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LE TEMPS EST PROCHE

ÉTUDE VII

LES DISPENSATIONS PARALLÈLES

 

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NOTE II et III de l'Appendice

 

L'âge judaïque, type de l'âge évangélique. — Parallélisme ou correspondance remarquable entre les deux dispensations. — Elles sont distinctes. — Supériorité de l'époque chrétienne, l'antitype. — L'Israël charnel et l'Israël spirituel contrastés. — Examen des parallèles les plus remarquables. — Les parallèles de temps spécialement examinés. — Période de faveur de l'Israël charnel. — Époque du retrait de cette faveur. — La prophétie montre que la période de défaveur est égale à la période de faveur. — Témoignage apostolique montrant que leur temps de défaveur est la période pour le haut-appel de l'Israël spirituel. — La durée de l'âge de l'Évangile est ainsi indiquée indirectement, mais clairement. — L'harmonie de la chronologie de la Bible, du témoignage du Jubilé, des temps des nations et d'autres prophéties, avec les leçons de ces parallèles est irréfutable, décisive et satisfaisante.

*  *  *

            Dans les chapitres précédents, nous avons signalé le fait du caractère typique des relations de Dieu avec la nation d'Israël ; bien peu cependant ont une conception exacte de ce fait. Beaucoup ont observé sans doute que les apôtres, et particulièrement Paul, en instruisant l'église chrétienne, faisaient fréquemment certaines allusions à des traits frappants des types et antitypes dans les dispensations juive et chrétienne.  Mais en étudiant attentivement les enseignements de l'apôtre, nous montrerons qu'il ne se sert pas seulement de quelques illustrations de l'économie judaïque, mais que dans sa grande dialectique (laissant de côté les « traditions des anciens » qui n'appartenaient pas à ce système), il évoque le système judaïque tout entier, comme étant d'institution divine et montre que dans tous ses détails il fut un type de la dispensation chrétienne alors naissante, il trace très clairement la marche de l'église chrétienne pendant l'âge de l'Évangile, en même temps que son œuvre glorieuse durant l'âge millénaire.

            Beaucoup présument que l'âge judaïque et l'âge chrétien ne font qu'un et que le Seigneur a commencé l'élection de l'église chrétienne dès le début de l'existence humaine. C'est une sérieuse erreur qui voile plusieurs vérités et empêche d'en avoir une compréhension claire et exacte. Jésus fut la tête et le précurseur de l'Église chrétienne qui est son corps (Éphésiens 5 : 23 ; Colossiens 1 : 24) ; par conséquent, personne ne l'a précédé comme membre de l'Église. Car si quelqu'un l'avait précédé, il ne pourrait pas en être appelé le précurseur. L'« appel céleste » pour devenir co-sacrificateurs et cohéritiers avec lui n'avait pas été publié dans les autres âges (Éphésiens 3 : 2, 5, 6). Les hommes de bien qui ont vécu et sont morts avant le dépôt de notre rançon par le précieux sang ne savaient rien de ce « haut appel ». Et puisque les dons et les appels de Dieu sont des faveurs imméritées, Il n'a été fait aucune injustice à ceux des âges passés, en ne leur offrant pas la même faveur. L'appel et la faveur pour ceux des âges passés, comme pour ceux de l'âge à venir,  étaient et seront les honneurs et la gloire terrestres, et la vie éternelle comme êtres [humains] terrestres ; tandis que l'appel et la faveur de l'âge de l'Évangile sont pour les honneurs et la gloire célestes, pour un changement de nature, de l'humaine à la divine, et pour la puissance, l'honneur et la domination au ciel et sur la terre... comme cohéritiers et co-ouvriers de Christ. Comme l'Église ainsi appelée, séparée du monde et développée durant cet âge-ci, sera durant l'âge à venir l'agent de Jéhovah pour l'exécution pleine et entière de son grand plan des âges — lequel ne concerne pas seulement les intérêts de l'humanité, mais aussi de toutes les créatures dans les cieux et sur la terre, — les préparations faites dans les âges passés pour son éducation et son instruction ont été merveilleuses. Non moins merveilleux a été le soin avec lequel ces membres, appelés à être héritiers de la gloire divine, ont été durant cet âge  instruits, disciplinés, guidés et protégés à travers le long, étroit et difficile chemin, ouvert premièrement  par leur Seigneur et précurseur, dont ils doivent suivre les traces d'après l'exemple qu'il leur laissa. — 1 Pierre  2 : 21.

