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ÉDITÉ PAR LA COMMISSION D'ISRAËL
* * *
« Car la colère de l'homme te louera ; tu te ceindras du reste de la colère »
(Ps.
76 : 10)
Aussi
étrange qui cela puisse paraître, Dieu domine même la colère de l'homme (y
compris les guerres du genre humain) de telles façons qu'elle aide à
l'accomplissement de Ses desseins dans la bénédiction de Son peuple, et
qu'elle Le glorifie ; ce faisant, Il contient la colère de l'homme dans
certaines limites, en disant : «
tu
viendras jusqu'ici et tu n'iras pas plus loin
» (Job 38 : 11). Sa domination sur les guerres du genre humain est particulièrement
évidente à propos de Sa bénédiction sur Israël selon la chair, Son peuple
choisi, à la fin de cet Age.
Comme
il est indiqué à la page 21 de la brochure « Espérances et Perspectives
juives », le « double
» d'Israël (son Kephel et son Mishneh — Es. 40 : 1, 2 ; Jér.
16 : 18 ; Zach. 9 : 12) le «
temps
marqué » pour sa disgrâce
particulière de la part de Dieu, s'est terminé en 1878. Les Juifs devaient
donc recevoir des signes évidents sur le commencement du retour de la faveur
divine, telle que le début de la possibilité pour eux de retourner dans leur
pays et de s'y installer. Mais jusqu'à cette époque les Turcs, qui possédaient
et gouvernaient la Terre Sainte, avaient contesté aux Juifs le droit d'y posséder
un coin de terre et leur en avaient rendu l'accès très difficile. Comment, dès
lors, devaient-ils y retourner ? Remarquons comment Dieu a dominé la colère de
l'homme dans une guerre, et, par là, accompli Son dessein dans cet exemple :
LES
RÉSULTATS DE LA GUERRE RUSSO-TURQUE
Après
que la Turquie Ottomane eut été victorieuse dans la guerre contre la Serbie en
1876, le Tsar de Russie lui déclara la guerre en avril 1877. La guerre entre
ces deux puissantes nations fit rage jusqu'en janvier 1878 lorsque la Russie
sortit victorieuse. En conséquence, la défaite des Turcs les obligea à
accepter les dures conditions du traité de San Stefano signé le 3 mars 1878.
Ceci déplut à la Grande-Bretagne et à d'autres nations européennes qui
s'interposèrent et réussirent à ce que la Russie consente à reconsidérer
les termes du traité. En conséquence, une révision du traité fut décidée
au Congrès des Nations qui se tint à Berlin en juin et en juillet 1878 ; là,
sous la direction de Benjamin Disraéli (Lord Beaconsfield), un juif alors
premier Ministre de l'Angleterre à cette époque, on rédigea un traité révisé.
Le
changement le plus significatif de la révision du traité fut une clause ajoutée
(voir l'Encyclopédie britannique) où l'on disait que la Turquie devait être
affranchie et rendue indépendante sous certaines conditions, l'une d'entre
elles étant qu'elle accorderait aux Juifs les droits civils et religieux dans
son empire qui comprenait la Palestine. Ainsi, en 1878, l'année précise indiquée
dans les Écritures comme le temps où la faveur divine commencerait à revenir
à Israël, on décréta comme une question de Droit international que les
Juifs avaient le droit d'installer et de fixer des communautés en Palestine ! De
même, sous le protectorat général de l'Angleterre sur les provinces
asiatiques de la Turquie, parmi lesquelles se trouvait la Terre Sainte, les
Juifs eurent désormais le droit d'acheter n'importe quelle terre en Palestine
qu'ils désiraient et pouvaient obtenir de ses propriétaires !
Il
est remarquable qu'en cette année précise, 1878, un groupe de Juifs, avec
l'appui financier du Baron Edmond de Rothschild, fixa le premier établissement
juif en Palestine, le long de la Rivière Yarkon dans le Sharon. Ils l'appelèrent
Petah Tikvah, ce qui signifie passage de l'espérance ou porte de l'espérance.
(L'État d'Israël a émis un timbre-poste spécial pour commémorer
l'ouverture de cette porte). Petah Tikvah qui s'est maintenant développée en
une communauté florissante de plus de 40 000 habitants et qui est le centre
d'une vaste zone plantée de citronniers, fut au début une colonie juive et
devait subvenir à ses propres besoins au moyen de ses propres produits
agricoles. C'est à partir de cette colonie, qui a servi de modèle, que le système
d'installation agricole moderne s'est développé en Israël.
Un
autre détail digne d'intérêt à ce sujet est que Naphtali Hertz Imber écrivit
un poème en 1878 qui, plus tard, fut mis en musique et intitulé « Hatikvah »
(l'Espérance). Il est devenu l'hymne sioniste, puis l'hymne national Israélien.
Même la question des pluies a été favorable au retour d'Israël dans son pays
d'origine, commençant en 1878. Les chutes de pluies furent très peu abondantes
pendant plus de 1600 ans ; par ex., en 1869, elles ne furent que de 12,5 pouces
(31 cm environ — Trad.). Mais en 1877, comme s'il fallait préparer spécialement
le début du retour de la faveur divine en 1878, elles furent de 42,95
pouces (109 cm environ — Trad.) ! Quelles merveilleuses preuves y voit-on
de l'accomplissement de la prophétie en Ps. 102 : 13, 14 :
« Tu te lèveras, tu
auras compassion de Sion ; car c'est le temps d'user de grâce envers elle, car
le temps assigné est venu. Car tes serviteurs prennent plaisir à ses pierres,
et ont compassion de sa poussière
» !
En
plus des signes évidents que la faveur de Dieu commençait à revenir aux Juifs
dans la mesure où cela concerne le retour dans leur pays et leur réinstallation,
d'autres choses importantes manifestent Sa faveur ; par ex., ce fut en 1878 que
Franz Delitzsch commença à mettre en circulation son Nouveau Testament en hébreu
lequel, avec celui de Ginsburg et les traductions du Nouveau Testament en
yiddish, est très lu dans les cercles juifs et lentement mais sûrement, fait
disparaître le préjugé des Juifs et les aide à reconnaître leur Messie.
L'accord
de 1878 obtenu par le Congrès des Nations à Berlin qui ouvrait le chemin aux
Juifs pour le retour dans leur pays et leur installation fut l'occasion de
l'apparition des « pêcheurs
» symboliques de Jér. 16 : 16 qui, sous la conduite de Léo Pinsker,
Lilienblum, Levanda, Ruelf, le Dr. Theodor Herzl et d'autres, offrirent l'appât
attrayant du Sionisme pour attirer les Juifs, comme poisson symbolique, vers la
Palestine. « Des
chasseurs » c'est-à-dire
ceux qui poursuivaient les Juifs avec l'intention de les détruire, s'étaient
également dressés et Dieu permit à «
ces
chasseurs » de «
les
chasser de toutes les montagnes
[les royaumes] et de toutes
les collines [les
gouvernements moins élevés, moins autocrates — les républiques et les
monarchies constitutionnelles]
et
des trous des rochers [les
lieux cachés et secrets parmi les lieux forts de la société où ils ont trouvé
protection durant leur dispersion]
», afin qu'ils soient excités à retourner dans leur pays. En conséquence, la
sauvage persécution des Juifs commença. En 1881, la Russie vota les Lois de
Mai à la suite de quoi beaucoup de Juifs furent diaboliquement déracinés
de leurs foyers en Russie, en Pologne, en Roumanie et en Galicie dans la pire
violence et le carnage. Le massacre de Kischenev en 1903, au cours duquel plus
de 500 Juifs furent égorgés de sang-froid, fut l'un des exploits les plus
diaboliques des « chasseurs
» qui furent actifs dans les deux premières dizaines d'années après que la
faveur de Dieu eut commencé à revenir à Israël en 1878.
LES
RÉSULTATS DE LA GUERRE MONDIALE (PHASE I)
«
Les
pêcheurs », par des
encouragements renouvelés de temps en temps, et les «
chasseurs
», continuèrent par la suite à persuader et à reconduire les Juifs
dans leur pays ; mais de plus en plus on trouva que les droits accordés aux
Juifs en Palestine étaient encore trop restreints pour satisfaire tous leurs
besoins. Alors vint une autre guerre, la grande Guerre mondiale (Phase I),
commençant en 1914, qui entrava grandement les activités du mouvement sioniste
et menaça de ruiner les espérances d'Israël ; mais par Ses moyens
providentiels, Dieu la fit tourner miséricordieusement à leur grand avantage
et à leur bénédiction.
La
prophétie de la Bible indiquait exactement 1878 comme le temps où la faveur
divine commencerait
à revenir à Israël, et elle indiquait clairement aussi 1914. Dieu a donné
la prophétie des «
7 temps
» en Lév. 26 : 14-45. Dans le symbolisme
biblique, un «
temps
» est une période de 360 années ; sept temps font donc
7 x 360 ou 2520 années. Dans son accomplissement, cette longue période commença
à l'Automne de 607 avant J. C., lorsque la nation d'Israël sous le Roi Sédécias
fut détruite par Nébucadnetsar et le pays entièrement ravagé, et elle se
termina à l'Automne de 1914 (606 ans ¼ avant
J. C. plus 1913 ans ¾ après J. C.
font 2 520 ans). Dieu a permis aux Gentils de régner pendant cette longue période,
commençant par Babylone (Dan. 2 : 37, 38) ; mais leur bail de pouvoir se
termina à l'Automne de 1914, date à partir de laquelle Dieu les dépossède
dans le grand Temps de Détresse pour préparer l'établissement de Son Royaume
sur la terre — Dan. 2 : 35, 44 (Pour les détails sur la prophétie des «
7
temps
» et son accomplissement, veuillez vous reporter à la brochure «
Espérances
et Perspectives juives
», pp. 18, 19 en français).
L'un
des résultats les plus immédiats de la Guerre Mondiale (Phase I) redevable
en grande partie aux activités pour aider à l'effort de guerre et à
l'influence du Dr. Chaim Weizmann, la Grande Bretagne, en 1917, publia la Déclaration
Balfour s'engageant elle-même à « voir favorablement l'établissement en
Palestine d'un foyer national pour le peuple juif » et à employer ses «
meilleurs efforts pour faciliter la réalisation de ce dessein ». Les autres
puissances alliées approuvèrent cette déclaration. Bientôt après, le
dessein immédiat attaché au retour de la faveur divine à Israël fut accompli
: la libération (par l'armée britannique) de la Palestine de la domination
turque et moins de deux semaines après, l'armistice fut proclamé et la
guerre brusquement arrêtée (voir la brochure « Espérances et Perspectives
juives », p. 34).
Puis, durant les deux dizaines d'années qui suivirent 1918, en particulier après que la Grande-Bretagne eut reçu le mandat sur la Palestine en 1922, de grands pas furent accomplis pour le retour et le rétablissement des Juifs sur la Terre promise. Malgré l'opposition, la rébellion et les troubles arabes en Palestine, à cause desquels la Grande-Bretagne freina plus tard énergiquement l'immigration, Israël avança graduellement. Mais, si de nombreuses institutions d'enseignement et de commerce, de coopératives agricoles et des industries avaient été développées en Palestine par les Juifs après et comme résultats des traités qui suivirent la guerre Russo-turque de 1877-1878 et la Guerre mondiale (Phase I), il y avait encore quelque chose qui manquait.
Non seulement les Juifs désiraient posséder le pays et avoir leur propre industrie, des moyens de développer leur agriculture et des facilités pour l'enseignement en Palestine, mais ils voulaient aussi y constituer une nation et avoir un gouvernement à eux. Comment ceci devaitil s'accomplir ? Ici encore, Dieu a disposé providentiellement les choses pour eux, et de nouveau ce sera le résultat d'une guerre.
LES
RÉSULTATS DE LA GUERRE MONDIALE (PHASE II)
La Guerre mondiale (Phase II) — 1939 à 1945 — éclata au moment où les libertés des Juifs en Palestine étaient resserrées au point que tout progrès était pratiquement au point mort et le contingent d'immigrants juifs allait bientôt être réduit à zéro. Les « chasseurs » de cette époque, en particulier sous M. Hitler, devinrent féroces à l'extrême contre les Juifs. Des millions de Juifs furent soit tués soit déportés de leurs foyers, s'enfuyant pour préserver leur vie devant les « chasseurs » (on estime que 6 millions de Juifs, un tiers de la population juive, ont été massacrés par ces « chasseurs » féroces et sadiques).
Parce
qu'un grand nombre de réfugiés juifs qui avaient été déportés de leurs
foyers par les «
chasseurs
» ne pouvaient se réinstaller nulle part, n'étant
pas désirés du tout dans la plupart des nations, une telle pression fut apportée
sur ces dernières, en particulier sur la Grande-Bretagne, qu'elle les força à
laisser les Israélites retourner avec moins de restrictions. Des appels urgents
vinrent des Chrétiens et des Juifs de toutes les parties du monde pour
permettre l'immigration illimitée des réfugiés juifs dans leur pays et l'établissement
d'un État juif. Finalement, après de nombreuses négociations sur le partage de
la Palestine, etc..., et l'expiration du mandat britannique, avec un avis
favorable des Nations Unies, l'État d'Israël fut créé le 14 Mai 1948.
Cependant, les Arabes, dont beaucoup demeurèrent des siècles en Palestine, le pays d'Israël, considéraient avec crainte le retour croissant et le rétablissement des Juifs pendant et après la Guerre mondiale (Phase II). Les Juifs devenaient plus nombreux et plus puissants qu'eux ! En conséquence, en 1945, un groupe de nations arabes mirent temporairement une sourdine à leurs discordes séculaires et formèrent la Ligue arabe dans le dessein formel d'expulser et de détruire les Juifs. Le départ des forces britanniques à l'expiration du mandat et la création de l'État d'Israël furent le signal d'attaque de cette ligue arabe avec l'intention ouverte de détruire le nouvel État.
L'attitude arabe envers le rétablissement d'Israël dans la Terre promise est décrite d'une façon vivante dans le Ps. 83 où nous lisons : « Ils trament avec astuce des complots contre ton peuple et ils consultent contre tes fidèles cachés. Ils ont dit : Venez et exterminons-les, de sorte qu'ils ne soient plus une nation et qu'on ne fasse plus mention du nom d'Israël. Car ils ont consulté ensemble d'un cœur, ils ont fait alliance contre toi ». Puis suit la liste : les Édomites, les Ismaélites, les Hagaréniens et les Guébalites (des Arabes du sud, dans le nord, le centre et le sud de l'Arabie), les Moabites et les Ammonites (des Arabes du sud-est — la région du Jourdain), les Amalécites (des Arabes du territoire voisin du désert du Sinaï), les Philistins (des Arabes de la côte sud-ouest — la bande de Gaza, comprenant aussi l'Égypte), les habitants de Tyr (des Arabes de la côte nord-ouest — le Liban) et d'Assyrie (des Arabes du nord-est — la Syrie, l'Irak, etc...).
Cependant, dans leur ligue contre Israël, ces Arabes n'ont pas pris en considération le fait que nous vivons au temps marqué par Dieu pour le retour des Israélites dans leur pays duquel ils ne doivent pas être arrachés (Amos 9 : 14, 15). Ainsi, malgré la supériorité numérique écrasante et d'autres avantages du côté des armées arabes, en 1948-1949, Israël a remporté une victoire remarquable et décisive, et comme résultat, il a annexé plus de territoires que n'en garantissait le plan originel de partage. Cette victoire a préparé la voie à une immigration et un développement plus rapides du pays. En 1950, aussitôt après la victoire sur les Arabes, la Knesset, le Parlement d'Israël, a voté la Loi du Retour, par laquelle les portes d'Israël étaient ouvertes à quiconque désirait y retourner. En conséquence, il y en eut tant qui vinrent que la population augmenta d'une façon extrêmement rapide. Pourtant, les Arabes continuèrent à harceler les nouveaux arrivants en faisant de nombreux coups de mains à la frontière, des attaques « fedayinn », et il en est résulté la mort de nombreux Israéliens et la destruction de nombreux biens, etc... Ces attaques répétées ont finalement amené la campagne du Sinaï en 1956 où les forces israéliennes détruisirent les bases d'où partaient les attaques « fédayinn » et mirent complètement en déroute l'armée égyptienne. Il y a eu, depuis 1956, une tranquillité relative aux frontières d'Israël, et la population s'est constamment accrue pour être actuellement de plus de deux millions [écrit en 1959].
Parlant le jour de la célébration de la onzième année de l'Indépendance d'Israël, le Premier Ministre, Ben-Gourion a résumé de la manière suivante les réalisations d'Israël pendant ses dix premières années : « Notre population a augmenté d'un million ¼ de Juifs depuis l'établissement de l'État — environ 250.000 par accroissement naturel et un million par l'immigration en masse venue de 102 pays du globe — et la population de l'État a triplé. Jamais dans les annales du Premier ou du Second Commonwealth, ni dans l'histoire de n'importe quel autre peuple, il n'y a eu un accroissement aussi rapide en un temps aussi court ». Se tournant vers l'avenir, il déclara : « Dans les dix prochaines années, nous avons des raisons d'espérer que notre population augmentera d'un troisième million, en partie de l'accroissement naturel, en partie de l'immigration ; nous espérons que les portes actuellement fermées dans certains pays [la Russie, la Hongrie, la Pologne, etc.] seront finalement ouvertes, et que tout Juif qui désire rejoindre sa famille et la nation juive en Israël pourra le faire sans aucun empêchement ».
