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LE TEMPS EST PROCHE
ÉTUDE IV
(*) ou Temps des Gentils.
* * *
Quels sont les temps des nations ? — Leur commencement, leur longueur, leur fin, 1914 ap. J.-C. — Événements qui les accompagnent. — Événements qui les suivent. — Temps au sens littéral et au sens symbolique. — Un type remarquable. — Indications présentes. — Le Royaume de Dieu doit renverser le gouvernement des nations. — Il faut donc qu'il soit organisé avant sa fin : avant 1914. — Pourquoi les royaumes des nations y font opposition. — Comment et pourquoi tous l'accepteront finalement avec joie. — « Le désir de toutes les nations viendra. »
[Puisque le sujet considéré dans ce chapitre est en rapport étroit avec celui du chapitre XIII du volume 1, le lecteur sera grandement aidé en le revoyant avant de commencer l'étude de celui-ci.]
«
Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusqu
à ce que les temps des nations soient accomplis » — Luc 21 : 24.
* * *
Le terme « les Temps des Nations » fut appliqué par notre Seigneur à cet
intervalle de l'histoire du monde compris entre le renversement du royaume
d'Israël qui était le royaume-type de Dieu (Ézéchiel 21 : 30-32),
et l'introduction et l'établissement de son antitype, le vrai Royaume de Dieu,
lorsque Christ viendra pour être glorifié dans ses saints et admiré dans tous
ceux qui croient en ce jour-là (*).
(*)
[Strictement parlant, les Temps des Nations sont la période durant
laquelle Dieu laissa la domination de la terre aux nations non-juives].
Durant
cet intervalle, la domination de la terre devait être exercée par les
gouvernements des nations ; et Israël selon la chair aussi bien qu'Israël
selon l'esprit ont été et doivent être soumis à ces pouvoirs, jusqu'à ce
que leur temps soit expiré. Si Dieu n'approuve ni ne recommande en aucune façon
ces gouvernements, il reconnaît cependant leur domination. En d'autres termes
il a, dans un sage but, permis leur domination pour un temps déterminé.
La
domination de la terre fut à l'origine donnée à Adam pour la soumettre, la
posséder et la gouverner selon la justice (Genèse 1 : 28). Mais Adam manqua à
son devoir et la domination perdue par le péché lui fut enlevée. Il fut
ensuite permis aux anges d'exercer l'autorité ; cependant au lieu de relever la
race déchue, quelques-uns d'entre eux ne gardèrent pas leur origine,
mais tombèrent dans la transgression. Après le déluge, Dieu déclara à
Abraham qu'il se proposait d'apporter, par le moyen de sa postérité, le remède
nécessaire à la race pécheresse et mourante, en suscitant du milieu d'eux un
grand libérateur, gouverneur et maître. Il lui dit â cet effet : Toutes les
familles de la terre seront bénies en ta semence.
C'était
la première suggestion d'une domination nationale et universelle sur la terre.
Cette déclaration, venant de Dieu, impliquait que ce chef aurait une capacité
spéciale et une supériorité particulière au-dessus de tous les autres
et qu'il serait avantageux pour tout le genre humain d'être assujetti à un tel
gouverneur. Il n'y a pas de doute que cette promesse faite à Abraham avait
rempli les cœurs et les esprits de sa postérité, Israël, et que les Édomites
et les Moabites la connaissaient également à cause de leur parenté. Il est
probable aussi qu'un tel espoir national devait venir à la connaissance des
autres nations ; cela étant, nous ne doutons pas que l'orgueil n'ait produit
en chacune d'elles le désir d'être la nation maîtresse et d'avoir la
domination universelle, comme étant aussi apte et aussi capable que l'un
quelconque des membres de la postérité d'Abraham à gouverner, enseigner et
ainsi bénir les nations.
L'espoir
qu'avait Israël d'atteindre à la domination universelle, non parce que les
nations le désiraient ainsi, mais par le choix de Dieu et sa puissance manifestée
en leur faveur, semble s'être étendu aussi à d'autres nations. Quoi qu'il en
soit, nous trouvons que ces rois et ces peuples des nations considérèrent leur
domination comme des faveurs des dieux qu'ils adoraient. Le même sentiment
existe encore aujourd'hui chez tous les petits gouverneurs et princes, aussi
bien que chez les plus puissants rois et empereurs. Peu importe leur faiblesse
mentale ou physique, peu importe leurs vices, leur incapacité de se gouverner
eux-mêmes ou de gouverner les autres ; ils ont tous, à un degré qui
touche à la folie, l'idée que Dieu les a spécialement choisis, eux et leurs
familles, pour gouverner et bénir (?) toute la terre. Cette théorie, acceptée
par la masse du peuple, est hautement proclamée sur les médailles, les
monnaies et les papiers de l'État par la mention : « Roi... par la grâce de
Dieu ».
Ainsi,
pendant que les Israélites attendaient et espéraient la domination de la
terre, selon la promesse qui leur avait été faite, espérance qu'ils crurent
souvent sur le point de se réaliser, particulièrement sous les rois David et
Salomon, ce désir d'un empire universel devint général parmi d'autres
nations. Lorsque Dieu fut sur le point d'enlever la couronne à Israël, jusqu'à
ce que la vraie semence promise soit venue pour prendre la domination, il détermina
de permettre aux royaumes des nations de prendre l'autorité et de leur laisser
expérimenter leur mode de gouverner le monde, afin que celui-ci, à son
tour, puisse faire l'expérience de la futilité de ses propres efforts à se
gouverner lui-même, aussi longtemps qu'il serait dans le péché. De même
qu'il avait donné aux anges la domination perdue par Adam, afin de démontrer
leur inhabileté à gouverner et bénir le monde, il a maintenant abandonné cette domination aux nations pour qu'elles puissent essayer leurs
diverses méthodes sans son aide. Dieu permet ces diverses expériences, comme
autant de leçons valables et nécessaires qui remplissent le temps intermédiaire
jusqu'à ce que l'oint de l'Éternel, â qui appartient le droit soit venu, qu'il
ait pris la domination et accompli tous ses desseins.
Puisqu’Israël selon la chair typifiait Israël selon l'esprit, l'Église de l'Évangile, qui est
aussi nommée dans un sens plut élevé « une sacrificature royale, une nation
sainte » (1 Pierre 2 : 9) et qui doit, au temps marqué, gouverner et bénir
toutes les nations, ainsi sous certains rapports, leur royaume était un type du
Royaume de Christ. Par conséquent, lorsque le temps fut venu pour Dieu de
transmettre la domination du monde au gouvernement des nations, il fallut avant
tout que la couronne-type fût enlevée à Israël et que ce
royaume-type ne fût plus reconnu. Lorsque Dieu fit cela, il déclara que
les Israélites avaient prouvé eux-mêmes qu'ils étaient incapables d'être élevés
à la domination universelle, étant devenus corrompus, vains et idolâtres en
proportion de leur élévation nationale. Le décret divin de ce transfert de la
couronne qui eut lieu sous le règne de Sédécias fut exprimé par ces paroles
du prophète : « Ainsi dit le Seigneur, l'Éternel : Ôte la tiare, et enlève la
couronne ; ce qui est ne sera plus. Élève ce qui est bas, et abaisse ce qui est
élevé. J'en ferai une ruine, une ruine, une ruine ! Ceci aussi ne sera plus,
jusqu'à ce que vienne celui auquel appartient le droit et je le lui donnerai »
— Ézéchiel 21 : 30-32, D.
Ce
renversement de la couronne, ou de la domination, s'est accompli ; la couronne
fut premièrement transférée à Babylone, puis aux Médo-Perses, ensuite
à la Grèce et enfin à Rome. Nous avons trouvé le caractère de ces empires,
tel qu'il est rapporté dans les pages de l'histoire, en parfait accord avec les
descriptions prophétiques de la grande statue de Nébucadnetsar et avec la
vision des quatre bêtes de Daniel. L'état de renversement du royaume d'Israël
devait durer jusqu'à ce que Christ, l'héritier légitime du trône d'Israël
et de toute la terre qu'il acheta par son précieux sang, vienne et prenne
l'autorité. Son empire, comme nous l'avons vu, sera le cinquième empire
universel de la terré, le Royaume de Dieu sous tous les cieux. Mais â
l'inverse des quatre dominations précédentes qui avaient été permises et,
partant, reconnues pour un temps déterminé, sans cependant avoir été approuvées,
celle-ci sera approuvée et établie par Dieu, comme son représentant sur
la terre. Ce sera le Royaume de Dieu, le Royaume de l'oint de Jéhovah. Il sera
graduellement établi, dans un temps de grande détresse par lequel se terminera
l'Age de l'Évangile et pendant lequel les dominations présentes seront entièrement
consumées, passeront et se dissoudront au milieu d'une grande confusion.
