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ÉTUDES DANS LES ÉCRITURES
« Le sentier des justes est comme la lumière
resplendissante, qui va croissant jusqu'à
ce que le plein jour soit établi »
Prov. 4 : 18 (D.)
VOLUME V
LA RÉCONCILIATION
ENTRE
DIEU ET L'HOMME
« Car Dieu est un, et le Médiateur entre Dieu et les hommes
est un, l’Homme Christ Jésus, qui s'est donné lui-même
en rançon pour tous, témoignage [qui devait être
rendu] en son propre temps. Mais aussi,
nous nous glorifions en Dieu par notre
Seigneur Jésus-Christ, par lequel
nous avons maintenant reçu
la réconciliation. »
(1
Tim. 2 : 5, 6 ; Rom. 5 : 11)
Mouvement Missionnaire Intérieur Laïque
(Branche française)
62 - BÉTHUNE (Pas de Calais)
France
Édition 1962
* * *
Au Roi des Rois et Seigneur des seigneurs
dans l'intérêt de
SES « SAINTS CONSACRES »
qui attendent l'adoption
— et de —
« TOUS CEUX QUI, EN QUELQUE LIEU QUE CE SOIT
INVOQUENT LE NOM DE NOTRE SEIGNEUR »
« A LA FAMILLE DE LA FOI »
— et à —
LA CRÉATURE QUI SOUPIRE ET SOUFFRE LES
DOULEURS DE L'ENFANTEMENT, EN
ATTENDANT LA RÉVÉLATION DES FILS DE DIEU.
« Pour qu'il apparaisse clairement à chacun, quelle est la
dispensation du mystère caché en Dieu dès le commen-
cement des siècles. » « selon les richesses de la grâce
de Dieu qu'il a répandue avec abondance sur nous
par toute sorte de sagesse et d'intelligence, nous
faisant connaître le secret de sa volonté par
un effet de sa bienveillance, selon le bien-
veillant dessein qu'Il (Dieu) avait formé
en Lui-même pour le mettre à exé-
cution dans la plénitude des
temps, Il puisse encore se
faire Lui-même la Tête
de toutes choses
dans le Christ »
Eph. 3 : 4, 5, 9 ; 1 : 8-10
Copyright 1937
Propriété littéraire
du Mouvement Missionnaire Intérieur laïque
R. G. Jolly Fondé de pouvoir
Philadelphie (Pie) E.U.A.
INTRODUCTION DE L'ÉDITEUR
C'est avec une grande joie que l'Éditeur
se trouve providentiellement
à même de restituer à l'Église ce
cinquième volume des Études dans les Écritures
(*). Cet ouvrage est considéré par beaucoup comme le chef-d’œuvre
de notre Pasteur. Les sujets qu'il traite sont certainement parmi les plus beaux
et sont même les plus beaux parmi les sujets doctrinaux de la Bible ; en effet,
les sujets sur Dieu, Christ, le Saint Esprit, l’Homme et la Rançon ne
constituent-ils pas la matière des principales doctrines de la Révélation
divine ? Par la grâce de Dieu, l'auteur eut le don de présenter ces sujets
sublimes et profonds et, en même temps, de le faire dans un style tellement
clair et simple qu'il les rend accessibles aux gens instruits comme aux gens de
modeste savoir. Il leur suffit, pour les comprendre, d'avoir un cœur humble,
docile, affamé, honnête et pieux. C'est à ceux-là seuls que le Seigneur
s'est plu à révéler Sa Vérité, même dans ses plus merveilleux détails.
C'est pourquoi ce volume est particulièrement apprécié par ceux qui aiment la
vraie doctrine de Dieu. Ce fait, aussi bien que le contenu du livre, nous
procure la grande joie et le privilège de le rappeler à l'existence pour en
faire don au peuple de Dieu, après tant d'années, pendant lesquelles sa
publication a été délibérément
supprimée par ceux dont la fidélité à la charge d'économes aurait dû
veiller à sa publication permanente.
(*) [Traduit sur le texte original de l'édition anglaise 1916. — Trad.].
