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LE TEMPS EST PROCHE

ÉTUDE III

L'ACCOMPLISSEMENT  DE  LA  PROPHÉTIE  DE TEMPS
LORS  DU  PREMIER  AVÈNEMENT  DE  CHRIST

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            Les soixante-dix semaines de la prophétie de Daniel. — Événements prédits qui devaient arriver pendant ce temps. — Indication du temps de l'avènement du Messie et établissement d'un principe par la méthode selon laquelle cet événement est indiqué. — Une clef pour d'autres prophéties de temps. — Le temps de la crucifixion du Messie indiqué. — La faveur spéciale retranchée justement à Israël comme nation, mais continuée individuellement. — L'onction du Saint des saints. — Troubles répandus sur la désolée.

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            « Comprends donc la parole, et sois intelligent dans la vision. Soixante-dix semaines ont été déterminées sur ton peuple et sur ta sainte ville, pour clore la transgression et pour en finir avec les péchés, et pour faire propitiation pour l'iniquité, et pour introduire la justice des siècles, et pour sceller la vision et le prophète, et pour oindre le Saint des saints. Et sache et comprends : depuis la sortie de la parole pour rétablir et rebâtir Jérusalem, jusqu'au Messie, le Prince, il y a sept semaines et soixante-deux semaines [7 + 60 + 2 = 69] : les rues et la muraille seront rebâties, mais en des temps fâcheux.

            « Et après les soixante-deux semaines le Messie sera retranché, mais non pour lui-même ; et le peuple du prince qui viendra [le prince romain, l'armée de Titus] détruira la ville et le lieu saint, et la fin en sera avec débordement ; et jusqu'à la fin il y aura guerre, un décret de désolation. Et il [le Messie] confirmera l'alliance avec la multitude pour une semaine [la soixante-dixième ou dernière semaine de l'alliance de faveur]. Au milieu de la semaine il fera cesser le sacrifice et l'offrande, et, à cause de la protection des abominations, il y aura un désolateur [le Messie], et jusqu'à ce que la consomption, [ou l'achèvement] et ce qui est décrété [dans le plan de .Dieu] soient versés sur la désolée [la population, représentée par Jérusalem] » — Daniel 9 : 23-27, D.

            Si cette prophétie marque le commencement de la « moisson » de l'âge judaïque et la présence de notre Seigneur comme Chef moissonneur, il y a plusieurs autres prophéties qui marquent beaucoup plus clairement le commencement de la « moisson » de l'Age Évangélique, dans laquelle notre Seigneur est aussi présent, à son second avènement, pour être le moissonneur en chef. L'accomplissement de cette prophétie illustre les accomplissements prophétiques en général et établit en même temps un point indiqué dans une autre prophétie que nous montrerons.

            Tandis que beaucoup de prophéties se combinent pour établir et confirmer la date de la seconde venue de Christ, celle-ci seule indiquait la date du premier avènement. Si nous établissons clairement son accomplissement, ceci nous aidera à calculer et à juger celles qui se rapportent au second avènement. C'est pour cela que nous nous occupons ici de cette prophétie qui est accomplie et parce qu'il sera nécessaire de comprendre quelques-unes des dates qui y sont établies, pour étudier les prophéties se rapportant au second  avènement et que nous considérerons tout au long plus loin.

                Daniel avait eu maintes visions, comme cela nous est rapporté dans les chapitres 2, 4, 7 et 8 de son livre prophétique. Toutes démontraient la grande prospérité et la puissance des royaumes païens ou gentils mais il s'intéressait spécialement à Israël et il n'avait pas été informé au sujet de son avenir. Il savait cependant, grâce à la prophétie de Jérémie Jérémie 29 : 10 ; 2 Chroniques 36 : 20-23, que la désolation de la Judée devait durer soixante-dix ans ; et comme il savait que cette période était à peu prés achevée Daniel 9 : 2, il pria avec instance pour qu'Israël puisse rentrer dans la faveur de Dieu vs. 17-19 ; Dieu lui répondit en lui transmettant par un ange la prophétie ci-dessus mentionnée.