Le
nombre de Juifs encore en Russie est estimé à environ trois millions et ceux
de Hongrie, de Roumanie et de Pologne à 400.000, dont la plupart désirent
venir en Israël. En rétablissant le Neguev en entier, Israël peut facilement
en loger plusieurs millions supplémentaires. Comment et quand exactement Dieu
ouvrira-t-Il les portes fermées de ces pays pour permettre aux Juifs d'émigrer,
cela reste à régler et il sera intéressant de veiller. Il fut permis à
environ 20.000 de quitter récemment la Roumanie. Il sera également intéressant
de veiller pour voir comment Dieu viendra à bout de la question des frontières
en Israël afin qu'elles s'accroissent jusqu'à occuper celles qui sont
indiquées
dans les Écritures. Nous pouvons être certains cependant que, de même qu'Il a
maîtrisé la colère de l'homme dans des guerres, etc., et mis Ses desseins à
exécution dans le passé, comme preuve des résultats de la guerre Russo-turque
et de la Grande Guerre, Phase 1 et 2, Il la maîtrisera et mettra Ses desseins
à exécution dans l'avenir.
DÉTRESSE
ET BÉNÉDICTIONS FUTURES
Nous ne devons pas penser que la nation rassemblée d'Israël doit avoir une vie facile dès maintenant ; en fait, selon les Écritures, elle n'a réellement éprouvé que le début de ses épreuves et de ses persécutions nationales et le début des attaques ennemies. Les Israéliens ont toujours trop confiance dans leur propre force et dans leurs propres armes ; en tant que nation, ils ne sont pas encore tournés humblement vers leur Dieu et leur Messie. Toutefois, individuellement, beaucoup d'entre eux croient en leur Dieu et en leur Messie, la majorité le faisant en secret. On estime comme possible que le nombre de ces croyants secrets soit de 12.000 ou plus, et il s'accroît régulièrement. Ajoutez à ceux-ci le nombre croissant (il y en a des milliers) qui acceptent Jésus de Nazareth comme le plus grand prophète d'Israël mais qui Le rejettent encore comme Messie. Ce nombre élevé est dû en particulier à deux professeurs de l'Université hébraïque : Joseph Klausner (qui mourut le 27 octobre 1958, honoré de la nation) et Martin Buber. Par leurs écrits et leurs conférences ils ont révélé Jésus aux Juifs dans Sa grandeur humaine et L'ont proclamé comme étant « le plus grand personnage juif ». Ainsi ont-ils fait une brèche dans le mur de l'ignorance et du préjugé par laquelle une lumière de plus en plus grande peut maintenant pénétrer dans les cœurs juifs.
La
Bible a grandement favorisé le retour d'Israël et l'étude de la Bible, les
concours bibliques, etc., attirent beaucoup l'attention. Au septième Congrès
annuel d'études bibliques à Jérusalem, M. Ben Gourion a déclaré : «
S'il
n'y avait pas eu la Bible, Israël ne serait jamais revenu dans son pays. Aucun
livre au monde n'a jamais exercé sur une nation quelconque, une influence aussi
grande que la Bible l'a fait sur Israël
».
Les juifs continueront à reconstruire très rapidement leur pays. Comme l'irrigation, etc. fera refleurir le désert de plus en plus comme la rose, et comme les villes, grandes ou moyennes, s'élèvent de plus en plus, avec une population croissante, Israël deviendra un pays de plus en plus riche. L'instabilité mondiale influencera beaucoup de riches Juifs à distraire pour leur sécurité, de nombreux millions vers la Terre promise durant la période qui suivra l'actuel Temps de Détresse (Dan. 12 : 1) tandis que les nations des Gentils seront occupées à chercher à se détruire les unes les autres (Ésaïe 66 : 15, 16 ; Joël 3 : 2 ; Soph.3 : 8 ; Jér. 25 : 31-33).
Enfin, « après beaucoup de jours » (à l'extrême fin du Temps de Détresse), les restes des nations européennes, asiatiques et africaines, considérant par comparaison que la nation d'Israël est dans la paix et très riche, « viendront dans le pays délivré de l'épée et rassemblé d'entre beaucoup de peuples [des Juifs sont déjà venus de 102 pays différents] sur les montagnes d'Israël, qui ont été durant l'époque de la disparition d'Israël une désolation perpétuelle ». Ils « monteront et viendront comme une tempête » et « seront comme une nuée pour couvrir le pays », « pour emporter un butin et faire un pillage ; pour tourner leur main sur des lieux désolés de nouveau habités et sur un peuple rassemblé d'entre les nations, qui a acquis du bétail et des biens, et habite le centre du pays » (Ézéchiel 38 : 8-12).
Ce « sera à la fin des jours » (Ezéch. 38 : 16), comme la scène finale du jour de la colère de Dieu (Soph. 1 : 14-18 ; Dan. 12 : 1) – « Hélas ! que cette journée est grande ! Il n'y en a pas de semblables ; et c'est le temps de la détresse pour Jacob, mais il en sera sauvé... et les étrangers ne se serviront plus de lui » (Jér. 30 : 7, 8). Alors le peuple choisi de Dieu, puni, affligé pour sa correction et ramené à Lui comme son Dieu, criera à Lui dans sa détresse et Il le délivrera de ses angoisses (Ps. 107 : 19). Il se lèvera et « combattra pour eux comme aux temps reculés » et par leur Messie, Il leur donnera une telle délivrance remarquable (Ezéchiel 38 : 18 à 39 : 29) que, comme un seul homme, la nation entière se tournera vers Lui et « Le servira d'un seul cœur » (Soph. 3 : 9 ; Zach. 12 : 8-14). « Et la maison d'Israël saura que je suis l'Éternel, leur Dieu, dès ce jour-là et dans la suite » (Ézéchiel 39 : 22).
Ayant ainsi confiance en leur Dieu et en leur Messie, ils seront alors prêts pour l'établissement au milieu d'eux du Royaume de Dieu qui doit avoir Jérusalem pour capitale (Ésaïe 2 : 2-4 ; Michée 4 : 1-4). Ce royaume éternel de justice, de paix réelle et éternelle (Ésaïe 32 : 1 ; Ps. 72), dans lequel la semence d'Abraham doit bénir toutes les familles de la terre (Gen. 22 : 18 ; Zach. 8 : 13-23 ; 14 : 16, 17), croîtra graduellement jusqu'à ce qu'il remplisse la terre entière (Dan. 2 : 35, 44 ; 7 : 13, 14, 18, 22, 27), et toute la terre sera remplie de la gloire de l'Éternel (Nomb. 14 : 21 ; Ps. 22 : 27 ; 72 : 19 ; Ésaïe 40 : 5 ; Hab. 2 : 14). Que tous ceux qui aiment Dieu prient ardemment pour cette époque à venir.
[E.B. mars 1962]
LES YEUX DE DIEU SUR ISRAËL
« Un pays dont I'ÉTERNEL ton Dieu a soin, sur lequel l’ÉTERNEL, ton Dieu, a continuellement les yeux » (Deut. 11 : 12).
Depuis plus de dix ans [écrit en 1959] la nation d'Israël a étonné le monde par son accroissement et son développement extraordinaires. Au moment où la nation fut organisée en état en 1948, la population juive ne comptait que 650 000 âmes environ et la surface cultivée 412 500 acres environ (soit 166 897,50 ha env. — Trad.). A présent, un peu plus de dix ans plus tard [écrit en Sept. 1959 — Trad.], la population juive est passée à plus de 2 000 000 de personnes, comprenant près de 930 000 immigrants venus de 102 pays, et la surface cultivée a plus que doublé. Il y a eu des développements merveilleux dans la construction, l'irrigation, le reboisement, dans le travail des mines et dans la fabrication, etc. Israël est vraiment la nation miracle parmi les nations du monde. Aucune autre nation n'a jamais fait, en si peu de temps, des progrès aussi rapides ni accompli des résultats aussi remarquables au milieu de circonstances et d'entourages aussi hostiles.
Dans les limites de la superficie totale d'Israël, de près de 8 000 miles carrés (soit environ 20 719 km² — Trad.) il y a maintenant 53 villes et colonies urbaines, y compris Jérusalem, la capitale (population 156 000 hab.), Tel-Aviv (380 000 hab.) et Haïfa (170 000 hab.). On compte 849 villages (450 établis depuis 1948), qui se répartissent comme suit : 28 villages de cultures privées, 347 colonies de petits propriétaires, 230 colonies collectives, 141 autres villages juifs et 103 villages arabes. Le revenu annuel, par habitant, de la population actuelle, est le plus élevé au Moyen-Orient, y compris la Turquie. Le standard de vie dont jouissent les 200 000 Arabes environ qui ont choisi de demeurer en Israël est le plus élevé au Moyen-Orient ; 80 % de fermiers arabes possèdent leurs propres terres.
Avant l'établissement d'Israël comme nation, les ennemis des Juifs, s'opposant à leur retour au pays promis et à leur existence en tant que nation à cet endroit, remplirent le monde d'accusations haineuses et mensongères contre eux, par exemple, qu'ils ne feraient jamais de travail manuel, qu'ils n'entreprendraient jamais de cultures, mais qu'ils n'étaient qu'un peuple de commerçants, et que s'ils retournaient en Palestine, ils constitueraient bientôt un problème mondial, etc.
Ils sont en effet devenus « un problème mondial », mais d'une façon toute différente de celle qu'attendaient leurs ennemis ; et ils continueront à être un « problème mondial » jusqu'à la fin du grand Temps de Détresse qui s'abat maintenant sur les nations (Dan. 12 : 1 ; Soph. 1 : 14-18 ; 3 : 8). « Voici, je ferai de Jérusalem une coupe d'étourdissement pour tous les peuples d'alentour, et elle sera aussi contre Juda lors du siège contre Jérusalem. Et il arrivera en ce jour-là, que je ferai de Jérusalem une pierre pesante pour tous les peuples : tous ceux qui s'en chargeront s'y meurtriront certainement ; et toutes les nations de la terre seront rassemblées contre elle » (Zach. 12 : 2, 3-7).
Cependant, les faits ont prouvé que la prédiction selon laquelle les juifs ne voudraient faire aucun travail manuel, ni s'engager dans l'agriculture était fausse. Dans la remise en valeur et la récupération des hauteurs ensoleillées de leur patrie, beaucoup n'ont pas hésité à travailler de longues heures, même sous un soleil brûlant ; beaucoup n'ont pas hésité à travailler 10, 12 et même 16 heures par jour. En général, ils possèdent un patriotisme national, une conviction d'avoir reçu une mission divine et une certitude et un dynamisme tels qu'on ne peut en trouver en aucune autre nation d'aujourd'hui. En aucun autre pays du monde, la dignité du travail — et le travail même — n'est aussi hautement appréciée par une aussi grande majorité de la population tout entière. La raison pour laquelle le travail manuel est si hautement considéré en Israël, on le trouve dans le but fondamental à atteindre du Sionisme moderne : la restauration du peuple juif dans son propre pays de la promesse.
A travers les nombreux siècles de leur dispersion, les juifs ont été « foulés aux pieds » ; à un point tel que dans beaucoup de pays où ils s'établissaient, ils se voyaient refuser le droit aux salaires normaux pour subsister ; il ne leur était pas permis d'exercer des professions, et ils étaient donc forcés de vivre en majeure partie d'expédients, et de devenir un peuple de commerçants, de marchands ; ils furent souvent forcés d'aller à l'aventure et de ne trouver refuge dans de nouveaux pays, que pour devenir à nouveau les objets de la persécution. Est-il étonnant qu'un tel peuple, de retour dans sa patrie ayant son propre gouvernement, s'appliquerait avec une espérance ranimée et une joie sans bornes à la grande tâche de remettre en valeur, de cultiver, de pêcher, d'extraire, d'industrialiser et de construire ? Dans une telle atmosphère de patriotisme, jointe à leur conviction acquise et générale qu'ils sont encore le peuple choisi de Dieu, aucune tâche, aussi difficile ou aussi humble soit-elle, ne doit être méprisée ou évitée.
Israël est vraiment un pays de miracles. Un courage inaltérable et une grande abnégation ont produit des prodiges que tout augure rationnel, pratique d'il y a seulement quelques années aurait déclaré totalement impossibles. Ce que beaucoup auraient considéré comme des obstacles insurmontables et qu'eux-mêmes n'auraient pas entrepris, les Israéliens l'ont surmonté avec une détermination résolue.
LE MIRACLE DANS LE NÉGUEV
Le Néguev témoigne de l'un de ces miracles. On dit qu'Israël a un potentiel de bon sol plus élevé que n'importe quelle autre nation, et qu'on peut y cultiver à peu près toutes les céréales. La partie septentrionale a suffisamment d'eau, mais dans le sud, le Néguev, le manque d'humidité suffisante a été le gros obstacle. La pluie fait habituellement défaut ; quand elle tombe, d'ordinaire de 10 à 20 jours par an, elle s'abat dans la plupart des cas très rapidement et elle s'écoule en conséquence très vite. Mais cet immense obstacle, ce manque d'humidité suffisante, a été attaqué avec une détermination résolue. Il en résulte que, si le Néguev était un désert en 1948, il est maintenant de plus en plus fleurissant ; il y a à présent de nombreuses colonies et de grandes parties de cette région sont cultivées. On s'attend à ce que, dans un proche avenir, Israël subvienne à ses propres besoins en eau.
On prend, dans le Néguev, des dispositions, telles que la construction de digues, de terrasses et de réservoirs, pour empêcher l'eau de pluie de s'écouler aussi rapidement. De même, des puits de plus en plus nombreux sont forés et l'on trouve de l'eau fraîche à des profondeurs [raisonnables] et en quantités suffisantes pour récupérer beaucoup plus d'hectares de terrain, même dans des régions telle que celle qui se trouve entre Sodome et Elath, considérée auparavant comme complètement stérile. En outre, l'irrigation joue un grand rôle dans la fourniture de l'eau nécessaire. Le grand pipe-line du Néguev, avec ses immenses tuyaux en béton de 1m 65 de diamètre, transporte l'eau de la rivière Yarkon dans la région de Tel-Aviv aux tuyaux, robinets et appareils d'arrosage de la région autrefois inculte du Néguev.
Ainsi à notre époque de nombreuses prophéties faites des siècles auparavant dans la Parole de Dieu sont en voie d'accomplissement, dans le Néguev. Remarquez les prophéties suivantes : « Le lieu stérile sera dans l'allégresse, et fleurira comme la rose.... car les eaux jailliront dans le désert, et des rivières dans le lieu stérile. Et le mirage deviendra un étang, et la terre aride, des sources d'eau » ; « je changerai le désert en un étang d'eau et la terre aride en des sources jaillissantes » ; « Je verserai de l'eau sur celui qui a soif, et des ruisseaux d'eau sur la terre sèche » ; « Car l'ÉTERNEL consolera Sion ; Il consolera tous ses lieux arides, et fera de son désert un Eden, et de son lieu stérile comme le jardin de l'ÉTERNEL » (Esaïe 35 : 1, 6, 7 ; 41 : 18 ; 44 : 3 ; 51 : 3).
PROGRÈS REMARQUABLES A BEERSHEBA
La ville principale (et la porte du Néguev) est Beërshéba. On y trouve 10 à 12 grands puits antiques, dont certains ont 14 pieds (4 m 20 environ — Trad.) de diamètre et 50 à 65 pieds (15 à 18 mètres environ — Trad.) de profondeur. Les serviteurs d'Abraham et d'Isaac creusèrent des puits en cet endroit il y a près de 4 000 ans, et il est probable que l'on peut compter leurs puits parmi ceux qui fournissent encore de l'eau pour les gens de Beërshéba. Abraham planta un tamaris et invoqua Dieu en ce lieu (Gen. 21 : 33), et les fils de Samuel y furent juges (1 Sam. 8 : 2). En 1948, elle n'était habitée que par quelques centaines d'Arabes de condition et de niveau culturel peu élevés, et d'un juif seulement, un docteur. On ne pouvait trouver de boutiques que sur la rue principale, et elles étaient bien misérables ; on n'y trouvait alors ni eau courante, ni électricité.
Tout ceci a changé rapidement depuis lors. Trente mille Juifs environ vivent maintenant à Beërshéba. Le chemin de fer depuis TelAviv a grandement contribué à son développement comme centre culturel et communauté modèle, aussi bien que comme centre industriel et commercial, avec un hôpital moderne magnifique. En 1948, il n'y avait environ que 400 agriculteurs permanents établis dans le Néguev, mais il y a maintenant près de 20 000 personnes qui travaillent dans le pays. Une grande partie de leurs produits ainsi que des matériaux bruts provenant des ressources minérales récemment découvertes dans le Néguev sont expédiés par Beërshéba, qui est également une place de marché pour les milliers d'Arabes du Néguev. On a effectué de nombreuses plantations d'arbres dans cette région, et ailleurs également en Israël.
LA RÉGION DE SODOME ET LA MER MORTE
L'une des régions les plus chaudes et les plus rebutantes du monde que l'on peut trouver se situe à l'extrémité méridionale de la Mer morte, site des anciennes Sodome et Gomorrhe. Les montagnes de sel et la caverne toute proche de David à En-Guédi (1 Sam. 24 : 1-3), où lui et ses hommes s'arrêtèrent dans leur fuite devant le roi Saül, rappellent des scènes vivantes du passé biblique.
Des routes modernes en asphalte relient à présent Sodome à Beërshéba et à Elath. (On trouve le bitume en abondance dans les « puits de bitume ») près de Sodome — Gen. 14 : 10). Des wagons évacuent de Sodome la potasse après qu'elle a été extraite de la Mer morte par une usine moderne. Bien que l'on ait toujours fait allusion à elle comme à une mer « morte », et que l'on ait supposé pendant un temps qu'elle était totalement inutile et sans profit, les matériaux vitaux qui en sont maintenant extraits produisent des engrais potassiques qui contribuent à la possibilité pour Israël de récupérer des milliers d'hectares de terre inculte dans le Néguev. Paradoxalement, la Mer morte donne ainsi aujourd'hui la vie à des régions stériles. Un plan pour réinstaller une usine à potasse à l'extrémité septentrionale de la Mer morte, dans l'État du Jourdain, est également en cours d'exécution.