Les
vues présentées dans ce volume étaient si correctes au moment où elles
furent écrites que nos notes, au nombre de deux seulement, ne sont insérées
qu'à titre de preuves complémentaires et cela, au point de vue linguistique,
pour la précision des pensées exprimées dans les paragraphes auxquels
se rapportent les notes. L'une des considérations qui confirmèrent fortement
à notre esprit que Jésus employait l'auteur comme Son
œil et Sa bouche, par
lesquels il donnait la Vérité de la Parousie à l'Église, est le fait que n'étant
pas un helléniste ni un hébraïsant, les rectifications de traductions défectueuses
qu'il suggéra étaient correctes ; ceci fut spécialement remarquable dans les
cas — généralement ceux où les rectifications furent faites — où les
termes examinés avaient deux ou plusieurs significations. Comme il n'était ni
un helléniste, ni un hébraïsant on ne peut s’expliquer
qu'il choisit toujours la signification exacte que par le fait que Jésus,
l'unique Interprète de la Bible, lui donna, comme Son
œil
et Sa bouche pour Son Église, la
signification exacte des termes en question. En conséquence, c'est avec plaisir
que nous remettons ce livre aux frères, en demandant à tous de se joindre à
nous en prière pour que la bénédiction divine soit sur lui.
Votre frère et serviteur,
Paul.
S. L. JOHNSON.
Philadelphie,
Pie, E.U.A., le 28 Mars 1936.
PRÉFACE
DE L'AUTEUR
Ce
volume, dans sa première édition, fut publié en 1899. Il est maintenant, dans
les diverses langues des pays civilisés, entre les mains d'un grand nombre d'enfants de Dieu. Une multitude de lettres nous disent quel grand secours prodiguèrent
ses pages dans l'élucidation de la Vérité divine
— dans l'explication de la
Bible. Certains ont trouvé une aide spéciale sur un point, d'autres sur un
autre et d'autres encore sur tous les points. Le chapitre intitulé : « Celui
qui fut sans souillure », et relatif aux exigences terrestres que notre Seigneur
accepta quand Il naquit enfant de Bethlehem, a retenu spécialement l'attention,
et beaucoup ont déclaré qu'il projetait une vive lumière sur un grand nombre
de sujets scripturaux et scientifiques.
Pour un système de théologie qui reconnaît sa propre faillibilité, sollicite et attend la direction et l'illumination divines jusqu'à la fin du pèlerinage de l'Église, il semble remarquable que ce volume écrit il y a dix-neuf ans (préface écrite en 1916 — Trad.) réclame peu de corrections pour être pleinement d'accord avec la plus récente opinion de ceux qui étudient la Bible touchant les enseignements de la Parole de Dieu.
L'idée
dominante de ce Volume est le prix de la Rançon. Apparemment cette doctrine, de
laquelle découlent toutes les autres doctrines intéressant notre salut, a été,
dans une grande mesure, perdue de vue, obscurcie depuis le temps où les Apôtres
s'endormirent dans la mort jusqu'à maintenant. Ceux qui étudient la Bible ont
trouvé que la Rançon est la clef qui ouvre la Bible entière, qui distingue
immédiatement ce qui est vérité de ce qui est erreur.
Il n'est pas surprenant qu'en appréciant le sujet et en l'étudiant avec tant de soin, nos vues qui s'y rapportent soient devenues de plus en plus claires. Les affirmations de la Bible concernant la Rançon n'ont changé en aucune façon, pas plus que notre confiance en elles ; mais elles sont plus lumineuses, nous les comprenons mieux. Nous soutenons que les exposés de la Bible sur le sujet sont infaillibles, et que c’est parce que nous ne sommes pas infaillibles que nos vues sont susceptibles d'approfondissement quand nous sondons les Écritures et sommes guidés dans leur compréhension, comme cela fut promis, par le Saint Esprit. Nous n'objectons rien à l'idée que le Plan divin se révèle graduellement, nous nous en réjouissons au contraire. Nous n'avons rien à regretter. La Rançon nous apparaît toujours plus distinctement avec chaque nouveau rayon de la lumière divine.