Dans
ce chapitre nous présentons la preuve biblique démontrant que la fin complète
des temps des nations, c'est-à-dire la fin de leur bail de
domination expirera en 1914 ; que cette date verra la dissolution des
gouvernements d'hommes imparfaits. Par conséquent, si nous démontrons que ce
fait est fermement appuyé par les Écritures, cela prouvera :
1°) Que le Royaume de Dieu, pour lequel le Seigneur nous enseigna à prier en disant : « Que ton règne vienne », commencera â cette date à assumer l'autorité universelle et qu'il sera alors en peu de temps fermement établi sur la terre, sur les ruines des institutions actuelles.
2°) Que celui à qui appartient le droit de prendre les rênes du gouvernement sera alors présent comme nouveau gouverneur de la terre ; de plus, qu'il sera présent assez longtemps avant cette date, parce que c'est lui qui sera la cause directe du renversement de ces gouvernements des nations, en les brisant comme le vase d'un potier (Psaume 2 : 9 ; Apocalypse 2 : 27) et en établissant à leur place son propre gouvernement.
3°) Que quelque temps avant la fin du renversement, le dernier membre de l'Église divinement reconnue comme l'Église de Christ, « la sacrificature royale », « le corps de Christ », sera glorifié avec le Chef, parce que tous les membres régneront avec Christ, seront les cohéritiers de son royaume qui ne peut être réellement « établi » sans la présence de tous ses membres.
4°) Que Jérusalem, à partir de ce temps-là, cessera d'être foulée aux pieds par les nations, mais s'élèvera de la poussière de la disgrâce divine jusqu'à l'honneur, parce que les Temps des Nations seront accomplis.
5°) Que l'aveuglement d'Israël commencera à disparaître à cette date et même avant, parce que leur « aveuglement partiel » ne devait se continuer que « jusqu'à ce que la plénitude des nations soit entrée » (Romains 11 : 25), ou en d'autres termes, jusqu'à ce que le nombre total de ceux, pris parmi les nations, qui doivent composer le corps ou l'épouse de Christ, soit entièrement choisi.
6°)
Que le grand « temps de détresse, tel qu'il n'y en a point eu depuis qu'il
existe une nation », atteindra son point culminant dans un règne universel
d'anarchie ; et qu'alors les hommes apprendront à se tenir tranquilles et à
reconnaître que Jéhovah est Dieu et qu'il veut être exalté sur la terre
(Psaume 46 : 10, D.). L'état de choses décrit en langage symbolique comme étant
les vagues d'une mer en furie, la terre
se fondant, les montagnes chancelant et les cieux en feu, passera alors et «
les nouveaux cieux et la nouvelle terre » avec leurs bénédictions pacifiques
commenceront à être reconnus de l'humanité abattue par la détresse. Mais
l'Oint du Seigneur et sa juste et légitime autorité seront reconnus, tout
d'abord par une classe d'enfants de Dieu, tandis qu'ils traverseront la grande
tribulation ; c'est la classe représentée par m et
t sur la Carte des Ages du
Volume 1 ; ensuite, tout à sa fin par Israël selon la chair, et enfin par
l'humanité en général.
7°)
Qu'avant cette date, le Royaume de Dieu, organisé en puissance, sera sur la
terre pour frapper et écraser la statue des nations (Daniel 2 : 34) et consumer
entièrement le pouvoir de ces rois. Son propre pouvoir et sa domination seront
établis au fur et à mesure que par ses instruments et par ses influences
diverses, il écrasera et dispersera les autorités qui existent, civiles et
ecclésiastiques, le fer et l’argile.
LE
COMMENCEMENT DES TEMPS DES NATIONS
EN
606 AV. J.-C.
Les
paroles de notre Seigneur « Jusqu'à ce que les temps (*)
des nations soient
accomplis », impliquent l'idée que ces temps-là devaient avoir une
limite définitivement arrêtée, parce qu'on n'aurait pas pu dire d'une période
illimitée et indéfinie qu'elle est accomplie. Ainsi donc, les gouvernements
des nations ont eu un commencement, ils dureront un temps déterminé et ils
prendront fin au temps fixé.
(*)
[Le mot grec, rendu ici par «
temps », est kaïros, qui
signifie un temps fixé. C'est le même mot qui est rendu par « temps »
dans les passages suivants : Marc 1 : 15 ; 1 Timothée 6 : 15 ; Apocalypse 12 :
14 ; Actes 3 : 19 ; 17 : 26. Le même mot grec est traduit par « saisons
» en Actes 1 : 7].
Le
commencement de ces temps des nations est clairement établi par les Écritures.
Si elles nous fournissent aussi la longueur de cette période déterminée, ou
de ce bail de domination des nations, nous pourrons donc connaître exactement
quand elle se terminera. La Bible nous donne cette période déterminée qui
doit s'accomplir, mais elle la donne de telle sorte qu'elle n'a pu être
comprise lorsqu'elle fut écrite, ni avant que le cours des temps et des événements
de l'histoire eussent répandu leur clarté sur elle ; et même à ce
moment-là elle ne pouvait l'être que par ceux qui veillaient et n'étaient
pas surchargés par les soucis de ce monde.
Nous
avons dans la Bible une preuve claire et puissante que les « Temps des Nations
» forment une période de 2520 années, allant de l'an 606 av. J.-C.
jusqu’à l'an 1914 ap. J.-C. inclusivement. Ce bail de domination
universelle, accordé aux gouvernements des nations, a commencé, comme nous
venons de le voir, par Nébucadnetsar non au commencement de son règne, mais
lorsque le royaume-type de Dieu eut cessé et que la domination du monde
entier eut été abandonnée entre les mains des nations. La date du
commencement de ces « Temps des Nations » est donc indiquée de façon définitive
par le moment où la couronne du royaume-type de Dieu fut enlevée à Sédécias,
le dernier roi de Juda.
Selon
les paroles du prophète (Ézéchiel 21 : 30-32), la couronne fut enlevée
à Sédécias, et Jérusalem fût assiégée par l'armée de Nébucadnetsar et
mise en ruine ; elle resta dans cet état pendant soixante-dix ans, jusqu'à
sa restauration, dans la première année de Cyrus (2 Chroniques 36 :
21-23). Bien que Jérusalem fût alors rebâtie et que les captifs fussent
revenus, il n'y eut plus aucun roi sur Israël jusqu'à nos jours. Rétablis
dans leur pays et dans leurs libertés personnelles par Cyrus, les Israélites,
en tant que nation, furent successivement assujettis aux Perses, aux Grecs et
aux Romains ; ils étaient sous le joug de ces derniers lors du premier avènement
de notre Seigneur, Pilate et Hérode étant alors les délégués de César.
D'après
ces faits, nous trouvons de suite la date où doivent commencer les Temps des
Nations, car la première année de Cyrus est une date très clairement établie
: l'histoire séculaire et l'histoire religieuse s'accordent unanimement avec le
canon de Ptolémée qui la place en l'an 536 av. J.-C. Si l'année 536 av.
J.-C. fut celle où finirent les soixante-dix ans de la désolation
de Jérusalem et où commença la restauration des Juifs, il s'ensuit que le
renversement de leur royaume avait eu lieu soixante-dix ans avant 536,
c'est-à-dire (536+70) en l'an 606 av. J.-C., qui est la date
exacte du commencement des Temps des Nations.
p. 77 § 2
— Reconnaissant
le bail de pouvoir des nations que Dieu accorda â ces gouvernements du monde ou
des nations, nous savons que non seulement ils doivent tomber, être renversés
et remplacés par le Royaume de Christ, lorsque leur temps sera accompli, mais
aussi que Dieu ne leur retirera pas la domination pour la donner â son Oint
avant que ce bail soit expiré, avant que « les Temps des Nations soient
accomplis ». Nous sommes donc préservés par cela même de cette fausse idée
dans laquelle la papauté a tenu le monde : que le Royaume de Dieu fut établi
â la Pentecôte, et qu'il l'avait été plus complètement encore lorsque,
comme on le prétend, l'Empire Romain fut converti au christianisme (au papisme)
et qu'il atteignit le pouvoir civil et spirituel dans le monde. Nous voyons, grâce
à cette prophétie des « Temps des Nations », que cette prétention, émise
par l'église de Rome, et plus ou moins endossée par les protestants, est
fausse. Ces nations, que le protestantisme, aussi bien que la papauté,
appellent nations chrétiennes et dont ils appellent les états du nom de chrétienté
(qui veut dire le Royaume de Christ), ne le sont pas. Elles sont les royaumes de
ce monde, et le Royaume de Christ ne peut prendre l'autorité avant que leurs «
temps » soient accomplis, bien qu'il s'y préparera et s'organisera dans les
quelques années qui termineront les Temps des Nations, pendant que ces royaumes
chancelleront, se dissoudront et tomberont dans l'anarchie.