La production de potassium est très facile et peu coûteuse dans la région de la Mer morte. On estime qu'au taux courant de la consommation, la production connue est suffisante pour satisfaire les besoins du monde pour au moins un millier d'années. Il y a également d'immenses bancs de sel, dont plus de 2 000 000 de tonnes par an sont expédiées par mer au japon. La Mer morte couvre une surface de 405 miles carrés (1 048,9095 km2 environ) et se trouve à 1 292 pieds (430 m. environ) au-dessous du niveau de la mer. C'est une très extraordinaire masse d'eau. Elle reçoit les eaux du Jourdain et de six autres rivières, mais elle n'a aucune issue. Le taux d'évaporation y est très élevé. Des falaises escarpées de bitume à nu entourent le lac, et des masses de soufre mises à jour par des tremblements de terre qui se produisent périodiquement, s'étalent sur ses bords. La richesse potentielle des sels minéraux de la Mer morte a été estimée à un trillion, deux cent soixante dix milliards de dollars (1 dollar = 4,90 F.) — quatre fois la richesse des États-Unis !
La marche de production de potasse consiste à pomper la saumure de la Mer morte pour la déverser dans une série de petits réservoirs desquels le soleil fait évaporer l'eau et concentre les minéraux en dépôts de chlorure de magnésium et de chlorure de potassium. Les deux sels sont ensuite séparés en dissolvant le chlorure de magnésium et en laissant un précipité de chlorure de potassium.
Mais le travail de la potasse pose d'autres problèmes que celui de sa production. Cette région se trouvant si bas au-dessous du niveau de la mer, il y a peu de mouvements d'air et la chaleur y est excessive, le jour comme la nuit. En conséquence, la production est très limitée, en comparaison avec les autres régions d'Israël. Il est difficile de maintenir une équipe permanente sur le chantier ; et ceux qui y travaillent doivent d'ordinaire laisser leur famille à Beërshéba, à Jérusalem ou à Tel-Aviv, et ne travailler qu'une partie de temps seulement — à tour de rôle — avec une autorisation d'absence limitée. Il n'y a virtuellement aucune vie de famille à Sodome. Cependant, on dit que la région autour de la Mer morte est très salubre, et que ses sels minéraux renferment des propriétés curatives notables, qu'on prétend salutaires et bienfaisantes spécialement pour les personnes qui souffrent de rhumatismes et d'arthrite.
Ce qui précède ne nous donne qu'un aperçu de la façon merveilleuse dont le peuple choisi de Dieu est en train d'accomplir la prophétie d'És. 61 : 4, en bâtissant « ce qui était ruiné dès longtemps » des terres désertes du Néguev, en relevant « les désolations anciennes » de la Mer morte, et en renouvelant « les villes ruinées » comme Beërshéba — « les lieux désolés de génération en génération ». Ayant sous les yeux des accomplissements aussi remarquables des prophéties de la Bible, qui peut douter de la paternité divine de ces prophéties écrites il y a de nombreux siècles !
LE PLAN DU LAC HULEY, ACHEVÉ
A l'extrémité septentrionale d'Israël, dans la partie du lac Huley, le problème n'est pas le manque d'humidité, mais l'inverse. Le marais du Huley de la vallée du haut Jourdain fut pendant des siècles une vaste région paludéenne et pestilentielle. La même détermination résolue, qui fait que dans le Néguev le désert fleurit comme une rose, a accompli de puissants exploits dans le nord. Malgré l'opposition des Arabes en Jordanie et en Syrie, le plan de drainage du grand marais du Huley a été mené à bien. D'un petit coin seulement du lac Huley on a fait une réserve nationale. Le lit du Jourdain a été approfondi, de telle sorte qu'il recevra maintenant un volume supplémentaire d'eau estimé à plus de 100 millions de mètres cubes qui jusqu'à présent s'étaient perdus et évaporés dans les marais. Le dénivellement entre le lac Huley actuel et le lac Kinneret (de Tibériade ou de Galilée) est bien adapté à la production d'énergie électrique.
Le drainage de la région marécageuse du Huley a eu pour résultat la récupération d'environ 15 000 acres [6 070 ha. environ — Trad.] de sol très fertile, qui est en soi ce qu'on pourrait appeler un système d'irrigation et de fertilisation. La terre ainsi récupérée est bien adaptée à la culture du riz et d'autres céréales. Il existe beaucoup de tourbe disponible à usage d'engrais, maintenant que les marais ont été drainés. Les conditions provoquant le paludisme ont disparu, à présent que les vastes lieux propices au développement des moustiques n'existent plus.
Israël est réellement le pays auquel fait allusion notre texte, le pays auquel Dieu prend plaisir, sur lequel Ses yeux ont toujours été qu'Il a béni avec des ressources inouïes, et qu'Il favorise à présent plus que jamais. De nombreuses descriptions de son immense richesse, des importantes découvertes qui y ont été faites, de ses développements merveilleux et de ses faveurs de la main de Dieu, ont été rapportées de temps à autre dans des journaux, des revues, etc., et ont été annoncées dans des productions cinématographiques et par la radio et la télévision. Nous n'avons donc pas besoin d'en dire davantage ici.
ISRAËL REVENDIQUE LA PROPRIÉTÉ DÉ TOUTE LA PALESTINE
Par D. Ben Aharon dans le [journal] B'nai B'rith Messenger
Quand, à l'origine, la Société des Nations décida que la Palestine, le « Foyer juif national » serait temporairement administré sous mandat confié à la Grande-Bretagne, cet organisme entendait par la Palestine l'ancien pays biblique comprenant également la Transjordanie. Ce qui arriva plus tard est de l'histoire. Les manœuvres de Grande Puissance, impliquant une politique d'apaisement à la fois au sein et en dehors des Nations Unies, conduisirent au rapetissement graduel du « Foyer National » jusqu'à le réduire à la bande étroite et dangereuse actuelle.
Des nations chrétiennes et islamiques, qui prétendent croire en Dieu, ont complètement dédaigné par leurs actions négatives, les promesses du Créateur faites à Abraham, Isaac et Jacob que toute la Terre Sainte demeure une possession éternelle des Juifs. Les prophétie suivantes sont indiscutables :
« Séjourne dans ce pays-ci.... ; car à toi [Isaac] et à ta semence je donnerai tous ces pays [comp. Gen. 13 : 15] ; et j'accomplirai le serment que j'ai juré à Abraham, ton père... et je donnerai tous ces pays à ta semence, et toutes les nations de la terre seront bénies en ta semence » (Gen. 26 : 3, 4 — D.).
« Et que le Dieu Tout-puissant te [Jacob] bénisse.... et qu'il donne la bénédiction d'Abraham, à toi et à ta semence avec toi, afin que tu possèdes le pays de ton séjournement, lequel Dieu a donné à Abraham » (Gen. 28 : 3, 4 — D.).
Quant aux descendants d'Ismaël et d'Ésaü, les Arabes de notre époque, leurs intérêts n'étaient pas oubliés. Eux aussi reçurent une dispensation spéciale. Un vaste espace leur a été assigné à l'Est de la Palestine biblique. Mettant en garde Israël de ne pas empiéter sur leur territoire, Dieu déclara : « Je ne vous donnerai rien de leur pays... car j'ai donné la montagne de Séhir [Arabie] en possession à Ésaü » (Deut. 2 : 5).
Mais l'acte de propriété de la Terre Sainte passa à Israël. Faisant allusion à l'avenir, le prophète Ézéchiel (47 : 14-20) délimite les vraies frontières du pays :
« Ce pays vous échouera en héritage. Et c'est ici la frontière du pays : Du côté du Nord, depuis la grande mer, le chemin de Hethlon, quand on va à Tsedad ; .... qui est entre la frontière de Damas et la frontière de Hamath, Hatser-Hatthicon qui est sur la frontière du Hauran. Et la frontière, depuis la mer, sera Hatsar-Enon, la frontière de Damas, et le nord, vers le nord et la frontière de Hamath ; c'est là le côté du nord ».
« Et le côté de l'orient : vous mesurerez d'entre le Hauran et Damas, et Galaad, et le pays d'Israël, le long [voir note D. — Trad.] du Jourdain — depuis la frontière jusqu'à la mer orientale ; c'est là le côté de l'orient ».
« Et le côté du midi, vers le sud : depuis Thamar jusqu'aux eaux de Meriba de Kadès, la rivière jusqu'à la grande mer ; c'est là le côté du sud, vers le midi ».
« Et le côté de l'occident : la grande mer, depuis la frontière jusque vis-à-vis de l'entrée de Hamath ; c'est le côté de l'occident » .
Ici Ézéchiel confirme simplement la promesse suivante que Dieu fit à Josué :
« Lève-toi, passe ce Jourdain, toi et tout ce peuple [pour entrer] dans le pays que je leur donne à eux, les fils d'Israël. Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous l'ai donné, comme j'ai dit à Moïse. Vos frontières seront depuis le désert et ce Liban, jusqu'au grand fleuve, le fleuve Euphrate, tout le pays des Hétiens, et jusqu'à la grande mer, vers le soleil couchant... Fortifie-toi et sois ferme, car toi tu feras hériter à ce peuple le pays que j'ai juré à leurs pères de leur donner » (Josué 1 : 2-4, 6 — D.).
Il est bien possible que si les nations du monde ne sont toujours pas bénies mais qu'elles sont maudites par des guerres, ce soit parce qu'elles ont fait obstacle à la juste revendication d'Israël sur la Palestine. La prospérité des nations dépend donc de leur attitude à l'égard du peuple juif dans son ensemble.
COMMENTAIRE DU RÉDACTEUR SUR CE QUI PRÉCÈDE
En réaffirmant Son alliance avec Abraham, Dieu a promis (Gen. 15 : 18) : « Je donne ce pays à ta semence, depuis le fleuve d'Égypte jusqu'au grand fleuve, le fleuve Euphrate » (comp. Éx. 23 : 30, 31) ; et en Deut. 1 : 7, 8 ; 11 : 24, on souligne encore que la possession d'Israël, héritage donné par Dieu, doit s'étendre « jusqu'au grand fleuve, le fleuve Euphrate ».
Nous comprenons les enfants d'Ismaël et d'Ésaü qui prétendent que puisqu'ils jouissent des privilèges de ce pays depuis tant de siècles, il leur appartient de droit ; mais ils devraient se rendre compte qu'ils ont simplement au mieux « des droits de squatters » et que cela ne leur donne pas le droit légitime au pays. Ils feraient bien de se retirer du pays que Dieu a donné à Israël, d'occuper et de développer les pays que Dieu leur a réservés.
Le peuple arabe n'a réellement rien à craindre de l'accomplissement de la promesse faite par Dieu à Israël, promesse qui s'accomplira finalement, qu'il y collabore ou qu'il s'y oppose. Le règne de justice qui vient, dans lequel le pays d'Israël sera le centre, apportera des bénédictions et le bonheur aux Arabes aussi bien qu'au Juif et au Gentil et les fils d'Ismaël et d'Ésaü trouveront qu'après tout, les voies de Dieu, bien que mystérieuses et souvent difficiles à comprendre, sont à la fin les meilleures.
(E.B. Mai 1962)
ISRAËL
— CENTRE DE L'ATTENTION DU MONDE
Les
jours que nous vivons sont d'une importance extraordinaire, et les témoins d'événements
qui ébranlent la terre (Aggée 2 : 6, 7). Tandis que le monde entier est dans
une agitation générale, avec la détresse et d'effrayants présages de tous côtés,
le Moyen-Orient, et spécialement Israël, devient et continuera à devenir de
plus en plus le centre d'attention et en définitive le tourbillon de trouble ;
car tandis que la tribulation et la détresse de ce grand «
temps de détresse,
tel qu'il n'y en a pas eu depuis qu'il existe une nation
» (Dan. 12 : 1), qui
éclata en 1914, viendra d'abord et spécialement sur la chrétienté, et
finalement sur toutes les nations, l'explosion finale, comme nous en informe le
prophète Ézéchiel (38 : 8-12 ; comparez Jér. 30 : 7), aura lieu sur le
peuple d'Israël, rassemblé dans sa terre promise ; cependant le résultat
final en sera la délivrance et la défaite totale de ses ennemis (Ezéch. 38 :
18-23 ; 39).
Il
est à propos que l'attention du monde soit fixée sur Israël ; car le temps de
Dieu est venu pour que tous les yeux soient tournés et concentrés de plus en
plus sur Lui, et spécialement sur Jérusalem, qui sera la capitale de Son
Royaume sur terre durant le règne de paix tout proche, sous le Messie, le grand
Prince de Paix (Esaïe 9 : 6, 7 ; Zach. 14 : 17).
Plus
particulièrement depuis l'éclatement de la guerre avec l'Égypte en oct. 1956,
Israël a été mis plus complètement en évidence et s'est imposé à
l'attention du monde comme jamais auparavant. La victoire rapide et écrasante
d'Israël, mettant en déroute, en 1956, une grande armée égyptienne dans la péninsule
du Sinaï, a étonné le monde. Par sa victoire, Israël détruisit aussi les
bases à partir desquelles les bandes de « fedayns » égyptiens avaient
attaqué constamment les zones frontalières d'Israël. Les stocks immenses de
tanks, de camions, de nourriture, etc., qui avaient été amenés dans la Péninsule
du Sinaï par les Égyptiens, de toute évidence en préparation d'une attaque
de grande envergure sur Israël tombèrent entre ses mains, en même temps que
des milliers de prisonniers, tandis que les pertes d'Israël en hommes et en équipement
étaient très minimes. En plus Israël s'empara de la Bande de Gaza, que la
revue TIME décrivait comme «
une absurdité géographique — une enclave sans
possesseur de 5 miles sur 25 faite de sable, de haine et d'histoire
».
Plus
tard, le retrait d'Israël de la Péninsule du Sinaï (et aussi, finalement,
malgré beaucoup d'opposition dans son propre milieu, de la Bande de Gaza ),
servit à garder les yeux du monde rivés sur Israël. Avant oct. 1956, peu de
gens, comparativement, s'intéressaient à la Bande de Gaza et on pouvait
rarement trouver quelqu'un qui ait entendu parler du Golfe d'Akaba ; mais depuis
ce temps, à la radio et la télévision, dans la presse et parmi les gens en général,
ces lieux ont été fréquemment mentionnés et le sont toujours, étant le
sujet de maints débats et d'un intérêt commun.
A
la suite de leur défaite en 1956, les nations arabes environnantes continuèrent
à harceler Israël à travers ses longues frontières et à comploter encore
plus intensivement sa destruction. Ils édifièrent leurs forces à cette fin,
jusqu'à récemment, en grande partie avec l'aide de la Russie, une puissance «
du fond du nord
» (Ézéch. 38 : 15 — D.). Renforcés par environ 2 000
conseillers et instructeurs militaires soviétiques, une force militaire et des
quantités d'armements en Égypte, en Syrie, en Jordanie et en Irak, dix fois
plus importantes que celles d'Israël, le Président Nasser d'Égypte commença
le 14 mai 1967 à mobiliser ses forces armées pour une invasion d'Israël.
Après
sa défaite en 1956, Nasser avait accepté la présence de la Force de Sécurité
de l'ONU dans la Bande de Gaza et la Péninsule du Sinaï, mais à présent, il
demandait le retrait immédiat de cette force de maintien de la paix. Se
soumettant à cette demande, U Thant, le Secrétaire Général des N.U., ordonna
son retrait le 19 mai. Le 21 mai l'Égypte mobilisait toutes ses réserves
militaires et le même jour, une note fut reçue de Pékin, soutenant les
mesures prises par l'Égypte. Le 23 mai, Nasser annonça qu'il avait établi un
blocus dans le Golfe d'Akaba et qu'il en avait miné l'entrée, le fermant ainsi
à toute navigation israélienne. Israël déclara que cela était un acte de
guerre. Les États-Unis firent connaître leur soutien à Israël en avertissant
l'Égypte qu'ils étaient prêts à employer la force si nécessaire pour ouvrir
le Golfe d'Akaba et permettre la reprise de toute navigation internationale ; et
le gouvernement soviétique, soutenant la cause arabe, prévint qu'une «
agression
» au Moyen-Orient «
ne rencontrerait pas seulement la force combinée
des pays arabes, mais aussi une résistance résolue... de la part de l'Union
Soviétique
».
Israël
n'attendait aucune décision venant des N.U. ou de son Conseil de Sécurité,
qui se réunit en séance extraordinaire pour tenter d'écarter une guerre israélo-arabe,
mais cette séance fut ajourné après beaucoup de débats sans que rien ne fut
réalisé.
Quand
la guerre éclata, les forces israéliennes bien entraînées, bien que
grandement inférieures en nombre, frappèrent rapidement sur tous les fronts,
prenant leurs ennemis par surprise, démolissant de grandes flottes d'avions
avant que ceux-ci aient pu quitter le sol, détruisant leurs bases militaires et
défaisant leurs armées dans la désorganisation et la confusion. Leurs
victoires soudaines et complètes stupéfièrent à nouveau le monde. La
guerre dura seulement quelques jours et se termina par un accord de
cessez-le-feu.
Avec
des nations ennemies entourant de tous côtés la petite nation d'Israël, déterminées,
comme elles l'avouaient, à la rejeter dans la mer Méditerranée, beaucoup se
demandèrent s'il était possible qu'elle survive. Pourtant, depuis qu'elle a,
à plusieurs reprises, (dans les campagnes précédentes, en particulier en
1948, en 1956 et en 1967) de manière aussi merveilleuse et face à une supériorité
numérique écrasante, défait ses ennemis, il est devenu de plus en plus évident
que la nation d'Israël est dans son pays pour y demeurer. Dieu promit, il y a
de nombreux siècles, qu'il en serait ainsi, déclarant, «
et je les planterai
sur leur terre, et ils ne seront plus arrachés de dessus leur terre que je leur
ai donnée, dit l'Éternel, ton Dieu
» (Amos 9 : 15). Les promesses de Dieu
sont sûres ; par conséquent aucun des efforts des Égyptiens ou d'autres pour déposséder
Israël de sa terre ne réussira.
