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LE SPIRITISME ANCIEN ET MODERNE

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            « Revêtez-vous de l'armure complète de Dieu, afin que vous puissiez  tenir ferme contre les artifices du diable ; car notre lutte n'est pas contre le sang et la chair mais, contre les principautés contre les autorités contre les dominateurs de ces ténèbres contre les  puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes »… Eph. 6 : 11, 12 (D. – Note).

PREUVES DE SA NATURE DÉMONIAQUE

DEUX opinions différentes s'opposent à la compréhension exacte de ce qui, croyons-nous, constitue le spiritisme : (1) La première est celle de la plupart des gens, qui ne croient pas au spiritisme et estiment que les manifestations et preuves avancées sont des supercheries. (2) La seconde, partagée par un nombre croissant d'individus, est celle de ceux qui nient l'existence des esprits du mal ou démons et celle du prince des démons que les Écritures  appellent le diable et Satan.

            Le rev. Adam Clark D. D. a très bien dit :

« Satan sait parfaitement que ceux qui nient son existence, ne sont pas effrayés de sa puissance et de son influence ; ils ne sauront éviter ses ruses et artifices et ne prieront pas Dieu de les délivrer du malin. Ceux qui ignorent l'existence du malin, n'ont pas la perspective de l'écraser sous leurs pieds, aussi sont-ils exposés à devenir la proie facile de l'ennemi de leurs âmes. C'est par l'influence du malin lui même que les hommes sont amenés à ignorer et à nier son existence, ils se relâchent alors de toute vigilance deviennent ses sujets et sont entièrement asservis par lui. Il est notoire que, parmi les personnes qui font profession d’être chrétiennes, celles qui nient l'existence du malin, sont celles qui prient peu ou pas du tout et sont apparemment aussi peu soucieuses de l'existence de Dieu que de celle de Satan. Ces personnes, surtout celles qui ne prient pas dans l'intimité (on ne connaît pas d'exemple d'un négateur du malin qui prie dans l'intimité), ne se soucient aucunement de leurs devoirs envers Dieu et n'ont pas de religion, sinon un formalisme inutile, quelles que soient leurs prétentions à cet égard ».

Comment le spiritisme peut-il faire du tort à ceux qui sont persuadés de la fausseté, de la tricherie de ses prétentions et de la crédulité de ses adeptes ? A cela nous répondons : la grande majorité de ses sectateurs sont précisément ceux qui, à un moment donné, ont nié complètement et de tout cœur les manifestations spirites en les considérant comme des impostures. Les plus incrédules en matière de spiritisme sont ceux qui souvent désirent le plus vérifier la chose, et lorsqu'ils sont convaincus que beaucoup de ses prétentions sont vraies et que le nombre de ses manifestations sont surnaturelles, ils sont alors très portés à devenir de fervents adeptes du spiritisme. Si ces personnes avaient connu l'essence même du spiritisme, les méthodes et la puissance par lesquelles il opère, elles se seraient tenues sur leurs gardes et elles auraient eu une base d'appréciation qui, autrement, leur fait défaut. Faute de connaître ce qu'est réellement le spiritisme (connaissance qui est donnée par les Écritures et confirmée par des preuves évidentes hors du domaine des Écritures), beaucoup de gens deviennent la proie de cette duperie.

Il est certain que nombre d'impostures ont été commises sous l'étiquette du spiritisme, spécialement dans les essais de « matérialisation ».  Il est indiscutable que les spirites ont réalisé et peuvent réaliser différentes œuvres remarquables qui dépassent la puissance humaine grâce à l'intervention de certains pouvoirs ou facteurs. Nombre de ces expériences dans différents domaines ont été contrôlées par des savants totalement incrédules. Des tambourins maintenus en l'air hors de portée de main par une force invisible ont résonné comme s'ils avaient été frappés ; des chaises avec les personnes qui étaient assises dessus ont été soulevées en l'air sans l'intervention d'une puissance ou de un moyen apparent ; des médiums se sont maintenus sans support en l'air, etc. Les expériences des coups frappés, des tables tournantes, des autographes écrits, des inscriptions sur ardoises ont été répétées et contrôlées nombre de fois à la satisfaction de centaines d'individus intelligents dans les différentes parties du monde. Le spiritisme compte parmi ses adhérents, des juges, des avocats, des hommes d'affaires, et nombre de femmes intelligentes. Toutes ces personnes ont vérifié les assertions du spiritisme et avouent leur foi absolue dans ce domaine-là. Il est déraisonnable, pour ne pas dire plus, de se moquer de telles personnes en les traitant d'imbéciles, si elles sont simplement trompées par des prestidigitations et des escamotages, ou en les traitant de coquins, si elles se prêtent, le sachant et le voulant à l'emploi de procédés de charlatans.

Au début, l'auteur se montra sceptique quant aux diverses prétentions du spiritisme, mais un chrétien en qui il avait entière confiance le convainquit du contraire. Cet ami ne croyant pas au spiritisme se trouva un soir en compagnie de spirites : on proposa d'organiser une séance ;  l'assistance y consentit et notre ami y resta par curiosité. Les personnes s'assirent autour d'une table avec leurs mains placées comme il est d'usage ; l'une des personnes présentes agissant comme médium demanda : «Y a-t-il des esprits présents ? ». La réponse indiquée par des coups frappés sur la table (un coup pour la lettre A, deux pour B, trois pour C, etc.) annonça que des esprits étaient présents, mais qu'ils ne feraient pas de communications ce soir-là. Le médium demanda : Pourquoi ? La réponse fut : « Parce que de nouveaux médiums ont été désignés sur toute l'étendue des États-Unis ». L'assistance fut déçue et demanda, à titre de preuve, par l'intermédiaire du médium, la communication du nom d'un personnage important mourant cette même nuit. Cette requête fut accordée et le nom d'un haut dignitaire russe, que nous avons oublié, fut indiqué. Ceci se passait avant la pose du câble transatlantique et notre ami, désireux de vérifier la prédiction, suivit de près les Journaux ; un mois après (soit le temps nécessaire à l'arrivée du courrier russe à cette époque) il lut la nouvelle de la mort du personnage russe mentionné plus haut.

Notre ami fut convaincu que le spiritisme n'était pas une mystification et désira assister à une autre séance. Lorsque cette dernière eut lieu, le médium tenant compte de l'information reçue précédemment demanda : « Y a-t-il d’autres médiums présents ? Si oui, combien ? » La réponse fut : « Quatre ». Le médium demanda à l'esprit d'indiquer les quatre médiums présents ; chacun prononça son propre nom et un coup frappé sur la table par quelqu'un d'invisible désigna alors les médiums. Notre ami se trouva être un des élus et se sentit grandement honoré de ce choix. Ceci se passait à Wheeling (Virginie occidentale). Peu après, cet ami vint à Allegheny (Pennsylvanie) rendre visite à une tante qui était veuve et dont la famille habitait l'endroit. Désireux de faire étalage du pouvoir de médium dont il avait été investi, il pria sa tante et la fille de cette dernière d'assister à une « séance ». Elles furent surprises, et la fille demanda : « Comment, vous êtes un médium ? Je suis également un médium frappeur, mon frère Harry est un médium de tables tournantes et ma mère est un médium par suggestion hypnotique ». Notre ami n'avait jamais vu que les manifestations de médiums frappeurs et désirait vivement se rendre compte des pouvoirs spéciaux de sa tante ; cette dernière lui montra quelques lignes qu'elle avait écrites absolument semblables à l'écriture autographe de chèques libellés par son oncle défunt. Fait remarquable, cet oncle avait une jolie écriture et sa tante par contre ne pouvait pas écrire du tout sauf sous l'influence spirite.

Désirant éprouver le pouvoir de sa tante comme médium parlant par suggestion, les trois personnes précitées prirent place autour d'une petite table, et la tante demanda à un esprit de communiquer par son intermédiaire. Il fut répondu qu'il ne serait donné aucune communication parce qu'il n'y avait pas d'auditeurs incrédules à convaincre. La séance continua néanmoins, et la tante invoqua de nouveau l'esprit. En guise de réponse ses mains furent soulevées avec force et abaissées brutalement sur la table. Ils furent tous très surpris ; les esprits étaient évidemment irrités d'un second appel après leur refus. Après avoir discuté le sujet pendant dix minutes environ, notre ami persuada sa tante d'évoquer de nouveau les esprits pour voir ce qui se produirait. La tante s'exécuta ; cette fois-ci ses mains furent soulevées et violemment abaissées sur la table trois fois de suite, et rapidement, en produisant un choc tel que tous les os semblaient avoir été brisés ; la tante s'élança de table en délire, les yeux hagards et criant oh ! oh! oh ! L’ esprit, quel qu'il fût était évidemment irrité et tenait à faire savoir qu'on ne plaisantait pas avec lui.

Après cette expérience la tante de notre ami ne voulut plus jamais servir de médium dans aucune manifestation spirite ; elle fut assez prudente pour s'en abstenir. Notre ami était néanmoins désireux de constater les exploits d'un médium de tables tournantes, et lorsque son cousin Harry vint à la maison dans la soirée, notre ami insista auprès de lui pour obtenir une démonstration de ses talents de médium. Harry consentit et voici ce qu'il fit entre autres : Il plaça une petite table légère au centre de la chambre et déclara : « J'adjure l'esprit de notre Vieux chien Dash d'entrer dans cette table ». S'adressant à la table il dit : « Viens Dash ! » La table se balança sur deux pieds et le suivit en trébuchant autour de la chambre.

Nous devons ajouter que notre ami qui témoigne de ces choses n'exerce plus ses pouvoirs de médium. Il est un des chrétiens distingués de Pittsburgh (Pie) et son point de vue actuel sur le spiritisme est le même que celui que nous allons exposer.

Les spirites prétendent que ces manifestations et communications avec des intelligences invisibles proviennent d'êtres humains qui vécurent jadis dans ce monde et qui, après une mort apparente devinrent en réalité plus vivants, plus intelligents, plus dégagés d'entraves, et de toutes manières bien supérieurs à ce qu' ils étaient antérieurement. Le but des manifestations spirites est prétend-on, de prouver que les morts ne sont pas morts mais bien vivants ; qu' une résurrection des morts n'est pas nécessaire, puisqu'il n'y a pas de morts, les morts étant au contraire vivifiés après leur passage par l'étape désignée sous le nom de mort. Nous ne nous attarderons pas à démontrer combien ceci est en opposition avec les Écritures, nous nous bornerons à citer au lecteur la Parole de l'Éternel, lui rappelant que : «  Si les morts ne ressuscitent pas ;…ceux donc aussi qui se sont endormis en Christ ont péri » — 1 Cor. 15 : 13, 18 ; Job 14 : 21 ; Ps. 146 : 4 ; Eccl. 9 : 5, 6.

Voici de quelle manière commence l'aveuglement. Dès que l'incrédule en matière de spiritisme est convaincu qu’une intelligence invisible se manifeste par le médium, son intérêt est décuplé, car le spiritisme fournit des preuves incomparables de communications avec l'invisible ; et beaucoup de gens paraissent non seulement désireux, mais anxieux de marcher par la vue plutôt que par la foi. Chacun a des amis qui sont morts, et des milliers de personnes désirent  vivement entrer en communication avec eux s'il est possible et obtenir d'eux un message ou un conseil. Il n'y a donc pas lieu d'être surpris de voir combien de personnes sont absorbées par ces questions et sont désireuses de recevoir des directives de ceux qu'elles jugent leurs plus fidèles amis et leurs plus sages conseillers.

            Ces personnes se rendent vers les médiums pour communiquer avec les morts. Le médium donne une description des cheveux, des yeux, etc., indique certaines particularités par exemple un doigt ou un pied estropié ou difforme (grâce auquel un père, un fils, une sœur ou une femme reconnaissent leur cher défunt) puis un message est communiqué ; en dépit de sa forme vague et incertaine, on le fait passer pour être très important. Les débutants ressentent une sorte de joie respectueuse ; ils sont humblement conscients de l'infériorité de leur condition et sont fiers néanmoins d'avoir été jugés dignes de recevoir une communication du « monde des esprits », alors que tant d'autres n'ont pas cette faveur mais « ignorent les merveilles du spiritisme » Ces premiers sentiments éprouvés ont quelque analogie avec certaines catégories de sentiments religieux et dès lors, les « convertis » sont prêts à ajouter foi et à obéir aux conseils et instructions de ceux qu'ils estiment plus éclairés, plus saints qu'eux-mêmes et qui prennent un si grand intérêt à leur bonheur présent et éternel, qu'ils ont quitté leurs joies et leur ministère célestes pour entrer en communion avec eux et les instruire.

             La majorité de ces personnes n'ont pas une vraie foi chrétienne s'appuyant sur la Parole de Dieu ; elles désirent une vie future et ont une espérance se rapportant à leurs parents morts, plutôt qu'une foi réelle sur ces deux questions. La conviction qu'elles ont d'avoir communiqué avec ceux qui sont au-delà de la tombe leur apporte, en conséquence, une notion plus concrète et plus captivante que toutes leurs idées antérieures ayant trait à la vie future. Nombre de ces personnes n'ayant jamais éprouvé de sentiments religieux, se tiennent le discours suivant : Maintenant je sais ce que sont la foi et les sentiments religieux se rapportant à l'avenir, et elles se félicitent d’avoir obtenu une grande bénédiction spirituelle.

Mais ceci n'est que la première étape et ces expériences relativement édifiantes ne sont que le début. Les spirites conviennent franchement qu'il y a des « mauvais esprits », des « esprits menteurs » qui les trompent maintes et maintes fois, ainsi que le démontrent les expériences subséquentes. Les messages et les révélations, souvent stupides et dénués de sens, produisent peu à peu chez celui qui s'adonne à ces recherches l'incrédulité à l'égard de la Bible et du Créateur ; d'autre part, ces manifestations spirites enseignent et proclament que les seules sources de connaissance, outre celles dues à la nature, proviennent des « esprits » ; ce degré franchi, le terrain est préparé pour recevoir les doctrines plus substantielles sur les « affinités des esprits », « l'amour libre », etc. En dépit des premières déceptions et des faits de nature à ébranler la confiance, on finit généralement par admettre l'explication d'après laquelle il existe des « bons et des mauvais esprits » ; ces faits acquis, la malheureuse victime s'engage aveuglément dans cette voie, pleinement persuadée qu'elle est en communion parfaite avec quelque puissance surnaturelle.

Pour illustrer ces considérations citons l'exemple d’un vieux monsieur de Pittsburgh spirite convaincu et ardent défenseur du spiritisme. Nous connaissions quelque peu son histoire par l'intermédiaire d'un ami commun. Lors d'une communication faite par un médium, personnifiant sa femme, transformée « par évolution », cette dernière lui dit : « John, je suis parfaitement heureuse, une seule chose m'attriste et elle vous concerne précisément ». Il répondit : « Oh ! Marie! Que mes affaires ne troublent pas votre bonheur ! Je suis relativement heureux pour mon âge et dans une situation assez confortable ». Elle répondit : « Oh! pas du tout John, je sais très bien que vous êtes seul, vraiment seul que je vous manque beaucoup, que vous êtes grandement privé de nombreuses petites attentions et que votre intérieur est triste ». Monsieur N. se fiait entièrement aux appréciations de Marie et le message produisit son effet ; son intérieur, ses affaires lui procurèrent de moins en moins de satisfaction, il devint de plus en plus mécontent ; dans une séance subséquente il demanda à Marie ce qu'il devait faire pour calmer ses inquiétudes et la rendre parfaitement heureuse. Elle répondit qu'il devait chercher une compagne convenable et se remarier. Le vieux monsieur (il avait soixante-dix ans) objecta que s'il pouvait trouver la personne requise il n'était pas certain qu'elle voudrait l'accepter. Dans maintes séances, le prétendu esprit de sa femme insista ; ces pensées finirent par l'obséder, il se sentit plus solitaire, et il demanda finalement à Marie de lui désigner quelqu'un, puisqu'elle était mieux qualifiée que tout être terrestre pour trancher la question. Le médium féminin simula une profonde indignation de la réponse reçue et refusa au premier abord de la transmettre. Elle mit une certaine insistance à refuser cette communication ce qui aviva le désir de Monsieur N. de connaître cette réponse ; finalement le médium expliqua que c'était elle-même que l'esprit de la défunte désignait pour devenir la femme de Monsieur N. elle affecta d'être profondément indignée que l'esprit ait pu la juger capable d'épouser un vieillard comme lui. Poursuivi par ces idées. Monsieur N. finit par se convaincre qu'il devrait se laisser guider par l'esprit de sa femme dans le chemin du bonheur et de la paix : il adjura le médium de se soumettre aux ordres de leurs meilleurs amis du « monde des esprits », comme il est du devoir des humains. Le médium consentit finalement à l'épouser pour se conformer aux indications de l'esprit, à la condition que Monsieur N. lui transmettrait tous ses biens. Tout s'accomplit dans les formes légales, et M. N.. sa femme médium et la fille de cette dernière se proposèrent de transformer l'intérieur froid et triste de M. N. selon les désirs de sa femme-esprit. Cela dura à vrai dire peu de temps et le pauvre vieux Monsieur fut heureux d'abandonner sa maison et tout le reste pour être délivré des deux « femmes-démons » qu'il apprit par la suite à connaître sous ce jour.

Ces événements n'ébranlèrent-ils pas la foi de M. N. dans le spiritisme ? Nullement. Il communiqua simplement de nouveau avec sa première femme par l'intermédiaire d'un autre médium ; il apprit qu'elle avait été faussement interprétée par un esprit menteur et qu'elle n'avait jamais donné des conseils aussi pernicieux. Nous  connaissions les faits ci-dessus, lorsque nous le rencontrâmes peu après ; il s'efforça d'imposer à l'auteur les doctrines spirites ; nous, lui répondîmes : M. N.. nous admettons que le spiritisme repose sur une  base étayée par des phénomènes d'ordre supra-humain ; mais nous déclarons que les puissances qui communiquent avec vous ne se présentent pas sous leur véritable identité ; elles prétendent être des amis et des parents défunts : or, les Écritures affirment qu'il n'y a ni oeuvre ni science, ni sagesse dans le séjour des morts, les morts ne savent rien (Eccl. 9 : 5. 10) ; elles déclarent que notre seule espérance d'une vie future repose sur la résurrection des morts, Vous savez M. N., que les témoignages de ces puissances, quelles qu'elles soient, qui prétendent être les esprits de vos amis ne sont dignes d'aucune confiance : vous ne pouvez accorder aucune foi à leurs déclarations les plus solennelles ; ils sont, selon les Écritures, des « esprits menteurs ». Nous continuâmes à lui montrer l'identité de ces esprits d'après les Écritures comme nous allons le faire voir dans ce chapitre. Il convint franchement que certains esprits étaient indignes de confiance, vraiment mauvais : par contre, il assura que d'autres étaient vraiment bons, parfaitement véridiques et qu'ils lui avaient souvent donné de bons conseils d'une grande utilité.

Certains spirites, les novices spécialement prétendent que l'influence du spiritisme élève les sentiments ; mais ceux qui ont passé par toutes les phases successives de ce soi-disant système religieux assurent qu'au contraire cette influence est démoralisante.

Un journal spirite notable « The Banner of Light », décrivant la méthode d'opération, répond comme suit à la question ci-après :

            Question. — Si un esprit dirige la main du médium qui écrit la transmission se fait-elle toujours par le cerveau ? Réponse. « Parfois la direction reçue est appelée direction mécanique ; dans ce cas il n'existe plus de communication entre le cerveau et le bras, le fluide nerveux dont une certaine partie reste dans le bras pour permettre l'action est le facteur qui détermine la manifestation spirite. Par contre, s'il s'agit d'une manifestation transmise par sensation nerveuse, alors le cerveau et le système nerveux tout entier entrent en jeu ».

Un autre journal, le « Spiritual Age » (l'Age du spiritisme) explique comme suit la différence entre le magnétisme animal (*) [ou mesmérisme.] et l'influence spirite :

            « Supposez que je vous hypnotise aujourd'hui, que je parle, écrive et agisse par votre personne à l'état inconscient ceci est du magnétisme ; supposez encore que je meure pendant la nuit et que, devenu un esprit je vienne le lendemain vous magnétiser, parler, écrire et agir par votre personne ceci est du spiritisme ».

La personnalité bien connue Horace L. Hastings apprécie de la manière suivante la valeur du spiritisme pour le monde :

« D'après la doctrine spirite il existe autour de nous des esprits désincarnés cent fois plus nombreux que tous les humains en chair et en os. Parmi ces esprits sont les poètes, auteurs, orateurs, musiciens et inventeurs des âges passés. Ils ont la connaissance de tout ce qu'ils savaient pendant leur existence humaine et ils ont encore appris davantage depuis lors. Avec des pouvoirs aussi étendus et des expériences aussi amplifiées ils devraient être à même de réaliser ce que les mortels n'ont jamais pu faire auparavant : ils peuvent agir librement sur l'opinion publique, sur la presse ; ils disposent d'une infinité de médiums qui reçoivent leurs messages ; des milliers et des milliers de chercheurs les ont sollicités avidement pour en obtenir des informations ; ils ont disposé de tables tournantes, d'ardoises, de plumes et de crayons, de banjos, de pianos, de cabinets de réunion, de cloches, de violons, de guitares, et, de tout ceci quels résultats pouvons-nous exhiber ? Leur mission dans ce monde a été d'instruire les hommes, de les soulager, de les rendre plus sages et meilleurs. Ils ont parlé, frappé, fait tourner des tables, ils ont agité des sonnettes, joué du violon et écrivaillé ; ils se sont matérialisés et dématérialisés ; ils ont provoqué des crises cataleptiques et se sont manifestés ; ils nous ont parlé de nombre de choses que nous connaissions auparavant de nombre de choses que nous ne connaissions pas encore et de bon nombre d'autres qu'il nous est indifférent de connaître ou d'ignorer. Si, par contre, nous examinons le spiritisme au point de vue des connaissances positives, des enseignements véritables, des sciences utiles et pratiques, il nous apparaît aussi stérile que le Sahara et semblable à une outre vide ».

QUI SONT LES ESPRITS QUI PRÉTENDENT

PERSONNIFIER LES MORTS ?

Les Écritures nous fournissent des témoignages nombreux et positifs de l'impossibilité absolue de toute communication avec les morts avant la résurrection. En outre les Écritures affirment positivement que tous les esprits sans exception, sont des « esprits mauvais », des « esprits menteurs », des « esprits séducteurs ». Les Écritures interdisent aux humains d'évoquer ces esprits pour recevoir des informations et nous montrent clairement que ces démons ou « diables » sont « ces anges qui n’ont pas gardé leur origine ». Ces anges étaient du nombre de ceux qui eurent pour mission de diriger l'humanité dans la période précédant le déluge. Le but de cet essai, permis par Dieu, pour délivrer l'humanité du péché fut de démontrer à tous qu'il n'existait qu'un seul remède contre le péché ; celui qui a été obtenu en Christ. Ces anges furent eux-mêmes séduits par le péché, au lieu d'aider les hommes à s'en dégager; ils abusèrent du pouvoir qu'ils possédaient de se matérialiser sous une forme humaine et ils fondèrent une nouvelle race (Gen. 6 : 1-6). Cette progéniture illicite, fut entièrement détruite par le déluge et par la suite ces anges eux-mêmes furent privés de la faculté de revêtir des corps matériels, ainsi que séparés des saints anges qui avaient conservé leur dignité angélique sans tache.

L'Apôtre Pierre y fait allusion (2 Pi. 2 : 4), disant : « Dieu n'a pas épargné les anges qui ont péché, mais les ayant précipités dans l'abîme [le Tartare], les a livrés pour être gardés dans des chaînes d'obscurité pour le jugement ». Jude (verset 6) mentionne également cette classe et dit: « Les anges qui n'ont pas gardé leur origine, mais ont abandonné leur propre demeure [leur véritable condition], il les a réservés dans les liens éternels — sous l'obscurité pour le jugement du grand jour ».

Remarquons trois points relatifs à ces anges du mal :

            (1) Ils sont emprisonnés dans le Tartare, entravés, mais non détruits. Le mot Tartare n'a ni la signification de tombe ni celle de Seconde-mort symbolisée par « l'étang de feu et de soufre », il s'agit ici de l'air, de l'atmosphère terrestre.

            (2) Ils jouissent de certaines libertés dans cette captivité, cependant ils sont enchaînés ou entravés à un point de vue spécial : ils ne peuvent pas manifester leur puissance à la lumière, car ils sont « gardés dans des chaînes d'obscurité ».

            (3) Cette restriction apportée à leur pouvoir devait durer jusqu'au « jugement du grand jour », le grand Jour millénaire — soit pendant plus de quatre mille ans. Comme nous sommes maintenant à l'aube du Jour millénaire, du « grand jour », il est possible que certaines des entraves relatives à « l'obscurité » soient enlevées graduellement ; si oui, si les chaînes des ténèbres se relâchent, ces esprits du mal feront « des prodiges mensongers » à la lumière du jour (ils essayent de le faire maintenant) pour tromper l'humanité avec plus de succès qu'ils ne l'ont fait depuis le déluge.

On ne doit pas confondre ces anges déchus, ou démons, avec Satan, le prince des démons, ou diables, dont la carrière dans l'empire du mal commença longtemps auparavant. Il fut longtemps le premier, et pendant longtemps le seul ennemi du gouvernement divin. Il fut créé un ange d'un ordre supérieur, chercha à rivaliser avec le Tout-Puissant, et s'efforça de tromper et de faire trébucher Adam et sa race pour en faire ses serviteurs ; il a réussi dans une large mesure, pour un temps tout au moins, comme chacun le sait. En sa qualité de « prince de ce monde » qui « agit maintenant dans les fils de la rébellion », il possède une nombreuse armée de partisans trompés et asservis. Il fut naturellement très satisfait de la chute de anges qui ne surent pas conserver leur condition première, et qui furent enchaînés au temps du déluge : dés lors il est appelé leur chef le « prince des démons » ; il est certain qu'appartenant à une classe d'un ordre supérieur il exerce une certaine autorité sur les autres.

Ces anges déchus, ou « démons », trouvent évidemment dans la société de leurs semblables peu de sujets qui les intéressent : des êtres mauvais préfèrent toujours apparemment se jouer de ceux qui sont plus purs, et semblent éprouver du plaisir à les corrompre et à les dégrader. L'histoire de ces démons, relatée dans les Écritures tendrait à montrer que la concupiscence, qui les a fait déchoir avant le déluge, subsiste toujours chez eux. Ils prennent leur principal plaisir à tout ce qui est sensuel et dégradant : Ils exercent généralement leur influence sur les humains en tendant des pièges à ceux qui sont biens disposés, et en débauchant ceux sur lesquels ils exercent un empire complet.

Nous savons parfaitement que nombre de chrétiens sont persuadés que le Seigneur et les Apôtres ont été trompés lorsqu'ils ont attribué à l’œuvre des démons ce que l'on considère aujourd'hui comme des manifestations d'un penchant purement humain, d'états de déséquilibre mental et de crises de névrose. S'il en est ainsi, chacun doit admettre que, si le Seigneur S'était trompé sur ce point, Ses enseignements n'offriraient pas davantage de garanties sur les autres sujets.