Pendant
l'âge de l'Évangile, le Royaume de Christ n'a existé qu'à l'état naissant,
dans l'humiliation, sans puissance ou privilège de règne, sans la couronne,
possédant seulement le sceptre de la promesse, méconnu par le monde et
assujetti aux autorités qui existent : les royaumes des Nations. Les héritiers
du royaume céleste doivent continuer ainsi jusqu'au temps qui a été fixé
pour régner avec Christ. Pendant le temps de détresse terminant cet âge, ils
seront élevés au pouvoir, mais leur règne de justice sur le monde ne pourrait
précéder 1914, lorsque les Temps des Nations seront accomplis. Il est donc du
devoir de l'Église d'attendre patiemment le temps fixé pour son triomphe et
son glorieux règne, de se tenir séparée des royaumes de ce monde, comme étrangers
et pèlerins, héritiers du Royaume à venir et d'y concentrer toutes leurs
ambitions et leurs espérances. Les chrétiens devraient reconnaître la vraie
nature de ces royaumes et s'en tenir séparés, tout en leur rendant le respect
et l'obéissance qui leur sont dus, parce que Dieu leur a permis de gouverner.
Comme l'enseigne l'apôtre Paul : « Que toute personne soit soumise aux autorités
supérieures, car il n'y a point d'autorité qui ne vienne de Dieu. » —
Romains 13 : 1.
Israël
selon la chair ne peut pas non plus rentrer dans son héritage, depuis si
longtemps promis, avant ce temps-là, bien que des mesures préparatoires
soient prises auparavant ; Dieu n'établira pas pleinement le domaine terrestre,
ni le domaine spirituel de son Royaume avant que le bail des nations soit expiré.
La
couronne (domination) fut enlevée au peuple de Dieu (tant la semence
spirituelle que la semence charnelle), jusqu'au jour où les Temps des Nations
seront arrivés à leur terme, à la présence glorieuse du Messie, qui ne sera
pas seulement le « Roi des Juifs », mais « Roi sur toute la terre en ce
jour-là ». Quelques-uns penseront peut-être que cet enlèvement
de la couronne à Israël fut une violation la promesse : « Le sceptre ne s'éloignera
point de Juda, ni le législateur d'entre ses pieds, jusqu'à ce que le Schiloh
vienne » (Genèse 49 : 10, Laus.). Remarquez cependant la distinction qui
existe entre la couronne et le sceptre ; car, si la couronne fut enlevée dans
les jours de Sédécias, le sceptre ne le fut que 639 ans plus tard — lorsque
notre Seigneur Jésus, de la tribu de Juda et de la race de David selon la chair fut approuvé de Dieu comme le seul et légitime héritier du sceptre de
la terre, depuis si longtemps promis.
La
promesse de Dieu à Abraham, renouvelée à Isaac et à Jacob, était que de
leur postérité devait venir le grand libérateur qui, non seulement, devait
bénir et exalter leur famille dans le monde, mais qui devait bénir toutes les
familles de la terre. Au temps de Moïse, le grand législateur, on aurait pu
croire un moment qu'il était le libérateur promis, mais il déclara prophétiquement
au peuple : « Le Seigneur votre Dieu vous suscitera d'entre vos frères un
prophète comme moi », indiquant ainsi qu'il n'était qu'un type de celui qui
devait venir ; et Moïse mourut. Ensuite, cette promesse : « Le sceptre ne s'éloignera
point de Juda », limita l'attente à cette tribu ; et toutes les autres tribus
se rattachèrent dans une certaine mesure à Juda en proportion de leur foi aux
promesses de Dieu, attendant une bénédiction de concert avec Juda, au temps
marqué.
Lorsque
le Roi David, de la tribu qui avait la promesse, fut proclamé roi, ses
victoires conduisirent à de grandes espérances en vue d'un vaste royaume dont
l'influence s'étendrait jusqu'à embrasser le monde et jusqu'à assujettir
toutes les nations à la Loi. Puis, lorsque la sagesse et la grandeur de
Salomon, universellement renommées, atteignirent leur apogée, tout portait à
croire que la domination universelle était presque à leur portée. La promesse
de Dieu à David, que du fruit de ses reins il susciterait un rejeton qui serait
assis sur son trône à toujours, avait limité à une seule famille la promesse
que possédait la tribu de Juda, et déjà cette famille était sur le trône
d'Israël. Lorsque le grand Temple de Salomon eut été bâti et que des
centaines de chantres et de prêtres y formèrent un imposant spectacle, que la
renommée de Salomon s'étendit au loin dans le monde, que les rois lui envoyèrent
des présents et désirèrent ses faveurs, que la reine de Séba vint avec des
dons voir le roi le plus célèbre et le plus merveilleux que le monde ait
jamais connu, il ne faut pas s'étonner alors si le cœur des Juifs fut enflé
d'espoir et de fierté, puisque le moment de l'exaltation de la semence
d'Abraham et la bénédiction de toutes les nations qu'ils attendaient depuis si
longtemps semblait tout proche.
Amer
fut leur désappointement, lorsqu'après la mort de Salomon le royaume fut déchiré
et finalement complètement renversé, et que le peuple, qui avait espéré
gouverner et bénir les nations en tant que sainte nation de Dieu, fut emmené
captif à Babylone. « Auprès des fleuves de Babylone nous étions assis, et là
nous pleurions en nous souvenant de Sion » — Psaume 137 : 1.
Mais
quoique la couronne, c'est-à-dire le pouvoir de se gouverner
eux-mêmes, fût enlevée, le droit de gouverner (le sceptre) inclus à
l'origine dans la promesse de Dieu, ne le fut pas. Quoique la domination
universelle eût été donnée à Nébucadnetsar et à ses successeurs, suivant
l'illustration de la grande statue et des quatre grandes bêtes, ce ne fut
cependant que pour une période limitée. La promesse faite originairement à
Israël doit s'accomplir — la couronne fut bien enlevée, mais le sceptre
demeura jusqu'à la venue de Schiloh. Cela fut même exprimé dans le décret
touchant Sédécias : « Enlève la couronne, — j'en ferai une ruine, jusqu'à
ce que vienne celui à qui appartient le droit et à qui je le remettrai ».
Tandis
que l'alliance faite avec Abraham promettait le gouvernement et la bénédiction
du monde par sa semence, l'alliance de la Loi faite avec Israël, les enfants
d'Abraham, limita et restreignit cette alliance abrahamique, en sorte qu'il n'y
eut que ceux qui obéiraient pleinement et parfaitement à la loi qui pourraient
prétendre participer au règne et à la bénédiction promis dans l'alliance
abrahamique, ou qui auraient le droit de l'espérer. C'est 1a connaissance de ce
fait qui conduisit à la formation de la secte des pharisiens qui prétendaient
accomplir sans reproches toutes les exigences de la loi, se persuadant qu'ils étaient
justes et ne faisant aucun cas des autres, les appelant publicains et pécheurs,
tandis qu'ifs s'appelaient eux-mêmes les enfants d'Abraham, héritiers de
la domination promise qui devait bénir le monde.