            La période fixée (mise à part ou déterminée) de l'histoire d'Israël montrée ici est de « soixante-dix semaines » ; elle a un point de départ bien établi qui est « l'émission de la parole pour rétablir et rebâtir Jérusalem (notez ! pas le temple) ». Durant cette période, de grandes choses devaient s'accomplir : la ville devait être rebâtie au milieu de circonstances défavorables Néhémie 4 dans des temps de trouble ; il serait mis fin au péché par une réconciliation qui serait faite pour l'iniquité ; la justice (la justification) serait établie ; justification tout autre que celle qui était accomplie d'année en année par le sang des taureaux et des boucs : la véritable et éternelle justification apportée par le sacrifice de Christ. Daniel fut aussi informé que celui qui introduirait le meilleur sacrifice amènerait par ce fait même la cessation des sacrifices et des oblations-types de la Loi.

            Durant cette période, le Messie, le Sauveur d'Israël, attendu depuis longtemps, viendrait ; sept semaines et soixante-deux semaines, ou soixante-neuf semaines, étaient annoncées, comme la mesure du temps qui s'écoulerait jusqu'à la présence du Messie. Après cela, il serait retranché, mais non pas pour lui-même. Il resterait donc encore une semaine, après la venue du Messie, la dernière, la soixante-dixième de cette faveur promise. Il fut prédit qu'au milieu de cette semaine, il ferait cesser les sacrifices-types en livrant « son âme en sacrifice pour le péché ». — Esaïe 53 : 10-12.

            Ces soixante-dix semaines, ou quatre cent quatre-vingt-dix (490) jours, représentaient quatre cent quatre-vingt-dix ans, chaque jour symbolique représentant une année. Accomplie ici de cette manière, la seule prophétie de temps qui se rapporte directement au premier avènement nous fournit une clef pour d'autres prophéties qui, comme nous le verrons plus loin, avaient été cachées sous des nombres symboliques — un jour pour une année — jusqu'à ce que le temps fixé pour leur solution soit arrivé. Cette prophétie fut conçue en de tels termes que Daniel et d'autres juifs pouvaient, s'ils le voulaient, ne pas y ajouter foi et l'oublier avec le temps ; ou bien ceux qui attendaient la consolation d'Israël pourraient se la rappeler et déduire que le temps était symbolique ; ce fut le cas pour Ézéchiel (chap. 4 : 6). Il est certain que les fidèles savaient qu'ils devaient attendre la venue du Messie ; il est même écrit que tout le peuple l'attendait (Luc 3 : 15), quoiqu'ils ne fussent pas tous prêts â le recevoir de la manière dont il vint.

            Il convient de remarquer que soixante-neuf semaines symboliques, ou quatre cent quatre-vingt-trois (483) ans, vont jusqu'au Messie le prince, et non pas jusqu'à la naissance de Jésus à Bethlehem. Le mot hébreu Messie, correspondant au mot grec Christ, signifie L'Oint ; c'est un titre plutôt qu'un nom. Jésus ne fut pas l'Oint, le Messie, le Christ, avant son baptême (comp. Actes 10 : 37, 38 et Matthieu 3 : 16). Il fut oint du saint Esprit comme il sortait de l'eau. Il avait atteint l'âge viril, c'est-à-dire 30 ans, suivant la Loi sous laquelle il était né et à laquelle il fut astreint comme tout autre juif, jusqu'au jour où il mit fin à sa domination en remplissant ses conditions, la clouant à sa croix. Les soixante-neuf semaines de cette prophétie se terminent donc au moment de son baptême et de son onction. C'est depuis ce moment-là, et pas avant, qu'il fut le Messie, le Christ, L'Oint. Par conséquent, les soixante-neuf semaines, ou quatre cent quatre-vingt-trois ans finirent donc à l'automne de l'an 29 ap. J.-C. A ce moment-là fut accomplie cette portion de la prophétie qui dit : « Depuis la sortie de la parole pour rétablir et rebâtir Jérusalem (Daniel 9 : 25) jusqu'au Messie [L'Oint], le Prince, il y a sept semaines et soixante-deux semaines (soit soixante-neuf semaines) ». Nous trouvons que la soixante-dixième semaine, qui commença à ce moment-là, s'accomplit comme le reste, à raison d'une année pour un jour.

