de pratiquer les choses corrompues au point qu'elles n'auraient pas plus de relation avec l’œuvre de notre Pasteur que l’œuvre de l'église catholique n'en a avec celle de l'église apostolique. Au point de vue des rébellions grossières de la Société contre ses œuvres, une des choses les plus étonnantes à pénétrer est l'attitude mentale d'un grand nombre de ses adhérents qui croient qu'elle se conforme fidèlement aux enseignements, aux méthodes et aux dispositions établis par notre Pasteur. Il va de soi qu'une telle absence de discernement conduirait, si elle devait durer, à l'apostasie complète de l’œuvre de notre Pasteur.

            Mais, frères bien-aimés, en dépit des circonstances défavorables du passé, du présent et de l'avenir, nous avons une pleine assurance de foi que l’œuvre de notre Pasteur ne périra pas sur la terre ! Au propre temps, ses enseignements émergeront intacts du brasier qui dévorera les erreurs des Lévites. Ses méthodes en vue de l'accomplissement de l’œuvre de Dieu seront rétablies et elles travailleront avec succès pour la cause du Seigneur, après que le feu aura consumé les méthodes révolutionnaires employées par les Lévites pour faire l’œuvre de la Vérité. Après que les mauvais chefs Lévites seront sortis du feu, discrédités à cause de leur esprit de révolte et abaissés à cause de leur propre exaltation, les enseignements et pratiques de notre Pasteur brilleront dans toute leur magnifique splendeur, par suite du succès de leurs effets contrastant avec la faillite des altérations lévitiques ! La foi étant pleinement assurée de ce résultat peut attendre calmement le bon moment du Seigneur, pour l'accomplissement de ce qu'elle espère, car « le zèle de l’Éternel l'accomplira », « au temps marqué ».

            L’œuvre de notre Pasteur durera-t-elle ? Temporairement, elle a souffert et elle continuera de souffrir une éclipse partielle qui pourrait même, pour un instant, se transformer en éclipse totale, mais aussi vrai que la Vérité est puissante et qu'à la fin elle prévaudra, aussi sûrement l’œuvre que Jéhovah confia à Eléazar-antitype notre Pasteur (Nomb. 3 : 32 ; 4 : 16) s'accomplira et, de ce fait, durera à toujours. Dans l'intervalle, les saints éclairés de l'Épiphanie ont le privilège de soutenir son œuvre et de protester en tous temps, en tous lieux, et de toutes manières, contre les déviations et les dénaturations qu'y apportent les Lévites, de quelque part qu'elles viennent. Ils seront certainement réjouis de profiter de telles opportunités et c'est ainsi qu'ils perpétueront son œuvre l’œuvre de Dieu (1) ».

            (1) Nous croyons utile, de rappeler ici à nos chers lecteurs que les numéros 8 - 9. de nov. 1923 et 5-6 déc. 1925 de la Bonne Nouvelle contiennent deux intéressants articles de frère Johnson :  IN MEMORIAM et NOTRE PASTEUR ÉTAIT « CE SERVITEUR », L'Épiphanie le prouve. Ce dernier, en particulier, donne des indications utiles sur l’effort spécial qui peut être fait pour la diffusion des enseignements de notre Pasteur, pendant la période du 16, octobre au 7 novembre.

            Nous disons également avec une ferme assurance qu'en effet l’œuvre de notre Pasteur durera. Nous sommes très heureux de favoriser la persistance de son œuvre, en pourvoyant entre autres moyens, à une traduction en français des six volumes et en les répandant de plus en plus (avec de nombreuses commandes récemment) ainsi que de nombreuses autres publications de fr. Russell, qui contiennent les enseignements de base de la Vérité des Écritures, enseignements qui sont du temps convenable ici à la fin de l'Age. Les enseignements merveilleux de l'ouvrage « Le Divin Plan des Ages » non seulement durent, mais ils triomphent des enseignements et des écrits qui ont vainement tenté de les détruire alors qu'ils sont, avec  « Les Figures du Tabernacle » l'embryon de l’œuvre tout entière de fr. Russell.

            Commençant en 1919, J.F.R. et d'autres conducteurs de la Société commencèrent à présenter la fausse doctrine que la Société est « le seul et unique canal que le Seigneur a employé pour dispenser continuellement Sa Vérité depuis le commencement de la période de la Moisson » (Z' 19, pp. 105, 107 ; Reprints 6414, col. 2, bas ; 6416, col. 2, § 2 V.P. N° 3, p. 57, col. 1, § 2). Ceci est semblable à la doctrine de la papauté affirmant qu'elle seule est le canal de Dieu pour présenter et dispenser Sa Vérité. Comme cela est montre en E. Vol. 6, chap. 2, pp. 23 à 32 ; V.P. N° 3, pp. 51 à 61 et V.P. N° 14-15, la Société ne fut jamais le canal de Dieu pour pourvoir à Sa Vérité pour Son peuple ; plutôt, ce fut un individu fr. Russell, « ce Serviteur fidèle et prudent » (Matt. 24 : 45-47), qu'Il employa pour ce dessein, de même qu'il a toujours employé des individus pour ce dessein et non des organisations. Même J.F.R. et d'autres conducteurs de la Société approuvèrent l'enseignement que fr. Russell était « ce Serviteur », comme cela est évident d'après le Vol. VII, p. 3 (p. 5 en français), publié en 1917, comme une prétendue œuvre posthume venant de lui, mais dans laquelle ils avaient introduit beaucoup de leurs propres enseignements erronés.

            Ce n'est pas dans l'esprit d'adoration des anges que nous présentons cette histoire du développement du mouvement de la Vérité, donnée en grande partie par fr. Russell lui-même, suivie par l'article de la Vérité Présente, si plein de foi dans la pérennité de son œuvre. C'est plutôt dans l'esprit de Ps. 112 : 6 et 1 Thess. 5 : 12, 13 : « La mémoire du juste sera à toujours » ; « or, nous vous prions, frères, de connaître ceux qui travaillent parmi vous et qui sont à la tète parmi vous dans le Seigneur et qui vous avertissent ; et de les estimer très haut en amour à cause de leur œuvre ».

            Puisse cet article être en bénédiction à tous ceux qui sont assoiffés de Vérité, et qui désirent servir Dieu, Christ, la Vérité et d'autres en dehors de toute organisation humaine.

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