 Il y a lieu de remarquer la personnalité et l'intelligence qui sont reconnues à ces démons dans les passages suivants des Écritures : « Tu crois qu'il y a un seul Dieu, tu fais bien : les démons le croient aussi, et ils tremblent » (Jacq. 2 : 19). Est-ce que des penchants naturels de l'homme « Croient et tremblent » ? Les démons dirent à notre Seigneur : « Tu es le Christ, le Fils de Dieu. Mais il les menaçait et ne leur permettait pas de parler davantage, parce qu'ils savaient qu'il était le Christ » (Luc 4 : 41). Un autre dit : « Je connais Jésus et Je sais qui est Paul ; mais vous, qui êtes vous ? » (Actes 19 : 15). La jeune femme que Paul délivra d'un esprit de python et de divination (Actes 16 : 16-19), nous fournit une excellente illustration. Peut-on prétendre que l'Apôtre enleva à cette femme une de ses aptitudes ou de ses capacités ? Ne doit-on pas reconnaître qu'il s'agissait bien d'un esprit qui possédait et utilisait son corps ? — un esprit malin indigne d'y être toléré ?

Un grand nombre de personnes affirment que les démons des Écritures étaient les esprits de femmes et d'hommes mauvais, morts antérieurement, et que ce sont là les « esprits menteurs » reconnus comme tels par les spirites ; ces mêmes personnes sont aux prises avec un autre obstacle ; car elles prétendent généralement que les esprits des méchants qui sont morts, sont livrés aux tourments de enfer, selon leur fausse interprétation des mots shéol et hadès ; dans ces conditions, comment ces esprits peuvent-ils  jouir d'une pareille liberté ?

La « magie » la « nécromancie », la « magie noire », la « sorcellerie », etc.. sont considérées par beaucoup de personnes comme complètement des tromperies. Mais quand nous voyons que ces artifices exerçaient une profonde influence sur les Égyptiens et que Dieu prit de sérieuses mesures pour préserver Israël de ces pièges, nous sommes, certains qu'Il n'a pas pris de pareilles précautions contre quelque chose de bon ou contre quelque chose d'inexistant. Les instructions données aux Israélites furent très explicites : ils ne devaient avoir aucune relation avec les nécromanciens (ceux qui prétendent être les porte-parole des morts, c'est-à-dire les médiums spirites), ils ne devaient pas non plus s'adresser à eux pour obtenir des informations :  ils ne devaient avoir aucun rapport avec les magiciens ou sorciers, ni avec ceux qui se servent des pouvoirs occultes ou des enchantements, ni avec ceux qui font des miracles par des incantations ou des procédés de sorcellerie. Lisez soigneusement les passages suivants des Écritures : Ex. 22 : 18 ; Deut. 18 : 9-12 ; Lev. 19 : 31 ; 20 : 6, 27 ; 2 Rois 21 : 2, 6, 9, 11 ; 1 Chron. 10 : 13, 14 ; Actes 16 : 16-18 ; Gal. 5 : 19-21 ; Apoc. 21 : 8 ; Esaïe 8 : 19,20 ; 19 : 3.

L'histoire que donne la Bible de la « séance » du roi Saül avec la devineresse d'Endor, une nécromancienne, ou médium spirite, relatée en 1 Sam. 28 : 7-20, est une représentation exacte de ce que l'on prétend obtenir aujourd'hui. Malgré les rigueurs sans pareilles de la loi à l'égard des médiums qui étaient punis de mort, nombreux étaient ceux qui risquaient leur vie pour soutirer de l'argent à ceux qui croyaient recevoir des informations surnaturelles de leurs amis défunts — c'est exactement ce que prétendent nos médiums spirites actuels. Le roi Saül savait pertinemment qu'il existait de nombreux médiums au sein d'Israël malgré les commandements divins et sa propre loi, et ses serviteurs n'eurent apparemment aucune difficulté à découvrir celui d'Endor. Saül se déguisa pour assister à cette entrevue : mais la rusée femme connaissait évidemment la stature imposante de Saül qui dépassait de la tête et des épaules tous les autres hommes d'Israël (1 Sam. 9 : 2). C'est pourquoi elle fut si désireuse d'obtenir la promesse et le serment du roi qu'il ne lui serait fait aucun mal pour la punir des artifices auxquels elle allait avoir recours.

La méthode usitée par les esprits malins avec le médium d’Endor était identique à celles en honneur de nos jours. La vision familière du vieux prophète Samuel avec le long manteau qu'il portait habituellement, passa devant les yeux du médium ; lorsqu'il donna la description de l'image par la vision mentale (ou « astrale »), Saül reconnut immédiatement Samuel ; en réalité Saül ne vit rien personnellement ; il « perçut » par la description que c'était Samuel. Saül fut aisément convaincu, comme le sont d'ailleurs les personnes placées dans des conditions identiques : il ne s'attarda pas à demander pourquoi Samuel paraissait aussi vieux et aussi voûté que lorsqu'il vivait, si maintenant il était un esprit jouissant d'une condition très supérieure. Saül ne s'inquiéta pas non plus de la raison pour laquelle il portait dans le monde spirituel le même manteau qu'il avait porté pendant son existence terrestre. Saül avait été abandonné par I'Éternel, aussi fut-il aisément trompé par ces « esprits menteurs » qui personnifièrent le prophète et lui parlèrent en son nom par l'intermédiaire du « médium », la sorcière, nécromancienne, spirite.

Les esprits déchus sont très bien renseignés sur tout ce qui se passe sur la terre et ils sont habiles dans l'art de tromper. Dans leur réponse à Saül, ils imitèrent d'une manière remarquable les manières, le style et, autant qu'on pouvait en juger, les sentiments du prophète défunt, ce qui était le meilleur moyen de tromper le roi. (Ainsi ces « esprits menteurs » s'efforcent-ils toujours d'imiter le visage, la manière d'être et les dispositions des morts). Voici la réponse obtenue par Saül : « Pourquoi m'as-tu troublé en me faisant monter ? ». Cette réponse est en harmonie avec la croyance juive d'après laquelle une personne qui meurt devient inconsciente, elle entre dans le « shéol », la tombe, en attendant la résurrection (Job 14 : 12-15, 21 ; Ps. 90 : 3 ; Eccl. 9 : 5, 6). Voilà pourquoi on fit monter de la tombe et non descendre du ciel Samuel, et pourquoi son repos ou « sommeil » paisible fut troublé et dérangé. — Ps. 13 : 3 ; Job 14 : 12 ; Ps. 90 : 5 ; Jean 11 : 11, 14.

Saül se leurra lui-même aisément en se persuadant que le prophète avait été dans l'obligation de converser avec lui grâce à l'influence toute puissante de la sorcière, alors que de son vivant, Samuel avait refusé de le visiter et de lui accorder d'autres entretiens (Voir 1 Sam. 15 : 26, 35). Saül lui-même disait : « Dieu s'est retiré de moi, il ne m'a répondu ni par les prophètes, ni par des songes » — 1 Sam. 28 : 6, 15.

Toute personne parfaitement renseignée voit combien il est absurde de supposer Samuel capable d'accorder à Saül une conférence dans de telles circonstances. (1) Samuel savait de son vivant que Dieu avait abandonné Saül et, dès lors, il n'avait lui-même aucun droit de lui parler et de lui fournir des renseignements que Dieu ne voulait pas lui donner. Samuel n'aurait pas consenti à cela. (2) Il est par trop absurde d'autre part d'admettre qu'un médium spirite ou devin, sous la condamnation divine, privé du droit de résidence dans le pays d’Israël, ait eu le pouvoir de « troubler » le repos de Samuel en le faisant monter du shéol, à la requête d'un mauvais roi abandonné de Dieu. Samuel était-il dans les régions inférieures terrestres ou bien était-il très éloigné dans le ciel. Dans l'une ou l'autre alternative, la sorcière avait-elle le pouvoir de le contraindre à se présenter personnellement devant le roi Saül pour répondre à ses demandes ? Peut-on vraiment admettre qu'un médium spirite à le pouvoir de « troubler », « faire monter » ou faire apparaître des morts par n'importe quel artifice pour répondre aux questions spéculatives des vivants ? « Un esprit familier » de la sorcière qui personnifiait Samuel, n'annonça rien que Saül n'eût pressenti d'avance. Saül savait que Dieu avait déclaré que lui et sa famille seraient dépouillés du royaume ; aussi avait-il eu recours à la sorcière parce qu'il était effrayé de l'armée des Philistins rangée en bataille pour le lendemain ; il n’attendait aucune miséricorde pour lui et sa famille. Dieu lui ayant annoncé que David lui succéderait. Il s'attendait d'ailleurs à cette déclaration qui est le seul trait caractéristique de cette histoire, fournissant quelque indication d'une connaissance surnaturelle il est dit en effet : «  Demain, toi et tes fils vous serez avec moi et [même] l'Éternel livrera Israël entre les mains des Philistins ». Les démons très bien informés connaissaient beaucoup mieux que Saül la force des positions et de l'armée des Philistins et la faiblesse de ses positions et de son armée : Saül lui-même était déjà terrorisé et s'adressait à la sorcière parce qu'il était effrayé de la situation. Chacun connaissant le mode de guerroyer de cette époque saurait : (1) Qu'une bataille d'un seul jour réglerait probablement la situation ; (2) que la mort du roi et de sa famille en serait la seule conséquence logique. Néanmoins  « l'esprit familier » fit une erreur ; car deux des fils de Saül échappèrent et vécurent encore plusieurs années. Certains érudits prétendent même que la bataille et la mort de Saül eurent lieu plusieurs jours après la visite a la sorcière.

Il ne faut pas s'étonner si Satan et ses satellites, les anges déchus, sont mieux renseignés que les humains sur nombre de questions terrestres. Rappelons-nous qu'ils sont d'une nature, d'un ordre plus élevé et plus développé que l'homme crée « un peu inférieur aux anges » (Ps. 8 : 5) : d'autre part ils bénéficient de milliers d'années d'expériences sans avoir subi les atteintes de la décrépitude et de la mort : tandis que l'homme n'a jamais eu qu'une brève existence agitée et bien vite terminée par la mort. Rien d'étonnant dés lors si l'humanité ne peut rivaliser avec la ruse de ces « esprits mauvais » et si notre unique salut réside dans la grâce divine qui permet à tous ceux qui le veulent de n'avoir aucun commerce avec ces démons. La Parole de Dieu nous dit : « Résistez ; au diable et il fuira loin de vous » (Jac. 4 : 7). « Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant [ en colère], cherchant qui il pourra dévorer. Résistez-lui, avec une foi ferme » — 1 Pierre 5 : 8, 9.

Mais si ces intelligences mauvaises peuvent parler de choses passées et présentes, elles peuvent tout au plus faire des suppositions quant à l'avenir ; néanmoins ces suppositions sont présentées d'une manière si habile qu'elles satisfont celui qui les reçoit : elles sont généralement à double sens et peuvent justifier des événements absolument contraires à ceux qui sont attendus. Ainsi l'oracle de Delphes consulté par Crésus fit preuve d'une connaissance surhumaine du présent ; Crésus ayant acquis une entière confiance, s'informa par les médiums s'il devait conduire son armée contre les Perses ; si nous en croyons Hérodote, il lui fut répondu : « Crésus détruira une grande puissance lorsqu'il aura traversé le fleuve « Halys ». Se fiant à cette prédiction, Crésus attaqua les Perses et fut vaincu ; sa propre grande puissance fut détruite ! L'histoire nous fournit nombre d'exemples de l'ignorance des démons quant à I'avenir ; la Parole de Dieu confirme la chose en disant :

« Plaidez votre cause, dit l'Éternel ; produisez vos moyens de défense, dit le roi de Jacob. Qu'ils les produisent et qu'ils nous déclarent ce qui doit arriver. Quelles sont les prédictions que jadis vous avez faites ? Dites-le pour que nous y prenions garde, et que nous en reconnaissions l'accomplissement. Ou bien annoncez-nous l'avenir. Dites ce qui arrivera plus tard, pour que nous sachions si vous êtes des dieux » — Esaïe 41 : 21-23.

Où donc était le prophète Samuel que Saül devait rejoindre le jour suivant ? Ce n'était certes pas dans le ciel car Saül n'était pas digne d'y entrer (Jean 3 : 5) ; ce n'était pas non plus dans un lieu de flammes et de tourment, car Samuel n'y était sûrement pas. L'« esprit familier » de la sorcière parla à Saül en se basant sur les croyances de ces temps-là, enseignées par Samuel, par tous les patriarches et prophètes et déclarant que ceux qui meurent, bons ou mauvais sans distinction, vont au shéol, la tombe, l'état de mort, et s'endorment du sommeil dont seul l'archange Micaël les réveillera au jour de la résurrection (Dan. 12 : 1, 2) ; à moins d'émettre la prétention que l'esprit familier de la sorcière eût le pouvoir de réveiller les morts avant les temps ; mais comme nous le démontrons, ce fut une tromperie, une supercherie, l'« esprit menteur » ayant personnifié le mort et répondu pour Samuel.

Sur ce passage Charles Wesley écrivit :

« Que comportent ces mots au sens grave et profond ?

Un rayon d'espérance au cœur du moribond ? —

Demain, toi et tes fils vous serez, je l'atteste,

En repos avec moi, la chose est sans conteste.

Non pas dans un état de supplice éternel,

Si Saül doit rester auprès de Samuel ;

Ni celui d'un damné dans la désespérance,

Si du doux Jonathan il doit être en présence » !

Il est frappant que beaucoup de personnes de bon sens soient si aisément trompées et acceptent des preuves aussi légères relativement à la condition des morts, alors qu'elles n'en admettraient certainement pas de pareilles au sujet des vivants. Le chercheur spirite qui reçoit du médium une description exacte de la personne évoquée, conforme à sa manière d'être, à son accoutrement et à son apparence à une époque antérieure, considère ce message, émanant soi-disant du mort, comme une chose sacrée ; il se méfierait indubitablement des tromperies d'un imposteur humain dont le message serait transmis par un serviteur.

Les allusions des Écritures relatives aux nécromanciens, devins et médiums nous permettent de conclure que pendant des siècles, ces esprits mauvais ont cherché à converser avec les Israélites au moyen de médiums. Mais selon toute apparence les manifestations changent de forme suivant les époques : pendant un certain temps la sorcellerie florissait dans la Nouvelle-Angleterre, dans l'Ohio et à travers l'Europe ; elle finit par disparaître et fut remplacée par le spiritisme dont les tables tournantes, coups frappés, etc., cèdent le pas graduellement à d'autres manifestations dont les principales sont l'audition directe et la matérialisation ; cette dernière étant très difficile à réaliser et les conditions généralement peu propices, est souvent truquée et le médium y prend une part par trop directe.

LES POSSÉDÉS AU TEMPS DU PREMIER AVÈNEMENT DE CHRIST

La manière d'opérer des démons, au temps de notre Seigneur et de l'Église primitive, était quelque peu différente de celle en usage au temps de Saül et le Nouveau Testament ne mentionne nulle part les sorciers, devins et nécromanciens ; mais il nous parle beaucoup de personnes possédées par des démons — l'obsession. Il y avait semble-t-il, un grand nombre de possédés dans le pays d'Israël ; il est rapporté de nombreux cas où notre Seigneur chassa des démons. Les douze Apôtres et plus tard les soixante-dix qui furent envoyés, reçurent ce pouvoir ; l'Apôtre Paul le reçut également et l'exerça Voir Luc 9 : 1 ; 10 : 11 ; Actes 14 : 8-11 ; 16 : 18.

Marie de Magdala, possédée de sept démons (Luc 8 : 2) en fut délivrée et devint une fidèle servante du Seigneur. Nous voyons un homme possédé d'une légion d'esprits en Luc 8 : 30 ; 4 : 35, 36, 41. Il n'est pas surprenant que son cerveau en butte à de telles attaques devait fatalement aboutir à une démence complète. La tendance de ces esprits, de prendre possession d'un individu, nous montre leur désir toujours vivace de se matérialiser sous une forme humaine comme ils pouvaient le faire antérieurement. Ils furent privés de ce pouvoir et ne purent que rarement depuis lors prendre possession d'êtres humains ; car, selon toute apparence, la volonté humaine doit être consentante pour que ces esprits puissent effectuer la prise de possession. Mais quand cette possession est obtenue, apparemment la volonté de l’individu est presque anéantie et il ne peut plus se libérer de leur présence et de leurs empiètements successifs, même s'il en a le désir. Le Seigneur fait allusion à cette situation en Matt 12 : 43-45 ; Il nous montre que même si l'esprit impur a été chassé, le cœur purifié et orné, le danger d'un retour de l'esprit, renforcé par d'autres, subsiste toujours si le cœur reste vide et une nouvelle prise de possession est à craindre ; car il est nécessaire que Christ siège dans notre cœur, si nous voulons être réservés pour le Maître et employés à Son service.

Selon toute apparence ces esprits mauvais n'ont pas eux-mêmes le pouvoir de s'imposer même à des animaux inconscients ; ils doivent y être autorisés dans une certaine mesure ; car les démons chassés de l’individu qui en était possédé demandèrent à Christ l'autorisation d'entrer dans les corps d'un troupeau de porcs. Le Seigneur accéda à leur requête, car les porcs étant, de par la loi, des animaux impurs dont on ne pouvait manger, Il prévit ce qui allait se passer et s'en servit pour nous donner cette grande leçon.

L'Apôtre, qui appelle ces esprits des « prodiges mensongers » et des « esprits séducteurs », nous apprend que les païens sacrifiaient à ces démons ; (comparer 1 Tim. 4 : 1 ; 2 Thess. 2 : 9 avec Ezéch. 13 : 6 ; 1 Rois 22 : 22, 23 ; 1 Cor 10 : 20). Nous voyons qu'aujourd'hui les manifestations des démons se produisent dans les différentes parties du monde. Les Chinois reconnaissent ces puissances démoniaques et leur offrent des sacrifices ; ainsi en est-il dans l'Inde et en Afrique. Ces esprits se manifestaient chez les Indiens non civilisés de l'Amérique du Nord d'une manière analogue à celles usitées ailleurs. Le missionnaire Brainard en donne une illustration dans son « Rapport à l'honorable Société pour la propagation des connaissances chrétiennes » ; il montre les difficultés et les obstacles qui s'opposent à la diffusion des doctrines chrétiennes chez les Indiens avec lesquels il travaillait ; il dit :

« Ce qui les éloigne de plus en plus du christianisme, c'est I'influence de leurs powaws (sorciers ou devins). Ces deniers sont censés avoir la puissance de prédire l’avenir, de guérir les malades, très souvent tout au moins ; de jeter des charmes, d'ensorceler ou d'empoisonner des personnes par leurs divinations magiques. Ils semblent posséder un esprit de prophétie qui est une imitation diabolique de l'esprit de prophétie de l'Église primitive. Quelques uns reçoivent cet esprit dans leur enfance déjà, d'autres à l'âge adulte ; cela ne semble pas dépendre de leur volonté ni des efforts faits pour l'acquérir d'une autre personne qui le possède déjà... L'influence de l'esprit n'est pas toujours identique ; elle se manifeste à certains moments. Ceux qui possèdent ces dispositions sont considérés comme très favorisés ».

« Je me suis efforcé d'acquérir quelques notions sur leurs « conjurations » ; J'ai, dans ce but consulté et interrogé l'individu cité dans mon agenda du 9 mai et qui s'est efforcé depuis sa conversion de me donner les meilleures informations sur ce sujet. Mais cela me fait l'effet d'un tel mystère d'iniquité que je ne peux pas le comprendre entièrement : je ne sais souvent pas quelles idées je dois exprimer par les termes qu'il emploie. Autant que je puis juger il n'a pas lui-même une idée exacte de la chose ; actuellement son esprit de divination l'a quitté ».

« Parfois l'esprit se manifestait chez lui d'une manière spéciale; il était nous dit-il, toute lumière ; et non seulement lui-même, mais autour de lui était lumière ; de sorte qu'il pouvait voir au travers des hommes et lire les pensées de leur cœur. Je laisse à d'autres le soin de sonder ces « profondeurs de Satan » ou de s'y plonger comme il leur plaira et je ne prétends pas, pour ma part connaître les idées que représentent ces termes, ni supposer quelles sont les conceptions des individus dans ces manifestations quand ils s'appellent eux-mêmes « toute lumière » ; mais mon interprète prétend avoir entendu un des sorciers dire à un de ces Indiens quelles étaient ses plus secrètes pensées, celles dont il n'avait jamais parlé antérieurement »

« Ils étaient grandement effrayés d'embrasser le christianisme ; ils craignaient d'être victimes d'enchantements et d'être empoisonnés, j'ai fait tous mes efforts pour bannir leurs terreurs en leur demandant pourquoi leurs powaws ne me jetaient pas de sorts et ne m’empoisonnaient pas. Car ces derniers avaient autant de motifs de m'exécrer pour mes prédications et mes tentatives de les convertir, qu'ils n'avaient de raisons de haïr ceux qui deviendraient chrétiens. Pour leur donner une épreuve de la puissance et de la bonté de Dieu, quand Il protège les chrétiens, je fis lancer un défi à tous leurs powaws et grands esprits en leur déclarant qu'ils pouvaient m'accabler le premier de tous leurs pires maléfices, je m'efforçai de ruiner leur influence de cette manière » (Mémoires de Brainard, pages 347 à 351).

Le « New York Sun » publiait trois mois après le récit des expériences du Capitaine C. E. Denny, agent du gouvernement canadien chez les Indiens Pieds-Noirs. Voici ce que dit le Capitaine Denny :

« Lors de mon arrivée dans les territoires du Nord-ouest avec la police montée du Nord-ouest, en 1874, je fus curieux de me rendre compte de la manière dont ces « hommes de la médecine » pratiquaient leurs artifices et en quoi consistaient ces artifices. J'appris de ces Indiens nombre de prodiges accomplis par ces individus ; ce ne fut néanmoins que longtemps après que je pus assister à une de leurs cérémonies. Les Indiens montraient beaucoup de répugnance à laisser un homme blanc assister à leurs cérémonies de « la médecine ». J'appris par la suite à mieux connaître quelques tribus, les Pieds-noirs spécialement, je pus contrôler maintes fois ce que j'avais entendu dire d'eux et je fus stupéfié de ce que je vis à maintes reprises. Nombre de ces hauts faits de « la médecine » ne laissaient aucun doute sur leur parfaite authenticité ; l'individu était entièrement nu à l'exception d'un morceau d'étoffe autour des reins ; moi-même j’étais assis à quelques pas de lui ».

« Tous les Indiens croient à leur esprit familier qui revêt toutes les apparences possibles, celle d'un hibou, d'un bison, d'un castor, d'un renard ou de n'importe quel animal. C'est cet esprit qui leur donnait le pouvoir d'accomplir leurs prodiges et chacun y croyait fermement ».

« J'étais assis un jour dans une tente indienne, seul avec l’un des hommes de la « médecine » des Pieds-Noirs. Il faisait nuit et tout était silencieux dans le campement. La nuit était calme, la lune éclairait brillamment. Soudain, l'Indien commença à chanter, aussitôt la tente qui était de grande dimension se mit à trembler ; le tremblement s’accentua à un tel point que de violentes oscillations se produisirent ; la tente se soulevait au-dessus du sol d'un côté, puis de l'autre, alternativement comme si une douzaine d'individus la soulevaient de l'extérieur. Au bout de deux minutes je sortis rapidement espérant prendre sur le fait les Indiens qui voulaient me mystifier et rire à mes dépens ; mais je fus surpris de ne voir personne nulle part ; ce qui redoubla mon étonnement fut de constater que la tente était solidement fixée au sol par des piquets et il était impossible que des hommes aussi nombreux fussent-ils, eussent enlevé puis replacé les piquets dans un temps si court. Je m'abstins d'entrer à nouveau dans cette tente cette nuit-là ; la chose me paraissait étrange pour ne pas dire plus ».

« Je visitais une autre fois une tente indienne où l'on procédait à une « fumerie de médecine » ; une douzaine d'Indiens y assistaient; lorsqu'on eut achevé de fumer, une grande chaudière de cuivre de soixante centimètres de profondeur et d'un diamètre légèrement supérieur, fut placée entièrement vide sur le feu ardent qui brûlait au milieu de la tente. L'homme de « la médecine » nu, à l'exception d'un lambeau d'étoffe autour des reins, chantait, pendant tout ce temps, une « médecine », à voix basse. Au bout de quelques instants le récipient fut porté au rouge vif; on passa une perche au travers de l'anse, on l'enleva du feu et on le déposa sur le sol si près de moi que la chaleur était intolérable ; on dégagea la perche, l'homme de la médecine se leva, marcha nu-pieds dans la chaudière chauffée au rouge et dansa à l'intérieur pendant trois minutes au moins, toujours chantant, accompagné par les tambours indiens. Comme je l'ai dit plus haut, j'étais si près de lui que la chaleur était insupportable ; je suivis de très près la cérémonie et je vis l'Indien danser nu-pieds quelques minutes dans ce chaudron. Lorsqu'il sortit, il ne semblait nullement avoir souffert ; la manière dont il accomplit cet artifice était et est toujours une énigme pour moi ».

Des faits analogues dus à l'influence des esprits sont accomplis par les « fakirs » hindous « sous contrôle » et par des « médiums spirites » « sous contrôle » au cours d'expériences dans lesquelles ils manipulent du feu, du verre chauffé au rouge, etc., avec leurs mains nues sans en éprouver de lésions. Dieu a préservé Ses fidèles dans les flammes (Dan. 3 : 19-27) ; il semble aussi qu'il n'empêche pas toujours Satan d'utiliser un pareil pouvoir.

Un missionnaire en Chine possédant une longue expérience, le Dr. Ashmore déclare :

« Il est incontestable que les Chinois ont des communications avec les esprits d'un autre monde. Par contre, ils ne prétendent pas avoir affaire aux esprits de leurs amis défunts. Après s'être mis dans un état spécial, ils évoquent les esprits les sollicitant à prendre possession d'eux. Je les ai vus, lorsqu'ils sont dans les conditions requises, conjurer les esprits de venir habiter en eux ; leurs yeux deviennent hagards, leurs traits se crispent et se convulsent, ils débitent des discours censés provenir des esprits ».

Un vieux numéro du journal « Youth' s Day Springs » contient une lettre d'un missionnaire décrivant la manière dont se comportent les nègres du Gabon aux approches de la mort. Il dit :

« La chambre était remplie de femmes pleurant d'une manière lamentable et évoquant les esprits de leurs pères et d'autres personnes mortes ; elles conjuraient également les esprits auxquels elles croyaient, Ologo, Njembi, Abambo et Miwii, de sauver l'homme de la mort ».