Dans
la même prophétie, nous lisons, «
Et je rétablirai les
captifs de mon
peuple, Israël, et ils bâtiront les villes dévastées et y habiteront, et
ils planteront des vignes et en boiront le vin, et ils feront des jardins et en
mangeront le fruit
» (v. 14). Les miracles qui sont accomplis dans cette voie
en Israël ont aussi produit l'étonnement du monde, lui faisant garder les yeux
rivés sur Israël. De merveilleux développements ont lieu, et de nombreuses
prophéties que Dieu donna il y a des siècles, s'accomplissent maintenant
devant nos yeux-mêmes. Nous en avons déjà mentionné quelques-unes. Parmi
celles qui concernent des villes en Terre Sainte, quelques-unes des
plus intéressantes sont celles qui prédirent si clairement la désolation de
la ville d'Askalon, et qui promirent alors tout aussi sûrement que le reste
de la maison de Juda l'habiterait.
ASKALON
DÉTRUITE ET MAINTENANT RESTAURÉE
Askalon
était une vieille ville philistine, située sur la côte méditerranéenne,
au nord de Gaza. Bien que les Philistins n'aient occupé qu'une petite partie
seulement du pays de Canaan, ils étaient à un moment si puissants, que, après
eux, le pays tout entier fut nommé Palestine. Ils étaient idolâtres et furent
des ennemis constants des Israélites, qu'ils tenaient parfois assujettis, à un
point tel qu'ils n'autorisaient aucun forgeron «
dans tout le pays d'Israël
; car les Philistins avaient dit : Que les Hébreux ne puissent faire ni épée,
ni lance. Et tout Israël descendait vers les Philistins pour forger chacun son
soc, et sa houe, et sa hache, et sa faucille
» (1 Samuel 13 : 19, 20).
A
cause de l'idolâtrie persistante des Philistins, et de leur opposition
constante à Son peuple, Dieu prononça finalement un jugement contre eux. Ainsi
par son prophète Jérémie (47 : 1, 4-7), Il prophétisa qu'Il «
dévasterait
tous les Philistins... Gaza est devenue chauve Askalon est détruite avec le
reste de leur plaine... Ah ! épée
de l'Éternel ! jusques à quand ne te tiendras-tu pas tranquille ?... Comment
tiendrais-tu tranquille ? Car l'Éternel lui a donné un commandement contre
Askalon et contre le rivage de la mer, — là il l'a assignée
».
La
prophétie de Dieu selon laquelle Il ferait d'«
Askalon une désolation
» (Soph. 2 : 4) et qu'«
Askalon ne sera pas habitée
» (Zach. 9 : 5) fut
remarquablement accomplie. Après qu'Askalon eut été plusieurs fois démantelée
et refortifiée au temps de Saladin et de Richard dans les Croisades,
finalement, en 1270 après J.-C., le Sultan Bibars la démolit et combla son
superbe port avec des moellons, craignant de futures tentatives de la part des
Croisés en vue de la conquérir. C'était bien comme Dieu avait dit (Soph. 2 :
5, 6) «
Malheur à ceux qui habitent les côtes de la mer, la nation des Kéréthiens
: la parole de l'Éternel est contre vous, Canaan, pays des Philistins ! et je détruirai,
de sorte qu'il n'y aura pas d'habitant. Et les côtes de la mer seront des
excavations pour les bergers, et des enclos pour le menu bétail
».
Pendant des siècles, la ville d'Askalon, autrefois admirablement belle et puissante demeura un lieu désert. Il en resta peu de chose, si ce n'est quelques fragments de ses murailles anciennes et des parties de colonnes ornementales. Cependant il n'entrait pas dans le plan de Dieu que le site d'Askalon, un des plus beaux de toute la côte méditerranéenne occidentale, restât désolé et abandonné pour l'éternité. En Soph. 2 : 7, nous lisons : « Et les côtes seront pour le résidu la maison de Juda : ils y paîtront ; le soir, ils coucheront dans les maisons d'Askalon ; car l'Éternel, leur Dieu, les visitera, et rétablira leurs captifs ».
Aujourd'hui,
ce qui fut un désert stérile se transforme prodigieusement. L'emplacement est
encore magnifique. La ville est entourée d'une rangée de rochers dont les extrémités
se jettent dans la mer. Ainsi la ville, dont beaucoup de maisons sont
construites avec des débris de l'ancienne cité, est située dans une crique
naturelle avec mer à ses pieds. Askalon se transforme aujourd'hui en une jolie
cité-jardin. Elle est présentée par le Jérusalem Post comme
une ville nouvelle «
dessinée suivant les plans d'une cité-jardin
». En vérité,
Dieu a visité à nouveau «
la maison de Juda
» avec Sa faveur ici à la fin
l'Age en détournant les Juifs de leur captivité, et ils vivent dans les maisons d'Askalon rétablie ! Et combien il est remarquable qu'ils
appellent encore la ville de son ancien nom — Askalon !
Il
a été dit très justement que Dieu avait, il y a de nombreux siècles, écrit
dans les Écritures ce que les journaux impriment aujourd'hui. Combien est
admirable et décisive la manière dont les événements actuels prouvent et démontrent
l'autorité, l'intégrité et l'inspiration surnaturelle des Saintes Écritures !
Certainement, le monde fera bien de fixer ses yeux sur Israël et de les y tenir
dans ce «
jour de la vengeance de l'Éternel, l'année des récompenses pour la
cause de Sion
» (Ésaïe 34 : 8), et de considérer avec attention ce que
Dieu est en train d'accomplir là-bas, car cela concerne directement le bien-être
futur du monde entier.
Dieu
avait promis (Ésaïe 62 : 1, 2) : «
A cause de Jérusalem je ne me tiendrai
pas tranquille, jusqu'à ce que sa justice paraisse comme l'éclat de la lumière,
et son salut comme un flambeau qui brûle. Et les nations verront ta justice, et
tous les rois, ta gloire
». Cette bénédiction viendra sur Israël sous sa
Nouvelle-Alliance (Jér. 31 : 31-34), aux mains de son Messie. En parlant de ce
temps, Dieu a promis : «
Je pardonnerai leur iniquité, et je ne me
souviendrai plus de leur péché
». Alors «
de Sion sortira la loi, et de Jérusalem,
la parole de L'Éternel
» (Ésaie 2 : 3). Alors Dieu accomplira Sa grande
promesse faite sous serment à Abraham (Gen. 22 : 16-18) : «
Et toutes les
nations de la terre se béniront
(ou seront bénies — marge — D.)
en ta
semence
». «
Béni soit Dieu
» ! (Ps. 68 : 35).
300
000 JUIFS PRIENT AU MUR DU TEMPLE
[Pour le bénéfice de nos lecteurs, nous publions le rapport suivant
paru dans le journal The Israël Digest du 30 Juin dernier]
Pendant
toutes les heures de la journée du 14 juin, des Juifs de toutes les parties
d'Israël se pressèrent par la Porte du «
fumier
» de la Vieille Ville afin
de célébrer la fête du Shavuot au pied du mur ouest. Shavuot, la fête
juive des Sabbats, célèbre la cueillette des premiers fruits mûrs et le don
de la Torah au mont Sinaï. Pour la première fois depuis la dispersion en l'an
70 ap. J.-C., un pèlerinage groupant 200 000 personnes s'avançait sous le
drapeau d'Israël à travers les rues de la ville du roi David vers la dernière
relique du second temple.
Chaque
section de la population était représentée : des membres de kibboutz et des
soldats en tallitot (châle de prière) coudoyant des rabbins
ultra-orthodoxes. Des mères vinrent, poussant leurs voitures d'enfants, et
des vieillards grimpaient péniblement les pentes raides du Mont de Sion,
soutenus de chaque côté par des jeunes gens, pour voir le Mur du Temple avant
la fin de leurs jours.
Certains
pleuraient, mais la plupart des visages étaient illuminés par de doux
sourires. Pendant 13 heures consécutives, une foule pittoresque de gens s'avança
dans un ordre parfait, s'arrêtant patiemment à l'ordre donné à chacun des
six barrages établis par la police pour régulariser le flot.
Des
troupes avec des armes automatiques occupaient les toits des maisons. La
population arabe demeurait invisible, bien que certains contemplaient le pèlerinage
des fenêtres d'un édifice élevé. Les Israéliens s'arrêtaient et levaient
la tête. Personne ne parlait, et la procession se remettait en marche.
Jusqu'à
ces tout derniers jours, les maisons arabes étaient massées contre le mur
ouest, ne laissant qu'un étroit défilé. Les autorités israéliennes ont,
depuis, évacué les Arabes vers d'autres quartiers, les maisons avec des
bulldozers et créé une place pour recevoir les pèlerins. Quelque 1 500
personnes passèrent toute la nuit autour du Mont Sion, priant et attendant
l'autorisation de parvenir au Mur. A 9 h 30 du matin, le maire Teddy Kollek
parut. On l'embrassa et on l'applaudit — en qualité de premier «
maire de la
plus grande Jérusalem
».
Le
quartier général de la police employa 500 policiers à cette occasion. D'en
haut, un avion Piper donnait des renseignements sur le mouvement du transport
routier vers Jérusalem. Près de 5 000 cars arrivèrent, certains transportant
des auto-stoppeurs venant de lieux aussi éloignés que la Haute Galilée et Eilat sur
la Mer Rouge.
Le
flot des pèlerins continue : Selon «
une estimation très modérée
» du
porte-parole de la police, 100 000 autres personnes au moins visitèrent le mur
Ouest le 15 juin. Il déclara qu'on avait pris les mêmes dispositions de police
que la veille, quand 200 000 personnes étaient venues — «
bien que nous espérions
beaucoup moins de visiteurs qu'hier, naturellement. Mais je suis heureux de dire
que nous fûmes déçus : il y eut un flot constant de gens tout le jour
». Et
déclara-t-il, il n'y eut aucun incident exigeant l'intervention de la police ou
de médecins.
Le
second jour, les visiteurs vinrent et repartirent par la Porte du «
fumier
»
et le Mont Sinaï. Le jour de Shavuot, ils étaient partis par la Porte
de Jaffa. Cependant, pour que cela fût possible, le couvre-feu avait été décrété
pour ceux de la vieille ville habitant le long route. «
Nous pensâmes qu'il ne
serait pas juste de le faire pour le second jour de suite
» déclara le
porte-parole de la police.
Des
membres et des vétérans du Mouvement de Betar (la jeunesse révisionniste)
tinrent une cérémonie au Mur, au cours de laquelle sonnèrent 12 shofar
en mémoire de tous ceux qui étaient tombés pour la défense de la patrie ou
dans la guerre contre les nazis. Il y eut aussi, parmi les visiteurs du 15 juin,
un groupe de conducteurs du Mouvement de réforme en Israël, conduit par le
prof. Nelson Glueck, président du Collège de l'Union hébraïque et de
l'Institut juif de la Religion.
Les
Samaritains sont réunis de nouveau : Les 237 hommes, femmes et enfants de
la communauté samaritaine vivant à Nablus sains et saufs et attendent le jour
où les routes d'Afula, d'Haïfa et de Tel-Aviv seront ouvertes, afin qu'ils
puissent voir par eux-même toutes les « merveilles d'Israël ». Ils n'ont pas
l'intention, pourtant de quitter Nablus, au pied de leur saint lieu, le mont Gérizim,
a dit le 12 juin le chef de la communauté, M. Abram Hacohen.
Vêtu
de sa longue robe grise et coiffé de son turban traditionnel, le patriarche
barbu âgé de 76 ans, qui prétend être le 146 ème descendant direct du
Souverain Sacrificateur Aaron, déclara que, de même que le Tout-Puissant avait
envoyé Moïse pour délivrer les enfants d'Israël de l'ancienne Égypte, ainsi
a-t-Il envoyé Moshe Dayan pour
sauver à nouveau son peuple. Il ajouta qu'il espérait être capable de faire
sous peu le pèlerinage à Jérusalem afin de présenter ses félicitations au
Président d'Israël et au premier ministre Lévi Eshkol. La communauté n'a
subi aucun dommage, ni ne fut molestée en aucune façon par leurs voisins
arabes. Un des plus jeunes membres ajouta : «
Nous sommes vos frères, et votre
joie est notre joie
».
DES CHOSES MERVEILLEUSES
«
Comme aux jours où tu sortis
du pays d’Égypte, je lui [Israël]
ferai voir des choses merveilleuses. Les nations verront et seront confondues à
cause de toute leur puissance ; elles mettront la main sur la bouche, leurs
oreilles seront sourdes »
(Michée 7 : 15, 16).
Quand Israël fut délivré d'Égypte, il y a environ 3 000 ans, ce fut au
milieu d'une grande épreuve et d'une grande détresse, mais néanmoins par des
choses merveilleuses faites par Dieu en sa faveur. De même maintenant sa délivrance
entraîne beaucoup de souffrance et de détresse, mais Dieu fait pour lui des
choses merveilleuses et lui donne des victoires étonnantes sur ses ennemis,
ainsi que l'exprime notre texte. La destruction écrasante des ennemis d'Israël
dans ce grand Temps de détresse ne peut être convenablement comparée qu'à la
terrible destruction de Pharaon et de ses armées, alors qu'ils tentaient de
reposséder Israël, que Dieu était en train de délivrer.
L'exode
d'Israël hors de toutes les nations durant ces dernières décades, pressé par
les « pêcheurs
» et les « chasseurs
» utilisés par Dieu pour stimuler Son peuple Israël, est une manifestation
beaucoup plus remarquable de la faveur de Dieu que l'exode d'Égypte des siècles
auparavant. Cela est si vrai que la délivrance d'Égypte qui avait jusqu'ici été
le grand fait remarquable de l'histoire d'Israël, sombrera dans une
insignifiance relative lorsqu'on la comparera à la délivrance actuelle d'Israël
du milieu des nations. Ainsi nous lisons : «
C'est
pourquoi, voici, des jours viennent, dit l'Éternel, où on ne dira plus : l'Éternel
est vivant, qui a fait monter les fils d'Israël du pays d'Égypte ; mais : l'Éternel
est vivant qui a fait monter les fils d'Israël du pays du nord
[Russie]
et de tous les pays où il les avait chassés. Et je les ramènerai dans leur
terre, que j'ai donnée à leurs pères
» (Jérémie 16 : 1416).
Les
victoires miraculeuses que Dieu donna à Israël dans sa récente guerre de 6
jours contre les Arabes sont maintenant un fait historique. La prise de Jérusalem
a peut-être causé la plus grande somme de joie qu'aucune des victoires d'Israël
depuis qu'il est devenu un État. Pour les Gentils, les images de soldats israéliens
vigoureux baisant le MUR des lamentations, seul vestige du Temple d'Hérode,
pourraient être considérés comme théâtrales : mais la signification
symbolique et émouvante de la vieille Jérusalem est transcendante pour Israël
et pour le peuple juif tout entier. La déclaration du Général Moshe Dayan
que, « nous sommes revenus à Jérusalem pour n'en plus jamais repartir
», a pu paraître avoir un ton agressif pour certains, mais Israël, aiguillonné
par ses ennemis, a simplement repris ce qui lui appartient de droit.
JÉRUSALEM
RÉUNIFIÉE
Trois
fois par jour les juifs orthodoxes du monde entier ont prié au cours des 1900
ans passés : « Et à Jérusalem,
ta cité, reviens dans ta miséricorde et y demeure... rebâtis-la bientôt en
nos jours, comme une construction éternelle. Puisse cela être Ta volonté, ô Éternel
notre Dieu, et Dieu de nos pères, que le temple soit rapidement rebâti en nos
jours. ...Et là nous Te servirons avec crainte, comme dans les jours
d'autrefois, comme dans les anciennes années
». La pensée du Psalmiste est dite en rendant grâces après les repas : «
Si
je t'oublie, ô Jérusalem, que ma droite s'oublie
» (Ps. 137 : 5). Voici une autre bénédiction au moment du repas : «
Aie
pitié, ô Éternel notre Dieu, sur Israël ton peuple, sur Jérusalem, ta cité
».
Beaucoup
en Israël considèrent la prise soudaine de la vieille Jérusalem au cours de
la bataille, comme une réponse de Dieu à leurs prières, réponse depuis
longtemps espérée. Ce qui doit y être reconstruit, le sera d'ailleurs
largement dans la partie neuve que les forces jordaniennes bombardèrent pendant
trois jours. Mais l'occasion favorable de rebâtir le temple, la citadelle
fondamentale de la foi juive, a été fournie (par l'agression arabe) pour la
première fois depuis sa destruction cruelle par l'armée romaine en 70 ap.
J.-C. Israël peut-il laisser passer une telle occasion ?
Jérusalem,
à présent réunifiée après sa tragique division, n'est plus une arène
servant d'emplacement à des canons et aux fils de fer barbelé. Pendant de
nombreuses années, il n'y a pas eu de libre accès aux lieux saints pour les
hommes de toutes les croyances qui les tenaient en unique vénération. Cet accès
existe maintenant. On dit qu'Israël a pris la résolution de rendre vraiment
effectives, en coopération avec les principales religions du monde, l'immunité
et la sainteté de tous les lieux saints.
Israël
ne désirait réellement pas la guerre ; elle y fut amenée en légitime défense.