            La plupart de ceux qui ont écrit sur ce sujet ont fait commencer cette période â la septième année d'Artaxerxés, qui donna à Esdras une mission (Esdras 7 : 7-14) qu'on suppose être l'exécution du décret de Cyrus (Esdras 1 : 3 ; 5 : 13 ; 6 : 12). On doit remarquer que l'ordre de Cyrus était de rebâtir la maison de l'Éternel — le Temple et les murailles du parvis. Mais il y eut un autre décret, dans la vingtième année d'Artaxerxés, qui accorda à Néhémie l'autorisation de rebâtir les murailles de Jérusalem, lesquelles, à ce moment-là, étaient encore renversées (Néhémie 2 : 3-8 ; 6 : 15 ; 7 : 1). C'est de ce décret pour rétablir et rebâtir Jérusalem que doit être datée la prophétie de Daniel. Tout le récit s'harmonise avec cela. Il y a un seul semblant d'objection dans une prophétie d'Esaïe où il est dit de Cyrus, non seulement il « libérera ma captifs », mais encore « il rebâtira ma ville » (Esaïe 45 : 13). A cette apparente objection, nous répondons ceci : le mot qui est ici traduit par ville, est ir ; il signifie une place entourée de murs. Nous estimons qu'il s'agit ici des murs du parvis du Temple ; les faits cités plus haut s'accordent avec cela. Le même mot ir est rendu par cour dans 2 Rois 20 : 4 ; S.

            La date de la mission donnée à Néhémie est ordinairement admise comme étant l'an 445 av. J.-C. ; mais le Dr Hale, dans son ouvrage sur la chronologie (pp. 449 et 531), ainsi que le Dr Priestley dans son traité sur l' « harmonie des Évangélistes » (pp. 24-38) démontrent que cette manière de voir est en retard de neuf ans, et donnent 454 av. J.-C. comme l'exacte date de la mission de Néhémie ; cette date s'accorde avec celle de la prédiction de Daniel 9 : 25, concernant le décret de rétablir et rebâtir Jérusalem.

            Comme soixante-neuf semaines (7 et 62), ou quatre cent quatre-vingt-trois (483) ans, nous amènent au Messie (L'oint), le Prince, en déduisant de cette période de soixante-neuf semaines symboliques, ou quatre cent quatre-vingt-trois ans (483), les quatre cent cinquante-quatre (454) ans av. J.-C., date exacte où ce décret est sorti pour rétablir et rebâtir Jérusalem, le reste, l'an 29 ap. J.-C., devrait être l'année dans laquelle L'oint (le Messie) serait manifesté. Cela est en parfait accord avec ce que nous avons déjà démontré que Jésus fut baptisé par Jean et reçut l'onction de l'Esprit en l'an 29, vers le 3 octobre. Il était alors âgé de 30 ans, selon la date exacte de sa naissance, comme nous l'avons démontré dans le chapitre précédent.

            Le ministère de notre Seigneur dura trois ans et demi, et se termina par sa crucifixion, au temps de la Pâque, au printemps de l'an 33 ap. J.-C. En cela il accomplit exactement la prophétie concernant le reste ou la dernière semaine (sept ans) de la faveur promise : « Après (7 plus 62) soixante-neuf semaines, le Messie sera retranché mis à mort » — traduction de Douai], mais non pas pour soi (Version Martin) — au milieu de la semaine [qui reste, la soixante-dixième], il fera cesser le sacrifice et l’offrande. »

            Les sacrifices qui étaient offerts selon la Loi cessèrent alors ; ce n'est pas que depuis lors les sacrificateurs n'offrirent plus des animaux, de l'encens, etc., car les sacrifices continuèrent à être offerts comme par le passé, mais ils ne furent plus acceptés par Jéhovah, et ne furent plus en aucun sens des sacrifices pour le péché. Le vrai sacrifice ayant été offert, notre Seigneur Jésus ayant « aboli le péché par le sacrifice de lui-même » (Hébreux 9 : 26), Jéhovah ne pouvait plus reconnaître d'autres offrandes comme sacrifices et ceux-ci n'avaient plus leur raison d'être.