Un missionnaire wesleyen, Mr. White dit :

« Il existe en Nouvelle-Zélande une classe d'individus appelés Eruku ou prêtres ; ces hommes prétendent converser avec les esprits des morts ».

Aucune partie de l'humanité n'a été à l'abri des attaques de ces démons et leur influence est toujours funeste. L’Inde en est entièrement infectée. La croyance à la possession démoniaque fut si généralement admise un certain temps que l'église catholique romaine pratiquait régulièrement l'« exorcisme » pour chasser les démons.

            La première manifestation des esprits qui nous soit connue fut celle d'Eden, lorsque Satan se servit du serpent — l'obséda — pour séduire Ève. Cette dernière prétendit avoir été trompée par la manière artificieuse avec laquelle le serpent présenta les faits. Dieu admit la vérité de cette déclaration et condamna le serpent, qui devint, le symbole représentatif de Satan. Ce dernier, père du mensonge, se servit donc d'un serpent pour tromper Ève et la persuader d’abandonner les commandements de Dieu en l'assurant qu'elle « ne mourrait point » ! Les méthodes et les médiums ont changé dès lors, mais le but est reste le même : tromper et aveugler l'intelligence des hommes, afin qu'ils ne vissent pas briller la lumière de la bonté divine telle qu'elle resplendit sur la face de Christ notre Sauveur — 2 Cor. 4 : 46.

Remercions Dieu de Sa promesse d'établir au temps fixé Son Royaume sur la terre, par notre Seigneur Jésus et Son Église glorifiée. La première œuvre du Royaume avant que toutes les familles de la terre soient bénies, sera l'enchaînement du « serpent ancien » qui est le diable et Satan pour qu'il ne puisse plus tromper les nations pendant les mille ans du Règne de Christ. Pendant ce Règne, tous les hommes arriveront à la « pleine connaissance » de la vérité et pourront avoir part aux riches bénédictions de la nouvelle alliance assurée au Calvaire par le sang précieux de Christ.

Si l'expression « serpent ancien » se rapporte à Satan « le prince des démons », elle sert évidemment aussi à désigner tous les organismes ou pouvoirs des ténèbres qui se sont formés sous sa direction ; il faut donc y rattacher les légions de « mauvais esprits », d' « esprits familiers », d’ « esprits séducteurs ».

L'Apôtre Paul nous prédit l'influence séductrice exercée par le spiritisme sous la direction de Satan. Il nous montre d'abord l’œuvre de Satan dans la grande apostasie dont la Papauté est l'âme, « l'homme du péché », « le mystère de l'iniquité » (*) [Voir Études dans les Écritures, vol. Il, Étude IX ] ; l'Apôtre achève le développement de son sujet en nous montrant qu'à la fin de l'Age actuel, Satan aura la permission d'user d'artifices spéciaux pour séduire ceux qui, ayant reçu la faveur de la connaissance de la Parole de Dieu, ne l'ont pas honorée et mise en pratique. Il nous dit : « Aussi Dieu leur enverra une puissance d'égarement pour qu'ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité mais qui ont pris plaisir à l'injustice [en théorie ou en pratique] soient condamnés » — 2 Thess. 2 : 11, 12.

Il n'y aura pas du tout lieu d'être surpris si, dans la suite, les pouvoirs des ténèbres se manifestent sous forme d'anges de lumière et de progrès ; ils exerceront ainsi une puissance d'une certaine apparence extérieure beaucoup plus séductrice que tout ce qui avait été fait jusqu'à maintenant. Il est bon de se rappeler des paroles de l'Apôtre : « Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes » — Eph. 6 : 12.

Voici ce qu'écrivait Edward Bickersteth, un serviteur de Dieu et étudiant de Sa Parole, en 1842, six ans avant les premières manifestations du « spiritisme moderne » ;

« Les signes des temps, la grande indifférence, la négation contre nature de tout ministère angélique ou influence spirituelle et, d'autre part, les prédictions de faux christs et de faux prophètes « qui feront de grands prodiges et des miracles au point de séduire, s'il était possible même les élus » ; le fait que les hommes « n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés ; aussi Dieu leur envoie une puissance d’égarement pour qu'ils croient au mensonge » ; tout ceci nous laisse entrevoir la douloureuse perspective d'un mouvement rétrograde soudain, d'une aversion de forme religieuse qui se manifestera chez les hommes qui abandonneront leur incrédulité et leurs fausses croyances actuelles pour tomber dans une crédulité contre nature et d'un ordre peu relevé ».

Satan inspire et soutient tous les antichrists ; de même qu'il suggéra à ceux qui préféraient le mensonge à la vérité, la formation et l'établissement du grand Antichrist la Papauté, qui est symbolisée par « la bête », dans Apoc. 13, et qu'il a organisé et formé dans le monde protestant « une image de la bête » douée de vie, qui collaborera avec l'Antichrist  principal, ainsi les pouvoirs des ténèbres, la puissance de l'air, les esprits menteurs et séducteurs, qui se manifestent sous les formes variées du spiritisme, de la science chrétienne, de la théosophie, de l'hypnotisme, etc., uniront leurs efforts à ceux des deux grandes organisations précédentes.

Voici un extrait d'un discours du « Rev. Père Coppens [catholique romain], professeur à l'université de Creighton », sur le sujet intitulé « Les Confins de la Science » ; cet extrait a rapport aux phénomènes spirites :

« Que doit-on penser de la nature du spiritisme avec ses esprits frappeurs, ses tables tournantes, ses apparitions d'esprits, etc. ? Peut-on expliquer des faits qui ne sont pas des impostures, mais des réalités, par les lois de la nature, par les pouvoirs d'agents matériels et d'êtres humains. Tous les résultats obtenus par les hommes de science les plus expérimentés, par les matérialistes les plus convaincus ne croyant ni à Dieu ni au diable et par les chrétiens les plus fidèles, n'ont pu que démontrer la réalité absolue des phénomènes produits que l'on ne peut pas davantage attribuer à une cause naturelle qu'un discours ou une pensée ne sauraient être attribués à un morceau de bois. Il y a cependant un principe scientifique qui projette beaucoup de lumière sur ces manifestations, à savoir qu'il n'y a pas d'effet sans cause appropriée. Si l'effet est une manifestation de science et de raisonnement, la cause qui l'a produit est intelligente. Or, nombre des prodiges exhibés témoignent de connaissances et de pensées, donc leur cause est intelligente.

« Une table ne peut comprendre des questions et y répondre ; elle ne peut se mouvoir sur l'ordre d'une personne. Un médium ne peut parler une langue inconnue ni connaître la maladie cachée d'un patient éloigné, ni ordonner les médicaments appropriés sans connaître la médecine. Si ces effets existent réellement, ils sont dus à des agents intelligents, entièrement distincts des êtres visibles. Ce sont donc des agents invisibles, des esprits d'un autre monde.

« Qui sont ces agents ? Dieu et Ses saints anges ne s'occupent pas de ces misérables prodiges qui servent à alimenter une curiosité morbide et malsaine ; ils ne se mettent pas davantage à la disposition des chrétiens véritables pour être invoqués et exhibés comme des singes sur des tréteaux. Les esprits que l'on fait apparaître dans ces séances sont donc des esprits déchus. Les spirites eux-mêmes déclarent qu'ils sont des esprits menteurs. Ces esprits prétendent être les âmes des morts ; mais qui peut les croire ? Ils sont des esprits menteurs et reconnus comme tels. Ce mélange d'imposture et de superstition, n'est que le rajeunissement sous une forme moderne d'un ancien leurre de l'humanité, le goût immodéré des hommes pour le merveilleux. Nombre de personnes s'imaginent avoir affaire à des découvertes modernes, caractéristiques de notre époque de progrès ! Eh bien ! les esprits qui écrivent se sont manifestés depuis des centaines d'années, sur une grande échelle, dans la Chine païenne enténébrée; d'autre part, les Hindous et les nègres sont très expérimentés en matière de tables tournantes. C'est la renaissance de l'ancienne magie pratiquée par Simon le magicien, au temps de st Pierre ; elle florissait à Éphèse lorsque st Paul y prêchait l'Évangile ; elle est encore plus ancienne : les abominations qui amenèrent au temps de Moise l'extermination des Cananéens et des autres habitants du pays promis, par les Juifs, sur l'ordre de Dieu, appartenaient au même ordre de phénomènes et de manifestations d'esprits ».

LE SPIRITISME MODERNE ET SES TENDANCES

Les spirites affirment que le spiritisme est le nouvel évangile destiné à révolutionner le monde à brève échéance ; ce sera une révolution sociale, religieuse et politique. Mais comme nous l'avons vu, le spiritisme sous ses différents accoutrements, a depuis longtemps régné dans le monde et produit de mauvais fruits sous toutes les latitudes. Il s'est écoulé environ soixante-dix ans (*) [Plus de 130 ans maintenant Trad] depuis les premières manifestations de coups frappés et de tables tournantes à Rochester N. Y. en 1848 ; ce fut le point de départ de ce qui est actuellement connu aux États-Unis sous le nom de « spiritualisme ». Cela débuta par des bruits étranges dans une « maison hantée », ce furent les réponses adressées tout d'abord à une petite fille qui désignait l'auteur de ce bruit sous le nom de « vieux sabot fourchu ». Ces manifestations devinrent rapidement populaires ; des juges, des docteurs, des avocats, des ministres et des centaines de mille autres personnes devinrent les adeptes de la nouvelle doctrine à tel point qu'amis et détracteurs prétendaient que le nombre de ses adhérents s'élevait à plus de dix millions. Ces derniers croyaient à la survivance des morts et ignoraient les enseignements des Écritures au sujet des morts et l'interdiction formelle de communiquer avec des « médiums ». Ces personnes ne croyaient généralement pas aux « esprits malins » : aussi n'est-il pas surprenant si des hommes et des femmes intelligents avant acquis la conviction absolue que des pouvoirs surnaturels se manifestaient au milieu d'eux, par des coups frappés, des tables tournantes, des inscriptions sur ardoises, des réponses faites par les médiums à des questions posées, des visions surnaturelles, etc., aient acquis une foi complète en ces pouvoirs invisibles, qui désirent converser avec eux et qui affirment être leurs amis défunts. En dépit de certains truquages, de certains procèdes de charlatan et de diverses autres supercheries de même nature, il n'y a pas lieu d'être surpris si des individus intelligents ajoutent foi à des manifestations qu'ils ont vues et contrôlées par tous leurs sens.

            Le résultat fut que nombre de chrétiens faillirent succomber pour n'avoir pas tenu compte des avertissements formels de la Parole de Dieu (la Bible) à cet égard. Dès le début, les esprits paraissent s'être comportés d'une manière vraiment très habile en parlant de la Bible, conseillant même aux personnes pieuses assistant aux séances spirites de lire plus assidûment leur Bible et de prier davantage, etc. Mais ceci n'avait d'autre but que de calmer leurs doutes et leur crainte afin de mieux les dominer. Peu à peu les enseignements se relâchant, l'on fit comprendre à l'étudiant qu'il était préférable pour les non-initiés d'avoir la Bible plutôt que rien du tout, mais qu'elle était inutile pour ceux qui étaient en communion directe avec les esprits et même devenait pour eux une entrave.

            Un écrivain très qualifié a bien caractérisé le spiritisme :

            « C'est une œuvre systématique qui débute par des manifestations légères, inoffensives et sans conséquences, qui conduit finalement ses adeptes à renier « le Seigneur qui les a rachetés », à rejeter la Parole de Dieu qui vit et demeure éternellement. Nous voyons que sous l'apparence de procédés et d'artifices fantaisistes, il y a en réalité un plan méthodique bien arrêté ; le Serpent Ancien, qui est un menteur dès le commencement, est si habile qu'il se sert, comme base, de ces communications légères et sans importance du début. par lesquelles il arrive à stimuler la curiosité, à inspirer de la confiance et à endormir les soupçons des âmes honnêtes, mais bornées jusqu'au moment où elles sont entièrement à la merci de l'ennemi de toute justice ».

            Ces démons, qui personnifient les morts, se rendirent vite compte qu'on entrait dans une nouvelle dispensation (ou économie, période) et ils adaptèrent rapidement leurs connaissances aux nouvelles exigences, pour donner à leurs œuvres la plus grande extension possible ; ils déclarèrent ouvertement qu'une nouvelle dispensation allait s'ouvrir, que le spiritisme était l'ange providentiel à qui incombait le devoir de diriger avec sagesse les pas de l'humanité dans cette nouvelle période : ils affirmèrent positivement que, dans la nouvelle dispensation l'ordre social actuel serait complètement détruit et remplacé par le spiritisme érigé en institution universelle ; ils sont même allés dans certains cas jusqu'à annoncer la seconde venue du Christ pensant y trouver quelque avantage pour leur cause ; ils affirmèrent même une fois que Christ était déjà arrivé pour la seconde fois et ils se déclaraient disposés à accorder une communication directe avec Christ par le médium à tous ceux qui le désiraient.

            Nombre de vrais chrétiens ont été préservés des embûches de cette œuvre diabolique par ce que nous pourrions appeler leur propre sens spirituel qui leur a permis de se rendre compte qu'il il y avait dans le spiritisme quelque chose qui ne s'harmonisait pas avec l'esprit du Seigneur et celui de Sa Parole. Nous avons l'assurance positive par la promesse du Seigneur qu'aucun des vrais consacrés, des « élus » ne pourra être complètement séduit — Matt 24 : 24.

            Les tendances fortement marquées du spiritisme, de favoriser l'amour libre, l'ont discrédité aux yeux de tous ceux qui ont l'esprit pur et honnête. Ces derniers arrivèrent à la conclusion que, si l'influence des morts était véritablement représentée dans la personne de nombre des adeptes vivants du spiritisme, alors les conditions sociales au-delà de la mort étaient cent fois pires et cent fois plus avilissantes que celles du monde actuel, en dépit des assurances contraires données par les esprits diaboliques.

            On pourrait montrer, par de nombreuses citations d'ouvrages spirites, que ces derniers renient entièrement la Bible, qu'ils sont entièrement opposés à ses enseignements, qu'ils nient l'existence même de Dieu se bornant à enseigner qu'il existe un « bon principe », et que tout homme est un dieu ; ils nient la rédemption et la souveraineté de Christ se bornant à déclarer qu'il était un médium spirite de degré inférieur. D'autre part de nombreux témoignages de notabilités du monde spirite nous prouvent que les tendances du spiritisme sont extrêmement démoralisantes. Nous nous bornerons à citer un exemple :

            C'est le témoignage de J. F. Whitney, éditeur du « Pathfinder » (New-York) ; il est difficile de récuser ce témoignage, car son auteur fut pendant longtemps un fervent adepte, un défenseur sincère et un avocat convaincu du spiritisme, en relations suivies avec ses disciples. Voici ce qu'il dit :

            « Une longue et constante observation, pendant des mois et des années, nous a permis de constater l'influence réelle et progressive exercée sur les adeptes, les fidèles et les médiums spirites. Nous pouvons affirmer en toute conscience que ces manifestations provenant de médiums authentiques, sous forme de coups frappés, de tables tournantes, d'inscriptions sur ardoises et de transes cataleptiques ont une influence funeste sur des croyants ; elles engendrent la discorde et la confusion ; la plupart de ces doctrines enseignent de fausses idées, elles poussent à l'égoïsme outrancier ; elles établissent des théories et des principes dont la mise en pratique suffirait à dégrader l'homme et à l'amener sensiblement au niveau de la brute. Tels sont certains des résultats du spiritisme moderne ».

            « Nous avons pu constater quelles transformations graduelles il accomplissait chez ses fidèles en général et chez ses médiums plus spécialement démoralisant et débauchant complètement des individus dont la moralité avait été jusqu'alors parfaite, en détruisant graduellement en eux, d'une manière calculée, la base même de tout principe moral. Si nous jetons un coup d’œil en arrière, nous sommes stupéfaits des changements considérables produits en peu de mois chez certains individus. Car une des tendances fondamentales du spiritisme est d'approuver et d'admettre tous les actes et tous les caractères individuels, que ces actes soient bons ou mauvais ».

            Voici la conclusion de J.  F. Whitney :

            « Nous désirons jeter un cri d'alarme, et si notre modeste titre de directeur d'un journal public, si le fait d'avoir autrefois défendu le spiritisme, de l'avoir expérimenté, d'avoir joué un rôle en vue dans le monde spirite, d'avoir défendu sa cause en toute honnêteté et avec énergie, si tout ceci mérite quelque considération, nous adjurons nos lecteurs de tenir compte de cet avertissement et nous disons à ceux qui suivent passivement cette voie : vous êtes dans des rapides tourbillonnants qui vous mènent à la perdition, arrêtez-vous avant qu'il ne soit trop tard et préservez-vous de l'influence destructive de ces manifestations ».

            Certaines personnalités spirites notables, spécialement des médiums femmes (la plupart des médiums sont des femmes) parvinrent à un degré d'immoralité si impudent et si effronté que tout ce qui possédait l'ombre de sens moral était scandalisé. Pendant un certain temps. le démonisme sous le nom de « spiritualisme » périclita. Maintenant que son passé est en partie oublié ou renié il se ranime sous des formes quelque peu différentes. Les nouvelles méthodes semblent abandonner les tables tournantes, les coups frappés et elles tendent à n’avoir qu'un petit nombre de médiums spéciaux ou plutôt à faire de chaque croyant un médium par l'emploi de moyens mécaniques. D'ailleurs, on assure à tous ceux qui se livrent à des recherches dans ce domaine qu'ils sont susceptibles de devenir d'excellents médiums ; cette flatterie produit généralement son petit effet la possibilité de faire des « prodiges » exerçant un grand attrait surtout sur des personnes naturellement peu douées. Cette prétention n'est pas fausse ; car à l'exception des idiots, nul n'est si stupide ou si ignorant qu'il ne puisse remplir le rôle de médium ; et plus les individus font acte de soumission aux ordres des esprits séducteurs et à leurs doctrines de démons (Voir 1 Tim. 4 : 1), plus leurs facultés se développent à un haut degré dans cette direction et le diable s'empare d'eux pour les asservir à sa volonté (Voir 2 Tim. 2 : 26).

            Le terme « esprits séducteurs » s'adapte exactement à la circonstance. Au début, ce ne sont que des amusements anodins, de la simple curiosité ; puis, par des réponses faites parfois d'une manière parfaitement véridique à des questions posées, ils finissent par capter la confiance de leurs auditeurs ; puis d'une manière naturelle en apparence, ils anéantissent peu à peu toute volonté et asservissent complètement leurs victimes : ils les tyrannisent d'une manière diabolique, les amenant à commettre toutes sortes d'excès. Si les consciences se révoltent ou essayent de se libérer de cet esclavage, ces esprits mettent de côté toute retenue, ils raillent leur victime de sa chute, la persuadent qu'il n'y a plus d'espoir pour elle, lui affirmant que son seul plaisir à l'avenir réside dans le diabolisme. Ils vont même jusqu'à citer les Écritures et à interpréter habilement certains passages pour prouver la chose.

            L'auteur de cet ouvrage eut connaissance d'un cas analogue. Un monsieur qui assistait parfois à nos prédications sollicita une entrevue pour sa sœur ; il voulait la faire venir de Cleveland à cette fin. Elle était, disait-il, obsédée par l'idée fixe qu'elle avait commis le péché impardonnable ; il espérait que nous pourrions la délivrer de cette pensée qui parfois la rendait folle. Nous y consentîmes et elle vint. Sa conversation était assez rationnelle mais elle était persuadée que son cas était sans espoir ; nous lui expliquâmes les passages des Écritures relatifs au « péché mortel » et nous nous efforçâmes de lui démontrer qu'elle n'avait jamais eu des lumières suffisantes pour encourir ce châtiment ; mais nous ne pûmes obtenir aucun résultat ; elle déclarait avoir été jadis dans une condition de salut mais que maintenant  il n'en était plus ainsi.

            Elle nous raconta comment elle avait fait la connaissance en Californie d'un individu qui possédait des pouvoirs occultes et était obsédé par un esprit incrédule au début elle ne tarda pas à s'associer avec lui dans la pratique de « mystères » analogues à ceux de la sorcellerie, puis elle séduisit et corrompit une de ses meilleures amies. Dès lors elle fut poursuivie par le remords ; c'était une véritable torture parfois poussée jusqu'au paroxysme ; toute espérance l'avait abandonnée. En nous quittant elle semblait quelque peu réconfortée d'avoir entendu parler de la compassion divine et des grâces abondantes obtenues par la Rançon magnanime donnée pour tous au Calvaire. Néanmoins nous avons appris depuis lors qu'elle perdit de nouveau tout espoir et dut être placée dans une maison de santé pour l'empêcher de s'ôter la vie. On ne pouvait la laisser seule, sinon elle se serait jetée tête première par la fenêtre, ou alors qu'elle se promenait tranquillement dans la rue elle essayait de se précipiter sous les véhicules qui passaient ; ce cas rappelle celui mentionné dans Marc 9 : 22. Nous avons regretté depuis lors de nous être borné à raisonner la pauvre femme et de n'avoir pas exorcisé au nom du Seigneur l'esprit du mal qui la possédait et en cas de non réussite, de ne pas l'avoir instruite et aidée à reconquérir sa volonté pour résister au démon.

            Il existe de bons esprits comme les Écritures le déclarent ouvertement ; ces saints anges ont pour mission de veiller sur ceux qui se sont entièrement consacrés au Seigneur; mais ceux-là n'opèrent pas dans les ténèbres, ni par des « médiums », ils ont mieux à faire qu'à s'occuper de tables tournantes, à répondre par des coups frappés à des questions ineptes et à divertir l'humanité. « Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut » ? (Héb. 1 : 14). Nous n'avons d'ailleurs aucune autorisation de rechercher ou d'attendre des communications de ces saints anges gardiens ; car la volonté de Dieu est que ces « élus » marchent par la foi et non d’après des manifestations contre nature, d’après des visions ou des bruits. C'est à cette fin qu'Il a disposé de Sa Parole afin qu'elle soit le trésor de toute connaissance, auquel Ses fidèles viendront s'approvisionner de « nourriture au temps convenable » ; et Il nous déclare que Sa Parole est suffisante « afin que l'homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre » — 2 Tim. 3 : 17.

            Nous pouvons ajouter que l'on doit considérer comme un sûr indice du mal (à ses débuts ou déjà développé), toute tentative faite par quelqu'un pour accaparer et asservir la volonté et l'intelligence d'un autre, comme cela a lieu avec le magnétisme, l'hypnotisme, les pratiques des médiums spirites, etc. Le Seigneur respecte notre individualité et y fait appel ; Il nous adjure d'être en pleine possession de nous-mêmes, en harmonie avec les principes de justice contenus dans Sa Parole. Quant au spiritisme, il exige un abandon de toute maîtrise de soi-même en échange de l’asservissement à la volonté des esprits. Aucun individu assez prudent n'oserait abandonner à d'autres hommes la direction de sa volonté et de son caractère et moins encore à des pouvoirs invisibles qui prétendent être bons, grands et sages. Tout chrétien, ayant la plus légère confiance dans la Bible et la considérant comme la Parole inspirée de Dieu, doit refuser de se soumettre à ces influences en qualité de « médium » ou simplement de « chercheur », car les avertissements de la Parole de Dieu à cet égard sont formels. Ceux qui s'engagent dans la voie du spiritisme s'éloignent de Dieu et de la Justice, ils s'abandonnent au péché et courent à leur ruine mentale, morale et physique.

            Une lettre d’une dame chrétienne, institutrice en Georgie, nous décrit un des procédés modernes les plus simples pour éveiller l'intérêt et persuader chacun d’aspirer à l'état de « médium parfait », à la « possession »  et à la « soumission » complètes ; l'auteur de la lettre, qui est vraiment intéressée par l'étude du Plan des Ages de Dieu, nous a dit :

            « J'ai eu dernièrement une expérience étrange et peut-être imprudente. Le frère de mon mari est spiritualiste ; il lit le journal le « Progressive (?) Thinker » (*) « Le Penseur avancé » (?) ; il est entièrement convaincu de la vérité de ses enseignements et si je lui rends visite, il m'en lit des articles et me demande mon opinion, spécialement au sujet de ceux qui prétendent recevoir des messages d'amis défunts par l'entremise des médiums. Il ne m'était jamais entré dans l'idée que ce fussent des « plaisanteries » comme beaucoup le croient, quoiqu'il s'y mêle souvent beaucoup de supercheries, car la Bible enseigne clairement me semble t-il que les esprits ont eu et auront le pouvoir de communiquer avec les humains. Je répondis à mon beau-frère que, selon ma conviction, ces communications provenaient d'anges déchus qui personnifiaient les morts pour mieux tromper les hommes en les persuadant du vieux mensonge de Satan « vous ne mourrez point ». Mon beau-frère n'acceptant pas la Bible comme la Parole de Dieu, n'attacha pas grande importance à mon opinion. Sa femme (qui est une croyante convaincue des « ÉTUDES DANS LES ÉCRITURES ») est très peinée de ses croyances et tous deux ont constaté que leurs divergences d'opinions n'étaient pas précisément agréables, bien que sa femme évite ce sujet autant que possible en conservant sa fidélité à la vérité. Quelque temps auparavant, son mari acheta un psychographe, un instrument servant à communiquer avec les esprits; mais il ne savait pas s'en servir ».

            « Il y a quelques jours on me prêta cet instrument; je m'aperçus que je pouvais fonctionner comme médium et je résolus d’« éprouver les esprits » [Ceci est une fausse interprétation des Écritures (1 Jean 4 : 1), comme nous le démontrerons plus loin L'Auteur]. Leur première révélation fut relative à l'existence d'une mine d'or importante sur notre propriété, ce qui ne me surprit pas, car on nous avait déclaré précédemment qu'un filon avait été suivi au travers de notre terrain. L'esprit indiqua l'emplacement exact pour pratiquer des fouilles, le filon se trouvant à une profondeur de 2 m. 30, il était facile de le vérifier. L'esprit ajouta quelques passages des Écritures Col.1 : 4, 5 et 2 : 4. Je m'informai de la signification de l'expression : « discours séduisants » et il me fut répondu : Science chrétienne, spiritualisme, théories d'Ingersoll, etc. A ma demande il indiqua son nom qui était Epaphras. Cela ne plut pas beaucoup à mon beau-frère, il désira entendre parler d'une personne morte qu'il avait connue autrefois ; je demandai si cette personne était présente ; il me fut répondu « oui, c'est Eastman » (ce nom m'était inconnu ; mais mon beau-frère et sa femme, seuls présents en ce moment, le connaissaient très bien). On lui demanda ce qu'il désirait nous communiquer; il nous renvoya au passage Tite 3 : 5, nous assura que les enseignements des Études dans les Écritures étaient vrais, mais qu'il avait été empêché de remporter le prix de l'appel céleste par ses richesses. « Je ne passais pas » déclara Eastman « pour un bon chrétien quoique membre de l'église ».