            Notre Seigneur employa les trois ans et demi de son ministère à rassembler hors d'Israël, à instruire et enseigner le petit nombre de disciples qui devaient former le noyau de l'église chrétienne. Quand il fut sur le point de les laisser seuls dans le monde, il leur promit le saint Esprit qui devait, durant l'âge tout entier, guider l'Église dans toute la vérité, lui montrer les choses à venir et lui rappeler à la mémoire ce qu'il leur avait enseigné ; cette promesse commença à se réaliser à la Pentecôte. Il est aussi écrit que les anges sont des esprits envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter de ce grand salut  (Hébreux 1 : 14) et pour qui notre Seigneur a un soin tout spécial jusqu'à la fin de cet âge (Matthieu 28 : 20). Tous les écrits des apôtres sont adressés à l'Église, non pas au monde, comme beaucoup semblent le croire, et sont remplis d'enseignements spéciaux, d'encouragements et d'exhortations nécessaires seulement aux saints qui, durant cet âge, marchent dans le chemin étroit. Il en est de même pour l'Apocalypse que Dieu donna à notre Seigneur après son entrée dans la gloire et qu'il a envoyée et signifiée [signifiée — annoncée par des signes, des symboles, etc.] à son Église par Jean son serviteur (Apocalypse 1:1). Nous sommes aussi informés que les prophéties, données autrefois par les saints hommes de Dieu, ne l'étaient pas pour eux-mêmes, ni pour d'autres de leur temps, mais exclusivement pour l'instruction de l'église chrétienne. — 1 Pierre 1 : 12.

            Nous nous proposons de montrer, dans ce chapitre, que durant l'âge judaïque entier toute la nation juive fut engagée, sans le savoir, sous la direction de Dieu, pour fournir en vue de notre instruction, une vue typique du plan de salut dans toutes ses opérations ; de la même manière que nous venons de voir ses jubilés indiquer la consommation finale de ce plan par la bénédiction de toutes les familles de la terre. C'est en puisant à ces provisions de vérités, dont Dieu a si abondamment et si spécialement pourvu l'Église, que nous sommes nourris par l'Esprit de Dieu et conduits graduellement à une compréhension de plus en plus grande de son plan, aussi rapidement que cette connaissance nous devient nécessaire. Dans ce temps de « moisson », à la consommation de cet âge, Dieu tire abondamment de ces grandes provisions la lumière et la nourriture spéciales qui nous sont nécessaires. Combien cette connaissance doit être importante pour nous aux yeux de Dieu et avec quelle ardeur devrions-nous en profiter en considérant que les soins de Dieu et ses abondantes provisions ont été pour l'église chrétienne avant tout autre peuple des âges passés et à venir !

            Nous ne pouvons entrer ici dans un examen détaillé des traits typiques des relations de Dieu avec Israël, tels qu'ils sont renfermés dans le tabernacle, le temple, les ordonnances, les sacrifices, etc., nous voulons maintenant attirer l'attention spéciale sur quelques-unes des premières et principales esquisses de correspondance entre les dispensations judaïque et chrétienne comme type et antitype ; car tout ce dont l'église chrétienne fait actuellement l'expérience et ce qu'elle accomplit, l'église judaïque l'a préfiguré. Et beaucoup de ces traits de correspondance sont parallèles non seulement dans leur caractère, mais aussi quant au temps pertinent de l'événement. Nous trouvons même des correspondances indiquées par les Écritures tant dans leur histoire nationale que dans l'histoire particulière de nombreuses personnalités de cette nation. Il y a longtemps que des penseurs chrétiens en ont remarqué quelques-unes, tandis que d'autres ont été entièrement négligées. Un champ magnifique et fertile d'études et de pensées s'ouvre ici devant nous.