            Là, à la croix, le Messie, qui s'était sacrifié lui-même durant trois ans et demi, acheva l'œuvre (Jean 19 : 30) et ainsi mit fin au péché, fit une pleine et entière propitiation auprès de Dieu pour l'iniquité de l'homme, apportant ainsi à tout le genre humain la justification éternelle du (« from ») péché, au lieu de la justification annuelle-type, accomplie par les types pour le peuple-type, Israël. La mort du Messie fut aussi le sceau, la garantie de l'accomplissement de toutes les visions et prophéties concernant les bénédictions à venir et « les temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de tous ses saints prophètes » (Actes 3 : 21). Ces promesses, l'Alliance faite avec Abraham, ainsi que la Nouvelle Alliance, furent scellées ou confirmées par « son précieux sang » (Luc 22 : 20 ; 1 Corinthiens 11 : 25), qui parle mieux en notre faveur que le sang des taureaux et des boucs, en apportant l'éternelle justification et la purification du péché à tous ceux qui le reçoivent. C'est pendant le reste, ou seconde moitié de cette soixante-dixième et dernière semaine, de la faveur judaïque, les trois ans et demi qui commencèrent à la Pentecôte, que ses disciples, — le saint des saints — de cette nation, furent oints de l'Esprit de Dieu, comme Jésus l'avait été à la fin de la soixante-neuvième semaine.

            Ainsi furent accomplies les paroles du verset 24 de cette prophétie : soixante-dix semaines ont été déterminées [mises à part] sur ton peuple et sur ta sainte ville ; (a) pour clore la transgression, et pour en finir avec les péchés, pour faire propitiation pour l'iniquité, et amener la justice éternelle ; (b) pour sceller la vision et la prophétie ; (c) pour oindre le saint des saints. La prophétie ne faisait pas voir que cette œuvre entière serait différée jusqu'à la dernière semaine, lorsque le Messie serait présent ; les Israélites comprirent, sans doute, qu'elle impliquait de leur part une grande réforme morale, qui les préparerait pour le Messie et pour que leur nation soit ointe sous lui comme le très saint peuple pour bénir le monde en général. Des siècles d'expérience ne leur avaient pas appris qu'ils étaient impuissants pour ôter le péché et pour faire propitiation pour l'iniquité ; qu'il fallait un sacrifice parfait pour accomplir cette grande œuvre qui consistait à effacer le péché et à justifier les condamnés.

            D'autre part, tout en montrant que le Messie serait retranché [mourrait] au milieu de la dernière semaine, la prophétie de Daniel ne montrait pas que la plus grande partie de son peuple serait impie et serait pour cela rejetée, comme les Juifs le furent en effet au milieu de cette semaine (Matthieu 23 : 38). Un autre prophète avait dit : « Il achèvera et abrégera l'affaire dans la justice [justement] » ; et ainsi tout fut terminé dans la demi-semaine (trois ans et demi) du ministère de Jésus, l'onction du saint des saints exceptée.

            Qu'en est-il maintenant du solde de la soixante-dixième semaine, des trois ans et demi de celle-ci, qui s'étendent au delà de la croix ? Jéhovah avait-Il promis de mettre à part soixante-dix semaines de faveur pour les Israélites, et ne leur en donna-t-Il en réalité que soixante-neuf et demi ? A première vue, il semble que cela soit ainsi, surtout lorsque nous nous rappelons que ce fut juste cinq jours avant sa mort, au milieu de la semaine, que Jésus pleura sur leur ville et prononça leur fin en disant : « Votre demeure vous est laissée déserte ». Il n'en est rien : Jéhovah connaissait la fin dés le commencement, et lorsqu'Il promit soixante-dix semaines, c'était bien de soixante-dix semaines qu'Il voulait parler. Par conséquent nous devons nous attendre à ce que la faveur de Dieu ait été encore sur ce peuple pendant trois ans et demi après la crucifixion, bien qu'il fût alors abandonné comme nation.

            En rejetant le Messie, comme Dieu l'avait prévu et prédit, les Israélites démontrèrent qu'ils n'étaient pas en état, comme nation, de recevoir la faveur principale ou spirituelle (pas même la faveur terrestre). L'extension de leur épreuve nationale au-delà du milieu de la soixante-dixième semaine n'eût été pour eux d'aucun profit ; aussi Dieu y coupa-t-Il court en laissant cette nation déserte, rejetée de sa faveur. Durant le reste de cette semaine (trois ans et demi), la faveur lui fut augmentée, quoique limitée au reste, au saint des saints, à ceux qui étaient les plus purs et les mieux préparés, auxquels seuls elle pouvait être utile (Esaïe 10 : 22, 23 ; comp. Romains 9 : 28). L'accroissement de faveur consista dans le fait qu'il donnait à ce reste trois ans et demi de ministère et d'exclusive attention, avec les avantages plus grands de la dispensation de l'esprit qui commençant par les disciples à la Pentecôte, atteignit probablement tout le blé mûr de cette nation pendant cette période de faveur spéciale. Voyez Actes 2 : 41 et 4 : 4, pour les résultats des quelques premiers jours.