            « Le jour suivant je fis fonctionner de nouveau la roue ou psychographe ; on m'informa qu'une de mes meilleures amies qui avait vécu longtemps dans notre voisinage immédiat allait me parler ; elle me demanda d'écrire à son mari et de l'informer qu'un certain jeune homme (qu'elle désigna) avait une très mauvaise influence sur leur fils ; elle m'apprit que mon mari (qui est en Floride) avait été blessé et boitait fortement et j'ai reçu une lettre de lui, avant-hier, me confirmant la chose. Mon amie me déclara regretter de n'avoir pas donné toute l'attention voulue aux « Études dans les Écritures » comme je l'en avais priée ; elle me déclara que sa vie actuelle était d'une nature angélique : elle me parla également de la « mine d'or ». Je lui demandai si elle connaissait celui qui prétendait être Eastman, elle répondit affirmativement, disant qu'il était personnifié par un esprit trompeur et qu'il était préférable pour moi de ne pas user de communications obtenues par ce moyen. Un autre esprit nommé Céphas me cita le premier chapitre de Daniel ; un autre, prétendant être mon père, me fit en somme les mêmes déclarations. Tous donnèrent les mêmes informations sur la « mine d'or », tous confessèrent leur croyance en Christ assurèrent que les Études dans les Écritures étaient un exposé correct de la Parole de Dieu et me déclarèrent que je ne tirais pas le meilleur parti d'un de mes dons celui de l'enseignement ; je devrais, disaient-ils, me vouer à l'enseignement public et privé : mais mon attention fut attirée tout spécialement sur les passages 1 Cor. 3 : 7 et Eph. 4 : 2 ».

            « Pendant le court laps de temps où j'utilisai l'instrument, je reçus nombre de communications (dont quelques-unes étaient fausses) : je ne veux pas abuser de votre temps en vous les contant ; plusieurs des « esprits » me déclarèrent vouloir guérir les malades par mon intermédiaire, si je voulais avoir foi en eux. Nombre de passages des Écritures furent cités et appropriés d'une façon vraiment judicieuse à ceux auxquels ils étaient destinés ; mais nous savons que le diable cita les Écritures à Christ. J'ai conservé les mêmes pensées que j'avais avant d' « éprouver les esprits » ; seulement je n'étais pas sûre que les anges déchus admettraient même pour tromper, que « Jésus-Christ est venu en chair » : mais il semble maintenant qu'ils le feront. Il est probable que les passages 1 Jean 4 : 1-3 se rapportent uniquement aux doctrines des hommes. Naturellement il serait possible à ceux qui auront « part à la première résurrection » d'user d'un tel moyen pour se manifester ; mais le feront-ils ? Je serais heureuse d'avoir votre opinion sur ce sujet ».

             [Le passage cité de Jean a trait aux hommes et à leurs doctrines. Il faut remarquer ici que les esprits mauvais, non seulement connaissent les événements actuels, mais peuvent aussi dans une certaine mesure voir l'avenir d'assez près. Nous connaissons un cas ou dans l'intervalle d'une année deux décès furent prédits : l'une des personnes mourut, l'autre tomba sérieusement malade, mais se rétablit. Satan détient certains pouvoirs mais ils sont limités. Comparez Héb. 2 : 14 ; Ps. 97 : 10 ; Ps. 116 : 15 et Job 2 : 3-6 — L'Auteur.]

            « Les expériences que j'ai faites me paraissent confirmer ce que vos enseignements nous disent à savoir que ces communications proviennent des anges déchus. On ne peut avoir aucune confiance en eux. On comprend alors que dans les derniers temps de l'Age de l'Évangile, ceux qui n'auront pas une foi à toute épreuve ne pourront pas « résister ».

            Nous voyons par ce qui précède, quels sont les procédés insidieux de ces démons ; ils confessent Christ et la Vérité, comme firent Satan et les esprits mauvais au temps de notre Seigneur. Il y eut également une femme « possédée » qui suivit Paul et Silas pendant plusieurs jours confessant la vérité et disant : « Ces hommes sont les serviteurs du Dieu Très-Haut et ils vous annoncent la voie du salut » (Act. 16 : 16-18). A l'exception de ces faits nous pouvons montrer, par de nombreuses preuves, que les démons approuvent et confirment toutes les doctrines ou théories considérées comme parfaites par les chercheurs, afin de capter leur confiance et d'augmenter ainsi leur influence sur eux. En ce qui concerne la « Mine d'or » c'était un appât pour attirer et fixer l'attention. Que la vue des anges tombés puisse pénétrer plus profondément à l'intérieur du sol que celle des hommes, cela est fort sujet à caution. Qu'il existe de l'or en quantité suffisante pour tenter une entreprise, dans la plupart des filons aurifères de la Georgie, c'est très possible : mais les mineurs en général et ceux qui pratiquent les forages dans les terrains pétrolifères, et qui se sont fait « diriger par les esprits » ou qui ont utilisé des « baguettes divinatoires », ont tous en définitive éprouvé des pertes financières pour avoir suivi ces directions. Il faut admettre que, si d'une part les « esprits menteurs » sont fidèles à leurs attributions en faisant étalage de connaissances qu'ils ne possèdent pas. d'autre part, leur méchanceté d'« esprits séducteurs » les pousse à faire tomber les humains dans toutes sortes de chutes morales et mentales : ils prennent plaisir également à les conduire à la ruine financière. Les esprits menteurs sont comme les hommes menteurs, on ne peut se fier à eux et les croire en aucune circonstance.

            Si nous examinons leur conseil d'« enseigner », nous craignons que, provenant d'une telle source, ce conseil n'indiquât le point faible de notre sœur celui sur lequel les démons avaient reconnu qu'ils devaient diriger leur attaque. Il est sage de se persuader d'avance que leurs conseils sont toujours destinés à nous faire du mal, directement ou indirectement. Remarquez leur ruse perfide qui, pour détourner toute méfiance, va jusqu'à citer des textes bibliques conseillant l'humilité !

            Il est certain que le peuple a besoin d’instruction et tous ceux qui instruisent sont des « instituteurs » ; mais ce serait dangereux si chacun s'imaginait être instituteur. La voie la plus sûre pour chacun est d'être un élève à l'école de Christ notre grand Professeur, d'être disposé à recevoir Ses leçons par n'importe quel canal, ou d'être employé par Lui pour en aider d'autres à bien comprendre Ses enseignements. Tout ce que l'on apprend du Seigneur doit être communiqué à d'autres, non comme notre propre sagesse et notre enseignement personnel, mais comme ceux du Seigneur, nous considérant nous-mêmes comme de simples canaux par lesquels ruisselle l'eau de la vie qui alimente d'autres personnes. Il n'est pas étonnant que le saint Esprit nous mette en garde : « Qu'il n'y ait pas parmi vous un grand nombre de personnes qui se mettent à enseigner; car vous savez que nous instructeurs seront jugés plus sévèrement » Jacq. 3 : 1.

            Le fait d'enseigner à d'autres suggère bien vite la notion d'une sagesse supérieure et dès le début ceci a été un des pièges utilisés par Satan. A notre mère Ève il promit comme récompense de la désobéissance, qu'elle et Adam, « seraient [sages] comme des dieux ». Ève conclut de ces arguments que le fruit défendu était désirable pour acquérir la sagesse, voilà en quoi consistait la tentation. Hélas ! la sagesse que Satan accorde n'est pas du tout à rechercher; elle est : « [1] terrestre, [2] sensuelle, [3] diabolique », comme un grand nombre de personnes l'ont reconnu trop tard. Au contraire, « la sagesse d'en haut est : [1] pure, [2] pacifique, [3] modérée, [4] conciliante, [5] pleine de miséricorde et de bons fruits, [6] exempte de duplicité et d'hypocrisie » (Jacq. 3 : 15-17). On comprend aisément que l'Apôtre inspiré ait dit : « Mais je crains bien que, comme Ève fut séduite par l'astuce du serpent, ainsi vos pensées ne se corrompent et ne perdent leur simplicité [pureté] à l'égard du Christ » (2 Cor. 11 : 3). Ne perdons donc aucune occasion de répandre « la bonne nouvelle d'une grande joie » ; mais oublions-nous comme instructeurs et dirigeons chacun, comme frère et compagnon pèlerin, vers la Parole et l'exemple de notre grand Maître et celui des douze Apôtres inspirés, désignés par Lui pour être nos précepteurs et nos instructeurs.

            Nous avons averti par la suite notre sœur qu'elle avait été très imprudente de désobéir aux instructions divines (Esaïe 8 :19, 20) par un commerce quelconque avec ces « esprits séducteurs ». Ce ne sont pas ces esprits-là que nous devons « éprouver » pour savoir « s'ils sont de Dieu » car Dieu nous a déjà avertis qu'ils ne sont pas de Lui, mais que ce sont des « esprits mauvais ». Dans ce même ordre d'idées nous aurions autant de droit de nous servir des paroles de l'Apôtre comme d'une excuse pour éprouver toutes sortes d'alcools de différentes marques et vérifier si l'un d'entre eux n'enivre pas. Ces esprits du malin prétendent être très nombreux, une légion obsédant un seul homme : ils ne demanderaient pas mieux que d'être « éprouvés  » tous par l'humanité. Tout ce qu' ils demandent c'est un « essai » ou une épreuve complète et tôt ou tard ils réussissent à asservir complètement la plupart de tous ceux qui les éprouvent.

            Dans le passage qui dit : « Bien-aimés n'ajoutez pas foi à tout esprit; mais éprouvez les esprits pour savoir s'ils sont de Dieu » (1 Jean 4 : 1-6), le mot esprit a le sens d'enseignement ou doctrine et ne se rapporte nullement à des êtres spirituels. Les versets suivants nous le montrent, ils nous déclarent que nous devons « éprouver » ou discerner entre « l'esprit de la vérité et l'esprit de l'erreur ». La distinction peut être rapidement faite ; car toute fausse doctrine nie directement ou indirectement que : « Christ est mort pour nos péchés », nie également que : « Jésus-Christ homme s’est donné lui-même en rançon pour tous ».

            Assurément nous ne devons pas nous attendre à ce que le Seigneur et tous ceux qui sont en harmonie avec Lui fassent usage de méthodes telles que celles qui sont employées par les « esprits menteurs » et que Dieu a condamnés et frappés d'interdiction dans Sa Parole. Les créatures de Dieu qui se livreraient à ces pratiques s'exposeraient à tous les « artifices du diable ».

            Notre sœur nous envoya une réclame du Psychographe rédigée comme suit :

            « Désirez-vous approfondir le spiritualisme ? Désirez-vous développer vos talents de médium ? Désirez- vous recevoir des communications ? Si oui, le psychographe vous sera d'un secours inestimable. Nombre de ceux qui ignoraient leurs aptitudes de médium ont pu recevoir d'agréables communications après quelques séances. Nombre de ceux qui, au début, le considéraient comme un hochet amusant, se sont rendu compte que l'intelligence qui le dirigeait avait plus de connaissance qu'eux, et ils se convertirent au spiritualisme ».

            Satan a donc recours à la croyance commune à toutes les dénominations religieuses chrétiennes aussi bien qu’au monde païen, d'après laquelle les morts ne sont pas morts mais que devenus des anges, ils se meuvent autour de nous ? Que pourrait-on concevoir de mieux combiné, pour « séduire » ces personnes, qu'un tel « jouet » ?

            Nous reçûmes par le même courrier quelques numéros du journal « The Progressive Thinker » qui est un organe spiritualiste des plus accentués. Nous les avons examinés pour nous documenter en vue de la présente étude, et nous avons été surpris de voir que nombre des articles de fond avouaient sans détour que l'énorme majorité des esprits communiquants sont des esprits mauvais qui s'efforcent d'entraîner à leur ruine les humains sur lesquels ils exercent leur influence et, si possible, pour les rendre fous par une obsession complète. On signalait des communications écrites jetées dans une chambre et signées « Béelzébul » et « Diable ». Dans une colonne sous le titre suggestif : « Une étude critique de l'obsession », nous lûmes le récit de l'obsession d'une pauvre femme par des esprits malins ; cette obsession était arrivée à un degré tel qu'elle fut internée dans un asile d'aliénés ; elle put finalement se libérer de leurs tourments ; voici ce qu'elle dit : « J'ai prié pour qu'ils s'en aillent ». A la question « A qui avez-vous adressé votre prière ? » elle répondit : « Au Dieu qui vit éternellement ; Il est le seul qui ait le pouvoir de répondre à une prière ». Plus loin dans une autre colonne du journal on y lit un blasphème du nom de Dieu sous le titre significatif « Pierre et Paul » ; voici la citation ; « Moïse, bien que passant pour avoir une connaissance approfondie de toutes les sciences égyptiennes, fut un des hommes les plus médiocres qui aient existé, et il commit l'erreur de faire son Dieu de Jéhovah, l'esprit libéré d'un Égyptien, candidat malheureux à quelque fonction lucrative ou ecclésiastique ».

            Dans le numéro sous le titre : « Pensées exposant les principes du spiritualisme, et les dangers qui assaillent le chercheur consciencieux »,  par Charles Dawbran, nous lisons l'analyse d'un ouvrage par un ecclésiastique anglais intitulé : « Le grand secret ou le mystère moderne du spiritualisme ». L'article présente l'auteur de l'ouvrage en ces termes :

            « Ses débuts furent des expériences avec sa femme dont il développa les facultés de médium écrivain et par l'intermédiaire de laquelle il reçut de temps à autre des messages propres à réjouir le cœur des adorateurs de phénomènes. Il semble aussi avoir connu presque tous les médiums publics qui, à un moment quelconque ont été de grands prêtres ou prêtresses des sciences occultes parmi les respectables bourgeois de Londres. Selon toute apparence il a assisté comme hôte bienvenu à toutes les séances tenues chez les chercheurs de distinction ou chez les croyants de haute marque de cette ville pendant la période de quarante ans dont il s'est occupé également d'hypnotisme et a enregistré nombre de succès soit comme opérateur, soit comme sujet. Il s'est même occupé quelque peu de « magie noire », suffisamment tout au moins, pour avoir la preuve qu'elle est une effrayante réalité. Nous avons donc là un auteur admirablement qualifié pour traiter intelligemment ce sujet. Qu'il soit maintenant, et qu'il ait été pendant presque toutes ces années un croyant, cela est certain, car il relate des incidents et des preuves de nature à convaincre toute intelligence et tout esprit dépourvu de préjugés. Mais il a eu à en subir les conséquences funestes qui sont le lot de tous les chercheurs expérimentés. Il a non seulement contemplé nombre de phénomènes explicables par l'influence normale ou anormale des humains, mais d'autre part, chaque fois qu'il s'est trouvé en présence d'un véritable « esprit » en action, des erreurs et parfois des fraudes manifestes ont apporté le trouble dans son âme de pasteur ».

            « Nous avons ainsi peu de faits saillants, à l'exception des expériences variées et ordinaires d'un chercheur intelligent moyen mais un grain de blé dans une mesure de balle de froment constitue, pour les spiritualistes, une ample compensation pour la peine et les ennuis de longues années consacrées au service des « chers esprits ». Pour quelques-uns il en est peut-être ainsi, mais d'autres ont fait des efforts considérables pour augmenter la moisson de vérités ; et c'est ici que les expériences de cet ecclésiastique sont intéressantes pour tous ceux qui cherchent la vérité dans le monde. Ainsi que nous l'avons vu, il assista à de nombreuses expériences dans des séances publiques et privées ; mais il semble n'avoir pu faire aucun progrès réel. Après nombre d'années de pratique dans ce domaine, il éprouvait les mêmes mésaventures dans ses expériences spirites qu'au début des premières séances avec sa femme et quelques amis intimes ».

            « Aussi la question se posa-t-elle : Est-il possible de progresser. Pour résoudre ce problème il se livra à une expérience, qui suggère à l'auteur de cet article, I'idée d'attirer cette attention sur son livre (pour ce qui est du reste, chacun peut le confirmer et dire « Je sais cela »). Il résolut de chercher à obtenir des communications d'esprits en réalisant les conditions humaines les plus parfaites pour vérifier si le proverbe « qui se ressemble s'assemble », est vrai et s'il pouvait attirer les esprits les plus élevés et éliminer ceux qui viennent de l'inconnu pour troubler et tromper les humains abattus. Il consacra une maison à cette fin. Il y avait non seulement des chambres à l'usage des médiums et des réunions de chercheurs ou de croyants, mais une chapelle qui fut aménagée en vue d'un service religieux célébré deux fois par semaine ; et c'est après ce service qu'une séance spéciale avait lieu. Le décor était vraiment solennel : toute frivolité en était bannie. Les esprits avaient donné l'assurance que de merveilleux résultats seraient obtenus. Ces réunions se poursuivirent pendant plus d'une année régulièrement puis pendant des séries de plusieurs mois de suite, mais en vain, aucune promesse ne fut tenue. Les prières adressées à Dieu pour obtenir la lumière et la vérité n'eurent pas plus d'efficacité que l'éternel : « Mon Dieu plus près de toi », accompagnant les séances publiques ordinaires avec leur auditoire mélangé ».

            « Notre pauvre ecclésiastique a ainsi obtenu son grain de blé après quarante années d'honnêtes tentatives pour en obtenir un kilo tout au moins. Il se cramponne à cet atome de vérité de toute son âme, mais toutes ses tentatives sérieuses pour progresser ont démontré l'échec complet qu'il rencontra toute sa vie, malgré des conditions de réussite favorables en apparence. Comme cette expérience est celle de milliers de croyants, zélés d'abord, qui sont devenus ensuite des croyants « silencieux » pour la même raison, nous pouvons bien poser la question : Le spiritualisme moderne est-il borné et limité comme les systèmes théologiques du passé et du présent ? N'y a-t-il pas d'espoir de résoudre ses problèmes de rompre ses barrières et d'atteindre un plus haut degré de perfection humaine de ce côté-ci de la ligne de démarcation des deux vies ? Est-ce que le chercheur honnête et convaincu doit bientôt se décourager d'une façon presque inéluctable ? ».

            La prétention des spirites d'après laquelle les bons esprits entrent en communication avec les bons d'entre les humains, les mauvais esprits avec les humains doués des mêmes dispositions, est donc fausse. Est-il possible d'avancer une meilleure preuve que celle-ci, à savoir que toutes ces communications spirites proviennent d’esprits du mal à qui on ne peut accorder aucune confiance ? L'auteur nous relate plus loin dans le même journal spirite le récit des expériences d'un autre « croyant » dont il se porte garant :

            « Pendant une vingtaine d'années, fidèle à ses convictions il s'est efforcé de ramener toutes ses croyances à des bases reposant sur des faits bien établis. Ses facultés sensitives naturelles lui permettaient de s'approcher des esprits ; parfois, des ondées de bénédictions avaient semblé descendre du ciel entr'ouvert dans son âme, mais les ennemis arrivèrent aussi rapidement que les amis dès que la porte fut ouverte, aussi sa sécurité le contraignit-elle d'éviter les expériences personnelles provoquant le retour des esprits. Une intelligence très active ne laisse que peu de prise aux esprits, aussi accepta-t-il  une charge publique et il travailla avec zèle pour le bien public. Mais ses expériences recommencèrent d'une manière intermittente, comme s'il devait livrer de nouveau une bataille complète chaque fois. Il ne pouvait trouver pourquoi ses ennemis apparaissaient de nouveau, mais ils semblaient avoir certains lieux de réunion attitrés. Par exemple, il pouvait rarement visiter une bibliothèque publique pour choisir un ouvrage, sans être obsédé et ennuyé pendant des heures par quelque puissance invisible cherchant à le diriger. A vrai dire, à chaque lutte victorieuse succédait une courte et heureuse communion avec des anges amis, mais le sentiment du danger le rendit d’autant plus désireux de fuir tout nouveau contact avec les esprits. Sa méthode de combat contre ces influences néfastes consistait à concentrer son intelligence sur un sujet intéressant concernant ses occupations journalières. La suite prouva que c'était bien là le véritable remède. Toute tentative de s'affranchir en s’appuyant sur les facultés spirituelles vitales de l'individu semblait augmenter l'influence de l'ennemi ».

            Cet homme avait fait des progrès évidents dans le spiritisme et était devenu un médium à perception auditive. Les prétendus bons esprits ou « anges amis » qui le visitaient de temps à autre, étaient simplement les mêmes esprits que ceux qu'il considérait comme des esprits ennemis ; mais ils se présentaient à lui en assumant un rôle entièrement opposé lorsqu'ils le sentaient échapper à leur influence, afin de prévenir un abandon complet de sa part, et avec l'espoir que peu à peu ils pourraient acquérir sur lui une influence dont il ne pourrait se libérer.

            Nous lisons dans le même journal, sous le titre « Incidents et Conseils Pratiques », après la mention de deux cas de folie accentuée résultant directement d' « obsession spirite » le conseil suivant :

            « La leçon que je tire est la suivante : Ne soyez jamais seuls s'il y a la plus légère probabilité que l'influence spirite vienne s’emparer de votre raison. Bien que les intentions de ces personnes soient bonnes comme ce fut le cas de M. B., leurs expériences relativement à l'emploi de leurs talents de médium ont été insuffisantes et leurs actes, dans ce domaine, tout à fait irrationnels. Ne permettez pas à une influence ou a une direction spirite de faire ce que votre jugement n'approuve pas, quelles que soient les assurances qui vous sont données. Seules des influences néfastes ont recours à de pareils moyens. Ces cas nous rappellent qu'il y a nombre de personnes dans des asiles de fous qui sont simplement victimes de l'obsession. Je vais citer un autre cas : une jeune femme pendant sa première séquestration fut traitée au chloroforme et par d'autres procédés qui affaiblirent son système à tel point qu'un esprit corrompu s'empara d'elle, et le langage qu'il fit tenir à cette jeune fille autrefois très morale était scandaleux. Dans de telles conditions elle fut internée dans l'asile où elle se trouve maintenant. Selon les dernières nouvelles reçues, elle peut parfois reprendre possession d'elle-même et naturellement, dans ces moments-là, les autorités médicales la considèrent comme revenue à l'état normal ».

            « Que tous les spiritualistes prennent soin de mettre en garde ceux qui débutent dans le domaine des recherches, les avisant d'être très prudents s'ils font des expériences seuls, et d'en faire connaître régulièrement les résultats, afin que ceux qui sont plus expérimentés se rendent compte de ce qui se passe et donnent des conseils appropriés. Nous ajouterons,: prenons soin d’examiner de près tous les soi-disant cas de folie avant d'interner ces personnes dans des asiles d'aliénés ; car il peut toujours se présenter des cas analogues à ceux que nous venons d'énumérer ».

            Le spiritisme est vraiment une « puissance d'égarement », une « puissance de Satan », en effet, nous voyons des individus qui, après avoir eu des preuves éclatantes de tous les désastres qu'il cause, s'y adonnent à nouveau même après avoir été sérieusement endommagés, comme des papillons de nuit déjà brûlés légèrement, retournent à la lueur mortelle qui les fascine. Il y a aujourd'hui un voile d'épaisse obscurité qui recouvre la vérité divine. Lorsque des personnes réfléchies s'éveillent de l'engourdissement qui avait obscurci leurs facultés de raisonnement touchant la religion, elles réclament à grands cris de la lumière, plus de lumière. Si elles n'obtiennent pas la véritable lumière de la connaissance de Dieu (qui ne luit que pour les croyants sincères et consacrés qui ont foi en la Rançon) elles sont prêtes pour les fausses lumières du « dieu de ce monde », de Satan, qui cherche a les faire tomber toutes dans la Haute-Critique appelée encore agnosticisme, dans le spiritisme, dans la science chrétienne ou dans la théosophie. Ces doctrines séduiraient « même les élus », s'il était possible, elles peuvent être considérées comme des agents de Satan déguisés en anges de lumière.

            Il existe un autre journal spiritualiste populaire intitulé « The Philosophical Journal ». Il adjure constamment ses lecteurs d’éprouver l'évangile du spiritisme, il l'annonce comme la seule chose nécessaire au monde : et cependant, il reconnaît également les fraudes que les « esprits » transmettent par les médiums. Ce journal admet que les « esprits mauvais » et « menteurs » identifiés comme tels par leurs fausses indications, leurs fraudes, leurs suggestions ou leurs œuvres perverses, finissent par provoquer la résistance de leurs victimes qui cherchent aide et protection dans la prière. C'est alors que les mêmes esprits reviennent à la charge, transformés, en moralistes, qui admonestent, se livrent à des démonstrations de sympathie et promettent leur appui pour résister aux esprits malins, etc. ; tout cela dans le seul but de profiter de la première occasion de faiblesse et de tentation de I'individu pour briser toute résistance de sa volonté et arriver à la possession complète, à l'obsession. A l'appui de cette opinion nous détachons la déclaration contenue dans l'un des numéros du même journal, signée A. N. Waterman, une des lumières du monde spiritualiste : voici ce qui nous est dit sous le titre :

            « Provenance réelle des communications spirites » :

            « J'estime impossible que, dans cette vie, nous puissions connaître les personnalités de qui proviennent les communications spirites de l'autre monde. Les preuves que nous possédons ont sensiblement la même valeur que les garanties d'authenticité fournies par un télégramme, rien de plus ».

            Est-ce que des gens d'une saine mentalité, peuvent mettre en jeu leur tout, courir le risque, selon leur propre aveu, de perdre la raison en éprouvant des souffrances bien pires que celles causées par la folie ordinaire ; est-ce que ces personnes peuvent passer leur temps à persuader d'autres personnes de courir les mêmes risques quand elles ne possèdent pas, dans toutes ces manifestations, des garanties de certitude supérieures à celles d'un télégramme ? Agiraient-elles de la même manière si elles savaient que soixante-dix ans d'amères expériences ont pu constater que tout ce qu'il y a d'authentique dans cette doctrine est comme un grain de blé en regard d'une mesure de balle de froment ainsi que vient de nous l'apprendre l'une d'elles ?

            Non, certainement non ! Seuls des individus complètement induits en erreur peuvent suivre un pareil chemin. Il est certain que si, d'une part, le saint Esprit engendre chez l'homme « l'esprit de sobre bon sens » (2 Tim. 1 : 7 ; Prov. 2 : 6, 7) ; d'autre part, l'esprit des démons engendre l'esprit de démence.

            Nous avons reçu dernièrement une lettre d'un frère en Christ, connaissant plusieurs langues et habitant la Floride. Ce frère nous informe de quelques expériences particulières qu'il eut avec ces « esprits séducteurs ». Il devint conscient de la présence d'êtres spirituels invisibles, qui semblaient s'intéresser à son travail : il traduisait justement les ÉTUDES DANS LES ÉCRITURES dans une langue étrangère.

            Parfaitement renseigné sur les enseignements de l'Écriture à cet égard et exposés précédemment, il savait qui étaient ces « esprits séducteurs » ; il oublia néanmoins, ou ne se conforma pas aux instructions divines interdisant toute communication quelconque avec ces « esprits menteurs » et « toute relation avec les œuvres stériles des ténèbres ». Il éprouva de sérieux désagréments pour avoir négligé ces instructions et sans le secours de la divine miséricorde qui répondit à ses prières et aux nôtres, il aurait sombré complètement, corps et âme.