L'enseignement
clair et puissant de notre Seigneur Jésus fut en partie dirigé contre les
erreurs des pharisiens qui pensaient que leur soigneuse exécution de
quelques-unes des cérémonies extérieures de la Loi était une pleine
soumission à sa lettre et à son esprit. Notre Seigneur enseigna ce que tous
les chrétiens connaissent aujourd'hui : que la Loi, vue dans sa plénitude, est
d'une perfection si majestueuse et que l'homme est tellement déchu et
imparfait, assiégé de tentations du dehors et rempli de faiblesses au dedans
de lui, qu'il est impossible à aucun d'eux d'accomplir cette Loi parfaitement
et de prétendre à la bénédiction abrahamique. Les reproches que notre
Seigneur adressa au pharisaïsme ne doivent donc pas être comprises comme des
objections contre les efforts des pharisiens pour accomplir la Loi. Il ne les blâmait
pas non plus parce qu'ils n'accomplissaient pas la Loi, ce qu'aucun homme
imparfait ne peut faire. II les blâmait à cause de leur hypocrisie, en ce
qu'ils se séduisaient eux-mêmes et séduisaient les autres par leur prétention
à la perfection et à la sainteté, alors qu'ils pouvaient voir euxmêmes,
aussi bien que les autres, que leur purification n'était qu'extérieure, leurs
cœurs restant impurs et non consacrés. Il les censurait parce qu'ils n'avaient
que la forme de la piété et le service des lèvres, tandis que leurs cœurs étaient
loin de Dieu. Comme notre Seigneur et Paul le déclarent (Jean 7 : 19 ;
Romains 3 : 20), pas un seul d'entre eux n'avait accompli ou ne pouvait
accomplir parfaitement la Loi ; ils auraient pu cependant s'approcher beaucoup
plus d'une observation parfaite de la Loi et de ses exigences qu'ils ne le
faisaient.
Non
seulement notre Seigneur déclara par ses paroles que l'importance de la Loi résidait
en ceci : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ta pensée,
de toute ton âme et de toute ta force, et ton prochain comme toi même », mais
il illustra cela personnellement en s'abandonnant complètement à la volonté
et au plan de Dieu, en laissant de côté tout plan et toute ambition qui lui
auraient été propres, aussi bien que toute recherche d'intérêt personnel, en
accomplissant pleinement la volonté de Dieu de tout son cœur, de toute sa pensée,
de toute son âme et de toute sa force, et en aimant son prochain comme
lui-même, tout cela même jusqu'à la mort.
Ainsi,
en obéissant d'une manière parfaite à la Loi et en accomplissant ses
conditions, comme aucun membre de la famille humaine imparfaite ne pouvait le
faire, notre Seigneur Jésus devint héritier de toutes les bénédictions
promises dans l'alliance de la Loi, faite avec Israël au mont Sinaï, prouvant
également qu'il était LA SEMENCE D’ABRAHAM, à laquelle s'appliquait
maintenant la promesse abrahamique tout entière. Notre Seigneur s'assura ainsi
le sceptre, (le droit promis, ou l'autorité de dominer sur la terre). Pendant
des siècles il avait été promis que ce sceptre serait mérité par un membre
de la tribu de Juda, de la famille de David, et lui serait donné. Le grand prix
qu'Israël avait espéré, pour lequel il avait travaillé et qu'il avait désiré
pendant des siècles, avait enfin été remporté par le Lion (le Fort) de la
tribu de Juda ; Schiloh, le grand pacificateur était venu, celui qui non
seulement fit la paix entre Dieu et les hommes par le sang de sa croix,
lorsqu'il racheta le genre humain de la condamnation à mort qui pesait
justement sur tous, mais qui aussi, lorsqu'il prendra son règne et son grand
pouvoir comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs, renversera toute
injustice, tout mal et tout péché, et établira la paix sur une base de
sainteté. Il est le Prince de la paix.
Lorsque le sceptre (le droit), en vertu de l'alliance, passa à notre Seigneur Jésus, cette Alliance de la Loi finit ; car comment Dieu aurait-il pu continuer à offrir à d'autres, à quelque condition que ce fût le prix qui venait d'être remporté par Schiloh ? Par conséquent, comme le déclare l'apôtre, « Christ mit fin à [l'alliance de] la Loi en la clouant à la croix » — Colossiens 2 : 14.
Par cela, le « Prince de paix » assura à ses sujets le pardon des péchés et le rétablissement, et il établit un royaume éternel sur la base de la justice, tel qu'il n'aurait pu être exécuté d'aucune autre façon. C'est ainsi que s'accomplit la prédiction : Le sceptre ne s'éloignera point de Juda, ni le législateur d'entre ses pieds [reins] jusqu'à ce que Schiloh vienne. Mais une fois que Schiloh fut venu, le sceptre s'éloigna de Juda pour être donné au « Lion » [au fort, à la créature spirituelle souverainement élevée, au Seigneur de gloire] de la tribu de Juda, qui tient maintenant ce sceptre [ou titre d'autorité] comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs.
Même après les soixante-dix années de captivité à Babylone, ceux qui retournèrent pour rebâtir le Temple et les murs de la ville furent ceux qui avaient à cœur la promesse de Dieu et qui « attendaient la consolation d'Israël ». Ils se groupèrent autour de la tribu de Juda, se souvenant des promesses de Dieu, que le Législateur, le Sauveur, le grand Schiloh, ou celui qui procure la paix, devait venir dans cette tribu. Mais hélas ! Lorsque vint le Pacifique, celui qui fit la paix et la réconciliation pour l’iniquité au moyen du sang de sa croix, ils le méprisèrent et le rejetèrent, parce qu'ils n'attendaient pas un grand Souverain Sacrificateur, mais un grand général.
Schiloh
ayant reçu à sa résurrection le sceptre et « tout pouvoir », à cause de
son obéissance jusqu'à la mort, doit en effet bénir d'abord Israël, mais non
Israël selon la chair ; car ce ne sont pas tous de vrais Israélites, ceux qui
le sont selon la chair (Romains 9 : 6). Schiloh, l'héritier, cherche et trouve
des enfants d'Abraham selon l'esprit, ceux qui partagent la foi et l'obéissance
d'Abraham parmi sa postérité naturelle et parmi les nations, pour en faire un
peuple qui portât son nom (Actes 15 : 14.). « Après cela » [après que le
rassemblement de son Église élue sera accompli — dans la moisson ou fin de
l'Age de l'Évangile, à la clôture des Temps des Nations], sa faveur
retournera â Israël, il rebâtira ses ruines et finalement celles de toutes
les familles de la terre, sur une meilleure base, telle que le cœur de l'homme
n'a jamais pu se l'imaginer. Celui qui tient maintenant le sceptre — à qui
appartient le droit de régner — recevra aussi la couronne à l'expiration des
« Temps des Nations » c'est « à lui qu'appartient le rassemblement des
peuples » (Genèse 49 : 10). Le sceptre, ou titre à « tout pouvoir dans le
ciel et sur la terre », lui fut donné à sa résurrection, mais il attend le
temps fixé par le Père, la limite des Temps des Nations, avant de prendre
possession de son grand pouvoir et de commencer son glorieux règne —
Apocalypse 11 : 17, 18.
Il
est nécessaire de bien retenir la date déjà fournie pour le commencement de
ces Temps des Nations, à savoir l'an 606 av. J.-C., pendant que nous procéderons
à l'examen des témoignages qui prouvent que leur durée est de 2520 ans,
finissant en 1914 ap. J.-C.
Nous
ne devons pas espérer trouver ces indications rapportées en termes précis. Si
cette indication nous avait été donnée ainsi, elle aurait été connue avant
le temps convenable. Elle fut donnée de manière à demeurer cachée jusqu'au
temps de la fin — Daniel 12 : 4, 10.
Les
paroles de notre Seigneur, que Jérusalem serait foulée aux pieds par les
nations, jusqu'à ce que les Temps des Nations soient accomplis, ne suggèrent
pas seulement l'idée d'une période limitée et déterminée de la domination
des nations, mais elles suggèrent aussi la pensée que ces temps sont liés et
mesurés d'une manière ou d'une autre avec la cité terrestre, Jérusalem, et
la maison charnelle d'Israël, quoique Israël selon l'esprit aussi bien qu'Israël
selon la chair aient été assujettis à ces pouvoirs des nations. Alors cette
pensée se présente à notre esprit : Se pourrait-il que Dieu ait prédit
quelque chose concernant l'histoire d'Israël qui puisse nous donner la mesure
exacte de ces temps dont notre Seigneur a parlé ? Oui, il en est ainsi.
Ouvrons
le Lévitique ; nous y trouvons rapportées des bénédictions et des malédictions
d'un caractère temporel. Si Israël obéissait fidèlement à Dieu, il serait béni
au-dessus des autres nations ; sinon, certains malheurs lui arriveraient.