Le premier ministre d'Israël Lévi Eshkol prétend que le fait pour Israël
d'attendre 18 jours avant de réagir au blocus égyptien du détroit de Tiran «
a travaillé en notre faveur et nous sera très utile dans la sérieuse lutte
politique à venir ». Le général de brigade Haim Barlev, chef-adjoint d'état-major
des Forces de Défense d'Israël signale après enquête que la moitié des
navires égyptiens fut amenée dans ces eaux avant l'ouverture des hostilités,
et que cinq bataillons égyptiens de commandos, des parachutistes et un régiment
de tanks furent placés en garnison à Sharm - el - Sheikh, là où les détroits
sont les plus resserrés. Ils se retirèrent en hâte avant l'entrée des forces
israéliennes, abandonnant 200 tonnes de munitions, des milliers de
mines-anti-char et de grandes provisions de nourriture ainsi qu'un hôpital
militaire bien équipé et une station de service-auto.
Israël
espérait que le roi Hussein de Jordanie se tiendrait à l'écart de cette
guerre. Dans le passé, parmi les chefs arabes, il avait semblé le plus
conciliant envers Israël. Celui-ci n'avait aucun plan d'action pour la reprise
des lieux saints dans la vieille Jérusalem, jusqu'à ce que le roi, mal
conseillé, risquât son sort avec Nasser. Qui, donc, blâmerait les Israéliens
de croire aujourd'hui que la main de Dieu était dans cette affaire, et qu'Il
leur ouvrait ainsi le chemin pour revenir dans leur héritage divinement donné !
Bien que les Israéliens comme nation n'aient pas encore reconnu ou accepté
leur Messie, leurs remarquables victoires sur leurs ennemis arabes et au cours
des six jours sur tous les fronts, ont fait beaucoup pour en faire rapprocher un
grand nombre de Dieu.
A
présent on parle beaucoup de la venue du Messie parmi les Juifs orthodoxes. Au
cours de la campagne heureuse d'Israël, une femme de Bnei Brak, un faubourg de
Tel-Aviv, commença à stocker de la farine. Agissait-elle ainsi par crainte
d'une défaite possible ? Pas du tout. Elle pensait qu'elle devait avoir assez
de farine pour cuire des gâteaux pour la venue du Messie, où du moins pour
celle du Grand Prophète qui l'introduirait.
Cette
femme était sans doute une israélienne orthodoxe très religieuse. Mais même
les Israéliens non-religieux ont été frappés de la même ardeur et de la même
ferveur. Pour eux, aussi, Jérusalem la précieuse est la seule porte appropriée
pour avoir la faveur du ciel.
Pendant
les 19 ans écoulés la vieille Jérusalem fut inaccessible aux Israéliens.
Aussi correcte qu'ait été l'administration jordanienne des Lieux saints, la
Jordanie commit une erreur majeure en refusant aux Juifs l'accès au Mur des
Lamentations, à la tombe d'Absalon, à la piscine de Siloé, etc. C'est une
raison de plus, du point de vue des Israéliens, de réunifier Jérusalem sous
la souveraineté israélienne. Cependant, la souveraineté par elle-même
importe beaucoup moins que la pensée que la ville sainte est revenue à son
peuple. Israël prend des mesures pour rendre les Lieux saints accessibles à
tous, aux Arabes de tous les pays arabes, aussi bien qu'aux chrétiens.
LE
MORAL ET L'ESPRIT DE L'ARMÉE ISRAÉLIENNE
On
affirme que les troupes égyptiennes, en violation des Conventions de Genève
sur la conduite de la guerre, lâchèrent de leurs avions des bombes contenant
du gaz empoisonné qui asphyxia ainsi de nombreux civils au cours de
l'intervention de l'Égypte dans la guerre civile du Yémen, et que ces cruautés
impitoyables et injustifiables furent perpétrées par les armées arabes. La
manière dont les Israéliens conduisirent leur récente campagne en est un
contraste frappant. M. Jules Wolf, Président du comité légal de la Ligue
belge pour les droits de l'homme, vint en Israël avant le cessez-le-feu et il
lui fut accordé la liberté complète de mouvement. A Tel-Aviv, le 18 juin, il
fit la déclaration suivante : «
Dans
toutes les guerres dont j'ai été témoin — deux guerres mondiales, celles
d'Algérie et de Corée, et l'intervention U.N. au Congo — je n'ai jamais vu
un pays conduire les hostilités en respectant aussi étroitement les
Conventions de Genève. Je ne suis pas antiarabe. Comme avocat, j'ai défendu
des membres du F.L.N. Mais je me souviens de la façon dont les troupes russes
se comportèrent à Berlin 1945, et comment les forces des Nations Unies traitèrent
les Belges d'autres étrangers au Congo en 1961-62. Il n'y eut rien de semblable
ici. Je suis complètement satisfait en tous cas pour l'observance des
Conventions par Israël ».
Le
28 juin dans l'amphithéâtre du Mont Scopus, l'Université hébraïque décerna
le diplôme de Docteur en philosophie au premier citoyen d'Israël, le Président
Shazar et à son premier soldat, le Major Général Yitzhak Rabin. Avec bonne
humeur et l'air embarrassé de trouver en une telle compagnie inhabituelle, et
secouant sa tête l'énoncé de son nouveau titre, « Docteur en philosophie
», le Major Général Rabin rendit hommage à ses compagnons d'armes, dans un
discours sincère et sans fioriture où il déclara ce qui suit : «
Le
monde a reconnu que l'I.D.F.
[Forces pour la Défense d'Israël — Trad.]
différente
des autres armées. Bien que sa première tâche soit de maintenir militairement
la sécurité, elle assume de nombreux rôles en temps de paix ; non de
destruction, mais de construction et de consolidation des ressources culturelles
et morales de la nation. L'Université a conféré ce titre honorifique en
reconnaissance de la supériorité d'esprit de notre armée telle qu'elle s'est
révélée dans le feu de la guerre. Nous sommes tous ici en ce lieu uniquement
en vertu d'une guerre qui, bien qu'elle nous ait été imposée, fut forgée en
une victoire qui a frappé le monde de stupeur.
«
La guerre est intrinsèquement
pénible, cruelle et sanguinaire ; cependant celle-ci provoqua d'exceptionnels
et magnifiques exemples d'héroïsme, joints à des expressions de fraternité
humaine, camaraderie et de grandeur spirituelle. Quiconque n'a pas vu l'équipage
d'un tank continuer à attaquer, bien que son commandant fût tué et sa
chenille sérieusement endommagée ; qui n'a pas vu des sapeurs risquant leurs
vies pour extraire d'un champ de mines des camarades blessés ; qui n'a pas vu
l'aviation entière s'efforçant de sauver un pilote tombé en territoire
ennemi, ne peut savoir ce que signifie le dévouement parmi les compagnons
d'armes.
«
La nation entière fut exaltée
par la nouvelle de la prise de la Vieille Ville. Notre jeunesse, et très
certainement nos soldats, ne sont pas enclins à la sentimentalité ; ils s'écartent
de toute démonstration de sensibilité. Cependant, la tension du combat, l'anxiété
qui le précéda et pour chaque soldat le sentiment de participer directement à
forger le cœur de l'histoire juive, brisèrent la coque de dureté et de
timidité et libérèrent des sources d'excitation et d'émotion spirituelle.
Les parachutistes qui libérèrent le Mur du Temple s'appuyèrent sur ses
pierres et pleurèrent. En tant que symbole ce fut une circonstance rare,
presque sans parallèle dans l'histoire humaine.
«
Dans cette guerre, et peut-être
pour la première fois depuis l'invasion arabe au printemps de 1948 et les
combats du Negueb et de Degania, les unités de l'I.D.F. résistèrent dans tous
les secteurs, numériquement inférieurs à leurs adversaires. Des unités
relativement réduites entrèrent souvent dans des réseaux de fortifications en
apparence interminables, entourés par des centaines et des milliers de troupes
ennemies....
«
Nos aviateurs attaquèrent
des avions ennemis avec une si grande précision que le monde ne comprend pas
comment cela était possible, chose que les experts cherchent à expliquer par
l'emploi d'armes secrètes. Nos troupes armées résistèrent et battirent
l'ennemi même quand les équipements étaient inférieurs aux leurs. Les
soldats dans toutes les branches du service vainquirent leurs ennemis malgré la
supériorité du nombre et de leurs fortifications. Ils montrèrent non
seulement du sang-froid et du courage dans le combat, mais une foi ardente dans
la justice de leur cause et la connaissance certaine que s'ils étaient vaincus,
leur destruction en était l'alternative.
«
Dans chaque secteur nos chefs
de tous grades éclipsèrent de loin ceux de leurs ennemis. Leur intelligence,
leur volonté, leur capacité d'improvisation, leur sollicitude pour les soldats
et, par-dessus tout, le fait qu'ils allaient au combat à la tête de leurs
troupes, ne sont pas affaire de matériel ou de technique. On ne peut expliquer
cela par la raison.
« Tout ceci émane
de l'esprit et ramène à l'esprit. Nos combattants prévalurent non par leurs
armes, mais par la conscience d'une mission, par la conscience de la justice,
par leur profond amour de leur patrie et la compréhension de la tâche
difficile reposant sur eux : assurer l'existence de notre peuple dans sa patrie,
protéger, même au prix de leurs vies, le droit pour Israël de vivre dans son
propre État, libre, indépendant et paisible.
«
Cette armée, que j'ai eu le
privilège de commander au cours de ces combats, vint du peuple et retourne au
peuple, vers un peuple qui se lève à son heure de crise et vainc tous les
ennemis en vertu de sa valeur morale et de sa promptitude d'esprit à l'heure du
besoin. Comme représentant des Forces pour la Défense d'Israël, au nom de
tous ses soldats, j'accepte avec fierté votre témoignage de reconnaissance
».
LES
EFFETS SECONDAIRES DE LA GUERRE
Comme
l'indique notre texte, les nations furent vraiment « confondues à cause de
toute leur puissance » ; elles « mettent leur main sur la bouche »
d'étonnement ; et bien qu'elles soient témoins en ce grand «
temps
de détresse » (Dan. 12 : 1
; Matt. 24 : 21) de « l’œuvre
étrange » de Dieu et de son
« travail inaccoutumé
» en délivrant Israël rassemblé (És. 28 : 21, 22), en général «
leurs
oreilles sont encore sourdes
» à l'explication de la propre parole de Dieu quant à ce que tout cela
signifie et quelle est maintenant sa volonté pour les nations des hommes.
La
rapidité fulgurante et les victoires étonnantes d'Israël sur tous les fronts
en ces six jours de guerre au Moyen-Orient ont changé la situation économique,
militaire et politique du monde entier. Les nations arabes furent mises en déroute
dans une défaite sans précédent. Depuis 1955 l'Union Soviétique a fourni
aux États arabes 2 000 tanks (dont plus de 1 000 allèrent à l'Égypte), 700
appareils de chasse modernes et des bombardiers, et plus récemment des missiles
au sol. L'Égypte seule reçut de l'U.R.S.S. 540 canons de campagne, 130 canons
moyens, 200 mortiers de 120 mm, 650 canons antiaériens, 7 destroyers, un
certain nombre de missiles terre-terre Luna et SPK A-2, 14 sous-marins et 46
torpilleurs de types variés, y compris des bateaux porteurs de missiles. La
majeure partie de cet équipement fut fourni aux États arabes après la Conférence
au sommet du Caire en janvier 1964 où les conducteurs arabes se mirent d'accord
sur un programme spécifique en vue de la destruction d'Israël. Des experts
soviétiques entraînèrent l'armée égyptienne. Pourtant la Russie perdit la
face devant les Arabes quand elle ne se précipita pas à leur secours. Elle
perdit aussi la face devant le monde quand son équipement et les soldats
qu'elle avait entraînés s'avérèrent inférieurs.
Un
autre effet est que Charles De Gaulle s'est ridiculisé et s'est placé de lui-même
en posture de perdre son levier sur l'économie mondiale. Le titre qu'il s'est
imposé de « M. Europe » fut terni quand les Russes le persuadèrent qu'Israël
n'avait aucune chance et qu'il valait mieux être du côté des Arabes qui étaient
sûrs de gagner. Bien que la France eût armé Israël avec les armes qui gagnèrent
la guerre — les Jets qui obtinrent la maîtrise de l'air en quelques heures
— le général De Gaulle a changé sa position à l'égard d'Israël et s'est
ensuite ridiculisé devant son propre peuple qui est en faveur d'Israël,
devant le peuple de l'Europe, et devant le reste du monde. Il se peut que
l'autorité dont il a joui dans la manipulation de l'or et le Marché commun ait
été diminuée par la perte de confiance en son jugement.
Fildel
Castro de Cuba a dû recevoir des paroles cinglantes du Premier Ministre de
Russie, Kossyguine. Castro avait compté lourdement sur le Président Nasser
d'Égypte pour lui donner du prestige dans ses efforts à susciter des révolutions
en Amérique du Sud. Nasser se prouve être un roseau brisé, et on rapporte que
Kossyguine avertit Castro que s'il se mettait dans l'embarras à l'instar de
Nasser, il ne devait pas compter sur la Russie pour l'en sortir.
De
même les Nations Unies ont perdu beaucoup du peu de respect qu'elles avaient
encore dans le monde à cause de leur nouvelle manifestation de faiblesse dans
la manière de traiter l'affaire tout entière et à cause de ses débats
ridicules alors que la guerre était terminée.
LES
JUIFS DERRIÈRE LE RIDEAU DE FER
Une
autre conséquence est la persécution renouvelée des Juifs derrière le rideau
de fer où se trouvent encore trois millions de Juifs environ. A la suite de la
grande victoire d'Israël, les populations juives y sont soumises à des
invectives et à des tourments accrus. Leur crime, prétend-on, est d'avoir
ouvertement célébré la victoire d'Israël ; mais il semble plus vraisemblable
qu'on les attaque à cause du choc politique de l'humiliation politique subie
par la direction communiste dans sa politique au Moyen-Orient.
En
Pologne, où il reste 20 000 Juifs sur plus de trois millions en 1939, le chef
du parti communiste, M. Gomulka, a attaqué les Juifs polonais dans un grand
discours en disant qu'ils avaient applaudi l'action d'Israël au Moyen-Orient et
qu'ils avaient même célébré « l'agression israélienne ». Le parti
communiste polonais organisa une démonstration « spontanée » au départ des
diplomates Israéliens quand la Pologne emboîta le pas à la Russie et rompit
les relations diplomatiques avec Israël.
En
Hongrie (80 000 Juifs), on rapporte que de fortes pressions personnelles
furent opérées sur les membres juifs du parti communiste pour les amener à
signer des résolutions attaquant l'agression israélienne. On les avertit que
le refus de ceux qui résisteraient serait plus qu'un acte de déloyauté envers
le parti : il serait considéré comme un acte hostile envers l'État, au même
titre que celui de « prêter allégeance à une puissance impérialiste étrangère
». Les autorités, les écrivains, les instructeurs et les savants juifs
furent menacés de révocation ou d'expulsion à moins de démontrer leur loyauté.
En
Tchécoslovaquie (18 000 Juifs), les mêmes pressions furent exercées. Là,
les autorités communistes organisèrent des meetings « spontanés »
pro-arabes et anti-Israël et sollicitèrent des résolutions dans les usines et
les organisations de masse, y compris les « prêtres de la paix » dans le diocèse
catholique de Brno. Le chef et président du parti Tchécoslovaque, Antonin
Novotny fut le conducteur le plus vociférant, et il attaqua Israël au cours
de trois discours publics en une semaine.
C'est
en Russie, cependant, que les Juifs souffrirent le plus. Selon le gouvernement,
un demi million seulement sur plus de trois millions de Juifs dans l'Union soviétique
sont des Juifs pratiquants, le reste ayant abandonné leur religion. Les autorités
soviétiques ont élevé des obstacles sur le chemin des Juifs pour les empêcher
de pratiquer leur religion et de manifester leur culture. Lorsque M. Kossyguine
a visité récemment Londres, un groupe de 250 M. P. britanniques le pressa
vivement d'appliquer un meilleur traitement aux Juifs. Il promit que « la
route serait ouverte » aux Juifs de Russie désireux de rejoindre leurs
familles à l'étranger.
Apparemment
le rassemblement promis par Dieu de «
mon peuple d'Israël
» dans le pays de
la promesse duquel «
ils ne seront plus arrachés
» (Amos 9 : 14, 15) n'est
pas encore achevé. Et «
si leur réjection est la réconciliation du monde,
quelle sera leur réception, sinon la vie d'entre les morts ?
» (Rom. 11 : 15) — une résurrection des morts qui viendra bientôt pour toute l'humanité !
Ainsi prions nous le Donateur de tous dons parfaits : «
Que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel
» (Matt. 6 : 10).
LE SIONISME, ESPOIR DU MONDE
«
De Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de l’Éternel
» (Esaïe 2 : 3
).
Des
chrétiens se sont, par inadvertance, faussement approprié beaucoup de précieuses
promesses qui ne leur appartiennent pas entièrement. Les credo chrétiens et
les doctrines des siècles des ténèbres enseignent qu'à cause du rejet de Jésus
par les Juifs, tous ceux d'entre eux qui meurent sans croire au Messie sont prédestinés
à une éternité de torture en raison de cette incroyance en le Seul Nom. La
Bible montre, à ceux qui l'étudient plus soigneusement, l'erreur de cette
position.
Tout
juif qui n'accepte pas Jésus comme son Messie et qui ne suit pas Ses traces
dans le «
chemin étroit
», au temps de l'appel de l'Âge Évangélique, échoue
vraiment dans l'obtention d'une place avec Lui sur Son Trône de Gloire, comme
cohéritier dans Son glorieux Royaume messianique, comme membre, avec Lui, de la
semence spirituelle d'Abraham, au sujet de laquelle les Écritures déclarent
: «
Si vous êtes de Christ, vous êtes donc la semence d'Abraham, héritiers
selon la promesse
» (Gal. 3 : 29).