            Il fut attiré à la conférence spirite à la fois par la curiosité et le désir de faire quelque bien aux esprits, en leur prêchant l’Évangile glorieux de la miséricorde et de l'amour divins se manifestant par Christ envers toute l'humanité, et l'espérance éventuelle d'un jugement (d'épreuves de jugement) pour les anges déchus, ainsi qu'il est annoncé dans les Écritures (1 Cor. 6 : 3). De prime abord, les esprits prêtèrent une attention soutenue et ils parurent prendre un profond et respectueux intérêt à ce message ; mais ils ne tardèrent pas à devenir très « familiers », l'interrompant par leurs questions et leurs remarques personnelles à chaque instant et en tout lieu ; ils contestaient avec lui et discutaient entre eux sur des sujets peu édifiants, d'une manière indécente, à tel point qu'il les admonesta. Finalement il leur enjoignit de partir, mais les esprits avaient maintenant accès à son « oreille intérieure » (selon la terminologie spirite, ils avaient fait de lui un « médium auditif » ou clairaudient) et ils ne voulaient plus le quitter, seules d'ardentes prières purent enfin le délivrer. Il aurait dû être sur ses gardes contre leurs influences séductrices ; il aurait dû se rappeler que, quel que soit le message de grâce que l'Éternel puisse encore avoir pour ces anges déchus, Il ne le leur a pas encore envoyé, et nul n'est autorisé à parler pour l'Éternel sans Sa permission. « Comment prêcheront-ils s'ils ne sont pas envoyés ? » La bonne nouvelle du salut est actuellement destinée à l'humanité seule ; et même dans ce champ d'action elle est limitée ; car si tous sont engagés à se repentir de leurs péchés et à se réformer, néanmoins l'Évangile du salut est réservé aux seuls « croyants qui se repentent », aux « humbles de la terre ».

LES AVERTISSEMENTS D'UN SPIRITE, DISCIPLE DE SWEDENBORG

            Joseph Hartman a publié un livre de 378 pages dans lequel il relate ses expériences de médium spirite (état auquel il fut amené par les enseignements de Swedenborg), son aberration mentale confinant presque à la folie sous l'influence de l'obsession des esprits et sa délivrance finale du piège qui paralysait sa volonté. Chose étrange, il croit toujours fermement aux théories de Swedenborg et au spiritisme, malgré les avertissements, qu'à l'instar d'autres personnes, il donne à chacun pour le mettre en garde contre leurs artifices diaboliques. Le pauvre homme conserve ses illusions et continue à croire que certains de ces esprits sont « de bons esprits ! ».

            M. H. avait appris à connaître la « planchette », dispositif en bois qui tient un crayon et le fait mouvoir rapidement sous la main de certains médiums ou « sensitifs » et même d'enfants, écrivant les réponses aux questions posées. Il avait participé à nombre de séances de tables tournantes et de coups frappés et était parfaitement convaincu qu'il s’agissait là, non de supercheries mais de manifestations d'esprits intelligents et invisibles. Il s'y intéressa activement et s'efforça de convaincre des amis sceptiques de l'authenticité des manifestations. Il introduisit ensuite ces pratiques dans sa famille et s'aperçut que son jeune fils était un médium dessinateur et écrivain. Il aborda ensuite les phénomènes de matérialisation spirite. Sa fille Dolly mourut à cette époque-là et il fut profondément intéressé par les apparitions ou matérialisations de la prétendue « Dolly ». Il n'y ajouta néanmoins aucune foi et selon sa propre expression, « il l'abandonna dans le malheur en soupçonnant fortement une supercherie ». Mais après cinq années d'expériences il déclare : « Quels que soient les doutes que j'ai eus à l'égard de ce phénomène je suis pleinement convaincu que « d'honnêtes matérialisations » ont lieu fréquemment aujourd'hui ». « Qui sont ces figures ou formes et d'où proviennent-elles ? Voilà une question très discutée ». Nous venons de voir que, si les manifestations sont « honnêtes », relativement à l'office du médium, elles sont des tromperies au point de vue de l'identité des individus personnifiés, car ce sont des anges déchus qui jouent le rôle des morts.

            Par la suite les expériences de tables tournantes, de coups frappés, de dessins rendus, de transcriptions d'écriture, furent remises en honneur chez M. H. ; deux de ses enfants devinrent d'habiles médiums, il devint enfin lui-même un médium transcripteur, à sa grande surprise, sans l'avoir désiré ou demandé. Maintenant qu'il en avait la possibilité, il avait de fréquentes conversations avec sa prétendue fille « Dolly »,  mais en réalité c’était avec des démons qui la personnifiaient  et avec d'autres. On lui fit sentir des odeurs agréables, etc. Dans la dernière phase de son développement, il devint médium parleur et lorsqu'il était « dirigé » ou possède, il parlait et agissait sans l'intervention de sa volonté ou de ses intentions, avec toute possibilité cependant de refuser de servir de médium aux « esprits » qui ne lui plaisaient pas à cause de leur trivialité ou de leurs obscénités antérieures. Peu après il devint un « médium auditif » avec le pouvoir d'entendre des sons non-perceptibles à d'autres, et de converser ainsi directement avec les « esprits » sans aucun moyen extérieur apparent tel que transcriptions, coups frappés. planchettes, etc.

            Il nous parle comme suit de « ses amis, les esprits » : « Ils me déclarèrent que leur cercle d'influence et d'action consistait en « douze dons ou vertus spirituels » formant un lien d'une très grande puissance, sous l'influence desquels je deviendrai, disaient-ils, un des plus grands médiums jamais connus. Je me révoltai, n'ayant aucune ambition pour un titre pareil. Ils n'en agirent qu'avec plus d'énergie sur moi ».

            Ainsi M. Hartman retomba malgré lui, graduellement sous le « contrôle » de ces esprits mauvais qui finirent par l'obséder. Dans I'expérience qui suivit il eut affaire avec une « voix » clairaudiente particulière se présentant comme étant l’Éternel, et qui s'empara complètement de lui, dirigeant tous ses actes ; elle dépeignit toutes ses erreurs et faiblesses sous les couleurs les plus noires et s'efforça de détruire chez lui toute espérance d'une libération. On lui conseilla de prier et quand il essaya de le faire, il lui fut suggéré des paroles si contradictoires que toute prière était impossible. Il était tombé dans le piège des « esprits mauvais », « possédé » et dirigé par le « magnétisme spirite », comme il le désigne lui-même.

            Il échappa néanmoins à leur esclavage ; sa volonté autrefois très énergique se ressaisit et il décrit la manière dont il y arriva, dans le dessein d'empêcher d'autres personnes de tomber dans le même piège. Il ne comprend néanmoins pas la nature même de ces phénomènes malgré ses remarquables expériences qui lui avaient démontré que tous les « esprits » avec lesquels il était rentré en contact, étaient « mauvais », menteurs, blasphémateurs et la plupart d'une obscénité triviale et abjecte. Cependant tout en croyant que c'étaient les esprits d'hommes et de femmes défunts, il supposait qu'il avait eu affaire à un groupe d'esprits mauvais seulement; il croyait qu'il existait d'autres groupes de bons, de fidèles et de purs esprits, des esprits de personnes respectables. S'il avait connu le témoignage du Seigneur sur ce sujet, toutes ces questions eussent été éclairées sous un jour nouveau.

            Lorsqu'il recouvra entièrement la possession de sa volonté, il fut toujours hanté par ces esprits du mal dont il connaissait désormais parfaitement le caractère ; ils s'efforcèrent à plusieurs reprises de placer sa puissance de volonté sous leur contrôle mais il ne leur permit que ce qu'il voulut bien. Il leur accorda néanmoins l'autorisation de se servir de sa main pour transcrire des communications. Lorsqu'il leur demanda comment et pourquoi ils avaient abusé de sa confiance, ils lui mentirent devinrent obscènes, cherchèrent à reprendre leur pouvoir sur lui et à lui faire du mal, lui répondant qu'ils étaient des « démons » foncièrement mauvais par nature, puis se contredisant et affirmant être les esprits d'êtres humains défunts. Pour le fortifier dans les doctrines de Swedenborg ils déclarèrent qu'aucun d'eux ne se rattachait à ces théories et évidemment, Hartman ajouta foi aux confessions de ces « esprits menteurs », car il conclut son ouvrage en citant des preuves que Swedenborg était passé par des expériences d'obsession analogues aux siennes. Il extrait des pages 2957 à 2996 de l'agenda de Swedenborg ce qui suit :

            « Fréquemment dans une conversation avec une personne, des esprits parlaient par ma bouche... Ce fait se reproduisit maintes fois, par exemple, deux fois aujourd'hui. Je ne peux pas citer tous les cas qui se produisirent, ils sont si nombreux... En outre ils ont ri par moi, et accompli nombre de choses... Ce sont eux qui introduisent ces choses dans mes pensées et, à mon insu, ils dirigent ma main en lui faisant écrire ce que j’écris ».

            Plus loin, Hartman, s'exprime comme suit sur Swedenborg :

            « C'est un fait historique que les détracteurs de Swedenborg, ne comprenant rien aux tentations intérieures ou à la domination spirite, le déclarèrent fou et prétendirent qu'il se livra à des actes inconsidérés, touchant à la démence, pendant son séjour à Londres.

            ... « Il était sous la domination des esprits qui se servaient de son corps pour accomplir leurs actes, parlaient par sa bouche et dirigeaient les mouvements de son corps comme si c'eût été le leur propre... Pendant une partie de cette période transitoire il fut indiscutablement dominé par des esprits mauvais. Il éprouvait, dit-il, des ébranlements et des secousses de la tête aux pieds, il était même jeté à bas de son lit à plat ventre. J'étais soumis, nous dit-il, aux tentations, j'étais envahi par des pensées qui échappaient à tout contrôle, à toute direction de ma volonté... et qui exerçaient leur action sur moi en toute liberté... C'était lorsque j'étais obsédé par les pensées les plus odieuses poussées à leur paroxysme, que l'image de Jésus-Christ se formait d'une manière distincte devant ma vision intérieure ».

            Voici comment M.Hartman commente ce fait : « Nous croyons que ceci était dû à un esprit mauvais personnifiant Christ comme dans mon cas particulier, l'esprit prétendait être Dieu ».

            En ce qui nous concerne il est de toute évidence que Swedenborg était un médium spirite et fut un agent précurseur dont le rôle fut de proclamer et d'établir les « doctrines de démons » relatives aux « sept ciels et aux sept enfers », etc., qui sont écœurantes. Néanmoins M. Hartman termine son livre par un éloge de Swedenborg qui croit-il, bien que parfois possédé de démons, fut quelquefois influencé et possédé par de bons esprits, alors que, d'autre part, les propres expériences de M. Hartman concordaient avec les textes des Écritures, savoir qu'ils sont tous des esprits « mauvais », « séducteurs » et « menteurs ».

NOMBREUX SONT LES DÉMONIAQUES DE NOS JOURS

            Un auteur J. D. Rhymus démontre, dans une brochure intitulée : « La Nature de la folie, sa Cause et sa Guérison », que dans de nombreux cas la folie est simplement de la possession démoniaque ou « obsession ». Il déclare :

            « En ce qui concerne mon cas particulier, je sais que le cerveau était resté intact ; tout mon être semblait être en proie à des agitations intenses et contradictoires qui bouillonnaient dans mon sein. J'étais enveloppé et assailli de toutes parts par des pensées ; en d'autres termes les pensées se formaient en moi comme si on les faisait pénétrer de force dans mon cerveau, en cherchant à les faire exprimer par ma personne sans qu'elles fussent nées et eussent pris forme sous l'action de mon propre cerveau. J'étais à cette époque, comme maintenant, parfaitement persuadé qu'il y avait en moi une force ne relevant ni de ma volonté ni de mon pouvoir cérébral ; cependant l'action de cette force était si intimement mêlée avec celle dépendant de moi-même, qu'elle se manifestait par mes propres moyens d'action et qu'elle produisait chez moi un épuisement nerveux et une prostration mentale complets lorsque les causes de ces manifestations cessaient ».

            Après avoir indiqué, par le détail, ce qui a trait à son cas particulier et à sa délivrance du pouvoir des esprits du malin, qu'il considérait également comme ceux de personnes vicieuses et décédées (selon toute apparence il était aussi disciple de Swedenborg), il cite, d'une lettre d'un médecin de Philadelphie, ce qui suit :

            « La jeune dame dont vous parlez dans votre lettre est une demoiselle S.... qui était autrefois une de mes patientes ; elle était très liée avec ma famille. Son père était capitaine de navire il disparut en mer, sans qu'on sût où et quand Son désir de connaître le sort de son père la conduisit chez un médium spirite. Là, on lui déclara qu'elle était très bien douée et possédait déjà des talents remarquables comme médium. Elle ne fit aucun effort pour encourager les esprits à venir; ils vinrent néanmoins. Ils lui rendirent la vie insupportable pendant longtemps, par les tortures qu'ils lui firent endurer ; pendant combien de temps, je ne me souviens pas. Ils la forçaient souvent à sortir de son lit pendant la nuit pour se livrer à toutes sortes de bouffonneries grotesques. Elle les éloigna finalement en répétant la prière de notre Seigneur chaque fois qu'ils s'approchaient — Votre ami sincère... »

            Le même auteur écrit :

            « Feu le juge Edmonds de New-York [spirite de marque et médium à perceptions auditive et visuelle] a récemment déclaré que nombre de soi-disant fous internés dans les asiles d'aliénés sont seulement sous l'influence des esprits ».

            « Le juge lui-même s’exprimait comme suit : J'ai aidé à guérir environ quinze cas de folie ou plutôt d'obsession ; j'ai confirmé la chose à l'Académie des Sciences de New-York ».

            « Le juge avait eu affaire à des prêtres catholiques, qui, après avoir vainement essayé le pouvoir de leur eau bénite et de leurs prières lui envoyèrent leurs fidèles adonnés au spiritisme, lorsqu'ils étaient mentalement déséquilibrés, pour qu'il les démagnétisât et les libérât du pouvoir des esprits d'obsession ».

RENAISSANCE DU SPIRITISME

            Peu de personnes se rendent compte de l'extension du spiritisme de nos jours et de l'intensité du réveil de l'activité de ses adeptes. Voici un récit de la visite du Dr. Peebles à Melbourne, Australie. Il écrit au « Journal de Philadelphie » ce qui suit :

            « Quoique venu pour me reposer, je dus immédiatement entrer en activité, je dus donner des conférences tous les dimanches soirs, soit dans le temple maçonnique (contenant 1.300 places), soit au Lycéum (700 places), tous deux archi-combles à chaque audience. J'ai également parlé sur le régime végétarien et sur d'autres réformes projetées dans les églises unitaires ou se rattachant aux doctrines de Swedenborg, et dans les églises presbytériennes d'Australie.

            « Plusieurs médiums se proposent de venir en Australie. En terminant laissez-moi vous dire que, selon la presse de Melbourne, il y a déjà 500 médiums dans cette ville et sa banlieue, d'autres parlent de 200, mais je n'en vois aucun que l'on puisse comparer à Mme Freitag et à d'autres. Je ne peux vraiment pas en toute conscience encourager des médiums à venir en Australie, à moins qu'ils ne soient des médiums éprouvés, de première force. Ce que la population réclame à grands cris ce sont des expériences, des preuves tangibles et rien que cela ».

            « De vieux spirites chauves qui ont pratiqué depuis nombre d'années veulent renouveler leur pratique ; ils désirent de nouveaux procédés de recherches ou d'essais, au lieu de chercher à s'élever jusqu'à un plan supérieur d'harmonie, de beauté et de vérité spirituelles, devenant ainsi leurs propres médiums ».

            En effet, les manifestations avec coups frappés, avec communications écrites, avec tables tournantes et même les matérialisations ne sont plus que le début du spiritisme et non le but final que se proposent les esprits. Le but suprême des esprits est la possession, « d'obsession » ; les individus doués d'une forte volonté, qui peuvent résister à l'influence absolue des esprits, deviennent des « médiums éprouvés » ; ils servent à attirer et à enrôler des adeptes, ils exhortent les autres spirites, comme nous venons de le voir précédemment à chercher à s'élever jusqu'à un plan supérieur d'harmonie en compagnie des esprits menteurs, séducteurs, qui réduisent leurs volontés en esclavage et les soumettent à leur influence démoniaque.

            Un journal anglais, le Black and White nous fournit le récit détaillé avec illustrations des récentes apparitions qui se sont produites dans la ville de Tilly-sur-Seulles en Normandie (France). Ces apparitions, dit-il, sont celles de la Vierge Marie, elles se sont continuées pendant plusieurs mois, et on en garantit I'authenticité d'une manière absolue ; plus loin il ajoute :

            « Ces apparitions ne se ressemblent jamais ou rarement même pour les personnes ou voyants qui les ont vues plus d'une fois ; invariablement elles sortent de terre, comme dans le cas de la devineresse d'Endor, ou bien elles apparaissent graduellement par fragments successifs d'abord, une jambe, puis un bras et ainsi de suite, le tout légèrement surélevé au-dessus du sol. Tout ceci est vraiment étrange ».

            « Les champs d'avoine foulés aux pieds, l'orme dépouillé de ses branches par les amateurs de reliques, la haie mutilée, protégée par des fils de fer barbelés et décorée de portraits, de statues, de rosaires, de vases de fleurs, de cierges votifs ; tout cela témoigne d'une croyance au surnaturel qui ne le cède en rien à celle du moyen-age ».

            Le journal « Black and White » cite le passage suivant de la « Croix du Calvados » (organe officiel de l'évêque catholique romain du diocèse) :

            « Bien que ces apparitions soient un fait indiscutable, nous sommes de plus en plus enclins à les attribuer à des interventions diaboliques ».

            Le journal anglais ajoute ensuite :

            « Rien n'était de nature à donner à ces faits un plus grand attrait aux yeux du monde que cette appréciation du journal français, à une époque, comme la fin du dix-neuvième siècle, où les foules ne sont que trop disposées à s'intéresser à tout ce qui a trait au démonisme, aux visions dans des cristaux magiques, à l'astrologie, à la théosophie, au spiritisme et à la magie blanche et noire. Le principal argument qui motiva cette décision de l'épiscopat, fut le fait qu'un certain Vintras, qui vivait dans un vieux moulin toujours debout sur les rives de la Seulles, plus bas que le vieux village de Tilly, avait prophétisé ces apparitions en l'année 1830. Vintras fut condamné comme sorcier et incarcéré à Caen, à la requête du pape Grégoire XVI ; il prétendait avoir  reçu cette inspiration de l'archange Michel. Il est assez curieux de constater qu'un autre prophète, soi-disant inspiré par un autre archange, c'est-à-dire par l'archange Gabriel, prophétisa les apparitions de Tilly une quinzaine de jours avant leur début ; nous voulons parler de Mlle Cuédon qui a fait une certaine sensation à Paris récemment ; un certain abbé la déclara possédée plutôt qu'inspirée ».

            La devise de Satan semble être : Tromper et égarer l'humanité, empêcher la vérité, maintenant du temps convenable, de parvenir jusqu'aux hommes. Citons le récit d'une séance, tel qu'il paraît dans le journal spirite anglais « Light » :

            « Une séance fut organisée un soir sur l'invitation d'une mère qui venait de perdre un fils bien-aimé. Parmi différentes manifestations, un phénomène lumineux remarquable se produisit, sous la forme d'un globe resplendissant dont le centre était d'un bleu intense très brillant ; il paraissait être à une très grande distance dans le lointain les parois de la chambre n'offrant aucun obstacle à la vision des personnes présentes ; cela dura une demi-heure environ, puis tout s'évanouit graduellement ».

            « Tous les assistants éprouvèrent un sentiment de profond respect et de vénération. L'esprit dirigeant le médium expliqua que c'était la lumière de Christ qui s'approche graduellement de cette terre, confirmant la croyance actuelle généralement admise chez les chrétiens de toutes dénominations, Christ venant selon Sa Parole annoncée depuis près de deux mille ans, pour établir Son Royaume, le Règne de l'amour universel et de la fraternité chez les hommes ».

            « L'esprit directeur ajouta : Écrivez ce qui suit à l'éditeur de la « Light » : La lumière vient pour tous les hommes ; elle resplendit davantage chaque jour. Cette lumière est la Lumière qui doit éclairer tous les hommes qui viennent dans le monde. L'amour est en elle, la vérité l'apporte, la sagesse l'enseigne, la foi la révèle, l'espérance la désire, la justice l'attend avec anxiété, la gloire l'accompagne, la paix se réclame d'elle, la puissance lui est réservée. Cette lumière remarquable est entourée par une foule d'anges, par ceux qui demeurent dans les sphères bénies, par de puissants conquérants, par tous ceux dont les péchés rouge cramoisi, luisent maintenant dans tout leur éclat à sa lumière. C'est le bien parfait, l'homme parfait, la lumière parfaite ».

            « Des anges superbes entouraient le médium féminin, la lumière apparaissait derrière elle ; elle fut charmée d'apprendre que la lumière donnait ses plus brillantes clartés quand elle parlait de la puissance de Christ. Bien qu'elle ne vit pas la plus brillante clarté de la lumière, elle l'aperçut néanmoins, dans le lointain, comme le rayonnement d'une étoile ».

            A la première venue de Christ les esprits du mal Le reconnurent disant : « Nous te reconnaissons » : « Je sais qui tu es ». « Qu'y a-t-il entre nous et toi, Jésus Fils de Dieu » (Marc 1 : 23-25 ; 3 : 11 ; 5 : 7) et de même qu'ils témoignèrent au sujet des Apôtres : « Ces hommes sont les serviteurs du Dieu Très-Haut et ils nous annoncent la voie du salut » (Actes 16 : 17), ainsi de nos jours, comme nous l'avons vu, quelques-uns témoigneront parfois de la vérité, conseillant la lecture des « Études dans les Écritures », etc ; mais il est absolument certain que ceci a pour seul but de tendre un « appât » à ceux qui sont intéressés à ces études ou qui cherchent la lumière dans ces ouvrages là, pour les faire tomber dans d'épaisses ténèbres. Souvenons-nous constamment que ces fourberies prendront un caractère impudent, s'appuyant même en apparence sur la vérité, « au point de séduire, s'il était possible, même les élus » — Matth. 24 : 24-26.

            Dans de telles circonstances il n'y a qu'un seul chemin à suivre. Ce n’est pas de rester immobile, les yeux fermés, frappé de stupeur ; car, dans peu de temps, une telle attitude sera impossible. Il s'agit d'accepter entièrement Jésus-Christ, le Rédempteur, Celui qui S'est offert en Rançon pour la race, comme votre Sauveur et Maître, et vous laisser diriger par Son esprit de vérité seul, tel que Sa Parole l'enseigne à l'homme par la Bible. Si nous agissons ainsi, nous serons préservés par Dieu de tous les pièges du malin ; car l'Évangile est « la puissance de Dieu pour le salut de tous ceux qui croient [dans l'obéissance] ».

            On peut se rendre compte des grands dangers auxquels sont exposés tous les peuples de la chrétienté, si l'on se rappelle que presque tous ont ajouté foi au mensonge que Satan fit accepter à notre mère Ève en Eden, pour l'induire en erreur et provoquer sa chute. « Vous ne mourrez certainement point », disait-il. Satan est resté fidèle à la théorie qu'il prêchait alors, et la plupart des chrétiens croient à la déclaration de Satan et n'ajoutent plus foi à la Parole de l'Éternel. Ils sont persuadés que personne ne meurt réellement mais qu'après la mort, toute personne jouit d’une vie supérieure à la précédente. Il n'est pas étonnant si la croyance d'après laquelle personne n'est réellement mort a amené la chrétienté à rejeter entièrement la déclaration de la Bible affirmant que la seule espérance d'une vie future réside dans la promesse de Dieu d'une « résurrection des MORTS » ; ces chrétiens méconnaissent totalement le sens de cela, prétendant qu'il s'agit simplement d'une résurrection du corps qui mourut ; or l'Apôtre déclare que ce corps ne ressuscitera jamais ; mais un nouveau corps sera créé lorsque l'âme, c'est-à-dire l'être, sera ressuscitée — 1 Cor. 15 : 12-18 et 36-38.

            Les dangers que présente cette doctrine sont mis en évidence par le fait suivant : un des derniers numéros d'un journal orthodoxe avancé de Chicago « The Ram's Horn » publiait sur la couverture extérieure du journal une image coloriée représentant une mère chrétienne, les mains jointes, priant à côté d'une petite tombe recouverte de fleurs, et l'on voit se détacher en face d'elle les contours vaporeux de l'image de son enfant, qui s'approche d'elle. Le rédacteur du journal précité et les lecteurs de ce journal comme tous les autres chrétiens nominaux qui n'approfondissent pas la Parole de Dieu sur cette question, sont parfaitement préparés pour tomber dans les erreurs que Satan suggère partout.

            Remarquons également l'extrait suivant du journal spiritualiste « The Philosophical Journal » ; cet article est intitulé la « Pensée qui progresse » ; le rédacteur cite du rév. T. De Witt Talmage ce qui suit :

            « Même Talmage a fait des progrès, il s'est dégagé de l'ancienne foi ; maintenant il croit au retour des esprits dans ce monde-ci après la mort. Il a prêché un sermon à Washington sur le sujet : « Le monde céleste » et il nous a montré les fonctions de ceux qui sont morts, dans leur nouvelle existence. A la question : Que font les morts maintenant ? il répondit : « Cette question est plus aisée à résoudre qu'on ne le suppose », et il ajouta :

            « Leurs mains ont perdu leur habileté, mais l'esprit a des facultés bien supérieures à quatre doigts et un pouce, comme le surnaturel est supérieur à ce qui est humain. Dieu a ôté leurs yeux, leurs mains et leur cerveau parce qu'Il leur destinait quelque chose de plus flexible, de plus maniable, de plus habile, doué de facultés multiples ».

            « Le Dr. Talmage nous dit que les esprits libérés du corps matériel sont plus souples, plus adroits et cependant ils travaillent à leurs anciennes occupations avec des facultés fortement décuplées. Voici ce qu'il dit pour le prouver :

            « Supposez-vous que toutes les facultés ont disparu et sont détruites par la mort ? Pourquoi donc, puisque les morts sont dans un lieu où ils peuvent contempler beaucoup plus de choses, puisqu'ils peuvent apprécier avec plus d'ampleur ce qui est beau et qu'ils demeurent au milieu des métiers qui tissent les rayons des couchers de soleil, des arcs-en-ciel et des matins de printemps ».

            « Êtes-vous bornés au point de supposer que le peintre qui quitte son chevalet, le sculpteur qui dépose son ciseau, le graveur qui laisse son couteau, que tout ce talent qui s'est développé et approfondi pendant quarante ou cinquante ans est entièrement perdu ? ».