            C'est pour cette raison que Jésus enseigna à ses disciples à commencer par Jérusalem bien qu'il eût goûté la mort pour tous et que l'Évangile dût être annoncé à tous. Ils ne devaient pas davantage abandonner cette œuvre spéciale, ni offrir cette faveur de la nouvelle dispensation â d'autres, jusqu'à ce que les trois ans et demi de faveur promise à Israël fussent accomplis et que Dieu les eût spécialement envoyés chez les Gentils aussi bien que chez les juifs. — Actes 10.

            Les chronologistes ne peuvent que se livrer à des conjectures sur la date exacte de la conversion de Corneille ; on l'estime diversement comme ayant eu lieu de l'an 37 â l'an 40. Mais en nous autorisant de la prophétie que nous considérons actuellement, nous ne doutons pas qu'elle n'ait eu lieu à l'automne de l'an 36, au moment où finirent les soixante-dix (70) semaines ou les quatre cent quatre-vingt-dix (490) ans de la faveur d'Israël. Puisque le temps de leur faveur spéciale finit là, on peut sûrement indiquer cette date comme étant celle où l'Évangile a été annoncé aux Gentils. Les Israélites n'en furent pas privés après cela, mais ils furent traités sur le même pied que les Gentils, quoique leurs préjugés les plaçassent sans doute dans une position moins favorable. Le « très-saint » en étant déjà choisi, l'Évangile ne leur fut plus uniquement réservé, mais fut ouvert à toute créature ayant des oreilles pour entendre.

            Après les soixante-dix semaines vinrent la détresse et le trouble prédits par les dernières clauses des versets 26 et 27. Le prince romain vint et fit détruire la ville et le Temple, et, pareil à une inondation, il ne laissa derrière lui qu'une dévastation et une destruction terribles. Le Messie qu'ils avaient rejeté a permis que différents malheurs frappent ce peuple et continuera à le permettre jusqu'à la consommation, jusqu'à ce qu'ils en aient eu assez, jusqu'au moment où lui-même dira : « Parlez au cœur de Jérusalem, et criez-lui que son temps marqué est accompli, que son iniquité est acquittée » (Esaïe 40 : 2). En attendant, ce qui est déterminé sera versé sur la désolée (ou le peuple rejeté) jusqu'à ce que sa coupe d'affliction soit pleine — jusqu'a ce jour-là où ils diront « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » L'aurore de la délivrance des Israélites est maintenant arrivée, grâces soient rendues à Dieu ; et si leur désolation et leur détresse ne sont pas encore finies, néanmoins chaque heure hâte le temps où leur esprit, aveuglé par le voile de leurs préjugés, verra au grand jour celui qu'ils ont percé et où ils pleureront sur lui comme on pleure sur un fils unique — Zacharie 12 : 10.

            Comme un grand nombre, en lisant le passage qui vient d'être examiné, sont tombés dans une grande confusion et dans l'erreur, en comprenant mal l'arrangement des paroles du prophète, en confondant le Messie, le Prince, avec le prince romain, etc., nous suggérons une étude soigneuse du passage tel qu'il est arrangé au commencement de ce chapitre, en remarquant bien les parenthèses et les notes explicatives entre crochets.

Christ vient de ressusciter,

Disent les humains, les anges ;

Succès, joie il faut chanter ;

Terre et cieux, vite aux louanges !

Le rachat d'amour est fait ;

Sur Lui l'ennemi se brise ;

De la mort rompant l'effet,

Il échappe à son emprise.

Vains sont garde, pierre et sceau,

Christ en vainqueur se comporte ;

Et, par delà le tombeau,

D'Eden Il ouvre la porte.

Il vit, notre Roi des rois ;

0 mort, où donc est ta peste ?

Pour nous, s'il meurt une fois,

Sépulcre, ah ! quel gain t'en reste ?

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