La conclusion est exprimée en ces terme : « Je marcherai au milieu de vous, je
serai votre Dieu et vous serez mon peuple... Mais si vous ne m'écoutez point,
et ne mettez point en pratique tous ces commandements,... je tournerai ma face
contre vous et vous serez battus devant vos ennemis ; ceux qui vous haïssent
domineront sur vous ». « Et vous sèmerez en vain vos semences ; vos ennemis
les dévoreront ». « Si, malgré cela vous ne m'écoutez point, je VOUS
CHATIERAI SEPT FOIS plus pour vos péchés. » — Lévitique 26 : 12, 14, 16,
17, 18, 29.
Cette
menace de sept fois est mentionnée trois fois. Les divers châtiments spécifiés
avant les « sept fois » indiquent les différentes captivités chez les
Assyriens, les Moabites, les Madianites, les Philistins, etc., etc., durant
lesquelles Dieu continua à prendre soin d'eux. Ses procédés à leur égard
furent bien « règle sur règle, précepte sur précepte, un peu ici, un peu là
», cependant il ne les abandonna point, et lorsqu'ils se repentaient et
criaient à lui, il leur répondait et les délivrait de leurs ennemis (Juges 3
: 9, 15). Mais ces châtiments n'ayant pas eu d'effet, il appliqua les sept fois
dont il les avait menacés : la couronne fut éloignée d'une manière
permanente et Israël, aussi bien que le monde entier, fut assujetti aux
puissances bestiales pendant sept temps. Ainsi, il leur arriva selon les
avertissements de Dieu : « Si, après cela encore
[après ces châtiments
précédents], vous ne m'écoutez pas, je vous châtierai encore
sept fois plus
».
Le
rapport dans lequel se trouve cette menace de « sept fois » (plus,
additionnelles) montre qu'elles impliquent un châtiment final et décisif sur
ce peuple après que les autres châtiments n'avaient pu, à différentes
reprises, le réformer d'une manière durable. Le châtiment de ces sept temps
atteindra le but proposé qui est d'humilier entièrement les Israélites devant
l'Éternel et de les préparer ainsi à recevoir ses bénédictions. Ces sept
temps indiquent par conséquent la longueur du temps durant lequel les nations
devaient les gouverner ; et notre Seigneur faisait certainement allusion à cette
période des sept temps lorsqu'il parla « des Temps des Nations ».
Comme
nous l'avons déjà montré, ces temps-là commencèrent lorsque les petites
captivités et punitions firent place à ce grand et final châtiment national
de « sept temps », lorsque leur dernier roi Sédécias fut détrôné ; depuis
lors il y eut une longue période de châtiments, les « sept temps » prédits
ou 2520 ans.
Dans
la Bible, un « temps » est employé dans le sens d'une année, peu importe que
cette année soit littérale ou symbolique ; mais au moment de l'émission de
n'importe quelle prophétie il était impossible de savoir si le temps mentionné
serait littéral ou symbolique. Les prophètes recherchèrent diligemment, mais
en vain, à connaître « quel temps ou quelle sorte de temps » (littéral ou
symbolique) l'Esprit indiquait (1 Pierre 1 : 11 — D). Une année symbolique,
au sens prophétique, est calculée sur la base d'une année lunaire, 12 mois de
30 jours chacun, ou 360 jours, chaque jour représentant une année. Par conséquent,
« un temps », ou une année, s'il est symbolique, signifie trois cent soixante
(360) jours symboliques, et « sept temps » équivalent
à 2520 jours
symboliques (7 x 360 = 2520), ce qui fait 2520 ans au sens littéral.
La
question qui se présente ici d'elle-même, c'est de savoir si ces temps
étaient des temps au sens littéral ou symbolique. Ont-ils trait à sept
ans ou à deux mille cinq cent vingt ans (2520) ? Nous répondrons : Ce furent
des temps symboliques, soit 2520 ans. Ils ne peuvent être compris comme sept
années littérales, car Israël eut beaucoup de captivités de plus longue durée
; par exemple, ils furent asservis au roi de Mésopotamie huit ans (Juges 3 :
8), au roi de Moab dix-huit ans (Juges 3 : 14), au roi Jabin vingt ans
(Juges 4 : 2, 3), aux Philistins une période de quarante ans et une autre de
dix-huit (Juges 10 : 7, 8 ; 13 : 1), en plus de leurs soixante-dix
années à Babylone. Toutes ces périodes étant beaucoup plus longues que sept
temps, ou sept années littérales, et ces sept temps étant mentionnés comme
le châtiment définitif, le dernier et le plus grand, cela prouve qu'il s'agit
de temps au sens symbolique et non littéral, bien que le mot hébreu, traduit
sept temps en Lévitique 26 : 18, 21, 24, 28, soit le même que celui traduit
dans Daniel 4 : 16, 23, 25, 32, à cette expression prés que dans Daniel le mot
iddan y est ajouté, tandis que dans Lévitique il le faut sous-entendre.
Il y a encore ceci de particulier, c'est que cette expression est répétée
quatre fois dans chaque cas. Dans le cas de Nébucadnetsar cependant, ces sept
temps étaient des années littérales ; mais comme nous allons le voir, Nébucadnetsar
et ses sept temps étaient typiques.
Les
sept temps de la dégradation de Nébucadnetsar (Daniel 4 : 16, 23-26) furent
sept années littérales et la preuve, c'est qu'elles s'accomplirent réellement
en sept années ; de même que nous avons aujourd'hui la preuve que les sept
temps symboliques de l'humiliation et de la soumission d'Israël et du monde
sous les « autorités qui existent » étaient bien des temps symboliques, ou
2520 ans. Il ne manque plus actuellement à cette période que 26 ans (ce vol.
fut publié en anglais, en 1889 — Trad.) pour qu'elle soit accomplie. De
toutes parts tout est en
œuvre aujourd'hui pour terminer la domination des
nations et apporter la justice éternelle et toutes les bénédictions de la
Nouvelle Alliance à Israël et à toute la création gémissante.
LA
FIN DES SEPT TEMPS D'ISRAËL
Cette
longue période (sept temps, ou 2520 ans) de châtiment d'Israël est celle de
la domination des nations — les « Temps des Nations ». Puisque les
Temps des Nations ont commencé, comme nous l'avons déjà montré, en 606 av.
J.-C. et qu'ils doivent durer 2520 ans, ils finiront en l'an 1914 (2520
– 606 = 1914). Alors les bénédictions rapportées dans la dernière partie
du même chapitre (Lévitique 26 : 44, 45), seront accomplies. Dieu se
souviendra des Israélites pour accomplir envers eux l'alliance faite avec leurs
pères (Romains 11 : 25-27), ce qui peut être montré plus clairement de
la manière suivante :
Les
sept temps de châtiment sur Israël =
2520 ans
Ces temps commencèrent lorsque le pouvoir
fut donné aux nations, ce qui eut lieu, comme
nous l'avons démontré, en l'an 606 av. J.-C. :
par
conséquent en l'an 1 ………………………. 606 ans
de leur période s'étaient écoulés et le reste
indique la date ap. J.-C. de ................................ 1914
Comme
preuve qu'il est d'usage dans la Bible, pour les prophéties symboliques, de
compter un jour pour un an, nous citons les exemples suivants qui se sont
accomplis dans ce sens :
(a)
Les espions parcoururent Canaan quarante jours, ce qui fut un type des quarante
ans pendant lesquels Israël voyagea dans le désert. (Nombres 14 : 33, 34).
(b)
Lorsque Dieu voulut annoncer par Ézéchiel une période d'adversité à Israël,
il la fit symboliser par le prophète en disant : « Je t'impose un jour pour
chaque année. » — Ézéchiel 4 : 1-8.
(c)
Dans cette remarquable prophétie déjà accomplie de Daniel 9 : 24-27, que nous
avons examinée dans le chapitre précédent et dans laquelle la période jusqu'à
l'onction de notre Seigneur est indiquée, ainsi que les sept temps de la faneur
d'Israël qui la suivaient et au milieu desquels le Messie fut retranché, c'est
le temps symbolique qui est employé. Chaque jour de ces soixante-dix
semaines symboliques représentait une année et s'est accompli ainsi.