            « Ces artistes, ou amateurs d'art, ont modelé dans ce monde des matériaux grossiers avec leur cerveau imparfait et leurs mains débiles ; maintenant ils ont transporté leurs facultés artistiques dans des sphères plus étendues ou ils disposent de talents plus vastes ; ils s'occupent de leur ancien métier; mais sans les fatigues, sans les limitations et les entraves de leur atelier terrestre ».

            « A la question : que font les médecins après leur mort ? le Dr. Talmage répondit : « ils poursuivent leurs anciennes occupations », il ajouta :

            « Il n'y a pas de maladies dans le ciel, mais il y en a un grand nombre sur la terre ; il y a beaucoup de blessures à panser et à guérir dans toutes les parties du Royaume de Dieu. Ces âmes glorieuses descendent sur la terre non dans la carriole somnolente d'un docteur, mais avec la rapidité de l'éclair ».

            « Vous ne pouvez pas comprendre pourquoi un malade se rétablit après avoir été condamné par tous les docteurs les plus habiles ; c'est probablement parce qu'il a été effleuré par la main d'Abercrombie. Je ne m'étonnerais nullement s'il était revenu pour visiter quelques uns de ses vieux patients. Ceux dont la joie était de guérir les maladies et les maux terrestres, sont montés au ciel, ils en reviennent pour administrer des remèdes bienfaisants ».

            Le Dr. Talmage traite une autre question : que font tous les morts maintenant que font ceux qui étaient très actifs dans leur vie terrestre et prenaient plaisir à faire le bien ? il répond : « Ils continuent leur travail comme précédemment ». Il continue en ces termes :

            « John Howard visite les sombres cachots ; les femmes défuntes qui parcoururent les champs de bataille des Nordistes et des Sudistes, sont de nouveau en campagne pour secourir les blessés ; Georges Peabody s'occupe toujours des pauvres ; Thomas Clarkson témoigne toujours sa sollicitude aux esclaves ; tous ceux qui firent le bien sur la terre sont plus affairés que jamais. La pierre tumulaire n’est pas le point final, c'est un point de départ ».

            Et le Dr. Talmage conclut avec emphase :

            « C'est pour montrer que vos amis défunts jouissent d'une vie plus intense que leur vie précédente, pour vous faire désirer le ciel de toutes vos forces, pour vous donner une vue plus étendue sur les gloires qui seront révélées, que j'ai fait ce sermon ».

            « Le rév. Dr. Witt Talmage était donc un spiritualiste, sans l'ombre d'un doute ; il ne se réclamait pas de ce titre il est vrai, mais il enseignait les grandes lignes de notre philosophie et admettait le phénomène du retour des esprits chez les mortels, qui en est la conséquence. Les esprits des médecins reviennent pour prendre contact avec ceux que leurs confrères terrestres ont condamnés à mort et ils les guérissent ; d'autres vont visiter les prisonniers dans leurs cellules pour soulager leur détresse, d'autres s'occupent des pauvres, soulagent les esclaves ; et ils sont plus affairés dans ces travaux qu'avant leur mort ! ».

            « Si les défunts vivent d'une manière plus intense qu'auparavant, selon l'affirmation du Dr. Talmage, il est évidemment exact de dire que la pierre sépulcrale n'est pas le point final, mais le point de départ, l'entrée dans une vie d'une essence supérieure, le commencement d'un labeur sans fin, de la réalisation de vastes perspectives et d'un perfectionnement éternel ».

            « Si le Dr. Talmage faisait plus de cas de ces grandes vérités que de sa position religieuse, il aurait dû se déclarer franchement spiritualiste ».

            « Toutes les églises s’imprègnent rapidement de la philosophie spirite ; elles devront tôt ou tard faire une place, dans leurs dogmes religieux, à ces grandes vérités si suggestives, sinon elles se condamnent à disparaître au vingtième siècle quand le cycle d'évolution aura achevé son mouvement de rotation ».

            Personne ne saurait nier la parfaite logique du rédacteur spiritualiste proclamant que le Dr. Talmage est un des leurs, qui n'ose pas découvrir son identité véritable. Qui peut douter que les centaines de milliers de lecteurs des sermons du Dr. Talmage publiés régulièrement dans plusieurs journaux, aient accepté, comme parole d'évangile, chaque partie de sa suggestion empoisonnée et contraire aux Écritures.  Ils ont accepté ces théories parce qu'elles sont en harmonie avec ce qu'ils ont appris par d'autres prédicateurs et dans des services funèbres tout spécialement. Hélas! les millions de chrétiens de nom sont prêts, mûrs pour l’œuvre perverse de ces esprits séducteurs, et ils l'acceptent.

            Examinons maintenant un de ces imprimés annonçant une séance spirite avec manifestations et épreuves qui eut lieu à Muskegon dans le Michigan. Cette affiche avait le caractère d'une réclame bruyante, avec des illustrations montrant des figures vaporeuses, etc. Elle nous fut envoyée par la providence du Seigneur juste à temps pour l'insérer ici. En voici la teneur :

            « Opéra. — Sous tes auspices de la Société religio-philosophique de Boston (Massachusetts) :

            « Matérialisations d'esprits, visions surhumaines merveilleuses, coups frappés par les esprits, transcriptions sur ardoises, tables et chaises maintenues en l'air sans supports matériels, épreuves remarquables de l'intelligence humaine, un homme est isolé des objets qui l'entourent et il est suspendu en l'air sans supports matériels. Voilà les merveilles de notre époque ! Réfléchissez au grand problème de l'heure actuelle : Y a-t-il un pays des esprits ? et quelle est la destinée de l'homme ? Désirez-vous avoir la preuve qu'il existe un au-delà ? Croyez-vous à l'immortalité ? Croyez-vous à un monde des âmes ? ou bien croyez-vous que la mort est la fin de tout ? ».

            « Le Dr. Lord Cooke, une des sommités du monde des médiums spirites, assisté par quelques médiums de marque, produira sur la scène quelques-unes des matérialisations les plus merveilleuses que l'on ait jamais vues dans ce pays-ci ».

            « Voici quelques-uns des phénomènes qui se manifestent ordinairement par l’intermédiaire de ces médiums : une table s'élève de un mètre vingt à un mètre cinquante et reste suspendue en l’air. On voit les mains et les figures des esprits que leurs amis reconnaissent. Une guitare se déplace autour de la chambre pendant qu'une puissance invisible joue un air musical sur cet instrument. Des mains visibles apportent des fleurs et les distribuent à l'auditoire. Des cloches sonnent des harpes font entendre des mélodies ; ces médiums accomplissent d'autres phénomènes stupéfiants, si les conditions requises sont réalisées ».

            « Ce sera une soirée de manifestations merveilleuses ! Le voile sera levé ; tous pourront jeter un coup d’œil dans le monde des esprits et contempler nombre de choses étranges et étonnantes. Le clergé, la presse, les synodes érudits et les comités religieux, les sages philosophes et les savants, en fait le monde entier, a reconnu que cet idéal philosophique est un fait extraordinaire. Vous voyez les esprits face à face. Un grand piano fait entendre de la musique sans intervention humaine. On voit plusieurs formes d'esprits sur la scène, parfois huit ou dix simultanément ; telles sont les preuves des faits authentiques accomplis par ces médiums. Ces derniers ont mis trois ans à développer leurs facultés dans le dessein spécial de démontrer les phénomènes spirites en pleine lumière ».

            « Les pouvoirs invisibles produisent constamment de nouvelles et étonnantes manifestations, pour convertir les sceptiques et fortifier les croyants. Venez et voyez par vous-mêmes. Ne vous en rapportez à la parole de personne. Laissez-vous conduire par votre propre raison ; ne croyez pas à ce que vous avez entendu ! Chaque homme et chaque femme a le droit de voir et de réfléchir ».

            « Nombreux sont ceux qui demandent : Y a-t-il un atome de vérité dans le spiritualisme ? Si vous assistez à cette séance, avec ces nouveaux médiums, vous ne mettrez plus en doute les visites que les esprits font de nouveau sur la terre ; on peut les voir et leurs amis les reconnaissent. Ils se tiendront auprès de vous et échangeront une poignée de main avec tous ceux qui le désirent. Rappelez-vous que cette séance n'a rien de commun avec celles auxquelles vous avez déjà assisté. Les formes matérialisées que l'on voit ici n'ont pas peur de vous, elles s'approcheront de vous si près que vous n'aurez plus aucun doute sur leur authenticité et vous serez pleinement convaincus qu'elles n'appartiennent pas à la nature charnelle et terrestre. Tous ceux qui ont assisté à ces séances sont convaincus de l’authenticité des phénomènes produits par ces médiums. Retenez bien ceci : Ces médiums-là ont été développés par les méthodes les plus modernes, ils arrivent ici pour la première fois. Tous ceux qui les ont vus reconnaissent qu'ils peuvent produire nombre de manifestations et de phénomènes dénotant une puissance remarquable, et tels qu'on n'en a jamais vus dans ce pays-ci. Tout se passe non dans l'obscurité mais en pleine lumière. Vous éprouvez leur attouchement vous voyez leurs formes désincarnées en pleine lumière ! Tous les moyens possibles sont employés pour éclairer les auditeurs et leur permettre de juger si ces soi-disant miracles sont obtenus grâce à l'aide des esprits ou par des moyens naturels ».

            « Les auditeurs désigneront des comités qui prêteront assistance, et donneront leur opinion sur ce qu'ils ont vu ; ils apprécieront les causes et la manière dont se produisent les étranges phénomènes que l'on verra au cours de la soirée. Tout se passe de manière à permettre à chaque personne qui assiste à la réunion de vérifier l'authenticité des phénomènes et de voir s'ils sont truqués ou réels. Les portes s'ouvrent à 7 h.15. Le spectacle commence à 8 h. Prix d'entrée minime ».

LES SPIRITES ORGANISENT, MAINTENANT DES « ÉGLISES »

            Les spirites, se rendant compte que l'organisation sous forme d'église est populaire, que le formalisme est toujours tenace chez ceux qu'ils cherchent à attirer, organisent maintenant des « églises » pour « adorer » et « louer » l' « Infiniment Bon » qui est le nom employé au lieu de Dieu. Mais comme les spirites avancés ne croient pas à un Dieu personnel, cela représente pour eux simplement tous les bons esprits, au nombre desquels sont Thomas Paine, Shakespeare, Judas et Néron aussi bien que Christ, Confucius et Bouddha. Les différentes « églises » des « spiritualistes », des « théosophes » et des « adeptes » de la « science chrétienne », ont toutes le même culte, et toutes sont guidées par le même esprit supérieur, par Satan (bien que nombre des fidèles de ces « églises » ne le sachent pas). Les prédicateurs et les évangélistes sont généralement des femmes. Ce mode de procéder est en opposition manifeste (quelle qu'en soit l'explication) avec celui adopté par la Tête de l'unique et seule vraie Église, par le Seigneur Jésus, qui désigna douze Apôtres et soixante-dix évangélistes, tous des hommes.

            Les journaux donnèrent un compte rendu d'un service de baptêmes spirites qui eut lieu à Pittsburg dans la « Première église des spiritualistes » ; ce fut Madame Ida Whitlock de Boston qui présida la cérémonie ; voici ce qui nous est relaté :

            « Lorsque les parents et les marraines des bébés furent réunis, les diacres de l'église apportèrent une longue corde recouverte de fleurs qu'ils nouèrent autour des participants à la cérémonie. Madame Whitlock donna à chaque bébé un petit bouquet d’œillets rouges, qu'elle prenait dans un vase en argent. Cette cérémonie terminée, Madame Whitlock  prit un autre vase d'argent et s'approchant de chaque bébé, elle trempa une rose dans le vase et aspergea le visage de ceux qui devaient être baptisés, prononçant en même temps les paroles suivantes : Moi, Ida Whitlock en vertu d'un pouvoir qui m'a été conféré je te baptise : Anna Marie Klotz au nom de l'« Infiniment Bon ».

            Le pouvoir délégué à Madame Whitlock ne venait certainement pas du Père, ni du Fils et ni par l'intermédiaire du saint Esprit ; nous sommes entièrement persuadé qu'il venait du protecteur et soutien de tous les phénomènes spirites, de tous les truquages, de tous les mensonges et de toutes les obsessions : « Votre adversaire le diable » — 1 Pierre 5 : 8.

DANS LES CHAMBRES SECRÈTES

            Un certain M. Thori de St. Paul (dans le Minnesota) nous envoya un jour la carte d'un Dr. Snyder de cette ville qui se faisait passer pour un chrétien spiritualiste et déclarait que lui et quelques autres y tenaient des séances régulières dans lesquelles le Seigneur se manifeste visiblement comme être spirituel à leur yeux mortels. Environ quarante personnes, déclarait-il, auraient assisté à ces manifestations ; trois d'entre elles reçurent « la communion » directe des mains du Seigneur. La carte que nous avons reçue portait seize textes de la Bible, dont les suivants : « Dieu est esprit », « Je suis la lumière du monde ». « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime, et celui qui m'aime sera aimé de mon Père, je l'aimerai, et je me ferai connaître à lui » — Jean 14 : 21.

            L'en-tête de la carte portait les mots suivants en gros caractères : « AVEZ-VOUS VU LE SEIGNEUR ? SI NON ; POURQUOI NE LE VERRIEZ-VOUS PAS ? »

            Ce M. Thori fit la remarque que le docteur avait l'apparence d'un homme très pieux, et professait la foi dans la Rançon et dans le rétablissement de toutes choses. Cet incident remémora à M. Thori l'exposé contenu dans le Volume Il des « ÉTUDES DANS LES ÉCRITURES » à la page 160 et que nous rappelons ci-après :

            « Parmi nombre de doctrines spirites, certaines d'entre elles enseignent que Christ est présent, et sans aucun doute nous verrons avant peu de temps, des séances dans lesquelles on prétendra nous Le faire voir dans « les chambres  [secrètes] intérieures » ( Matth. 24 : 26 ). M. T. attira alors l'attention du docteur sur ce passage des Écritures et leur application présente ; mais le docteur était si épris des enseignements des esprits séducteurs, qu'il n'en put faire aucune application à ses propres expériences. Il se borna à déclarer que cela avait trait à certaines impostures absurdes comme celles de Schweinfurth.

            Nous voyons ici davantage la manière de faire de Satan : il oppose une tromperie à une autre tromperie. Quelques personnes d'un esprit faible sont suggestionnées à tel point qu'elles proclament être « tel ou tel grand personnage même Christ, etc., et elles réussissent à hypnotiser quelques autres et à les amener dans leur « paradis ». Cela écœure les personnes plus développées qui, persuadées qu'il s'agit-là des tromperies contre lesquelles le Seigneur les a averties et ne prennent pas garde, tombent dans les pièges plus subtils que le spiritisme répand de plus en plus autour d'elles.

            Ailleurs nous voyons Satan toujours fidèle à ses fourberies habituelles, pratiquer ces expériences, tout d'abord sur les dévots formalistes. Quand Satan lance son hameçon pour pêcher des hommes, il y met un appât. On s'apercevra aisément que même les chrétiens d'une ferme volonté personnelle seront sujets aux embûches du grand ennemi, quelle que soit leur morale ou leur foi. L'entière soumission de la volonté à celle de Dieu, telle qu'elle est contenue dans Sa Parole, est entièrement nécessaire pour triompher du monde, de la chair et du diable.

« NOUS N'IGNORONS PAS SES DESSEINS »

            Nous surprendrons sans doute beaucoup de personnes en déclarant que nous sommes convaincu que « la science chrétienne » la « théosophie » le « magnétisme », la « vision mentale », l'« hypnotisme » ainsi que les « théories de Swedenborg » sont toutes apparentées au spiritisme. Les esprits séducteurs se servent de ces doctrines pour asservir et contaminer les diverses classes de l'humanité qui se réveillent maintenant et sortent de leur torpeur mentale, pour masquer à leur yeux la vérité du Seigneur et de Sa Parole — 2 Cor. 4 : 4.

            La « science chrétienne » attire fortement l'attention par ses prétentions absurdes ; son titre est attrayant et fallacieux ; elle affirme faussement que la douleur n'existe pas, pas plus que la maladie, la mort, le péché, le diable et le Sauveur, dont nous n'aurions aucun besoin. L'apparente innocence et les « bonnes œuvres » de cette doctrine séduisent ceux qui n’y prennent pas garde ou qui ne connaissent pas la vérité, et qui ignorent les « profondeurs de Satan » (Apoc. 2 : 24). Leurs méthodes de traitement des maladies « imaginaires » semblent inoffensives mais, vraiment, peut-on dire que leurs guérisons comparées à celles des spiritualistes sont dues à Dieu plutôt qu'aux démons ? Une foi pure dans les premiers principes des doctrines de Christ ne remplace pas de bonnes mœurs ; ces dernières, par contre, accompagnent nécessairement toutes les manifestations de la puissance et de la faveur divines. Or, tous ceux qui nient notre Seigneur Jésus comme le Rédempteur de l'humanité qui « donna sa vie en rançon pour beaucoup », ne sont pas de Dieu ; et tous les miracles qu'ils accomplissent, bons ou mauvais, ne sont pas dus à la puissance divine.

            Quelques personnes se demandent si Satan et ses associés sont les causes des maladies et de la mort (Hébr. 2 : 14) et si, d'autre part, ce sont eux qui guérissent les malades et chassent les démons. Ceci est un contre-sens ; aucun être intelligent ne s'oppose à ses propres œuvres. « Si Satan chasse Satan, il est divisé contre lui-même ; comment donc son royaume subsistera-t-il » — Matth. 12 : 25, 26 ; Marc 3 : 24-26.

            C'est bien vrai, et cela nous montre à quoi en est réduit « le prince de ce monde » par suite de l'augmentation de la connaissance qui a rayonné sur le monde pendant le siècle passé. Les démons doivent se déguiser en « anges de lumière », en professeurs de vérités avancées, en habiles docteurs du corps et de l'âme, pour tromper ceux qui cherchent Dieu et qui s'efforcent de Le trouver en tâtonnant (Actes 17 : 27). Les paroles inspirées nous font voir quels seront les efforts désespérés de Satan pour maintenir sa puissance sur l'humanité lorsque ce pouvoir touchera à sa fin, avant qu'il soit lié pendant mille ans et ne puisse plus séduire les nations — Apoc. 20 : 1.

            C'est alors qu'il y aura une des « puissances d'égarement » dont parle l'Apôtre Paul et contre laquelle les chrétiens devront être « revêtus » de toutes les armes de Dieu.... afin de « pouvoir résister dans le mauvais jour » (2 Thess. 2 : 9-12 ; Eph. 6 : 11-13). Nous sommes actuellement dans la période à laquelle se rapportent les avertissements de l'Apôtre contre les « esprits séducteurs » et les « doctrines de démons » (1 Tim 4 : 1). C'est ici que l'Apôtre Pierre nous avertit disant : « Mettez-vous sur vos gardes, de peur qu'entraînés [séduits] par l'égarement de l'impie, vous ne veniez à déchoir de votre fermeté » (2 Pi. 3 : 17). C'est pourquoi le Seigneur nous dit de veiller et de prier pour échapper à des erreurs qui seront telles qu'elles séduiraient « s'il était possible même les élus » (Matt. 24 : 24). Avec de tels avertissements, espérons-nous qu'une « grande séduction » des esprits mauvais ne se produira ? Non certes, car nous nous attendons à voir ces prochaines années, beaucoup plus de choses que ne le soupçonnent actuellement les spirites eux-mêmes.

LES POUVOIRS SATANIQUES SONT FUNESTES

            Mais si Satan et ses fidèles connaissent parfaitement les moyens de guérir et les appliquent avec habileté, n'oublions pas qu'ils possèdent également un pouvoir de faire le mal qui est considérable. Ceci a déjà été démontré. Examinons ce que firent Jannès et Jambrès, les célèbres médiums et magiciens d'Égypte qui renouvelèrent, en présence de Pharaon, plusieurs des miracles opérés par la puissance divine au moyen de Moïse et d’Aaron. Ces médiums purent changer leurs bâtons en serpents ; changer l'eau en sang ; ils firent monter les grenouilles, bien qu'aucun d'eux ne pût renouveler le miracle des poux, etc. — Exode 7 : 11, 22 ; 8 : 7.

            Nous avons tout lieu de croire que les esprits déchus ont acquis des connaissances considérables pendant les quatre mille ans écoulés et qu'ils exercent aujourd'hui leur puissance dans des domaines bien plus étendus. Nous sommes enclins à croire que le fléau des sauterelles, les nombreuses maladies qui attaquent les cultures agricoles, les spores et les microbes qui affligent le genre humain et la vie animale ces derniers temps sont des manifestations de la même puissance du mal. De même, Satan est le « prince de la puissance de l'air » et sa méchanceté est telle qu'il exercera son pouvoir jusqu'à l'extrême limite qui lui a été fixée par la puissance divine. C'est en partie à son influence qu'il faut attribuer les grandes inondations, les cyclones et les tempêtes de ces dernières années.

            Mais de telles forces de la nature ne sont certainement pas dirigées par les démons ? demandera sans doute quelqu'un. Pas entièrement ; certes pas ; sinon le monde ne serait probablement plus habitable. Prenons l'exemple de Job ; dès que Dieu laissa toute liberté à Satan, ce dernier incita les Sabéens à voler le bétail de Job et à tuer ses serviteurs ; il fit descendre le feu du ciel qui détruisit et consuma ses troupeaux de moutons ; il envoya les Chaldéens qui volèrent ses chameaux et finalement il souleva un ouragan qui fit crouler la maison dans laquelle les enfants de Job festoyaient ; la maison fut détruite et ses occupants tués ; il frappa Job lui-même d'une maladie dès qu'il en eut l'autorisation — Job. 1 : 9 à 2 : 7.

            Il est parfaitement certain que Satan et ses armées sont toujours disposés à mettre toute leur énergie et leur volonté à faire le mal que la sagesse divine juge bon de leur laisser commettre. Rappelons-nous néanmoins que Dieu a, non seulement annoncé qu'Il leur permettrait d'exercer une grande puissance à la fin de cet Age, mais qu'il a aussi indiqué pourquoi Il l'a fait. Dieu nous dit qu'il va « répandre... sa fureur, toute l'ardeur de sa colère » sur l'humanité pour la punir de ses péchés et la ramener à la justice pour humilier les hommes et les préparer à recevoir les bénédictions du Royaume du Messie. Chacun sait quels sont les châtiments qui frapperont le monde à la fin de cet âge-ci, lors de son jugement tels qu'ils sont annoncés par l'Apocalypse. Les plaies d'Égypte furent des figures de ces châtiments, bien que ces derniers soient décrits d'une manière symbolique. Rappelons nous cependant que Dieu prend soin de Ses enfants et les préserve de toutes les calamités qui ne seraient pas pour eux des leçons et des expériences salutaires dirigées par la providence divine. Souvenons nous que Dieu a le pouvoir et la volonté de maîtriser la fureur des hommes et des démons et de réduire à l'impuissance toute autre cause ou influence qui pourrait s'opposer à l'accomplissement de Ses grands desseins.

            Voici, écrites il y a quelques années, quelques lignes du rév. A. B. Simpson qui sont parfaitement justes :

            « La guérison des maladies est, paraît-il, une pratique qui s'acquiert à la suite des manifestations du spiritualisme, du magnétisme animal et des phénomènes de vision spirite, etc. Nous sommes pleinement persuadés que, si nombre de manifestations sont sans aucun doute de la supercherie, il y en a un grand nombre qui sont indiscutablement surnaturelles et produites par des forces qui ne sont pas du domaine des sciences physiques. Il est tout à fait inutile de s'opposer au terrible monstre qu'est le spiritualisme, qui renferme peut-être comme le dit Joseph Cook le grand SI de notre avenir proche en Angleterre et en Amérique, en niant d'une manière hâtive et superficielle les phénomènes spirites et en les faisant passer pour des trucs de prestidigitation. Ces phénomènes sont, sans aucun doute, souvent réels et surhumains ; ils sont dus aux esprits des démons opérant des miracles et rassemblant les hommes pour Harmaguédon.  Ce sont les puissances renaissantes des magiciens d'Égypte, des oracles grecs, des aruspices de Rome, des sorciers de la médecine des Indiens. Elles ne sont pas divines, elles ont un pouvoir limité, mais elles sont supérieures aux hommes. Notre Seigneur nous a expressément avertis, et nous a enseignés de les éprouver, non par les manifestations de leur pouvoir mais par les fruits qu'ils produisent, par leur sainteté, leur humilité, et par l'hommage qu'ils rendent au nom de Jésus et à la Parole de Dieu. Leur existence authentique nous impose l'obligation absolue de leur opposer toutes les forces vivantes d'une sainte chrétienté, à l'image de la verge de Moïse qui engloutit celles des magiciens et à la fin, réduisit au silence leur pouvoir limité ».

            La conclusion qui se dégage de tout cela est qu'Israël selon l'esprit doit prêter l'oreille à la Parole adressée par l’Éternel à Israël selon la chair :

            « Lorsque tu seras entré dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne, tu n'apprendras point à imiter LES ABOMINATIONS DE CES NATIONS-LA. Qu'on ne trouve chez toi personne qui... EXERCE LE MÉTIER DE DEVIN, d'astrologue, d'augure, de magicien, d'enchanteur, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits familiers, ou disent la bonne aventure, personne qui interroge les morts. Car quiconque fait ces choses est en abomination à l'Éternel ; et c'est à cause de ces abominations que l'Éternel ton Dieu, va chasser ces nations devant toi » — Deut. 18 : 9-12.

            « Si l'on vous dit : Consultez ceux qui évoquent les morts et ceux qui prédisent l'avenir, qui poussent des sifflements et des soupirs : Répondez : Un peuple ne CONSULTERA-T-IL PAS SON DIEU ? S'adressera-t-il aux MORTS en faveur des VIVANTS ? A la loi et au témoignage ! Si l'on ne parle pas ainsi, il n'y aura point d'aurore pour le peuple » — Esaïe 8 : 19, 20.

            Les Écritures montrent expressément que les anges déchus seraient tenus sous la contrainte durant longtemps, et que ces entraves seraient graduellement relâchées à la fin de cet Age de l'Évangile, durant le chevauchement de l'Age millénaire. Le récit est qu'ils furent « réservés [dans le Tartare, notre atmosphère] dans des liens durables, sous l'obscurité, pour le jugement du grand jour » (Jude 6 ; 2 Pierre 2 : 4). Comme maintenant le « grand jour » est là il n'est pas surprenant, pour ceux qui veillent, de remarquer que les chaînes des ténèbres sont graduellement relâchées, et que ces « esprits mauvais » ont de plus grandes libertés que jamais auparavant.

            Il y a encore du danger pour ceux qui « ne croient pas aux esprits » et qui considèrent comme des superstitions les récits de la Bible montrant comment notre Seigneur et les Apôtres chassèrent des démons, et comment tous les sorciers, les magiciens, les nécromanciens et d'autres qui proposaient de tenir des communications avec les morts étaient strictement interdits en Israël  Il y a plus de danger pour ceux qui sont sûrs d'eux-mêmes, qui « osent approfondir toute chose », et qui se vantent « de leur propre esprit », que pour les humbles qui disent, « Craignons de nous mêler de ce que Dieu a défendu ». Pour beaucoup de ceux qui ont imprudemment confiance en eux-mêmes, la curiosité est le piège des démons. Avant d'en avoir conscience, ils sont déjà pris au filet. Le commencement du piège est un appât à la curiosité une visite à un « médium ». une « séance » avec des amis, ou une « planchette » ou un « ouija board » à la maison d'un voisin.