« Toutes les nations de la terre seront bénies en ta semence » (Gen. 22 : 18). Mais n'y en a-t-il pas beaucoup, en dehors des Juifs, qui ne parviennent pas à cette part céleste — à la qualité de membre du Corps ou Royaume messianique ?
Notre conviction personnelle est qu'on trouvera plus de Juifs que de personnes de toute autre nationalité dans ce groupe spirituel le plus élevé lequel, déclarent les Écritures, ne sera en tout qu'un « petit troupeau ». En vérité, il y a de fortes raisons de croire que le nombre total de cette troupe « élue », de cette Sacrificature royale (Éx. 19 : 5, 6), cette semence spirituelle d'Abraham, ce Messie de gloire, longtemps promis, sera seulement de « cent quarante quatre mille » membres et pas plus (Apoc, 14 : 1).
Si l'Église de gloire, le corps de Christ n'est qu'un petit groupe, choisi d'entre les Juifs et des millions de la chrétienté, qu'adviendra-t-il du reste d'entre eux ? Si seuls les Élus atteignent le Royaume — si seuls ces quelques-uns rendent leur appel et leur élection sûrs (« car beaucoup sont appelés mais peu sont élus » ; Matt. 22 : 14) — qu'adviendra-t-il de la grande multitude de croyants consacrés qui ne réussirent pas à obtenir la Sacrificature Royale, et qu'adviendra-t-il de la grande masse des non-élus, à la fois des Juifs et des Gentils — des myriades de païens ? On est parvenu à des conclusions insensées et non scripturales en ce qui concerne les Élus et les non-élus. Les Écritures déclarent que tous les non-élus doivent être bénis par les Élus après que l'élection aura été terminée (Gen. 22 : 16-18 ; Actes 15 : 14-18).
Mais certains, suivant les enseignements d'un temps plus sombre et d'une Bible moins commode, ont déclaré que quand Dieu a prédestiné l'élection de l'Église, Il a de même prédestiné tous les autres à la damnation du tourment éternel. Cependant on ne peut trouver aucune parole faisant autorité dans la Bible à propos d'une telle vue. Il est déclaré, de l'Église, non du monde, que « ceux qu'il a préconnus, il les a aussi prédestinés à être conformes à l'image de son Fils » (Rom. 8 : 29). Tous peuvent approuver sincèrement une telle prédestination de la part de Dieu, une prédestination de classe. Qui peut dire qu'il serait juste de la part de Dieu, d'accepter quiconque, durant l'Âge de l'Évangile, comme membre du Corps messianique glorieux, dont Jésus est la Tête, si ce n'est ceux (Juifs ou Gentils, libres ou asservis, hommes ou femmes) qui sont purs de cœur, saints, et qui sont prouvés être tels même au sein d'épreuves brûlantes et de disciplines appliquées de manière cruciale.
Dieu tint secret ce mystère — le mystère que, durant l'Âge de l'Évangile, Il a choisi une classe favorisée, qui doit être associée au Messie dans le Royaume de Dieu (Dan. 7 : 22, 27), pour lequel nous avons prié et par lequel toute l'humanité sera bénie sous peu. Â la fin de l'Âge de l'Évangile où nous vivons, la sélection de l'Église est terminée (Rom. 11 : 25), et c'est donc maintenant le moment pour que jaillisse plus de lumière, afin que d'autres desseins de Dieu, pleins de bonté envers l'Israël selon la chair et le monde puissent être vus clairement.
Le Sionisme des dix-neuf siècles écoulés a été du genre céleste. Il a appelé et inspiré un zèle aimant, l'obéissance et l'activité chez ceux qui avaient une « oreille pour entendre » l'appel céleste comme cohéritiers avec le Messie. Ce privilège glorieux s'achève ici, à la fin de l'Âge de l'Évangile, quand le nombre complet prédestiné par Dieu pour cet honneur élevé est atteint.
Ce sera de la montagne de Sion, le Royaume spirituel du Messie, que la Loi sortira durant le Règne messianique de mille ans ; le grand juge et Législateur du monde sera le Rédempteur glorieux ; et Ses associés, dans ses diverses fonctions de Prophète, Prêtre, Roi, Juge et Médiateur, seront les Sionistes fidèles de l'Âge de l'Évangile, qui ont suivi les traces de leur Rédempteur, se réjouissant de déposer leur vie pour l'amour de la Vérité et l'amour des frères, en coopération avec le grand Capitaine de leur salut, par le mérite de Sa justice imputée. Quand le Mont Sion, le Royaume, sera entièrement établi, avec le « petit troupeau » de « rois et sacrificateurs » sur le trône et la « grande foule » « devant le trône », servant Dieu comme Lévites-antitypes « dans son temple » (Luc 12 : 32 ; Apoc. 5 : 10 ; 7 : 9, 13-15), il sera temps alors pour que la Loi sorte de Sion afin de corriger en justice les affaires du monde ; le renversement de toute forme d'iniquité et de toute chose contraire à la Règle d'Or (Esaïe 9 : 6, 7 ; 28 : 17).
Cependant Dieu a un temps, un ordre, et un arrangement à l'égard de chaque trait de Son programme. Dans le lointain passé, Dieu fit une alliance avec Abraham et sa semence naturelle (Gen.12 : 3). Les Écritures nous assurent qu'un nombre considérable d'entre-eux étaient tellement remplis de foi et d'obéissance loyale envers Dieu que bien qu'ils aient vécu à une époque antérieure au commencement de l'appel de l'Église, ils furent néanmoins marqués par Dieu, pour recevoir une bénédiction spéciale, et une participation spéciale dans l’œuvre du Royaume, lorsque viendrait le temps pour le Messie de prendre possession de Son grand pouvoir et de régner (Dan. 2 : 35, 44 ; 7 : 13, 14 ; 12 : 1-3). II est fait mention de ceux-ci, les Anciens Dignes, en Héb. 11 : 38-40 ; « Tous ceux-ci, ayant reçu témoignage par la foi, n'ont pas reçu ce qui avait été promis, [la bénédiction terrestre qui leur était promise], Dieu ayant eu en vue quelque chose de meilleur pour nous [l'Église], afin qu'ils ne parvinssent pas à la perfection sans nous » — afin qu'ils n'entrent pas dans la bénédiction terrestre parfaite qui leur appartient.
En conséquence, les Écritures nous disent qu'une des premières opérations du Royaume du Messie, après que Satan aura été complètement lié, sera la résurrection des Anciens Dignes, qui furent presque exclusivement de race hébraïque. Ceux-ci, nous dit la Parole inspirée, seront faits princes sur toute la terre — représentants du Royaume messianique spirituel et invisible (Ps. 45 : 16 ; Ésaïe 32 : 1). Les Dignes constitueront la Jérusalem terrestre, la capitale de la Nouvelle Dispensation. Tandis que la Loi sortira du Messie spirituel invisible et tout puissant, elle viendra par l'intermédiaire de ces représentants terrestres ressuscités, parfaits et approuvés ; et ils la publieront graduellement, comme la règle et le message divins, à toute nation, tout peuple, toute tribu et toute langue.
LA
NOUVELLE ALLIANCE ISRAÉLITE
Peu nombreux sont ceux qui ont discerné avec quelle clarté les Écritures exposent que la Nouvelle Alliance sera israélite (si on lit et si l'on remarque avec soin la promesse qui la concerne — Jér. 31 : 33, 34) : elle sera établie « avec la maison d'Israël et avec la maison de Juda » ( v. 31). Le Messie est le Médiateur de cette Nouvelle Alliance et ses « meilleurs sacrifices » ont été en cours durant cet Âge de l'Évangile. Elle sera instituée d'abord avec les Dignes, mais aussi, de manière graduelle, avec tous les Israélites qui s'assembleront sous l'étendard élevé alors devant les peuples (Esaïe 62 : 10).
Lorsque les bénédictions de rétablissement, de prospérité terrestre, de santé, de force, etc..., commenceront à être manifestées parmi ceux qui vivront sous la disposition de cette alliance, d'autres nations, nous dit la Bible, désireront aussi entrer dans ses bénédictions et il leur sera permis de le faire (Joël 2 : 32 ; Ps. 22 : 27-29 ; 86 : 9). En renonçant individuellement au péché et en acceptant l'Alliance et son Médiateur, elles recevront ses bénédictions. « Et beaucoup de peuples iront et diront : Venez, et montons à la montagne de l'Éternel, à la maison du Dieu de Jacob, et il nous instruira de ses voies, et nous marcherons dans ses sentiers » (Esaïe 2 : 3 ; Michée 4 : 2).
Il a échappé aux chrétiens en général, jusque tout récemment, que la promesse divine à Abraham doit s'accomplir par le moyen de deux semences — l'une, une classe céleste, l'autre, une classe terrestre, avec le Messie, la Tête, (ou Chef) par dessus tout (Rom. 4 : 16). Avant la mort de Jésus, pendant plus de dix-huit siècles, Dieu favorisa la semence charnelle d'Abraham, la nation d'Israël. Cette période de faveur — quelle que soit l'explication qu'on en puisse donner, commença à décroître au moment environ de la mort de Jésus. Elle leur fut complètement retirée dans la désolation de leur pays par l'armée romaine, en 66-73 ap. J.-C. Voici maintenant qu'un temps parallèle a été atteint, plus de dix-huit siècles après le rejet par les Juifs de leur Messie ; ainsi est-il temps que la faveur de Dieu leur revienne (Esaïe 40 : 1, 2 ; Jér. 16 : 18 ; Zach. 9 : 9-12), comme cela est montré dans des articles précédents de ces colonnes et dans la brochure Espérances et Perspectives Juives. La faveur leur revient déjà, comme cela est mis en évidence par le fait que leur aveuglement disparaît peu à peu et que leur retour dans leur pays a lieu graduellement.
En
plus de dix-neuf siècles, le Juif n'a pas été autant favorisé
qu'aujourd'hui. Cependant sa bénédiction ne fait que commencer. Sous peu, au
moment voulu de Dieu, la faveur divine accomplira pour Son peuple choisi tout ce
qui fut promis dans les précieuses promesses de la Loi et des prophètes. Déjà,
de nombreux Juifs s'éveillent à une conception nette de cette grande vérité,
et nous les encourageons tous à en faire autant.
Une voix retentit du désert, et partout les Juifs commencent à entendre son appel. Elle ne les appelle pas pour qu'ils deviennent chrétiens — pour qu'ils se joignent à l'une ou l'autre des sectes ou groupes de Protestants ou de Catholiques — mais pour qu'ils reconnaissent leur Messie, tout en restant Juifs et pour qu'ils discernent, comme tels, les promesses et les idéaux placés devant eux par Dieu dans la Loi et les Prophètes. Pour tous ceux d'entre eux qui sont exercés droitement par cela, une grande bénédiction est proche, qui fera plus que compenser les chagrins du passé. Ils n'obtiendront pas la grande bénédiction par des épées, des canons, des navires de guerre, des avions, des torpilles, des bombes atomiques, pas plus que la puissance de l'argent et l'adoration du veau d'or de la finance, ni par la confiance dans le bras charnel, mais en s'attendant au Seigneur, de qui vient leur aide (Ps. 27 : 1 ; 121 ; 124).
L'empire spirituel du Messie, sur le point d'être établi, est en train de lier Satan ; il empêchera tout mal et élèvera un étendard pour le peuple, bénissant Israël et établissant avec lui la Nouvelle Alliance (de la Loi) au lieu de l'Ancienne Alliance de la Loi (Jér. 31 : 31-34 ; 32 : 36-40 ; Ézéch. 16 : 60-63) — sous le meilleur Médiateur, encore plus capable que le grand Moïse (Deut. 18 : 15, 18, 19) ; sous le plus grand Roi, encore plus sage que Salomon et encore plus aimé de Dieu que David (Jér. 23 : 5, 6). Ce grand Empire céleste doit être établi dans le monde avec grande autorité, avec en premier lieu un temps de détresse, un temps d'affliction terrestre, que la prophétie biblique décrit comme terrible (Dan. 12 : 1 ; Jér. 25 : 29-33 ; Soph. 3 : 8, 9) ; et beaucoup de signes et de prophéties de temps indiquent que depuis 1914 nous sommes dans ce grand temps de détresse.
La pensée qui rend perplexes beaucoup de nos amis juifs ainsi que de nombreux chrétiens, est la suivante : si ces choses sont exactes, si le Royaume du Messie doit être établi maintenant, comme les Juifs le prévoyaient, seulement sur un plan spirituel plutôt que terrestre, et si le but de Dieu est d'employer ce peuple précédemment favorisé comme canal de Sa bénédiction envers le monde des Gentils dans le futur, pourquoi y a-t-il eu un si long retard ? Nous répondons c'est ce que les Écritures appellent le Mystère — la chose que Dieu ne révéla pas directement, ni par Abraham ou par aucun des prophètes. Indirectement, il y fit allusion, disant à Abraham (Gen. 22 : 16-18) : « Je multiplierai ta semence comme les étoiles des cieux et comme le sable qui est sur le bord de la mer ». Mais ni Abraham, ni d'autres, ne discernèrent que ces deux illustrations appartenaient, non au même peuple, mais à deux Israël différents — le céleste et le terrestre, les étoiles représentant la Semence céleste et le sable du bord de la mer la semence terrestre.
Les privilèges du rétablissement qui doivent être bientôt accordés, en premier lieu à Israël, seront déversés plus tard sur toutes les nations, sur tous les peuples, sur toutes les familles et langues — afin qu'ils puissent également se rassembler sous les mêmes dispositions glorieuses de la Nouvelle Alliance d'Israël et avoir part à toutes les bénédictions de Dieu répandues par le Grand Médiateur de la Nouvelle Alliance et par Ses instruments terrestres (Ps. 72 : 11 ; 86 : 9 ; Ésaïe 60 : 3-7 ; Zach. 8 : 23 ; Apoc. 15 : 4). Par Sa Parole, par le Sionisme, et par d'autres agents, nous croyons que le Seigneur est occupé à réveiller l'Israël naturel et à préparer les Juifs à la grande bénédiction qui sera bientôt à leur porte. Au fur et à mesure qu'ils apprécieront plus complètement l'accomplissement des riches promesses en rapport avec leur Terre de la Promesse, l'inspiration de ces promesses conduira leurs cœurs de nouveau vers Dieu, en prière et supplication et guidera les pas de plus en plus de juifs, un nombre respectable et représentatif, sur le chemin conduisant au pays lui-même, vers lequel Dieu avait déclaré qu'Il les amènerait, et d'où ils ne seraient plus jamais arrachés (Amos 9 : 14, 15). Nous nous réjouissons de l'occasion favorable que nous avons eue de stimuler le Sionisme, à la fois le spirituel et le terrestre, car tous deux sont en rapport vital avec le salut du genre humain en général.
LES
BÉNÉDICTIONS MESSIANIQUES DE L'ISRAËL SELON LA CHAIR
Parmi les merveilleuses prophéties des Saintes Écritures, nombreuses sont celles qui décrivent les grandes bénédictions qui doivent être dispensées à Israël, et par lui, à toutes les nations, durant le règne de paix du Messie. Bien que Son règne sera « une domination éternelle » (Dan. 7 : 1, 14), les Écritures montrent aussi que le premier millier d'années de Son règne (appelé habituellement le Millénium) est le temps durant lequel Sa loi sera établie à travers toute la terre. Nous montrerons ici par nos commentaires entre crochets, deux de ces merveilleuses prophéties tirées des Écritures.
DIEU
PRÉDIT LE RÉTABLISSEMENT D'ISRAËL
En
Ézéch. 16 : 53-63 nous lisons : «
Et je
[Dieu]
tournerai en délivrance
leur captivité, la captivité de Sodome et de ses filles
[les gens qui furent
détruits par le feu et le soufre à Sodome, Gomorrhe et les autres villes des
plaines],
et la captivité de Samarie et de ses filles
[le royaume du nord aux
dix tribus],
et la captivité de tes captifs au milieu d'elles
(v. 53) [Dieu
promet ici à toutes la restitution ; la captivité, dont il est fait mention,
ne peut être que la captivité dans la mort ; car ces gens étaient déjà
morts ; le Messie vient pour ouvrir les portes de la tombe dans le Millénium et
pour libérer les captifs — Ésaïe 61 : 1 ; Zach. 9 : 11] :
afin que tu
portes ta confusion, et que tu sois confuse de tout ce que tu as fait, en ce que
tu les consoles
(v. 54) [le royaume aux deux tribus, à qui Dieu s'adresse
ici, fut, par ses iniquités plus grandes (comme cela a été montré à
plusieurs reprises par le contexte précédent), en réconfort pour ces
autres villes et les encouragea ainsi dans leur course pécheresse, que Dieu,
bien entendu, réprimanda grandement].
« Et tes sœurs, Sodome et ses filles, retourneront à leur ancien état, et Samarie et ses filles retourneront à leur ancien état ; et toi et tes filles, vous retournerez à votre ancien état (v. 55) [toutes obtiendront la restitution (Actes 3 : 21) ; un retour à la condition originelle de perfection, que la race possédait en Adam avant que le péché n'entrât dans le monde].
« Et Sodome, ta sœur, n'a pas été mentionnée par ta bouche, au jour de ton orgueil, avant que ton iniquité fût découverte, comme au temps des outrages des filles d'Aram [La Syrie — D.] et de toutes celles d'alentour, des filles des Philistins, qui te méprisaient de toutes parts. Ton infamie et tes abominations, tu les portes, dit l'Éternel (vs. 56-58) [c'est pourquoi Dieu, dans Sa justice, leur envoya le châtiment qui leur était dû].