(d)
Il en est de même de Daniel 7 : 25 et 12 : 7, où la période du triomphe de la
Papauté est donnée comme étant de trois temps et demi ; nous savons (et nous
démontrerons dans ce volume) que cette prophétie s'est accomplie dans l'espace
de 1260 ans (360 x 3 ½ = 1260). La même période est mentionnée dans le livre
de l'Apocalypse, chapitre 12 : 14 ; elle y est appelée trois temps et
demi (360 x 3 ½ = 1260). Dans le chapitre 13 : 5, elle est appelée
quarante-deux mois (30 x 42 = 1260 jours). Et dans le chapitre 12 : 6 elle est indiquée comme étant 1260 jours. L'accomplissement de ces prophéties
devant être examiné plus particulièrement ci-après, il suffit pour le
moment de remarquer que l'emploi, par l'Esprit, du mot temps en d'autres
passages, est en accord avec l'usage que nous faisons de ce terme, que dans les
prophéties symboliques un temps est une année symbolique de 360 ans. Le fait
que trois temps et demi, appliqués comme la mesure du triomphe de l'église
apostate se sont accomplis en 1260 ans, établit le principe par lequel les sept
temps de domination des nations doivent se calculer (360 x 7 = 2520) et prouve
que leur fin sera en l'an 1914 ; car si trois temps et demi donnent 1260 jours
(années), sept temps seront une période d'une longueur double, soit 2520 ans.
Si
les sept temps des Israélites s'étaient accomplis en un temps littéral (sept
ans), les bénédictions qui leur étaient garanties par l'alliance sans
conditions que Dieu fit avec leurs pères, auraient dû suivre (Lévitique 26 :
45 et Romains 11 : 28), mais il n'en a pas été ainsi. Ils n'ont jamais
joui de ces bénédictions promises. Paul déclare (Rom. 11 : 25, 26 ) que cette
alliance ne sera pas accomplie avant que l'Église élue de l'Évangile, le corps
de Christ, n'ait été achevée comme leur libérateur, par qui l'alliance sera
mise en opération. « Voici l'alliance que je ferai avec la maison d'Israël
après ces jours-là [c'est-à-dire après les sept temps de
châtiment], dit l'Éternel : Je mettrai ma loi au dedans d'eux, je l'écrirai
dans leur cœur ; je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. Celui-ci
n'enseignera plus son prochain, ni celui-là son frère en disant :
Connaissez l'Éternel ! Car tous me connaîtront, depuis le plus petit jusqu'au
plus grand, dit l'Éternel ; car je pardonnerai leur iniquité, et je ne me
souviendrai plus de leur péché » (Jérémie 31 : 33, 34 ; Hébreux 10 : 16,
17). « En ces jours-là [les jours de faveur qui suivront les sept temps
de châtiment], on ne dira plus : Les pères ont mangé des raisins verts, et
les dents des enfants en ont été agacées. Mais chacun [qui mourra]
mourra
pour sa propre iniquité ; tout homme qui mangera des raisins verts, ses dents
en seront agacées. » — Jérémie 31 : 29, 30.
La
restauration qui eut lieu à la fin des soixante-dix années de la captivité de
Babylone ne fut pas une libération de la servitude des nations, car Israël
leur fut toujours tributaire depuis. Cette restauration servit simplement à
maintenir réuni un peuple auquel le Messie devait être présenté. Ce fut
pendant que les nations asservissaient déjà les Israélites et à cause de ce
fait que notre Seigneur déclara qu'ils continueraient à être foulés aux
pieds, jusqu'à ce que les Temps des Nations expirent ou soient accomplis. Le
monde est témoin du fait que le châtiment d'Israël s'est continué sous la
domination des nations depuis l'an 606 av. J.-C., qu'il continue toujours
et qu'il n'y a pas lieu d'espérer leur réorganisation nationale avant l'an
1914, la limite de leurs sept temps, ou 2520 ans. Mais cette longue période de
leur punition nationale arrivant près de sa fin, nous pouvons voir clairement
que le figuier stérile est sur le point de bourgeonner, ce qui montre que
l'hiver du mal est bientôt passé, que l'été millénaire approche et qu'alors
ils seront rétablis complètement dans leur héritage et dans leur indépendance
nationale. Le fait qu'il y a maintenant de grands préparatifs et espérances,
relativement au retour d'Israël dans son pays est une forte preuve
circonstancielle qui corrobore cet enseignement des Écritures. Pour ce qui
concerne la portée ou l'importance d'un tel événement, voyez Volume 1,
pages 348-356 (Édition 1950).
UNE
AUTRE LIGNE DE TÉMOIGNAGE
Daniel
nous présente un autre aperçu des « temps des nations » au chapitre 4 de son
livre. Ici, la domination originelle de l'homme sur toute la terre, sa
destitution et la certitude de son rétablissement, qui doit commencer à la fin
des Temps des Nations, est illustrée d'une manière éclatante dans un songe
donné à Nébucadnetsar, dans son interprétation par Daniel et dans son
accomplissement en Nébucadnetsar lui-même.
Dans
son songe, « Nébucadnetsar regardait, et voici, il y avait au milieu de la
terre un arbre d'une grande taille. Cet arbre était devenu grand et fort, sa
cime s'élevait jusqu'aux cieux, et on le voyait des extrémités de toute la
terre. Son feuillage était beau, et ses fruits abondants ; il portait de la
nourriture pour tous ; les bêtes des champs s'abritaient sous son ombre, les
oiseaux du ciel faisaient leur demeure parmi ses branches, et tout être vivant
tirait de lui sa nourriture... Et voici, un de ceux qui veillent et qui sont
saints, descendit des cieux. Il cria avec force et parla ainsi : Abattez
l'arbre, et coupez ses branches ; secouez le feuillage et dispersez-en les
fruits ; que les bêtes fuient de dessous, et les oiseaux du milieu de ses
branches ! Mais laissez en terre le tronc où se trouvent les racines, et
liez-le avec des chaînes de fer et d'airain, parmi l'herbe de champs.
Qu'il soit trempé de la rosée du ciel, et qu’il ait, comme les bêtes,
l'herbe de la terre pour partage. Son cœur d'homme lui sera ôté et un corps
de bête lui sera donné ; et sept temps passeront sur lui. Cette sentence est
un décret de ceux qui veillent, et la chose par la parole des saints, afin que
les vivants sachent que le Très-Haut domine sur le royaume des hommes, qu'il
le donne à qui lui plaît, et qu'il y élève le plus vil des hommes ».
Cet
arbre remarquable dans sa gloire et dans sa beauté représentait la première
domination de la terre, donnée à la race humaine dans son représentant et sa
tête, Adam, à qui Dieu avait dit : « Soyez féconds, multipliez, remplissez
la terre et l'assujettissez, et dominez sur les poissons de la mer, sur les
oiseaux du ciel et sur tout animal qui se meut sur la terre » (Genèse 1 :
28). La gloire originelle de l'homme et le pouvoir dont il avait été investi
étaient en effet sublimes ; ils s'étendaient sur toute la terre, pour bénir,
nourrir, abriter et protéger chaque être vivant. Mais lorsque le péché entra
dans le monde, le commandement vint d'abattre l'arbre ; aussitôt la gloire, la
beauté et le pouvoir du genre humain furent enlevés ; les créatures inférieures
ne trouvèrent plus d'abri, de protection et de bénédiction sous son
influence. La mort abattit le grand arbre, dispersa son fruit et son feuillage
et priva la création inférieure de son seigneur et bienfaiteur.
En
ce qui concernait l'homme, tout pouvoir pour recouvrer la domination perdue s'en
était allé, sans espoir de retour. Mais il n'en était pas ainsi au point de
vue de Dieu. La domination provenait, à l'origine, de son plan ; elle était un
don gracieux de sa part, et bien qu'il ait commandé d'abattre l'arbre, la
racine cependant — le dessein et le plan de Dieu d'un rétablissement —
continuait à subsister, quoique liée par de fortes chaînes, afin qu'elle ne
poussât pas jusqu'au temps divinement fixé.