            Les Écritures nous préviennent que nous ne devons pas nous opposer intellectuellement à de méchants esprits, et que nous avons besoin de tenir compte des protections qui nous sont fournies dans les conseils de la Parole de l'Éternel. A la fin de l'Age juif, beaucoup furent affligés d'esprits mauvais, et une partie considérable de l’œuvre du Seigneur et de Ses représentants fut mentionnée par les Soixante-dix dans leur rapport à notre Seigneur — « Les démons mêmes nous sont assujettis en ton nom » (Luc 10 : 17). Ce sujet est si important dans les quatre Évangiles qu'ils contiennent quarante-deux références à ces démons — mal traduits « diables » dans notre Version Commune (en anglais — trad.).

            L'Apôtre indique qu'à la fin de cet Age le Seigneur « enverra », ou permettra de venir, sur la chrétienté, une « énergie d'erreur », afin qu'ils puissent tous être condamnés (2 Thess. 2 :11, 12). Dieu merci, nous voyons clairement qu'ils ne seront pas condamnés à la torture éternelle. Oh ! non ! Cette calomnie blasphématoire répandue sur la Parole de Dieu est une des inventions de ces « esprits mauvais », par lesquels ils voudraient détourner de Dieu les hommes, par lesquels ils voudraient les aveugler au sujet de Son vrai caractère. Mais nous sommes maintenant à la clôture de la « Moisson », et le froment doit être séparé de l'ivraie, et ces « énergies d'erreur » seront permises pour manifester ceux qui ont aimé et obéi et suivi le conseil du Seigneur et ceux qui ne le faisant pas, doivent être jugés indignes des hautes récompenses qui doivent être bientôt données aux « plus que vainqueurs ».

            Le contexte montre ceci, déclarant en mots nombreux que les « tromperies » les prendraient au piège parce qu'ils « n'ont pas reçu la vérité pour l'amour de la vérité ! ». La « vérité » est que les morts sont morts, et ne peuvent revivre excepté par la puissance divine exercée pour leur réveil de ce sommeil de la mort. Cette vérité évidente, expliquée si abondamment dans les Écritures, n'est goûtée que par les affamés de vérité. D'autres nous disent qu'il ne leur plaît pas de croire ainsi ; qu'ils préfèrent penser des morts comme n'étant pas morts, mais plus vivants que jamais. Rejetant la vérité simple telle que Dieu l'a présentée, et préférant le mensonge de Satan, « Sûrement, vous ne mourrez pas » (Gen. 3 : 4), ce sont des cibles faciles pour les démons qui s'efforcent constamment de perpétuer le mensonge qui trompa notre mère Ève en Eden. Il leur sera maintenant permis de personnifier les morts avec un tel succès que ce sera une « forte tromperie », qui « séduirait si possible [si le Seigneur ne les protégeait par l'armure de Dieu] même les élus — Matth. 24 : 24.

            Pendant quelque temps, le spiritisme fait habilement passer ses manifestations comme étant l'exercice de pouvoirs humains. Il obtient ainsi l'accès des cœurs des hommes et des femmes qui redoutent instinctivement le démonisme. Graduellement, cependant, il en vient a être concédé que les esprits sont les véritables instigateurs de ces pouvoirs lesquels sont, au moins partiellement, « occultes ». Durant des années, nous avons été presque seul à nous opposer à l'hypnotisme, la télépathie, etc, comme étant du Spiritisme sous une nouvelle forme ; mais à présent, rien moins qu'une célébrité telle que le professeur J.H.Hyslop, autrefois « Professeur de Logique et d'Éthiques » à l'Université de Colombie, et une autorité dans la Société Américaine de Recherches Psychiques, a concédé que de tels sujets ont des rapports avec des esprits — non des démons mais, dans sa supposition, des « esprits d'humains morts ».

            Le professeur Hyslop fut cité ainsi dans l'Américan de New-York :

            « La télépathie n’est pas un sujet d'ondes de pensée. La solution est si simple qu'elle en est stupéfiante. Les messages sont transportés de l'esprit (« mind ») à l'esprit (« mind ») par les esprits (« spirits »). Des qualités de médium sont nécessaires mais, en possession de celles-ci et capable d'obtenir le contact avec le monde de l'esprit, la télépathie devrait devenir aussi facile à accomplir que de télégraphier un message au moyen de fils ».

            « Seuls les savants devraient se mêler du phénomène fantastique de la nature représenté par la télépathie », déclarait le Dr. Hyslop. « Chaque investigation devrait être faite raisonnablement et chaque expérience abordée avec un esprit clair, impartial et préparé à peser et à équilibrer chaque fait avec autant de soin que si c’était une gemme précieuse ».

            « Je considère nos expériences dans la télépathie, comme convaincantes  sinon entièrement satisfaisantes en nombre ou dans la capacité de les répéter à volonté ».

            « Dans ces expériences, nous avons employé Mme Piper, qui fut envoyée en Angleterre à la charge de la British Society. Il ne lui fut pas permis d'être au contact ni de connivence avec les personnes faisant les expériences. Nous commençâmes nos expériences de télépathie à longue distance dans l'espoir de recevoir un message à travers l'Atlantique, mais nous échouâmes à maintes et maintes reprises ».

            « Finalement, nous marquâmes un succès. Il fut d'autant plus remarquable qu'il était inattendu. Le message fut envoyé à travers l'océan de façon à démontrer parfaitement les possibilités de la télépathie à longue distance. L'expérience fut conduite de façon à éliminer toute trace de fraude ou de tromperie. Il fut émis en anglais et communiqué en latin ».

            Dans un article sous sa propre signature, le professeur Hyslop dit dans le New-York World :

            « Les personnes intelligentes seraient naturellement persuadées que, si des esprits existent réellement, il y aurait de grandes difficultés dans les communications. Le silence de tant d'esprits désincarnés à travers les âges, s'ils existent serait une preuve suffisante de ce fait, aussi bien que ce que nous connaissons de la difficulté de communication entre les gens vivants, quand ils n'ont aucun langage commun pour le faire. Mais il se fait qu'il y a des raisons supplémentaires à cette difficulté, et elles doivent être mentionnées afin que les laïques (il serait inutile de la mentionner aux savants) puissent voir et apprécier les raisons pour lesquelles les communications prennent la forme qu'elles montrent. La première de ces raisons est la condition mentale et physique anormale du médium, comme dans le cas de Mme Piper, pour l'illustrer spécifiquement. Mais telle n'est pas la raison principale pour laquelle les communications sont élémentaires et confuses, ou insuffisantes dans la nature de l'information désirée. La raison de ces caractéristiques est plus profonde encore. C'est que celui qui communique est lui-même dans une condition mentale anormale pendant qu'il communique. On compare cela à un songe délirant ou à certains types de personnalité secondaire dans l'existence, ou même à l'extase de Mme Piper, sous certains de ses aspects ».

            Le Rév. I. K. Funk, D.D. de New-York City, ministre luthérien très connu, a eu quelques expériences saisissantes avec des esprits et les a publiées au monde, affirmant, cependant que même des Spiritualistes admettront que certaines des soi-disant manifestations sont des tromperies ; que d'autres proviennent d'« esprits  trompeurs » ou « menteurs ». Ses investigations, comme celles du professeur Hyslop, montrent la tendance de notre époque et donnent un signe de ce que nous pouvons attendre lorsque, bientôt, le monde entier se tournera vers l'examen du spiritisme comme étant « la seule preuve que les morts ne sont pas morts ».

            « Discutant ce soir de la science psychique dans un discours devant l'Institut Américain des Recherches Scientifiques à la maison de C.Griswold  Bourne, le Révérend R. Heber Newton affirma que les esprits des morts communiquent avec les vivants ; que la télépathie est un pouvoir possédé par beaucoup d'hommes et de femmes ; que la clair-voyance est un fait scientifique établi. Il déclara en partie : « La clairvoyance n'était rien que feux follets, mais c'est maintenant un pouvoir reconnu de certaines organisations. Mollie Francher, de Brooklyn, s'est prouvé plus fort que l'incrédulité de nos savants. La croyance dans l'existence d'esprits invisibles et dans leur pouvoir de communication avec nous dans la chair est une des croyances les plus vieilles, les plus répandues et les plus intenses des hommes, et elle s'est ranimée étrangement de nos jours ».

            « Pour la première fois dans l'histoire de l'homme ces pouvoirs ont été examinés scientifiquement de nos jours. Déjà, il en résulte qu'un nombre considérable d'hommes de science éminents ont eu le courage d'avouer que, après avoir attribué cela à l'illusion, à la tromperie, et à toute hypothèse possible d'interprétation, ils ont été amenés en fin de compte à l'ultime solution du problème — la croyance dans la communication réelle avec les vivants, des esprits de ceux que nous appelons morts ».

            « Quiconque marche avec ses yeux ouverts, prêt à entendre ce que les hommes ont à apprendre, trouvera des récits qui lui seront confiés par des hommes dont il ne peut se méfier comme de menteurs, et qu'il sait être sains d'esprit et sensibles, récits qui le rendront perplexe. Ces expériences ne sont pas toutes limitées à la séance et au médium. Leurs formes les plus impressionnantes se produisent dans l'intimité de la maison sans la présence d'un médium professionnel ». — Pittsburg Gazette.

            Cela ne nous surprend pas que le spiritisme, de même que la Science Chrétienne, cherchent à gagner les influents. Avant toute autre chose, les anges déchus sont « artificieux », rusés. Le peuple du Seigneur, au contraire, compte « peu de sages, peu de grands selon ce monde, peu d'instruits, peu de nobles, mais principalement les pauvres de ce monde, riches en foi » (Jacq. 2 : 5).

            Une dame qui avait été spirite, nous raconte comment elle développa l'« oreille  clairaudiente », ou le pouvoir d'entendre les esprits quand les autres n'entendent rien. (Et à propos, tous devraient éviter toute chose de cette sorte, comme ils éviteraient un fléau ; s'ils sont abordés ainsi, ils devraient immédiatement tourner leur cœur vers le Seigneur dans la prière afin d'obtenir l'aide pour résister à l'intrusion). Les proches de cette dame étaient intéressés, depuis quelques années, à la Vérité Présente, et lui avaient montré que ses communications n'avaient pas lieu avec des amis morts, mais avec des anges déchus, « des démons » et finalement l'amenèrent au point de lire les « ÉTUDES DANS LES ÉCRITURES ». Ceci déplut aux « esprits », qui pour un temps l'empêchèrent presque d'étudier par une opposition incessante, telle que « Ne lis pas cela », « Ce n'est pas vrai », etc., etc. Elle affirma graduellement sa volonté, appelant le Seigneur à son secours, et nous avons entendu dire que, maintenant, elle est tout à fait libérée de leurs intrusions.

            Un autre cas porté à notre attention fut celui, dans l'Est de la Pennsylvanie, d'un garçon de 19 ans qui était terriblement opprimé par des démons. Un membre du peuple du Seigneur, entendant parler de ce cas, demanda à le voir, en prenant avec lui un exemplaire de la brochure sur le Spiritisme. La présence de cette dernière irrita le garçon à un tel point qu'il fallut la faire disparaître avant que le frère ait pu parler au possédé. Les esprits l'ayant sous leur contrôle le rendirent presque furieux jusqu'à ce que la brochure fût enlevée. « Les ténèbres haïssent la lumière ». Nous ne doutons pas que ces mauvais esprits nuiraient aux serviteurs de la Vérité si cela leur était permis. Ils sont évidemment sous quelque contrainte touchant le peuple du Seigneur. Plus tard, ils peuvent être autorisés à opérer au moyen d'autres, de même que Satan entra en Judas avant la trahison.

            L'extrait suivant, tiré de the Prophetic News, revue échangée, peut servir pour souligner davantage encore la déclaration précédente :

            « Je fus poussé à abandonner ma main afin qu'elle soit dirigée par un esprit à la suite d'une explication que Mr. Stead écrivit dans Review of Reviews au sujet des Écrits spirites. Ce fut le premier pas accompli sur ce chemin défendu et cependant fascinant. Je me rappelle ce premier pas et me souviens que je n'ai jamais, dans la perplexité qui remplissait mon esprit, fait une prière à Dieu. J'aurais dû chercher tout de suite la direction de Dieu. Avant que j'eusse pensé à le faire, je fus saisi du désir de chercher cette source d'aide nouvellement trouvée. Je crains beaucoup de n'être pas le seul à être follement égaré par la lecture de la littérature spiritualiste qui circule maintenant de tous côtés en Angleterre ».

            « L'esprit qui vint et m'offrit son aide, me défendit de prier Dieu alléguant comme raison que j'étais maintenant sous une direction céleste spéciale remplaçant le besoin de la prière, et que mon héritage céleste était assuré. C'était un conseil étrange et ce qui fut plus étrange encore, c'est que, un seul instant, j'aie pu le prendre au sérieux et pourtant c'est ce que je fis ».

            « Mais, en outre, ce messager de Satan m'interdit l'étude des Écritures, car j'en avais commencé récemment une lecture méthodique. La raison que me fournit pour cela mon mauvais conseiller était que le travail, que j'étais maintenant dans une obligation aussi forte d'exécuter, était si urgent qu'aucun moment ne pouvait désormais en être prélevé pour une autre occupation mentale ».

            « Sous le prétexte de m'aider, j'étais maintenant « interviewé » par d'autres esprits, qui déclaraient eux-mêmes être les esprits de mortels décédés. L'un d'entre eux se revêtit du caractère de ce que je peux appeler de l'ultra-piété, et me prévint de ne pas entrer en association avec, ni sous l'influence d'un certain ministre de l'Évangile résidant dans le voisinage — quelqu'un qui m'aurait certainement conseillé avec sagesse dans mon état perplexe — mais mon « interviewer » proféra contre lui de basses calomnies. Cet esprit m'entrava beaucoup en faisant de longs discours ».

            « Un autre esprit déclara lui-même avoir été autrefois ambassadeur anglais à la nation de ces chrétiens persécutés dont la condition douloureuse faisait saigner mon cœur, et dans un langage convenant à un homme d'état, il relata son expérience remarquable dans son office d'ambassadeur. Il désira ensuite que mon travail prît une forme que je trouvai par la suite comme étant la pire sous les circonstances, et que je devrais communiquer cela à un fonctionnaire public important. C'était si opposé à mon jugement que je ne pus lui donner mon assentiment ».

            « Après ceci, le premier esprit qui vint à moi sous les manières d'un ange gardien déclara que l'esprit de ma mère bien-aimée avait été autorisé à me visiter pour quelques minutes, et qu'elle me suppliait de transmettre un message à un parent demeurant au loin et que, quoique je fusse ignorant de la portée de ce message, elle guiderait ma plume en écrivant. Je pris la plume dans ma main, la tenant mollement afin qu'elle la guidât. Je fus pris d'un vif désir de voir la forme de ma mère. Alors, à mon grand étonnement, son portrait fut tracé instantanément et avec une habileté consommée sur le papier se trouvant devant moi. Je guettai alors avec un intérêt profond l’inscription du message. Il fut tracé de son écriture bien connue (de moi). Trois mots seulement furent écrits, mais ils furent écrits trois fois. Les mots écrits, avec une hâte tremblante et avec insistance, étaient SAUVEZ DES ÂMES, et avec un mouvement rapide la plume fut abaissée ».

            « Un tel message venant d'une telle source frappa mon cœur d'une profonde solennité. Mais je ne pouvais me résoudre à envoyer le message. Je sentais que ce serait mal de l'envoyer. Le parent à qui il était destiné était déjà dans un travail de mission chrétienne, et je ne savais comment éviter d'amener à son esprit l'influence d'un message venant je ne savais trop d'où. J'éprouvais une aversion totale pour toute nouvelle communication des esprits et je décidai de n'en plus recevoir d'une source aussi douteuse. Mais je ne devais pas aussi facilement me dépêtrer de ce filet dans lequel, dans un mauvais moment j'avais délibérément mis les pieds ».

            « De dégoût, et comme pour me ruer hors du tourbillon dans lequel j'avais été aussi furtivement attiré, je jetai dans le feu le portrait de ma mère et tous les écrits spirites. Je ne voulais pas croire que l'esprit de cette chère chrétienne — ma mère — vagabondait sur cette terre en compagnie d'autres qui me donnaient des conseils aussi désastreux, et avaient manqué à leur promesse de me fortifier et de m'aider. J'en vins même à la conclusion que ces esprits avaient tenté une personnification de cette sainte défunte et avait écrit ce message solennel en vue de m'induire à croire en leur caractère céleste et en la sainteté de leurs intentions, afin que je  pusse être amené à suivre leurs dangereuses injonctions ».

            « Pour justifier leurs procédés, ils étaient aptes à citer des Écritures de travers. Il y avait un terrible mystère en ceci, et il me remplit de pressentiments affreux. Je me dis alors, à mi-voix, « Est-il possible qu'il y ait de mauvais esprits ayant le pouvoir de communiquer avec les mortels et de les tromper ? ».

            « Un esprit répondit « Oui », et ajouta que, désormais, eux-mêmes agiraient mal envers moi et que j'étais en leur pouvoir pour être puni, puisque j'avais cherché à obtenir la connaissance défendue aux mortels ».

            « Avec cette déclaration effrayante, ils changèrent leur caractère et leur conduite envers moi ».

            « Je croyais désormais que j'avais commis un péché en les consultant ; mais il avait été fait dans l'ignorance (c'était une ignorance coupable néanmoins) et avec une intention innocente. Je pouvais sûrement me confier dans la miséricorde divine pour me pardonner ».

            « Mais l'esprit répondit à ma pensée en déclarant que le pardon divin ne pouvait s'exercer pour moi, mais qu'il m'accuserait devant l'Ange Rapporteur de ce péché mortel — communication avec des esprits — et qu'il provoquerait un jugement immédiat ! ».

            « Rappelons que ces mêmes esprits, par leurs tromperies mensongères, m'avaient induit à cesser de prier et d'étudier les Écritures, et avaient déclaré que mon héritage céleste était assuré. Ils me quittèrent pour exécuter leur menace ».

            « Peu après ceci une vision remarquable apparut par les moyens permis de ces tourmenteurs. Une nuit le mur à l'extrémité de ma chambre sembla disparaître et un vaste espace ouvert apparut. D'un côté était un dais avec un marchepied qui paraissait conduire à un trône élevé, à moitié caché par des nuages. Devant le dais, un grand nombre d'êtres célestes se tenaient en demi-cercle, et séparée du reste, au pied de ce dais, était une forme terrible. Je vis que c'était le « Prince des Ténèbres » et je sentis instinctivement qu'il était là comme un accusateur, et il me sembla que je n'avais pas d'avocat. Cette vision terrible parut tout d'abord une confirmation de la menace de l'esprit cependant il y avait une différence essentielle. Ce n'était pas, comme ils le disaient, un ange vengeur mais Satan, qui m'accusait. Je désirais réfléchir sur cette vision et sur les nouvelles conditions m'environnant, mais des voix d'esprits m'interrompaient continuellement, afin que je ne puisse ni penser, ni prier, mais seulement me répéter quelques mots tels que « O Seigneur, en Toi je me suis confié ; ne me laisse jamais confondu ».

            « Je ne pouvais arrêter leurs communications verbales, leurs voix petites mais intensément claires me suivaient partout ».

            « Ces esprits m'apprirent que les tourments de l'enfer, auxquels je n'avais pas cru, m'attendaient que dans les feux internes de la terre les âmes étaient tourmentées ; et que l'intensité du châtiment était proportionnée à la culpabilité de l'offenseur. Ils affirmèrent que je connaîtrais par expérience la réalité du châtiment éternel cette nuit même. Le fait que j'étais encore dans la chair mortelle ne les gênerait pas ; il paraissait y avoir quelque vérité dans leur menace qu'ils pouvaient provoquer la mort — ou plutôt, la cessation de l'existence mortelle, car ils me donnèrent une démonstration immédiate et frappante de leur pouvoir en provoquant des palpitations et des spasmes violents du cœur, tandis que j'étais tout à fait calme d'esprit. Vraiment mon calme imperturbable leur fit faire la remarque que j'étais l'un des plus braves des mortels, mais qu'ils me vaincraient cependant avec des terreurs plus grandes. Mais je trouvai en définitive, qu'ils ne possédaient pas de pouvoir suprême en plus du « Roi des Terreurs ». Ils me quittèrent alors et, dans les ténèbres et le silence de la nuit je restai dans l'attente, croyant qu'une épreuve terrible me guettait, car je savais que mes ennemis étaient puissants et méchants ».

            « Le mur de ma chambre sembla à nouveau disparaître, et je fus conscient qu'un esprit était entré et me touchait, et une voix déclara que celui qui était entré était un administrateur de la justice dans les régions infernales. Il me demanda si je savais pourquoi il avait été mandé vers moi ».

            « Je répondis que je savais seulement que mes ennemis m'accusaient, et que s'il était le serviteur de Dieu, je désirais qu'il m’apprenne quelle était la volonté de Dieu que je devrais faire maintenant, car je désirais seulement connaître, et faire cette volonté ».

            « Il répondit en quelques mots tels que ceux-ci : « Vous êtes libre ; vous ne pouvez tomber sous ma juridiction. Je punis seulement ceux qui n'obéissent pas à Dieu, et maintenant je vous quitte ».

            « Je ne pus exprimer la reconnaissance que j'avais d'être délivré d'un péril aussi imminent, et de ce qu'un esprit puissant avait reconnu que le Pouvoir divin gouvernait en enfer, et que lui, lui était subordonné dans ses actes ».

            « Toutes ces manifestations spiritualistes étaient loin d'être la fantasmagorie d'un rêve ou de l'imagination ; elles appartenaient évidemment trop aux réalités rigoureuses et constantes de la vie. Elles étaient les manifestations de ce grand et puissant et éternel royaume du pouvoir spirituel que la vision mortelle ne peut encore apercevoir. A travers cette épreuve, j'étais calme et je possédais cette intensification de conscience qui est élevée par des circonstances tragiques ».

            « J'analysais que puisque je n'avais pas affronté ces conditions uniques et tragiques à cause de besoins ou de buts personnels, le résultat de cette expérience devait avoir également un champ d'influence plus grand ».

            « Je devais apprendre et souffrir davantage encore. Je devais même apprendre que ma délivrance du pouvoir des démons, comme ma foi, était d'un caractère imparfait ».

            « Je passai le reste de la nuit en paix. Dans la matinée, je recommençai l'étude des Saintes Écritures ; elle devint pour moi l'occupation la plus importante de ma vie ».

            « Mais, à mon grand désespoir, les mauvais esprits revinrent immédiatement avec des interruptions incessantes pour empêcher mon étude. Ils étaient décidés à m'empêcher de connaître une délivrance complète ».

            « Ils me forcèrent à écouter leur récit d'une insurrection sur la terre contre le pouvoir divin, insurrection qu'ils complotaient depuis longtemps, mais qui, sous peu, devait entrer en exécution. Ils affirmèrent que leur puissant potentat et chef avait obtenu la vice-gérance de la terre, qu'il était le prince de ce monde, qu'il le soumettrait comme il n'avait encore jamais été soumis à son contrôle, et qu'il provoquerait une tempête de persécutions contre les disciples de Christ. En fait ce devait être une nouvelle poussée de l'influence infernale sur la terre ».

            « Je fus obligé d'écouter ces esprits me dévoiler leur complot diabolique. Ils avancèrent de nombreuses preuves pour soutenir le fait que leur pouvoir sur terre était déjà grandement accru et continuait à s'accroître. Les perspectives par conséquent qui semblaient s'accumuler pour le monde, m'accablèrent de consternation. Ils affirmaient que leur grand potentat — « le dieu de ce monde » (Satan) — avait si subverti la chrétienté que, au moins les grands systèmes ecclésiastiques connus tels que les églises romaine, grecque et anglicane lui seraient entièrement subordonnés. J'étais enclin à ne pas croire leurs déclarations. Je désirais qu'ils pussent être contredits, mais les faits paraissaient les corroborer. J'observai alors pour la première fois que l'église de Rome était en train d'obtenir un grand pouvoir et, quant à l'église grecque en Russie, elle infligeait alors des persécutions terribles aux vrais disciples de Christ — des chrétiens — qui ne voulaient pas pratiquer l'idolâtrie ».

            « Il m'apparaissait maintenant que ces esprits qui avaient hypocritement offert leur aide aux chrétiens persécutés avaient eux-mêmes excité des ecclésiastiques idolâtres à les persécuter. Je compris en outre que les serviteurs de ce grand potentat des ténèbres avaient abondamment semé l'erreur et la discorde dans les autres églises de la chrétienté, et que celles-ci avaient progressé dans l'erreur et dans l'éloignement de Dieu ; qu'ils avaient eu le pouvoir de détourner l'attention et d'étouffer les perceptions des hommes qui, autrement arrêteraient les progrès du mal ».

            « Les esprits parlèrent alors avec un triomphe sardonique de leur école de philosophie matérialiste et de leur enseignement sur la Cosmogonie comme combattant celui du Livre de la Genèse — système que la science moderne a trouvé si acceptable parce qu'il parait cadrer avec ce que les entrailles de la terre ont révélé, mais qui exclut de ses pensées l'opération de la main de Dieu dans le jugement à la chute de l'homme, au moment où l'homme était non seulement ruiné moralement et physiquement, mais où ce qui avait une fois été déclaré « très bon » tomba avec le premier homme, afin que « la création entière » — matérielle et immatérielle — gémît pour la délivrance ».

            « Un esprit s'appelant lui-même Lord Beaconsfield déclara qu’il m'aiderait en me dictant un ouvrage d'imagination qui surpasserait tous ses efforts terrestres et me rapporterait une petite fortune, et que j’obtiendrais ainsi la réputation d'être un grand génie en agissant simplement comme son secrétaire, et il ajoutait la tentation la plus fascinante pour moi — que les esprits pourraient et voudraient me conférer une telle connaissance et un tel pouvoir que je serais moi-même considéré par le monde comme un brillant écrivain et que je gagnerais la renommée et la fortune ».

            « Peut-être cette offre a-t-elle été faite et acceptée par certains de nos écrivains présents d'imagination brillante et pernicieuse, spécialement ceux qui ont popularisé et revêtu Satan lui-même de dignité : Je sais que certains d’entre eux sont des étudiants de l'occultisme ».

            « Un esprit proclama être l’inventeur de systèmes tels que la Théosophie et l'Agnosticisme. Ils avaient précédemment déclaré que la « lecture de la pensée » était sous leur domination et effectuée par eux. Je conclus, de façon générale, quoique ce ne fût pas exprimé très clairement que le mesmérisme et l'hypnotisme étaient également des moyens dans leurs mains ».