Nous
voyons maintenant que notre Seigneur Jésus quitta la gloire céleste afin
d'accomplir une
œuvre de rançon pour Adam et sa race. Nous comprenons que Son
changement de nature d'être spirituel (littér. : être-esprit
— Trad) en être
humain Lui permit d'être le prix de la Rançon
— un homme parfait pour un
homme parfait — Antilutron — un prix correspondant. Nous discernons
maintenant que Jésus se donna, à l'âge de trente ans, au Jourdain, au moment
de Sa consécration, pour être le prix de la Rançon pour tous. Il continua à donner
ce prix de la Rançon en faisant le sacrifice de Sa vie, laquelle, au propre
temps, constituerait le prix de la Rançon pour Adam, le père, et sa race. Il
acheva l’œuvre de laisser Sa vie, de l'abandonner, de la sacrifier, en
permettant qu'elle Lui soit enlevée, quand Il s'écria sur la croix : « Tout
est accompli ! » Rien de plus
ne pouvait être donné que ce qu'Il donna
— une Rançon (un prix
correspondant) pour Adam, le père. Mais elle ne fut pas payée en vue de
réaliser la liquidation du compte d'Adam, autrement Adam et toute la
race pécheresse auraient été, alors et sur l'heure, transférés à Jésus.
Le prix fut simplement déposé entre les mains de la Justice divine comme un dépôt,
au crédit de Celui qui était mort, afin qu'Il puisse l'appliquer plus tard en
accord avec le Plan divin. Notre Seigneur Jésus passa de l'état de mort à
celui d'être esprit de nature
divine, en récompense de Sa fidélité et de Sa loyauté envers Dieu par
l'abandon qu'Il fit en sacrifice de Sa vie terrestre. « Lui, que Dieu a
souverainement élevé et auquel Il a donné un nom au-dessus de tout autre nom
».
Jésus ne pouvait faire aucun usage du prix de la Rançon tant qu'Il était sur la terre. Il ne pouvait même pas amener Ses disciples en communion avec le Père. C'est pourquoi Il déclara : « Je monte vers mon Dieu et votre Dieu, vers mon Père et votre Père ». Il déclara aussi : « Si je ne m'en vais, le Saint Esprit, ne viendra pas ». Dix jours après l’Ascension de notre Seigneur, Ses disciples s'étant assemblés, suivant Ses instructions, dans la chambre haute, reçurent la bénédiction de la Pentecôte, preuve qu'ils avaient été acceptés par le Père, grâce aux mérites du sacrifice de Jésus. Jésus avait employé à titre d'imputation les mérites de la Rançon qu'il avait déposée dans les mains de son Père ; mais Il ne les donna pas à Ses disciples. Ce n'est pas à eux qu'ils étaient destinés comme possession, mais au monde — « une Rançon pour tous ». Tous les disciples de Jésus ont renoncé à participer aux bénédictions de la Rançon qui seront répandues sur le monde au Second Avènement de notre Seigneur, afin qu'ils puissent goûter avec le Rédempteur à une bénédiction plus grande encore — l'honneur et l'immortalité. Le prix de la Rançon est destiné à apporter, à Adam et à sa race, la vie sur la terre et les droits et honneurs terrestres qui furent perdus par Adam le père, lorsque, par sa désobéissance, il devint un pécheur, cette perte, étant, par voie de conséquence, subie ensuite par toute sa famille, la race humaine entière. Le temps de profiter des résultats de la Rançon, autrement dit du Rétablissement d'Adam et de sa race, commence après le Second Avènement du Seigneur, quand Il établira Son Royaume dont le dessein même est de ramener la race rebelle à la communion totale avec le Père et à la vie éternelle pour tous ceux qui le voudront.
L'Appel
de l'Église n'a pas pour objet de
donner un prix de Rançon supplémentaire, ni d'ajouter par conséquent,
à ce que Jésus donna, car ce qu'Il donna est suffisant. L'invitation est
faite aux membres de l'Église de démontrer qu'ils ont le même esprit, la même
disposition, que Jésus avait, de faire la volonté du Père coûte que coûte
— jusqu'à la mort même ; ceux qui font cette démonstration peuvent être
acceptés par le Père comme membres d'une sacrificature royale dont Jésus est
la Tête, le Chef, comme membres de la classe de l'Épouse, dont Jésus est le
Glorieux Époux céleste. Il est exigé de ceux-là qu'ils reviennent à Dieu
sous la même alliance faite par Jésus : « Assemblez moi mes saints, qui ont
fait alliance avec moi par le sacrifice » Ps. 50 : 5.