« Car ainsi dit le Seigneur, l'Éternel : je te ferai comme tu as fait, toi qui a méprisé le serment et rompu l'alliance. (v. 59) [elles méprisèrent le serment qu'elles firent au Mt Sinaï]. Mais je me souviendrai de mon alliance avec toi dans les jours de ta jeunesse et j'établirai pour toi une alliance éternelle (v. 60) [la Nouvelle Alliance]. Et tu te souviendras de tes voies ; et tu seras confuse, quand tu recevras tes sœurs, tes aînées, avec celles qui sont plus jeunes que toi, et [dans le Millénium] que je te les donnerai pour filles [elles seront converties au Seigneur par Israël et recevront les bénédictions du rétablissement de sa part], mais non selon ton alliance (v. 61) [non pas l'alliance de la Loi faite avec Israël au Mt. Sinaï].
« Et j'établirai mon [la Nouvelle] alliance avec toi, et tu sauras que je suis l'Éternel (v. 62) [après qu'ils seront retournés à Dieu de tout leur cœur] : afin que tu te souviennes, et que tu sois honteuse, et que tu n'ouvres plus la bouche, à cause de ta confusion, quand je te pardonnerai tout ce que tu as fait, dit le Seigneur, l'Éternel (v. 63). [D'après ce passage, nous voyons que Sodome, Samarie et Israël doivent tous avoir part aux bénédictions qui doivent être répandues sur toute l'humanité par le Messie dans le Millénium, et que cela comprend des bénédictions, non seulement pour les vivants, mais pour ceux aussi qui sont descendus dans la tombe ; voyez aussi Ps. 22 : 29 ; 86 : 9 ; 90 : 3] ».
L'AVEUGLEMENT
PARTIEL D'ISRAËL N'EST QUE TEMPORAIRE
En Rom. 11, spécialement aux vs. 25-33, l'Apôtre Paul montre que durant l'Âge de l'Évangile, l'Israël selon la chair devait être dans une condition d'aveuglement partiel, tandis que les Gentils devaient recevoir la faveur de Dieu, et que cette condition devait durer jusqu'à ce qu'un nombre suffisant de Gentils fussent gagnés après une mise à l'épreuve, pour former avec ces Juifs qui étaient des vrais Israélites, le nombre total des Élus. Après cela, dans l'Âge millénaire, l'Israël selon la chair doit être sauvé de son aveuglement partiel et de ses péchés par le grand Libérateur (le Messie), et doit être rétabli à la faveur de Dieu sous les conditions de leur Nouvelle Alliance. Il convient donc que nous examinions Rom. 11 sous ce rapport. Avant de commencer l'étude des détails, nous faisons quelques remarques générales.
Dieu
offrit d'abord à Israël en tant que nation, à condition qu'il obéisse à Son
alliance (Éx. 19 : 5, 6), le privilège d'être I'Élu, le royaume de prêtres
qui, au temps convenable, réaliserait la réconciliation entre Dieu et le
monde. Si Israël avait été fidèle, il aurait reçu seul ce privilège ; mais
l'infidélité des Israélites en tant que nation fut manifeste maintes et
maintes fois, spécialement par leur rejet des messagers de Dieu. Par exemple,
quand nous voyons le prophète Élie déclarer en prière : «
car les fils
d'Israël ont abandonné ton alliance, ils ont renversé tes autels et ils ont
tué tes prophètes par l'épée, et je suis resté, moi seul, et ils cherchent
ma vie pour me l'ôter
» (1 Rois 19 : 10, 14 ; comp. Rom. 11 : 2, 3). Leur
infidélité en tant que nation fut manifestée particulièrement par le rejet
de leur Messie (Jean 1 : 11). Aussi Dieu leur enleva-t-il ce grand privilège
comme nation et le donna-t-Il à l'Israël selon l'esprit (Matt. 21 : 43),
dont la Tête est Jésus qui accomplit réellement la condition d'Ex. 19 : 5, 6,
et qui obtint ainsi l'offre conditionnelle ; le Corps de cet Israël selon
l'esprit consiste d'abord de ceux qui ont été de vrais Israélites depuis le
commencement de l'Age de l'Évangile (Jean 1 : 12, 13), qui bien
qu'incapables de respecter la Loi parfaitement, lui étaient loyaux d'esprit, la
justice de Christ suppléant à leurs manquements (Rom. 8 : 1-4), et enfin en
second lieu des Gentils sensibles à l'appel depuis le jour de Corneille. La
première offre du privilège de devenir la classe du royaume fut donc faite (après Jésus) à ces Juifs qui étaient de vrais Israélites, le «
résidu
selon l'élection de la grâce
» (Rom. 11 : 5). Et s'il y avait eu de vrais
Israélites en nombre suffisant pour fournir le nombre complet d'élus, aucun
Gentil comme tel (c. à. d. qui n'était pas un prosélyte) n'aurait reçu le
privilège de devenir de la classe du royaume. Mais il n'y eut pas assez de
vrais Israélites pour fournir le nombre complet d'élus ; pour suppléer à
cette insuffisance, Dieu visita les nations païennes (Actes 15 : 14) afin de
tirer d'elles le reste des élus qui en complèteraient le nombre.
LA
BÉNÉDICTION D'ISRAËL PRÉCÈDE LA BÉNÉDICTION DU MONDE
Nous allons maintenant citer Rom. 11 : 7-12, 15, avec quelques commentaires entre crochets : « Quoi donc ? Ce qu'Israël recherche, [la première place dans la faveur et le service divins] il ne l'a pas obtenu [parce qu'ils ne le recherchaient pas par la foi mais par les œuvres] ; mais l'élection [l'élue, constituée des vrais Israélites et des Gentils] l'a obtenu, et les autres [tous les juifs excepté les vrais Israélites] furent aveuglés (selon qu'il est écrit : [comp. Esaïe 29 : 10 ; 6 : 9, 10], « Dieu leur a donné un esprit d'étourdissement, des yeux pour ne pas voir et des oreilles pour ne pas entendre) ; jusqu'au jour d'aujourd'hui ». Et David dit [Ps. 69 : 22, 23] : Que leur table devienne pour eux un filet, et un piège, et une occasion de chute, et une rétribution ; que leurs yeux soient obscurcis pour ne point voir ; et courbe continuellement leur dos. Je dis donc : Ont-ils bronché [sur le Messie, « la pierre d'achoppement » et « le rocher de scandale » Ésaïe 8 : 14], afin qu'ils tombassent [à l'écart de la faveur de Dieu pour toujours] ? Qu'ainsi n'advienne [« Dieu n'a point rejeté son peuple, lequel il a préconnu » v. 2] : mais par leur chute [leur échec à faire partie des Élus], le salut [le salut de l'élection] parvient aux Nations [en commençant par Corneille], pour les exciter à la jalousie. Or si leur chute est la richesse du monde, et leur diminution [un résidu d'entre eux seulement étant choisi pour faire partie des Élus], la richesse [l'enrichissement proportionnel] des Nations, combien plus le sera leur plénitude [leur rétablissement au commencement du Millenium est le signal pour que commencent des bénédictions sur toute l'humanité] ? ... Car si leur réjection est la réconciliation du monde, quelle sera [qu'impliquera] leur réception [au retour à la faveur divine] sinon la vie d'entre les morts [par une résurrection] ? »
L'ILLUSTRATION
DE L'OLIVIER
Aux
versets 16 à 24 l'Apôtre illustre la question de la nation élue par un
olivier franc. La racine est l'Alliance faite sous serment (Gen. 22 : 16 à 18) ; la graisse, les bénédictions qu'elle donne ; l'arbre, Israël comme nation
élue à qui furent données les promesses (Rom. 9 : 4) ; les branches, les
Israélites en tant qu'individus, les branches arrachées, les Israélites infidèles
de la Moisson juive ; les branches naturelles restantes, les vrais Israélites
de l'époque ; l'olivier sauvage, le monde des Gentils ; les branches greffées,
les Gentils élus comme branches entées d'un arbre enté et co-participants de
la racine et de la graisse de l'olivier franc symbolique avec les branches
naturelles symboliques. Après que furent arrachées les branches stériles
symboliques, il n'y eut pas assez de branches fertiles symboliques sur l'arbre
pour qu'il se développât. Dieu alla donc à l'olivier sauvage symbolique pour
en choisir un nombre suffisant de branches convenables afin de suppléer au
nombre de branches manquantes sur l'olivier franc symbolique et de les greffer
sur cet arbre. Ce travail a été en cours tout au long de l'Âge de l'Évangile
depuis le jour de Corneille, complété par un nouveau greffage de quelques-unes
des branches arrachées sur leur propre arbre (vs. 23, 24). Il n'y a place ici
que pour un seul arbre — une nation élue, devenant l'Israël selon l'esprit
par la racine donnant pendant l'Âge de l'Évangile la graisse spirituelle au
lieu de la graisse naturelle qu'elle donnait précédemment — ayant des
branches venues de deux sources des Juifs,
des Gentils, tous, qu'ils soient juifs ou gentils jouissant du même appel, de
la même élection ainsi que des mêmes promesses et bénédictions.
TOUT
ISRAËL DOIT ÊTRE SAUVÉ
Nous arrivons maintenant aux vs. 25 à 33 : « Car je ne veux pas, frères, que vous ignoriez ce mystère-ci [le secret divin destiné alors à la compréhension des Élus seulement], afin que vous ne soyez pas sages à vos propres yeux [afin que vous ne vous enfliez pas ; mais plutôt, je veux que vous le compreniez afin qu'il puisse vous aider à être revêtu d'humilité] ; c'est qu'un aveuglement [ou endurcissement de la tête et du cœur] partiel [c'était un aveuglement ou endurcissement partiel en deux sens : (1) il affectait une partie — la majeure partie — d'Israël ; et (2) il n'affectait pas la tête et le cœur entiers car en certaines choses de la tête ou du cœur, ils n'étaient pas aveuglés ou endurcis, puisqu'ils retenaient quelques traits de vérité scripturale et quelques bons traits de caractère] est arrivé à Israël [dans sa partie incrédule] jusqu'à ce que [la durée de l'aveuglement ou endurcissement est limitée — Ézéch. 36 : 26] la plénitude des nations [le nombre complet des gentils] soit entrée [littéralement, sera entrée, c. à. d., sera rassemblée d'entre les humains dans le corps de Christ].
« Et ainsi [par la classe élue complète et glorifiée (Rom. 8 : 17 à 23) ; dont une grande partie est composée de Gentils] tout Israël [les morts aussi bien que les vivants en ce temps (Luc 2 : 34)] sera sauvé [non pas éternellement, mais : (1) de leur condition d'aveuglement ou d'endurcissement et (2) de la condamnation adamique (Rom. 5 : 17 à 19 ; 1 Tim. 2 : 4 à 6 ; 4 : 10 ; Jean 3 : 16,17 ; Tite 2 : 11 ; 1 Jean 2 : 2) ; dans toutes les références qui viennent d'être citées, l'universalité du salut qu'elles enseignent est montrée comme étant du salut de la sentence adamique et non pas pour la vie éternelle ; car dans chaque cas, la rançon est présentée ou impliquée comme la raison de ce salut, parce que la rançon pour tous mérite la délivrance de tous de (« from ») cette sentence ; à une autre occasion, nous avons examiné ces passages, montrant qu'ils n'enseignent pas l'universalisme ; l'enchaînement des mots, « tout Israël sera sauvé », montre que le salut en question ici se rapporte à l'aveuglement ou endurcissement des Israélites pendant l'Âge de l'Évangile (vs. 25, 26) et à leurs péchés adamiques (vs. 26, 27) ; ainsi nos remarques cidessus concernant le salut dont ils jouiront tous sont prouvées par le contexte et les passages parallèles], selon qu'il est écrit [l'Apôtre, dans les paroles suivantes, ne fait citation d'aucun passage, mais résume les enseignements d'un certain nombre de passages bibliques] : le Libérateur [Tête et Corps] viendra de Sion [à la fois de la Sion nominale selon la chair d'où sont sortis Jésus et la section juive de la classe de Christ et de la Sion nominale selon l'esprit d'où est sortie la grande majorité de la section des Gentils de la classe de Christ, une petite partie seulement, par comparaison, venant directement du monde dans la classe des Élus ; cette partie du verset montre d'où furent gagnés les Élus ; elle ne se rapporte pas, comme certains le pensent, à l'Avènement du Messie ; car à son Avènement Il ne vient pas de Sion mais va vers elle, en plusieurs sens du mot] le Libérateur [Tête et Corps] ; il détournera de Jacob l'impiété [ces paroles se rapportent à Son action de sauver les Juifs de leur aveuglement ou endurcissement, mentionné au v. 25, qui vint sur eux durant l'Âge de l'Évangile]. Et c'est là l'alliance de ma part pour eux [la Nouvelle Alliance écrira les Lois de Dieu dans leur cœur et leur esprit ; et ceci, longtemps avant son achèvement, les guérira de l'aveuglement ou endurcissement ici décrit (Jér. 31 : 31 à 34 ; Ezéch. 36 : 26)], lorsque j'ôterai leurs péchés [ce qui se fera par le scellement de cette alliance envers Dieu par aspersion du livre-antitype avec le sang du Christ. L'aspersion du livre par Moïse (Éx. 24 : 8 ; Héb. 9 : 19) typifie la satisfaction de la Justice divine, qui sera accomplie par le mérite de la rançon. Ainsi, nous voyons que par l'expression, « détournera de Jacob l'impiété », il est question du salut de tout Israël quant à son aveuglement ou endurcissement de l'Âge de l'Évangile, et par l'expression, « lorsque j'ôterai leurs péchés », il est question de l'application du mérite de la rançon, par lequel ils seront sauvés de la sentence adamique. Ainsi, c'est dans ces deux sens, et non dans le sens de salut éternel, que tout Israël sera sauvé] ».
«
BIEN
AIMÉS A CAUSE DES PÈRES »
Ayant prouvé que tout Israël sera sauvé dans ces deux sens du mot, l'Apôtre continue en raisonnant sur la manière que Dieu a employée pour accomplir ceci ; et nous trouverons que son raisonnement est une des plus solides explications de la Bible prouvant que Dieu, pendant l'Âge de l'Évangile, a rassemblé les Élus (Juifs et Gentils) d'entre les humains afin de les employer comme Ses agents durant l'Âge millénaire pour bénir les non-élus (Juifs et Gentils), morts et vivants : « En ce qui concerne l'évangile [la partie de cet Évangile qui concerne le Haut-Appel], ils sont ennemis [pour les Israélites aveuglés et endurcis, la vérité selon laquelle le Messie est une compagnie ointe constituée des Juifs et des nations élus, manifestée pendant l'Âge de l'Évangile pour souffrir pour le péché et qui doit être manifestée plus tard pour réconcilier Dieu et sa race, est vraiment le rocher de scandale (Esaïe 8 : 14), les rendant hostiles] à cause de vous [il s'est changé en bien pour les Gentils ayant répondu au Haut-Appel] ; mais en ce qui concerne l'élection [du peuple de Dieu de l'Ancien Testament], ils sont bien-aimés [toujours par Dieu] à cause des pères [par leur rapport avec Abraham, Isaac et Jacob, ils sont les héritiers de certaines bénédictions qui deviendront les leurs dans l'Âge millénaire]. Car les dons de grâce [comme dons Dieu leur promit surtout quatre choses ; (1) la première place parmi les nations du Millénium, (2) la première chance d'être bénis pendant le Millénium, (3) le privilège de la Nouvelle Alliance et (4) le privilège du pays d'Israël] et l'appel [au ministère, d'éducateurs du Millénium, qui convertiront au Royaume toutes les nations] de Dieu sont sans repentir [Il ne regrettera pas de les avoir faits ; ces dons et cet appel leur appartiennent sans conditions à cause de leur rapport avec le père, Dieu fait qu'ils leur appartiennent d'une manière inaliénable. Ainsi sont-ils certains de ceux-ci dans l'Âge millénaire, ce qui prouve que Dieu n'a pas rejeté Israël pour toujours] ».
POURQUOI
UN CERTAIN NOMBRE DE GENTILS A ÉTÉ ACCEPTÉ
Veuillez noter comment, aux vs. 30 à 32, il est parlé des Élus comme étant rassemblés dans le but précis de bénir les Israélites et les Gentils non-élus : « Car comme vous aussi [on s'adresse ici aux Élus des Gentils tout au long de l'Âge de l'Évangile] vous avez été désobéissants à Dieu [ils étaient incroyants et désobéissants quand ils marchaient comme d'autres païens] autrefois [avant votre sélection d'entre les Gentils] et que maintenant [durant le temps de l'appel électif] vous êtes devenus des objets de miséricorde [recevant le Haut-Appel] par la désobéissance de ceux-ci [il résulta de l'incrédulité d'Israël qu'il n'y eut pas assez d'Israélites préparés à compléter l'élection de l'Âge de l'Évangile ; ainsi, par leur incrédulité, l'occasion favorable fut offerte aux Gentils de fournir le nombre manquant des Élus, et donc par l'incrédulité d'Israël la miséricorde du Haut-Appel de l'Âge de l'Évangile tomba en partage à certains Gentils « vous »], de même ceux-ci aussi [les Israélites aveuglés ou endurcis] ont été maintenant [à travers tout l'Âge de l'Évangile désobéissants ce qui est manifesté particulièrement par leur rejet de Christ pendant tout cet Âge] à votre miséricorde [le Haut-Appel exaltera les Élus fidèles à la nature divine et au co-héritage avec Christ, et ceci est la miséricorde particulière manifestée aux Élus, à laquelle il est fait allusion ici. L'exercice de cette miséricorde du Haut-Appel a pour but de bénir, dans le Millénium, Israël aveuglé ou endurci comme le montrent les paroles suivantes] : afin qu'eux aussi deviennent des objets de miséricorde [ce que les Élus manifesteront dans l'Âge prochain].