            « Et alors, comme une autre confirmation de l'ascendance que les esprits avaient encore sur moi, ils accomplirent leur menace antérieure en appelant des démons blasphémateurs pour me rendre fou. Sur leur invitation, ces esprits vils vinrent et proférèrent d'horribles blasphèmes jusqu'à ce qu'il semblât que tout l'enfer était lâché sur moi durant un petit moment. Les esprits employèrent alors un dernier expédient terrible pour me vaincre et y réussirent presque ».

            « Au milieu de toutes ces difficultés et dangers par lesquels j'étais bien prêt d'être submergé, une voix impérieuse d'un esprit invisible m'appela, prononçant ces paroles qui voulaient dire, « Que j'étais devenu si entouré et si assiégé de mauvais esprits qu'il n'y avait aucune délivrance pour moi sur la terre, et que lui — un ange de I'Éternel — était descendu du ciel pour m'apporter, cet ordre du Seigneur Jésus — que je devais mourir par ma propre main pour échapper à mes persécuteurs, et que mon âme trouverait alors le repos dans le ciel ». J'avais un désir de vivre si puissant que rien moins qu'un ordre divin, comme je le croyais, n'aurait pu me décider à me retrancher de la vie ».

            « Je ne discutai pas les paroles venant évidemment d'une aussi haute autorité. Je ne pouvais concevoir qu'il fût possible que les esprits ordonnassent aux mortels de mourir en employant le nom sacré de Christ. C'était cependant le plan de Satan et J'y tombai ».

            « J'étais parfaitement calme d'esprit et je décidai que j'obéirais à l'ordre divin, et je me confiai dans le Seigneur. Alors, dans la dernière prière que je croyais exprimer sur la terre, je déclarai au Tout-Puissant que je prenais ma vie en croyant que j'agissais à l'invitation du Seigneur Jésus-Christ. Sur ce, je bus une potion empoisonnée et je tombai rapidement dans un état comateux, mais je ne me réveillai pas en enfer ou dans le ciel, car il me fut permis de guérir, quoique après beaucoup de difficultés et de souffrances seulement ».

            « Mais tandis que je me rétablissais, la voix inexorable répétait le message précédent, sur quoi je m'emparai d'un instrument ; le seul instrument à ma portée était un très petit poignard, avec lequel, n'ayant pas réussi à me couper la gorge, je tranchai l'artère temporale. Décidé à provoquer cette fois une mort prompte et sûre, je tentai de couper une autre artère, et je tombai sur le sol en perdant connaissance et le sang coulant à flots de ma tête ».

            « Une nouvelle fois, les esprits furent déjoués dans leur intention. Le bruit de ma chute amena immédiatement de l'assistance et je revins à moi. Ma guérison fut, je peux presque le dire, un miracle. Je suis convaincu que Dieu, d'une façon très remarquable, interposa Sa Main guérissante afin que je puisse trouver physiquement la guérison ».

            « Mais, au-dessus de tout je fus délivré de la présence torturante et de la persécution de ces démons. Christ, qui guérit ceux qui étaient possédés de démons quand Il était sur terre, et qui « guérit tous ceux qui étaient opprimés par le malin » m'a guéri dans Sa miséricorde ; Il leur ordonna de me laisser. Je reconnus le besoin suprême d'un Rédempteur. Je crus Sa Parole que « Nul homme ne vient au Père que par moi et je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi ». Je sus que le Sang de Jésus purifie de tout péché — le SEUL offert parfaitement sur la Croix par lequel Christ a rendu parfait Son peuple croyant. Cette connaissance bénie commença à poindre en mon âme en dépit de tous les efforts des pouvoirs des ténèbres pour m'empêcher de l'obtenir ».

            « Je supplie tous ceux qui me lisent de fuir le Spiritualisme. Ne jouez pas avec les instruments tels que la « Planchette », les « lecteurs de pensée », les « Ouija boards », etc. Je sens que ma vie a été préservée afin que je puisse employer mon expérience et ma connaissance personnelles du pouvoir satanique que j’avais traversées, et témoigner contre les pièges du Spiritualisme, déclarer sa nature satanique, et la puissance de Christ comme Libérateur de ceci ».

            Ceci montre quelque peu l'ingéniosité et la versatilité des démons. A certains, au contraire, ils déclarent qu'il n'y a pas d'enfer. A Swendenborg ils donnèrent des visions des sept enfers et des sept cieux, qui l'aidèrent à inventer une nouvelle religion pour prendre au piège des âmes honnêtes. Combien, évidemment nous avons tous besoin de « tenir ferme la fidèle Parole ». L'Apôtre nous a prévenus que nous aurions spécialement besoin de cette « armure » quand le « mauvais jour » approcherait.

            « Car c'est pour cela qu'il a été évangélisé à ceux aussi qui sont morts, afin qu'ils fussent jugés, selon les hommes, quant à la chair ; et qu'ils vécussent selon Dieu, quant à l'esprit » (1 Pi. 4 : 6). Aucun sujet de la Bible ne demande plus de discernement attentif dans son étude que ne le fait le sujet de la mort. C'est surtout à cause de la confusion générale d'esprit qui vint sur la chrétienté durant les longs siècles de ténèbres relatives de l'Église, quand les Bibles (la Lampe de Dieu sur le sentier du chrétien) étaient rares, et quand bien peu pouvaient lire les vérités de valeur inestimable qui étaient enchaînées aux lutrins. Comme conséquence de cette confusion nous entendons des personnes intelligentes parler de façon ignorante et stupide au sujet de la mort. Ils rendent la confusion plus abominable en nous parlant de la mort spirituelle d’Adam et en discutant de la mort « naturelle » et de la mort « qui ne s'éteint jamais », etc., etc.

            Pour obtenir la vue biblique sur la mort, nous avons besoin de balayer des babillages aussi insensés et de nous en tenir au langage de la Bible et à la pensée raisonnable qui y est attachée. Par exemple, selon la Bible, il n'y a pas de « mort naturelle » — il n'est pas naturel pour l'homme de mourir. Conformément à l'arrangement de la Bible et à la nature de l'homme, ce dernier devrait, aussi bien que les anges, vivre — vivre éternellement, s'il est obéissant aux commandements divins. La mort, par conséquent, est une chose contre nature ! Pensons-nous que les anges meurent et que les Cieux sont remplis de cimetières ? Ont-ils là leurs docteurs et leurs entrepreneurs de pompes funèbres ? Sûrement pas. Il serait cependant aussi convenable de parler de mort naturelle parmi les anges qu'au sujet des humains. Mais ni l'un ni l'autre n'est convenable.

            Le terme mort spirituelle employé si fréquemment au sujet d'Adam et de sa chute est totalement contraire aux Écritures. On ne peut trouver ni une telle expression, ni une telle pensée dans la Bible. Adam ne pouvait mourir d'une mort spirituelle, parce qu'il n'était pas un être spirituel. Il était un être terrestre — non un ange, mais un homme. Comme les Écritures le déclarent d’Adam, « Tu l'as fait un peu moindre que les anges ; tu l'as couronné de gloire et d'honneur, et tu l'as établi sur l’œuvre de tes mains » ; « sur les bêtes des champs, les poissons de la mer et l'oiseau des cieux » — Héb. 2 : 7 ; Ps. 8 : 5-8.

            A partir du moment de la désobéissance et de la condamnation divine, Adam et sa race ont été morts judiciairement et sont graduellement descendus, descendus, descendus dans la dégradation et dans la tombe.

            En parlant de la race mourante du point de vue judiciaire notre Sauveur l'appela celle des morts. Il déclara qu'aucun n’a même une vie supposée telle, excepté ceux qui, par la foi, L'acceptent comme leur donateur de vie — leur Sauveur. Ses paroles sont : « Celui qui a le Fils a la vie ; celui qui n'a pas le Fils ne verra pas la vie ». Parlant à quelqu'un qui croyait en Lui le Sauveur dit : « Laisse les morts ensevelir leurs morts » ; va et prêche l'Évangile (Matt. 8 : 22). Du vrai point de vue apparaît à l'évidence ce qu'Il entend par là. Laisse les morts, le monde condamné et mort légalement, vaquer à ses propres affaires. Vous devenez un de Mes disciples et portez Mon message de vie et d'amour à tous ceux qui ont des oreilles pour entendre !

            Examinons maintenant à la lumière de ce qui précède, la signification des paroles de st. Pierre en 1 Pierre 4 : 6. Nous comprenons comment le message de l'Évangile a été prêché, du début jusqu'à la fin, à un monde mort — à un monde sous la condamnation à mort — à un monde « mort dans les fautes et les péchés » et indigne de l'intérêt divin. Jésus, durant Son ministère, prêcha l'Évangile parmi ceux qui étaient morts judiciairement par leurs fautes et leurs péchés. Peu nombreux sont ceux qui eurent une oreille attentive pour entendre et accepter le bon Message, donner leur cœur à Dieu et accepter les termes de la condition de disciple — marcher fidèlement jusqu'à la mort dans les traces du Maître sur le Chemin étroit — offrant volontairement en sacrifice, leur petit tout dans le service de Dieu, de Sa Vérité, de Sa Justice, de Son Peuple. Comme nous l'avons vu, notre Seigneur reconnut ce petit nombre comme ayant la vie — comme étant « passé de la mort à la vie ».

            Bientôt, quand tous les yeux et les oreilles de l'entendement seront ouverts, et que la bénédiction de l'Éternel par le Messie sera mondiale, ce ne sera pas simplement une invitation à la justice qui sera offerte. Un ordre sera imposé par des disciplines, des « coups de fouets », des « corrections dans la justice »,  afin que le monde mort en général puisse être béni et être ressuscité — relevé de plus en plus haut hors du péché et des conditions de la mort vers la perfection humaine répandue sur Adam et sa race dans la création. Seuls les obstinés et les désobéissants mourront de la Seconde-Mort, de laquelle il n'y aura ni rédemption, ni résurrection.

            « Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes, afin qu'il pût nous amener à Dieu, ayant été mis à mort chair, mais rendu vivant esprit, par lesquelles [deux expériences — mort et résurrection] il a prêché aux esprits en prison » (1 Pi. 3 : 18, 19). Ce texte a été pris pour base de certaines présentations particulières. Certains en ont déduit. qu'il y avait un état intermédiaire durant entre la mort et la résurrection. D'autres l'ont revendiqué comme faisant autorité pour la doctrine du Purgatoire. Dans chaque cas la difficulté semble venir de ce qu'on oublie de se souvenir que la Bible enseigne partout et toujours que les morts sont morts réellement, qu'ils ne savent rien et que, par conséquent, il serait impossible de faire une prédication quelconque à des humains morts. Indubitablement, la théorie que les gens sont plus vivants après leur mort que quand ils vivaient est responsable de presque toutes les choses folles que nous avons tous, à quelque moment professé croire.

            Avant de rejeter la pensée que ces « esprits en prison » sont des esprits humains, notons que le fait de dire, « esprits humains », est en soi-même une absurdité, parce que des êtres humains ne sont pas des esprits, et les êtres spirituels ne sont pas des humains. La proposition scripturale est « qu'Il fit Ses anges des esprits ». En vérité, nous parlons parfois des humains comme possédant un esprit de vie, mais par ceci nous voulons simplement dire qu'ils possèdent le pouvoir ou l'énergie de vie, et la même chose serait vraie également de tous les ordres inférieurs de création, les bêtes, les poissons, les oiseaux, etc.

            De plus, nous parlons parfois de l'Église comme d'êtres spirituels engendrés de l'Esprit saint. L’Apôtre  parle ainsi de l'homme naturel en contraste avec la Nouvelle-Créature, un être spirituel. Pour apprécier cette affirmation nous devons nous souvenir que les membres de la classe de l'Église reçoivent l'engendrement du saint Esprit afin que, s'ils sont fidèles, ils puissent obtenir une résurrection spirituelle et devenir des êtres spirituels, semblables aux anges et semblables au Rédempteur. Mais nous ne sommes pas encore des esprits, si ce n'est par la foi, en espérance. Néanmoins, le contexte montre que l'Apôtre ne faisait pas non plus allusion à l'Église ; nous n'étions pas non plus en prison ; nous avons reçu le message de salut par les Apôtres.

            Les esprits à qui le message fut donné se sont prouvés eux-mêmes désobéissants, dit st-Pierre. Il nous apprend même le moment de leur désobéissance, savoir, que ce fut « dans les jours de Noé, tandis que l'arche se construisait ». Sûrement, si ces particularités mentionnées dans le contexte étaient notées, personne ne serait excusable de mal interpréter ce passage des Écritures et de trouver qu'il est applicable, d'une manière quelconque, à l'humanité en général. Cependant, il nous sera utile de connaître toutes les particularités de ce sujet. Quelle était leur désobéissance, et quand et comment ont-ils été emprisonnés ?

            En retournant à Gen. 6 : 1-5, nous y trouvons la cause de la désobéissance de ces anges, qui, durant un certain temps, furent autorisés à voir ce qu'ils pourraient faire pour le relèvement de l'humanité ou, plutôt, ils furent autorisés à démontrer que la tendance descendante du péché est incurable excepté de la façon que Dieu a déjà réglée par le Messie et Son glorieux Règne de mille ans.

            Au lieu d'aider l'humanité à sortir du péché, ces anges les aidèrent eux-mêmes à pécher, et, ce faisant ils accrurent la dépravation parmi l'humanité, au point que le récit stupéfiant en est que : « la méchanceté de l'homme était grande sur la terre, et que toute l'imagination des pensées de son cœur n'était que méchanceté en tout temps ». Le péché particulier de ces anges était que, lorsqu'ils reçurent le privilège de se matérialiser — de prendre des corps humains dans le but d'instruire et d'aider l'humanité — ils firent un mauvais usage de ce pouvoir et prirent pour eux-mêmes les filles des hommes pour femmes.

            Ces anges en vinrent ainsi graduellement à préférer vivre comme des hommes parmi les hommes, et à élever des familles terrestres, plutôt que de demeurer dans la condition dans laquelle ils furent créés — des êtres spirituels plus élevés que des humains. Non seulement ceci fut mauvais dans le sens que c'était prendre là une conduite en opposition avec l'arrangement divin, mais ce fut mauvais aussi parce que la chose fut faite pour la culture et l'assouvissement de la luxure, et il aboutit à leur propre souillure aussi bien qu'à obtenir une influence pernicieuse sur l'humanité, car nous pouvons voir facilement que pour les anges, de pouvoirs et d'intelligence supérieurs, le fait de devenir des conducteurs dans des pratiques luxurieuses signifierait une grande influence sur l'humanité vers le péché et la souillure de l'esprit et du corps.

            Nous sommes informés particulièrement que les descendants de cette union inconvenante entre les anges et les filles des hommes furent des géants, supérieurs physiquement et mentalement à la famille déchue — des « hommes de renom ». Et cette affirmation qu'ils étaient des « hommes de renom » eut lieu au moment où l'état d'homme fait était atteint à une centaine d'années, et implique que Dieu n'intervint pas pour entraver ou arrêter les progrès du péché durant plusieurs siècles peut-être. Dans l'intervalle, la race avait atteint un tel degré de corruption qu'apparemment, seuls Noé et sa famille n'étaient pas contaminés — tous les autres étaient plus ou moins venus sous l'influence, directement ou indirectement, de ces anges déchus ou de leurs fils géants. C'est pourquoi, il est écrit de Noé (non qu'il était un homme parfait mais), « Maintenant, Noé était parfait parmi ceux de sa génération » (non contaminé) et sa famille était apparemment de même. En conséquence, ceux-là seulement furent sauvés dans l'arche, tandis que tout le reste, plus ou moins contaminé, fut détruit par le déluge.

            Ce fut sur le champ que Dieu emprisonna ces esprits, les anges qui ne conservèrent pas leur premier état et sont, pour cette raison, appelés des anges déchus, des diables, des démons. Ils ne furent pas emprisonnés dans quelque monde lointain appelé enfer, ni engagés dans l'entretien des feux pour la torture de la pauvre humanité. En suivant la direction des Écritures nous trouvons que quand le déluge vint, ils ne furent pas détruits, parce que, alors que leurs corps charnels qu'ils occupaient pouvaient réellement périr, ils se seraient alors simplement dématérialisés, ou auraient alors revêtu à nouveau leurs conditions spirituelles.

            Le récit est que Dieu les chassa, qu'il les condamna à une ruine afin qu'ils ne puissent plus désormais s'associer avec les saints anges, mais qu'ils soient réservés dans le tartare — l'atmosphère de notre terre. Ils furent emprisonnés ici, non dans un lieu spécial, mais dans le sens d'avoir leurs libertés restreintes, « dans les chaînes des ténèbres ». Il ne leur fut plus permis désormais de se matérialiser, et de s'associer ainsi avec l'humanité. Ces choses nous sont distinctement enseignées par st-Jude et st-Pierre (Jude 6 ; 2 Pi. 2 : 4, 5) explication en pleine harmonie avec le récit de la Genèse concernant leur chute.

            Nous, naturellement ne pouvons savoir si tous ces anges déchus sont encore dans une condition de cœur déloyale. Au contraire, en harmonie avec notre texte, nous pouvons supposer que certains de ces anges déchus se sont, depuis, repentis de leur mauvaise conduite, et ce ne serait en rien une manière trop forte d'exprimer le sujet en disant que chacun de ces repentants aurait certainement des expériences terribles comme résultat. Être obligé de se trouver en contact étroit et en relations avec les plus mauvais et les plus méchants, et avoir connaissance de tous leurs mauvais desseins et efforts, seraient une expérience terrible et en outre, nous pouvons être sûrs que les rebelles n'hésiteraient pas à persécuter les repentants de toutes façons qui se puissent concevoir, étant donné qu'ils seraient sans loi, sans attacher d'importance à la volonté divine.

            D'un autre côté, les repentants seraient obligés de se contenir et de ne pas rendre le mal pour le mal, sachant que ceci serait contraire à la volonté divine. En d'autres termes, les repentants parmi ces esprits déchus, influencés par la prédication de Jésus, ou d'une autre manière, auraient une sorte d'expérience du purgatoire, et cette pensée même appelle notre sympathie.

            Quand ils furent emprisonnés ou retranchés du privilège de matérialisation, beaucoup des esprits déchus, nous n'en connaissons pas la proportion, continuèrent leur opposition active envers Dieu, d'après la manière de Satan. En conséquence, il est parlé d'eux comme de ses anges, ses messagers, ses serviteurs, et il est dit de lui qu'il est Béelzébul le Prince des Démons. Les Écritures nous apprennent que Satan, qui pécha bien avant les autres et de façon différente, était un ange d'un rang plus élevé, ou d'une nature plus élevée, et sa supériorité a fait de lui le Prince ou gouverneur sur les armées d'esprits déchus.

            Le combat de Satan et de ses anges déchus a lieu contre Dieu, contre tous ceux qui sont en harmonie avec Lui, contre toutes les règles de la Justice, et contre tous les canaux et serviteurs que le Seigneur peut employer. Les paroles de st. Paul à ce sujet sont pleines de force ; il remarque que le peuple de Dieu lutte non seulement « avec la chair et le sang », mais aussi « avec les mauvais esprits dans les hauts lieux », et la question s'élève : « Qui est capable de ces choses ? ». La réponse est que personne n'est assez capable ; sans l'aide du Rédempteur, Son Église serait entièrement défaite, vaincue par le mal.

            De même, sans l'aide du Rédempteur par l'intermédiaire de Son Royaume, sans le liement de Satan, sans la délivrance du monde, par notre Seigneur, de l'esclavage du péché et de la mort, il n'y aurait aucun espoir pour le monde d'être libéré de son esclavage présent. Mais nous nous écrions avec l'Apôtre : « Si Dieu est pour nous, qui peut être contre nous ? » — Rom. 8 : 31.

            Le plan d'attaque de Satan, à l'origine, était d'amener notre race sous son influence par la fausse représentation des choses — en mettant les ténèbres pour la lumière et la lumière pour les ténèbres par exemple la tentation sous laquelle tomba notre mère Ève. Satan s'y représenta comme un ami d'Ève, lui donnant un sage conseil. Il représenta Dieu comme ayant un motif égoïste derrière l'ordre qu'Il avait donné à nos premiers parents de ne pas manger de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Satan déclara que Dieu avait proféré un mensonge quand Il avait dit que le châtiment du péché serait la mort. Satan affirma que l'homme ne peut mourir.

            Et n'a-t-il pas, depuis, conservé le même genre de falsification ? Et n'a-t-il pas trompé le monde entier sur ce sujet même ? Tous les peuples dans chaque pays ne croient-ils pas que quand un homme meurt il ne meurt pas, mais qu'il devient plus vivant — exactement le mensonge de Satan du premier exemple ? Combien peu ont cru Dieu, même parmi Son peuple qui L'aime vraiment et qui désire sincèrement croire aux enseignements de Sa Parole ! Nous avons tous été sous une sorte de sortilège. « Le dieu de ce monde [Satan] avait aveuglé » nos esprits sur ce sujet. Nous en venons maintenant à voir que la mort est le châtiment du péché, et que la résurrection est le salut que Dieu a promis et qu'il procurera.

            Satan a eu des alliés et serviteurs puissants dans les anges déchus, et c'est par leur persistance que son mensonge a triomphé sur la divine Parole de Vérité — « Mourant, tu mourras ». Ces esprits déchus ont fait des manifestations différentes dans chaque pays durant des siècles, et par ceci ils ont en apparence donné corps à la théorie qu'un homme mort est plus vivant que quand il était vivant. Sachant que cette humanité ne voudrait rien avoir à faire avec eux si leur personnalité réelle était connue, ils cachent leur personnalité, et se représentent eux-mêmes comme nos amis morts qui désirent parler avec nous, soit directement, soit par des médiums.

            Un autre désir de ces anges est d'obséder ou de prendre possession d'un être humain. Étant enchaînés ou restreints dans le privilège de la matérialisation, la chose suivante la plus désirable, dans leur évaluation, est d'obtenir le contrôle sur un être humain et d'employer son corps au lieu du leur. Ceci est appelé l'obsession, et les personnes qui en sont affligées aujourd'hui sont envoyées dans un asile d'aliénés, où, estime-t-on, elles constituent au moins la moitié du nombre total. Au temps de notre Seigneur, on ne supposait pas erronément qu'ils étaient fous mais ils étaient à juste titre déclarés être des obsédés. Tous se souviennent que le Nouveau Testament raconte que notre Sauveur et Ses Apôtres chassaient les esprits déchus de l'humanité.

            Nous n'avons pas besoin de discuter de ce sujet avec des Étudiants de la Bible, car il est trop bien connu pour être contesté. Nous conseillons une étude topique de ce sujet par tous nos lecteurs. Voyez combien de fois Jésus et les Apôtres chassèrent les démons, et notez en les détails. Quoique nous avions encore avec nous des esprits médiums, et beaucoup d'obsédés, nous ne pouvons savoir si le nombre proportionnel est plus grand ou moindre que dans les jours de notre Seigneur. Puisque la population du monde d'aujourd'hui est beaucoup plus grande, le même nombre d'esprits mauvais (qui ne s'accroît pas) se montrerait proportionnellement moindre. Mais quel qu'il puisse être, nous pouvons supposer que certains fruits sont résultés des grands sermons qui leur furent prêchés touchant la mort et la résurrection de notre Seigneur, auxquels st. Pierre fait allusion (1 Pi. 3 : 18, 19). De plus, st. Paul remarque ; « Ne savez-vous pas que les saints jugeront les anges ? » (1 Cor. 6 : 3). Nous savons que les saints anges n'ont pas besoin de jugement, ni d'épreuve, par conséquent, l'Apôtre doit faire allusion de quelque façon à une épreuve, ou jugement ou essai de ces esprits en prison qui furent autrefois désobéissants, dans les jours de Noé. Et si le jugement ou épreuve est une partie du Plan divin, ceci implique une espérance pour eux, et en accord avec la déclaration de st. Pierre dans notre texte, cela permet raisonnablement la déduction que la prédication que Jésus leur fit ne le fut pas complètement en vain.

            Ici se pose une autre question : Si Jésus était mort réellement comme les Écritures le déclarent, s' « Il répandit son âme dans la mort » et « offrit son âme pour le péché ». et que Son âme ne fut pas élevée de la mort jusqu'au troisième jour après Sa crucifixion, comment put-Il, dans l'intervalle, prêcher aux esprits en prison ou à quelqu'un d'autre ? Nous répondrons qu'il pouvait prêcher de la même façon que celle dont parle l'Apôtre quand il dit : « Lui, étant mort, parle encore » (Héb. 11 : 4) ; et, de plus, de la même façon qu'il est dit que le sang d'Abel cria vers Dieu — au figuré. Nous sommes sûrs d'une chose, à savoir, que Jésus n'adressa aucun discours oral pendant qu'Il était mort. Il prêcha de la manière à laquelle nous faisons parfois allusion quand nous disons : « Les actes parlent plus haut que les paroles ».

            Ce fut une grande leçon de choses à laquelle assistèrent les anges déchus ; elle constitua pour eux le grand sermon qui leur donna une base d'espérance. A plusieurs occasions, les esprits déchus, quand il leur était ordonné de sortir des êtres humains, déclarèrent qu'ils connaissaient Jésus. Ils L'avaient connu il y a bien longtemps alors que, comme l'Unique Engendré du Père, et comme Son Représentant, Il les avait créés ainsi que toutes les choses qui existent, et qu'Il était également le Porte-Parole pour tous les ordres et règlements divins. Ils discernaient qu'Il était venu dans le monde pour être son Rédempteur ; ils comprenaient la grandeur de la soumission qu'Il avait montrée en passant de Sa noble position sur le plan céleste à la position de serviteur sur le plan humain. Ils admiraient Sa loyauté et Sa fidélité à Dieu, mais ils avaient cru sans doute qu'Il était fou ; ils ne s'attendaient jamais à Le voir ressusciter d'entre les morts. Mais quand ils comprirent Sa résurrection le troisième jour, à la gloire, l'honneur, et l'immortalité, « bien au-dessus des anges, principautés et puissances et de tout nom qui peut être nommé », Son sermon pour eux fut complet à savoir, que « le salaire du péché, c'est la mort », mais que : « le don de Dieu, c'est la vie éternelle » (Rom. 6 : 23). Et quand ils réalisèrent ainsi le pouvoir et l'amour de Dieu pour Ses créatures humaines, les paroles de l'Apôtre impliquent que ceci constitua pour eux un message d'espérance. S'ils montraient une pleine contrition, peut-être Dieu aurait-Il éventuellement pour eux de la miséricorde, de même qu'Il avait eu miséricorde et avait pris des dispositions en faveur de l'humanité.

            Cette leçon est valable pour tous. La puissance de Dieu est infinie, ainsi que Son amour, Sa miséricorde, Sa bonté. Néanmoins, chaque péché volontaire aura sa punition, une juste rétribution, et seuls les soumis et les obéissants auront la faveur divine et la vie éternelle. Que chacun s'applique personnellement la leçon.

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