Ce
ne sera pas avant que ceux-ci aient été appelés, choisis et trouvés fidèles
et qu'ils aient été glorifiés, que le moment viendra pour Christ et la classe
de l'Épouse de prendre la direction du monde pour le relever : et ce n’est
pas avant cela, qu'il sera légitime pour le Seigneur de transférer à la
Justice divine les mérites de Sa mort, mérites qu'Il plaça comme un dépôt
entre les mains du Père lorsqu’Il mourut. « Père, je remets [grec : dépose]
mon esprit entre Tes mains » — ma vie et tous ses droits. Quand ce prix de la Rançon
aura été, en bonne et due forme, versé à la Justice divine, à la fin de
l'Age, il ne sera plus désormais un dépôt à la disposition du Sauveur, mais
il aura été donné en échange d'Adam et de sa race, qui seront immédiatement
remis au Fils par le Père, afin que le Règne millénaire du Rédempteur puisse
commencer et que toutes les familles de la terre lui soient assujetties pour être
élevées par lui des conditions du péché et de la mort à tout ce qui fut
perdu par Adam à tout ce pour quoi Jésus mourut afin de le restituer à
l'homme.
Mais
les membres de la classe de l'Église, dont le choix s'effectue depuis près de
dix-neuf siècles, ne pouvaient constituer des sacrifices acceptables pour Dieu,
comme le fut leur Rédempteur Jésus parce que Lui seul était saint, innocent,
sans souillure — tandis que nous sommes imparfaits et pécheurs, et Dieu ne
peut accepter des sacrifices imparfaits, défectueux, entachés de péché. Que
pouvait-on faire alors pour que nous fussions des sacrifices acceptables et pour
nous permettre d'être associés avec Jésus sur le plan de l'esprit ? La
chose qui convenait fut faite — une imputation des mérites de Jésus fut
accordée par la Justice divine en faveur de tous ceux qui voudraient entrer
dans une Alliance de Sacrifice, et pour lesquels Jésus deviendrait l'Avocat, ou
le Garant. Cette imputation par Jésus des mérites de Son sacrifice, en faveur
de I'Église, pourrait être assimilée à une hypothèque, ou à une
opposition, sur le sacrifice pour la Rançon qui retarderait son application au
bénéfice du monde jusqu’à ce que son application à celui de I'Église fût
achevée.
L'Alliance des membres de l'Église est fondée sur le sacrifice de toute leur vie et de leurs droits terrestres, afin qu’ils puissent devenir de Nouvelles-Créatures en Christ et Ses cohéritiers sur le plan spirituel.
Ce fut sur la base de cette imputation de nos bénédictions futures de Rétablissement et de notre propre consécration personnelle à l'Éternel, que notre Rédempteur, agissant pour nous comme Souverain Sacrificateur et Avocat, nous mit en relation avec le Plan du Père, ce qui nous permit d'être engendrés du Saint Esprit, de cesser de faire partie de la famille humaine et de devenir membres de la famille spirituelle dont Jésus est le Chef. Tous les membres de l'Église prennent donc part avec Jésus à cette œuvre de sacrifice de soi-même, en ce que nous nous présentons à l'Éternel, et Lui, en qualité de Souverain Sacrificateur de Dieu, nous offre comme une partie de Son propre Sacrifice. Ainsi « nous achevons ce qui reste encore à souffrir des afflictions du Christ ». De même, nous souffrons avec Lui afin que nous puissions aussi régner avec Lui. Ce n'est que lorsque tous les engendrés de l'esprit auront passé par la mort que les mérites du Christ, remis à Sa mort en dépôt entre les mains de la Justice et mis en gage dans l'intérêt de l'Église, seront libérés de cette contrainte et prêts à servir au rachat d'Adam et de toute la race humaine, sous les termes de la Nouvelle Alliance.
S'il
nous fallait à nouveau écrire ce Volume, nous apporterions ça et là des
retouches de peu d'importance dans l'expression et en harmonie avec ce que nous
avons présenté ici. Nous prions nos lecteurs de s'en souvenir. Ces différences
dans l'expression ne sont pas assez importantes pour nous permettre de considérer
les expressions de ce Volume comme inexactes — elles sont simplement moins précises
et moins claires quelles le seraient si cet ouvrage devait être rédigé
aujourd'hui.
Pour
les plus récents commentaires sur la Nouvelle Alliance, nous invitons les
nouveaux lecteurs à se reporter au Volume VI des « ÉTUDES » à la préface
de l'auteur.
Votre
serviteur dans le Seigneur,
Charles
Taze Russell.
A Brooklyn (N. Y.), le 1er Octobre 1916.