De
même que dans le songe, la figure change d'un tronc d'arbre à un homme dégradé,
abaissé à la ressemblance des bêtes et pour en être le compagnon, détrôné
et privé de sa gloire avec juste raison, ainsi nous voyons l'homme, le seigneur
de la terre, déchu et dégradé, sa gloire et sa domination lui ayant été
enlevées. Depuis que la sentence a été prononcée, la race a eu sa part avec
les bêtes, et le cœur humain est devenu bestial et dégradé. Combien ce
tableau est frappant, si nous considérons la grande masse de la race humaine
dans sa condition sauvage ou demi-civilisée, soit passée, soit présente,
et que la faible minorité qui aspire à vaincre les tendances viles n'y réussit
que dans une faible mesure, au milieu de grandes luttes et de constants efforts
! La race doit demeurer dans sa dégradation, sous la domination du mal, jusqu'à
ce qu'elle ait appris la leçon, c’est-à-dire que le Très-Haut domine
le royaume des hommes, et qu'il le donne à qui il lui plaît. Pendant que les
hommes sont dans cette position de dégradation, Dieu permet à quelques caractères
bas et vils d'entre eux de dominer sur eux, afin que leur amère expérience présente
leur soit un bienfait durable dans l'avenir.
Conformément
â l'interprétation donnée par Daniel, il nous est dit que « toutes ces
choses se sont accomplies sur le roi Nébucadnetsar » et que dans cette
condition de folie, de dégradation et de bestialité, il erra parmi les bêtes
jusqu'à ce que sept temps, (sept années littérales dans son cas) aient passé
sur lui. L'interprétation que Daniel donne du songe ne concerne que son
accomplissement sur Nébucadnetsar ; mais le fait que le songe, son interprétation
et son accomplissement sont tous mentionnés ici avec autant de soin, est une
preuve qu'il y avait un but dans le récit qui nous en est fait. Le fait donc
que ce songe se prête admirablement à illustrer le dessein de Dieu de
soumettre toute la race humaine à la domination du mal pour son châtiment et
sa discipline, afin qu'au temps propre il pût la restaurer et la rétablir dans
la justice et dans la vie éternelle, nous autorise à l'accepter comme un type
intentionné.
Le
songe, dans son accomplissement sur Nébucadnetsar, est spécialement digne
d'attention, si nous nous souvenons qu'il avait été le chef, ou gouverneur
représentatif, de la domination humaine (Daniel 2 : 38), et qu'il lui fut
adressé, comme seigneur de la terre par le prophète, à peu près les mêmes
paroles que Dieu avait adressées à Adam au commencement. « Le Dieu des cieux
t'a donné l'empire, la puissance, la force et la gloire ; il a remis entre tes
mains, en quelque lieu qu'ils habitent, les enfants des hommes, les bêtes des
champs et les oiseaux du ciel, et il t'a fait dominer sur eux tous » (Daniel 2
: 37, 38 ; comp. Genèse 1 : 28). Nébucadnetsar reçut ensuite, à cause
de son péché, les sept temps de châtiment, après lesquels sa raison lui
revint et la domination lui fut restituée. Il fut rétabli dans son règne avec
une puissance plus grande, lorsqu'il eut appris la leçon nécessaire à
laquelle il fait allusion en disant : «
Après le temps marqué, moi Nébucadnetsar,
je levai les yeux vers le ciel et la raison me revint. J'ai béni le Très-Haut,
j'ai loué et glorifié celui qui vit éternellement, celui dont la domination
est une domination éternelle et dont le règne subsiste de génération en génération.
Tous les habitants de la terre ne sont à ses yeux que néant, il agit comme il
lui plaît avec l'armée des cieux et avec les habitants de la terre, et il n'y
a personne qui résiste à sa main et qui lui dise : Que fais-tu ? En ce
temps, la raison me revint ; la gloire de mon royaume, ma magnificence et ma
splendeur me furent rendues... Je fus rétabli dans mon royaume, et ma puissance
ne fit que s'accroître. Maintenant, moi Nébucadnetsar, je loue, j'exalte et je
glorifie le roi des cieux, dont toutes les
œuvres
sont vraies et les voies
justes, et qui peut abaisser ceux qui marchent avec orgueil. » Daniel 4 :
34-37
—
S.
La
dégradation de Nébucadnetsar fut un type de la dégradation humaine sous les
gouvernements de caractère bestial durant les sept temps ou années
symboliques, un an pour un jour, 2520 ans, à partir de son jour. Et nous
faisons observer que cela correspond exactement avec les sept temps prédits sur
Israël qui doivent se terminer, comme nous venons de le voir, en 1914. Ce fut
sous ce Nébucadnetsar qu'Israël fut emmené captif à Babylone, lorsque la
couronne du royaume de Dieu lui fut enlevée, et que commencèrent les sept
temps.
C'est
en harmonie avec cela que Dieu, en faisant un tableau de ces gouvernements des
nations, nous les représente comme autant de bêtes sauvages, tandis que le
royaume de Dieu, à leur clôture est représenté comme donné à quelqu'un de
semblable à un fils de l’homme.
A
moins que ce ne fût pour figurer d'avance la dégradation et la durée des
Temps des Nations, nous ne voyons pas la raison pour laquelle ces fragments de
l'histoire d'un roi païen auraient été rapportés. C'est un fait que ces sept
années de dégradation illustrent, on ne peut mieux, l'avilissement de
l'humanité ; c'est un autre fait que Dieu promit un rétablissement de la
domination de la terre, après que l'humanité aura appris certaines grandes leçons
; et c'est un troisième fait que les sept temps symboliques des nations (2520
ans) finiront juste au moment où le genre humain aura appris sa propre dégradation
et son incapacité présente à gouverner le monde à son avantage et sera
disposé à recevoir le Royaume de Dieu et sa domination. Cette illustration si
admirable impose à notre esprit la conviction que les sept années de Nébucadnetsar,
bien qu'elles se soient accomplies littéralement en sa personne, n'en avaient
pas moins une signification plus élevée, plus large, comme figure des sept
temps symboliques de la domination des nations qu'il représentait.
La
date exacte de la dégradation de Nébucadnetsar n'est pas indiquée ; elle n'a
pas d'importance, parce que la période de sa dégradation typifiait la période
entière de la domination des nations, qui commença lorsque la couronne du
Royaume-type de Dieu fut enlevée à Sédécias. Cette domination fut
bestiale dés son début ; ses temps sont comptés, et la limite qui en a été
fixée par Jéhovah ne peut être dépassée.
Combien
est rafraîchissante la perspective qui nous est offerte après ces sept temps !
Israël et le genre humain représenté par ce peuple ne seront plus foulés aux
pieds, opprimés et mal gouvernés par les puissances bestiales des nations. Le
Royaume de Dieu et de son Christ sera alors établi sur la terre, et Israël et
toute l'humanité seront bénis sous son autorité juste et équitable. Alors la
racine de la promesse et de l'espérance plantée premièrement en Eden (Genèse
3 : 15), sauvée à travers le déluge et transplantée en Israël, le
peuple-type (Genèse 12 : 1-3), poussera et fleurira de nouveau.
Elle
commença à pousser lors du premier avènement de notre Seigneur, mais la
saison qui lui avait été fixée pour fleurir et porter ses fruits bénis dans
le rétablissement de toutes choses n'était pas arrivée. A ta fin des Temps
des Nations, les signes certains du printemps ne manqueront pas, riches seront
les fruits d'été et glorieuse sera la moisson automnale, où ces fruits seront
récoltés pour qu'on en jouisse dans les âges éternels de gloire qui
suivront. Alors celui qui était à l'origine le vrai seigneur de la terre sera
tout à fait réintégré dans sa position, la raison lui ayant été rendue,
avec une surabondance d'excellence et de gloire, comme dans le type, et il
louera, exaltera et honorera le Roi du Ciel.
Déjà
nous voyons que la raison commence à revenir à l'espèce humaine ; les hommes
s'éveillent en quelque sorte au sentiment de leur dégradation et sont sur le
qui-vive pour améliorer leur situation. Ils réfléchissent, forment des
projets et des plans pour obtenir une meilleure condition que celle à laquelle
ils ont été soumis sous les puissances bestiales. Mais avant de reconnaître
Dieu et sa domination sur tous, ils feront encore une fois de plus l'expérience
d'un terrible accès de folie ; de cette lutte ils sortiront faibles, sans
ressources, épuisés, mais avec la raison rétablie au point qu'ils reconnaîtront
l'autorité et se courberont sous la domination de celui qui vient pour rétablir
sur les bases permanentes de l'expérience et de la connaissance du bien et du
mal, la domination première, perdue depuis si longtemps.