« Car Dieu a [à cause de leur incrédulité — v. 20] renfermé [en leur rendant impossible la compréhension de Sa Parole, ce qui fît qu'ils s'acheminèrent de plus en plus dans la voie du mal], tous [les non-élus] dans la désobéissance [pourquoi les enferma-t-Il dans la désobéissance et une désobéissance telle qu'elle dura jusqu'à la mort de ces aveuglés ou endurcis pendant tout l'Âge de l'Évangile ? St-Paul l'explique] : afin de faire miséricorde à tous [si cette vie était la fin de toute épreuve pour eux, Dieu aurait fait échouer Son dessein même pour les enfermer dans la désobéissance jusqu'à la mort, lequel but était de faire miséricorde à eux tous ; car dans un tel cas, la mort empêcherait efficacement que la miséricorde vînt sur eux. Nous pouvons être certains que Dieu n'arrangerait pas Son Plan de façon à faire échouer Son dessein contenu dans ce Plan. La confusion sur ce sujet a pour origine l'erreur selon laquelle l'épreuve s'achève pour tous avec cette vie. Il en est ainsi, vraiment, pour ceux à qui il est donné l'occasion favorable de gagner le salut présent, celui de l'élection ; mais il en est autrement pour ceux privés d'une telle occasion. Ceux-ci, comme ce verset l'enseigne, ont été enfermés dans l'incrédulité et maintenus dans cette condition jusqu'à la mort dans le but précis de Dieu de leur faire miséricorde. C'est pourquoi cette miséricorde leur vient après leur réveil de la mort. Quand cela se passera-t-il ? Les vs. 25 à 27 disent que cela aura lieu après que les Élus seront au complet, et que ce sera par l'action de la Nouvelle Alliance (Jér. 31 : 29 à 34), qui est l'Alliance millénaire. Ainsi, ce sera pendant le Millénium que les Juifs aveuglés ou endurcis (en fait tous les non-élus) seront réveillés et sauvés, par la miséricorde que les Élus étendront jusqu'à eux, pour les tirer de leur aveuglement ou endurcissement et des péchés adamiques, comme les vs. 26, 27 l'enseignent] ».
POURQUOI
LES NON-ÉLUS SONT AVEUGLES
Mais pourquoi Dieu enferme-t-Il maintenant dans l'incrédulité les non-élus Juifs et Gentils afin de les délivrer dans l'Âge millénaire pour leur offrir une occasion possible de gagner le salut ? Pourquoi ne leur donne-t-Il pas cette occasion favorable maintenant ? Nous répondons Dieu a adapté Son plan pour satisfaire les besoins de tous. Certains sont ainsi constitués que par un usage fidèle de la grâce de Dieu, ils peuvent gagner le salut électif, et d'autres sont ainsi constitués qu'ils ne peuvent pas faire maintenant un usage fidèle de la grâce de Dieu et ainsi ne peuvent obtenir le salut électif. Pourquoi cette différence ? Les Écritures expliquent que cette différence est due à la relation de l'humanité avec la foi, en considération de la rançon de Jésus, assurant une occasion favorable de salut pour chacun. Tous n'ont pas la foi (2 Thess. 3 : 2). Cette dispensation-ci est une dispensation de foi ; et seuls ceux qui ont cette foi qui leur donnera confiance là où ils ne peuvent suivre la trace de Dieu peuvent, dans cette dispensation d'épreuve de la foi, gagner le salut. Dieu donne à ceux-ci l'occasion d'obtenir le salut électif et s'ils se montrent fidèles, ils l'obtiendront ; mais s'ils échouent, comme Judas, ils seront irrémédiablement perdus (2 Pi. 2 : 12).
S'il était donné à ceux de la classe incrédule l'occasion de gagner le salut électif, manquant de la foi requise, ils seraient inévitablement perdus. C'est pourquoi, pour empêcher ceci, Dieu dispose la Vérité et Ses voies sous des formes telles qu'ils sont rendus aveugles ou endurcis envers celles-ci, et ils sont de cette façon enfermés dans l'incrédulité. Son dessein en cela est (1) d'empêcher qu'ils soient perdus pour toujours et (2) de les réserver pour l'épreuve pour la vie qu'ils auront dans l'Âge millénaire, quand, au milieu de conditions ne mettant pas à l'épreuve de la foi, une occasion favorable de gagner la vie sera donnée à ceux qui manquent de foi ; car Dieu a renfermé tous ceux-là dans la désobéissance afin de faire miséricorde à tous. Il n'est pas étonnant que l'Apôtre, devant une telle manifestation de sagesse, de justice, d'amour et de puissance, s'élevant aux sommets de l'adoration et de la louange, s'écrie (en Rom. 11 : 33) : « O profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont insondables [à l'esprit charnel] et ses voies introuvables ! [Dieu les révèle seulement à ceux qui ont l'esprit disposé aux choses spirituelles — 1 Cor. 2 : 7 à 14] ».
(E.B. Janvier-Mars 1968)
* * *
Des accomplissements prophétiques
vus par des Chrétiens
INTRODUCTION
Depuis près d'un siècle, de
nombreux chrétiens, libres de toute dénomination et confiants dans
la promesse divine à Israël comme peuple d'alliance de Dieu, ont été
engagés dans une action ininterrompue en faveur d'Israël. Cette action
s'est accrue depuis 1956 et spécialement depuis 1970.
Dans des foires et manifestations nationales et
internationales, par des conférences spéciales,
des réunions de projections de diapositives
et de films, des discussions publiques et privées, etc., ils s'efforcent de
montrer de façon particulière leur foi dans le destin divinement arrangé
d'Israël et dans son salut final, grâce à l'intervention divine. Ils
montrent aussi quelles bénédictions
sont promises à ceux qui accomplissent
leur alyah (montée ou retour en Israël).
En s'appuyant spécialement sur les
explications bibliques données par C.
T. Russell (1852-1916), ils prouvent que les événements actuels au MoyenOrient,
particulièrement en Israël, sont ceux qui furent prophétisés dans
la Bible et qui doivent précéder l'établissement du Royaume Messianique
ardemment désiré par les Juifs, les Chrétiens et d'autres personnes
sincères.
Cette brochure est une collection
d'articles différents publiés dans les 20 dernières années dans «
L'Étendard
de la Bible
»,
un périodique qui est distribué presque exclusivement parmi
les non-juifs. Elle
exprime
l'espérance de chrétiens non-juifs et elle n'a aucun dessein de prosélytisme.
Nous insistons spécialement sur ce dernier point devant le lecteur juif.
Le lecteur pourra remarquer, à
la lumière des événements passés, combien les prévisions et les
explications qu'elle renferme se sont
prouvées être vraies. Qu'elle soit, pour chacun, une bénédiction
et un
encouragement.
Nous recommandons, en outre, nos brochures «
Espérances
et perspectives juives
», parue en 1956 et
« Le Rétablissement d'Israël ». Cette dernière est un chapitre du livre «
Ton Règne Vienne », écrit en
1890
par C. T. Russell.
Nous croyons utile d'insérer
dans cette brochure, pour l'information du lecteur, quelques pages réservées à une présentation
de ces chrétiens laïques qui ne peuvent ni
cacher, ni renier leur foi dans ce grand Juif, JÉSUS, mais qui respectent et
honorent la foi juive. Ces
pages nous
donnent :
Une description des croyances,
buts, activités, moyens du
M.M.I.L.
Une note spéciale valable également
pour la brochure « Espérances et perspectives juives » p. 8 § 2, dont elle
est tirée, et la brochure « Rétablissement d'Israël », pp.. 4, 6 etc..
D'autres brochures sont en préparation
et, outre des articles portant sur les événements récents ou
actuels au Moyen-Orient, elles renfermeront des citations et des articles d'hommes juifs éminents.
«
LES CHRÉTIENS SIONISTES DE LA COMMISSION D'ISRAËL »
DU MOUVEMENT MISSIONNAIRE INTÉRIEUR LAÏQUE
L'intérêt
considérable soulevé par le M.M.I.L. lors des «
12
heures pour ISRAËL » et le
choix de son stand pour la réalisation de la dernière partie de l'émission «
La source de vie
» du 30 octobre 1977, nous obligent à rédiger une définition plus précise
encore de notre activité en faveur du peuple juif et d'Israël. Les centaines
de questions posées à ce sujet nous en font un devoir. C'est un :
MOUVEMENT
: Une activité volontaire, spontanée ; il est soutenu par des personnes venues
de tous les horizons. Ce n'est ni une organisation ni une secte. Il n'a comme règles
que celles qui sont énoncées dans la Bible, Ancien et Nouveau Testament. Il
n'est affilié à aucune église officielle.
MISSIONNAIRE
: Dans le sens de chargé d'un devoir, d'un travail, d'une mission, à l'image
du peuple juif qui aura la mission de bénir toutes les familles de la terre,
directement ou indirectement — Genèse 22 : 16-18.
Il
n'exerce aucun prosélytisme (dans le sens d'essai de convertir) mais se présente
loyalement comme un mouvement chrétien revenu à la source même du
christianisme, la Bible dans ses deux parties, et ayant rejeté les erreurs de
doctrine et de pratique de la chrétienté officielle, exemples : Hagiolâtrie
(culte des Saints), Mariolâtrie (culte de Marie), Eucharistie (présence du
Corps de Christ dans le pain), Trinité (trois dieux en un ! ).
Il
accomplit cette mission par tous les moyens permis par la loi, en s'appuyant
principalement sur les explications bibliques données par C. T. Russell
(1852-1916). Ce fut ce dernier qui utilisa le terme M.M.I.L. pour désigner une
forme de travail envers le public.
INTÉRIEUR
: Parce que son activité ne s'exerce qu'à l'intérieur des pays où il a des
membres.
LAÏQUE
: Il n'existe en son sein aucun clergé, aucune hiérarchie... «
Un
seul est votre Père (l'Éternel) et vous êtes tous frères
».
Il
a présentement deux objectifs principaux :
1)
Présenter les vérités fondamentales, doctrinales et éthiques étouffées
pendant des siècles par les douze principales dénominations de la Chrétienté
officielle et remises en évidence par C. T. Russell, et beaucoup de Vérité
croissante (Prov. 4 : 18), du temps convenable à notre époque.
2)
En rapport étroit avec le premier : apporter au peuple juif l'assurance d'une
compréhension absolue des promesses qui lui appartiennent ; lui prodiguer réconfort
et soutien sans aucun esprit de prosélytisme... car Esaïe 2 : 3 laisse
comprendre que le monde est composé de Sionistes en puissance !
Ce
deuxième point justifie le titre de :
LA
COMMISSION D'ISRAËL animée par des CHRÉTIENS SIONISTES.
CHRÉTIENS
: Ils s'efforcent de vivre selon les règles établies par Jésus et qu'Il résuma
avec deux passages de l'Ancien Testament «
Tu
aimeras l'Éternel ton Dieu... de tout ton
cœur,
de toute ton âme... » Deut.
6 : 4, 5, « Et ton prochain
comme toi-même » — Lév.
19 : 18.
Certainement
le Juif est leur prochain, ainsi que toute créature humaine.
Ils
reconnaissent Jésus comme la Tête du Grand Messie composé de nombreux Juifs
et Gentils mais ne se reconnaissent absolument pas le droit d'essayer d'imposer
cette vue à quiconque.
Ils
réfutent l'accusation de déicide à l'encontre du peuple juif, accusation basée
sur l'erreur blasphématoire de la Trinité et responsable de la mort de
millions de Juifs. Ils prouvent que la NOUVELLE ALLIANCE sera faite avec le
peuple juif en PREMIER LIEU avant de s'étendre à tous les humains.
SIONISTES
: Ils le sont à partir de la connaissance des promesses divines innombrables
montrant que : LE PAYS - LE PEUPLE - LE LIVRE, sont une trilogie
merveilleuse et unique ne pouvant s'épanouir qu'en Eretz-Israël qui, avec Jérusalem
et les Lieux Saints, appartiennent au peuple juif seul.
Ils
montrent spécialement ceci à partir de feuillets et de brochures dont l'une :
« LE RÉTABLISSEMENT
D'ISRAËL », écrite en
1890 par C.T. Russell, à l'intention des chrétiens, porte encore cette
indication spéciale ne permettant aucun doute sur la loyauté des représentants
du Mouvement, conscients qu'ils s'adressent à des hommes et des femmes exercés
au libre arbitre.
Cette
brochure prouve l'ancienneté du travail accompli en faveur d'Israël devant des
non-Juifs, C.T. Russell l'ayant commencé en 1876-77.
Selon
Esaïe 40 : 1, 2 : « Consolez,
consolez... mon peuple »,
leur devoir actuel, dans le service de l'Éternel, passe par la défense d'Israël.
Enfin,
ils prient pour la prospérité d'Israël, prélude au Règne messianique
souhaité consciemment ou inconsciemment par tous.
«
De Sion sortira la Loi et de
Jérusalem la Parole de l'Éternel
» Esaïe 2 : 3.
«
Et toutes les nations se
rassembleront vers elle au nom de l'Éternel, à Jérusalem
» Jér. 3 : 17.
Note
spéciale sur Zacharie 12 : 10
Après
avoir assisté à des conférences données par la Commission d'Israël du
M.M.I.L. et lu la présente brochure, des amis juifs nous ont demandé
d'expliciter notre compréhension du verset : Zach. 12 : 10, cité dans le
paragraphe de la brochure indiquée ci-dessus. C'est avec plaisir que nous le
faisons, dans l'esprit d'affection exprimé p. 3 de cette brochure et à l'opposé
de l'esprit qui, basé sur une mauvaise compréhension de ce verset, a servi de
prétexte à des millions de meurtres de Juifs durant 19 siècles. Nous le
faisons aussi dans le respect absolu de la conscience juive.
Dans
les mots «
Ils
regarderont
», nous trouvons la pensée d'une réflexion volontaire, d'une méditation,
d'une vue mentale, non pas d'un regard physique, puisque nous sommes convaincus
que Jésus ne reviendra jamais en chair sur terre ! Nous empruntons à Pinhas
Lapide, Juif, son expression : «
Une
réestimation juive » de Jésus,
bien qu'il ne la voie pas comme nous (Rome et les Juifs, pp. 31-34).
Vers
celui qu'ils ont percé
(c'est-à-dire crucifié) : Ces mots ont fait, font et feront encore l'objet de
nombreuses controverses ; nombreux sont les Juifs qui rejettent toute la
responsabilité de la mort de Jésus sur l'autorité romaine, avançant que les
Juifs ne crucifiaient pas. A l'opposé, et encore maintenant, nombreux sont les
chrétiens qui voient dans tous les Juifs des assassins de Christ et... des déicides.
La
Vérité est entre ces extrêmes. Nous citerons entre autres Jules
Isaac,
Juif : Genèse de l'Antisémitisme, pp. 339-340. «
Enfin,
Jésus crucifié a été victime, non pas du peuple juif, mais de l'autorité
romaine et de l'oligarchie sacerdotale juive...
».
Nous
conseillons également à ce sujet la lecture de l'ouvrage :
«
Jésus
», chap. IX et X du Professeur David Flusser, de l'Université hébraïque de Jérusalem.
Il
est bon de préciser quelques points :
1°)
Nous savons que la crucifixion n'était pas le mode de châtiment juif, mais
romain ; les Juifs lapidaient.
2°)
Selon le Talmud, 40 ans avant la destruction du Temple (en 73) le pouvoir de
mettre eux-mêmes à mort un coupable avait été enlevé aux Juifs.
3°)
En Deut. 21 : 21-23, il est bien fait mention de pendaison à un bois. Or Jésus
fut accusé de blasphème (à tort car le fait de se dire Fils de Dieu n'était
pas un blasphème), ce qui, aux yeux du Juif, est le péché le plus abominable
(il l'est d'ailleurs réellement) ; la crucifixion était une sorte, beaucoup
plus douloureuse, de pendaison.
4°)
Si les principaux et une partie du peuple demandèrent la mort de Jésus,
beaucoup parmi le peuple, le pleurèrent (Luc 23 : 27-29).
La
locution « les Juifs ont
crucifié Jésus » est donc
employée à partir de l'idée que ce que quelqu'un fait faire par un autre est
considéré comme fait par lui-même.
5°)
Jésus n'a jamais dit qu'il était le DIEU ou une partie de DIEU. Nous défions
qui que ce soit de prouver cette erreur terrible et blasphématoire de la Trinité.
Donc le peuple juif ne peut être appelé peuple déicide.
Sans rejeter l'idée de la responsabilité juive dans la mort de Jésus, nous rappellerons à nouveau les crimes de la chrétienté et surtout de la Papauté qui, à côté des 12 ou 13 millions de morts juives, est responsable de plus de 50 millions de meurtres de non-juifs. Et cependant, Jésus, qui avait repris les paroles de la Torah pour résumer l'amour de Dieu et du prochain, déclarait : « Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le faites ! ».
Il
pleura sur Jérusalem et sur Son peuple qu'Il aimait.
C.T.
Russell, le grand ami et défenseur du peuple juif durant 40 ans, déclara
un jour, après avoir répondu à une question concernant la responsabilité de
la mort de Jésus : « Si
j'avais été un Juif, sous les mêmes circonstances, j'aurais pu faire de même
(c'est-à-dire, dans la passion du moment, demander la mort de Jésus)
;
je ne pourrais pas dire ».
Le prophète Zacharie ne dit-il pas : «
Ils
se lamenteront pour cela comme on se lamente sur un fils unique
» ce qui implique amour et affection, non contrainte ni terreur.
Sans idée d'imposer cette conception, nous pensons qu'elle répond convenablement au vœu de nos amis juifs et nous sommes convaincus qu'un jour, quand toutes les erreurs auront été rejetées, ce grand Juif, Jésus, présent mais invisible, réunira tous les hommes de bonne volonté dans l'adoration de Son et de notre Père à tous, JHVH, et dans leur amour réciproque, sans distinction de races. C'est là l'idée que nous servons, assurés de ne nuire en aucune façon à nos amis juifs.
* * *