II
est vrai que c'est s'attendre à de grandes choses que de prétendre, comme nous
le faisons, que dans les vingt-six années qui vont suivre, tous les
gouvernements présents seront renversés et dissous ; mais nous vivons dans un
temps particulier, le jour de Jéhovah, pendant lequel les choses se développent
rapidement, ainsi qu'il est écrit : « Le Seigneur fera une affaire abrégée
sur la terre (Vol. 1, chap. XV). Dans les onze dernières
années, ces choses
ont été prêchées et publiées substantiellement, telles qu'elles sont énumérées
plus haut, et dans ce court laps de temps, le développement des influences et
des entreprises pour détruire et renverser les plus solides empires de la terre
a été prodigieux. C'est pendant ce temps que le communisme, le socialisme et
le nihilisme ont été appelés à une vigoureuse existence ; et déjà ils
causent de grandes inquiétudes parmi les gouvernants et les grands de la terre
qui sont comme rendant l'âme de frayeur dates l'attente des choses qui arrivent
sur la terre, car les pouvoirs actuels sont fortement ébranlés, et passeront
finalement avec grand fracas.
En
présence de ces fortes preuves bibliques concernant les Temps des Nations, nous
considérons comme une vérité bien établie que la fin des royaumes de ce
monde préparatoirement à l'établissement du royaume de Dieu commence en 1914.
Alors la prière de l'Église, qui n'a cessé, depuis que Son Seigneur est parti,
de demander : « Que ton règne vienne », sera exaucée. Sous cette sage et
juste administration toute la terre sera remplie de la gloire de l'Éternel, de
connaissance, de justice et de paix (Psaume 72 : 19 ; Esaïe 6 : 3 ; Habakuk 2 :
14) ; et la volonté de Dieu sera faite sur la terre comme au ciel.
La
déclaration de Daniel que le royaume de Dieu sera établi non après que les
royaumes de la terre auront été dissous, mais en leurs jours, pendant qu'ils
existent encore et qu'ils ont le pouvoir, et que ce sera le Royaume de Dieu qui
mettra en pièces (Daniel 2 : 44) et consumera tous ces royaumes, est digne de
toute notre considération. Il en est ainsi de chacun de ces gouvernements à
caractère bestial ; ils existaient avant d'acquérir la domination universelle.
Babylone existait longtemps avant qu'elle conquît Jérusalem et qu'elle obtînt
la domination (Daniel 2 : 37, 38). Le royaume médo-perse existait avant
de faire la conquête de Babylone, et il en fut ainsi de tous les royaumes. Il
leur a fallu une existence préalable, il a fallu qu'ils aient reçu un pouvoir
supérieur avant de pouvoir conquérir les autres. II en est de même pour le
Royaume de Dieu : il a existé en forme embryonnaire depuis dix-huit siècles,
mais, comme le monde en général, il fut assujetti aux autorités ordonnées de
Dieu qui existent. Le Royaume de Dieu ne pourra parvenir à la domination
universelle avant que les sept temps soient terminés ; cependant comme les
autres, il lui faut obtenir le pouvoir nécessaire pour le renversement de ces
royaumes, avant qu'il puisse les mettre en pièces.
Ainsi,
dans ce « Jour de Jéhovah », le jour de détresse, notre Seigneur prend son
grand pouvoir (jusqu'ici en sommeil) et règne ; et c'est là ce qui
causera la détresse, bien que le monde ne puisse le reconnaître pendant
quelque temps. II n'y a aucun doute que les saints auront part dans cette
œuvre qui consiste à mettre en pièces les royaumes actuels, car il est écrit : «
Pour lier leurs rois de chaînes et leurs nobles de ceps de fer, pour exercer
sur eux le jugement qui est écrit : cet honneur est pour tous les saints »
(Psaume 149 : 3, 8). Et encore : «
A celui qui vaincra et qui gardera
jusqu'à la fin mes
œuvres, je donnerai autorité sur les nations ; il les paîtra
avec une verge de fer ; et elles seront brisées comme un vase de potier » —
Apocalypse 2 : 26-28 ; Psaume 2 : 8,9.
L'examen
que nous avons fait dans le volume précédent de la grande différence de
caractère qui existe entre le Royaume de Dieu et les royaumes de la terre au
caractère bestial, nous prépare à trouver également une différence dans la
manière de faire la guerre. Les méthodes de conquête et d'écrasement seront
loin de ressembler à aucune de celles qui ont toujours servi jusqu'ici à
renverser les nations. Celui qui prend maintenant son grand pouvoir pour régner
est montré en symbole (Apocalypse 19 : 15) comme celui dont l'épée sort de sa
bouche, « pour frapper les nations ; il les paîtra avec une verge de fer ».
Cette épée est la vérité (Éphésiens 6 : 17) ; les saints qui sont vivants,
aussi bien que beaucoup de gens du monde sont maintenant employés comme soldats
du Seigneur pour renverser les erreurs et le mal. Mais ne nous hâtons pas de
conclure qu'une conversion paisible des nations soit symbolisée ici, car
plusieurs passages, entre autres Apocalypse 11 : 17, 18 ; Daniel 12 : 1 ; 2
Thessaloniciens 2 : 8 ; Psaume 149 et 47, nous montrent justement le contraire.
Il
n'y aura donc pas lieu d'être surpris, lorsque nous montrerons dans les
chapitres qui suivent que l'établissement du Royaume de Dieu est déjà commencé,
que d'après les prophéties il devait commencer à exercer son pouvoir en 1878
et que « la bataille du grand jour du Dieu tout-puissant » (Apocalypse
16 : 14), commencera en 1914 et se terminera par le renversement complet des
gouvernements terrestres actuels. Le rassemblement des armées est on ne peut
plus visible au point de vue de la Parole de Dieu.
Si
notre vue n'est pas obstruée par les préjugés, lorsque nous ajustons bien le
télescope de la Parole de Dieu, nous voyons clairement le caractère de
plusieurs des événements qui doivent avoir lieu dans le « Jour du Seigneur »
; nous voyons que nous sommes même au beau milieu de ces événements, et que
le « grand jour de sa colère est venu ».
L'épée
de la vérité est déjà aiguisée pour frapper tous les mauvais systèmes et
toutes les mauvaises coutumes, civils, sociaux et ecclésiastiques. Il y a plus,
nous pouvons voir que l'épée a commencé de frapper ; la liberté de pensée
et les droits civils et religieux de l'homme, longtemps perdus de vue sous les
rois, les empereurs, les papes, les synodes, les conciles, les traditions et les
dogmes, sont appréciés et proclamés comme ils ne l'avaient jamais été
auparavant. Le conflit intérieur se fomente déjà ; il éclatera avant qu'il
soit longtemps comme un feu consumant ; les systèmes humains et les erreurs
qui, depuis des siècles, ont enchaîné la vérité et opprimé la création gémissante,
devront fondre devant lui. La vérité et la connaissance croissante, répandue
au loin, sont l'épée qui jette dans la perplexité et « brise des têtes sur
toute l'étendue de la terre » (Psaume 110 : 6). Mais aussi quelle bénédiction
est cachée dans cette détresse ! Elle préparera le genre humain à apprécier
plus complètement la justice et la vérité sous le règne du Roi de justice.
Au
fur et à mesure que les hommes comprendront que la droiture est posée pour règle
et la justice pour niveau (Esaïe 28 : 17), ils apprendront aussi que seules les
règles sévères de la justice peuvent assurer les bénédictions que tous désirent.
Entièrement découragés par leurs propres voies et les misérables fruits de
l'égoïsme, ils seront heureux et joyeux de se soumettre à la juste autorité
qui prendra la direction. Et ainsi, comme il est dit : « Le désiré de toutes
les nations viendra », le Royaume de Dieu sous l'autorité absolue et illimitée
de l'Oint de Jéhovah.
« Nous vivons dans un temps plus grand qu'on ne suppose.
Temps sublime aussi bien que
terrible, émouvant ;
Il
n'est présentement chose plus grandiose
Que
du siècle chrétien le soleil se couchant.
Voyez
le fer, l'argile ensemble se dissoudre ;
La crise que subit chaque peuple à son tour !
Le
problème du mal, nul ne peut le résoudre ;
On soupire, on gémit après un meilleur jour.
« Moqueur, tu peux en rire et te montrer
sceptique,
Tout marche vers la fin ; les temps sont accomplis.
De sa sainte clarté l’oracle prophétique
Déroule devant toi ses faits vrais et précis !
Gardez blanc votre habit, veillez, levez la tête ;
De tous vos nerfs tendus, allez dire en tout lieu
Qu’on se prépare enfin pour ce grand jour de fête !
Sur les Ages parlez, oui, faites-le pour Dieu ! ».
* * *