            Paul appelle l'église judaïque « Israël selon la chair » et l'église chrétienne l'Israël de Dieu (1 Corinthiens 10 : 18 ; Galates 6 : 16). Nous pouvons donc les désigner en toute justice par les noms d'Israël charnel et d'Israël spirituel. Le plan plus élevé de la maison spirituelle est aussi indiqué par l'apôtre, lorsqu'il parle d'Israël charnel comme d'une maison (famille) de serviteurs et d'Israël spirituel comme d'une maison de fils (Hébreux 3 : 5, 6 ; Romains 8 : 14). La maison charnelle fut les serviteurs honorés de la maison spirituelle, de plusieurs manières, mais surtout en ce que, selon l'arrangement de Dieu, ils fournirent inconsciemment par leurs actes des illustrations vivantes des choses spirituelles qui bénissent et éclairent grandement si elles sont étudiées et observées soigneusement.

            Il y eut dans les deux cas, aux yeux de Dieu, un Israël nominal et un Israël réel, même s'ils apparaissaient n'être qu'un seul aux yeux des hommes ; la distinction entre le nominal et le réel ne put être faite clairement qu'à la fin du temps de moisson de leurs âges respectifs, lorsque la vérité, propre à être mise en évidence, les manifesta et accomplit la séparation de ceux qui sont d'Israël réel d'avec ceux d'Israël nominal. Paul dit en parlant de la maison charnelle : « Tous ceux qui sont [nominalement parlant] d'Israël ne sont pas Israël » (Romains 9 : 6) ; notre Seigneur reconnut le même fait, lorsqu'il dit de Nathanaël : « Voici un véritable Israélite en qui il n'y a point de fraude ». De même lorsqu'au temps de la moisson il sépara le réel du nominal et appela le premier du blé précieux et l'autre de la simple balle — bien que le blé ne fut qu'une poignée, comparativement à la balle qui comprenait à peu près toute la nation. Les membres nominaux, et les membres réels d'Israël spirituel de l'âge de l'Évangile sont indiqués par une figure semblable et dans une  proportion similaire ; et leur séparation aussi se fait au temps de la moisson, à la fin de l'âge évangélique. Alors seulement le blé, en nombre comparativement restreint, un « petit troupeau » — sera séparé des masses d'Israël spirituel, nominal, tandis que la grande majorité étant de l'ivraie et non du blé réel, sera rejetée comme étant indigne de la principale faveur à laquelle elle avait été appelée, et ne sera pas comptée parmi les joyaux du Seigneur — Romains 9 : 27 ; 11 : 5 ; Luc 12 : 32 ; Matthieu 3 : 12 ; 13 : 24-40.

            Le chef de la maison charnelle fut Jacob, surnommé Israël, prince de Dieu. Par ses douze fils, il fonda la maison qui porte son nom, la maison de Jacob, la maison d'Israël. La maison spirituelle fut fondée de la même manière ; son fondateur Christ l'établit par les douze apôtres, et cette maison porte aussi le nom de son fondateur, — l'Église de Christ. Au point de vue du temps ce fut Israël selon la chair qui fut appelé le premier ; mais au point de vue de la faveur et du moment de la réalisation, Israël spirituel vient en première ligne. Ainsi les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers (Luc 13 : 30). Les Écritures indiquent clairement ces deux maisons d'Israël comme étant la semence charnelle d'Abraham et la semence spirituelle de Jéhovah — le Père céleste typifié par Abraham.

            Quelques-uns sont aveuglés concernant d'importantes vérités en supposant que l'expression, « les deux maisons d'Israël » se rapporte aux parties d'Israël charnel, après le schisme, dans les jours de Roboam, fils de Salomon. Il suffit de rappeler à ceux-là qu'après leur captivité à Babylone jusqu'à leur rétablissement en  Palestine tous les Israélites de toutes les tribus qui étaient captives dans le domaine universel des Médo-Perses, y compris l'Assyrie et Babylone, eurent la liberté de retourner dans leur pays s'ils le désiraient (Esdras 1 : 1-4). Beaucoup d'Israélites fidèles de toutes les tribus, qui avaient foi dans les promesses de Dieu, relatives à la terre sainte et à la ville sainte, retournèrent dans les différentes villes de la Palestine. La tribu de Juda, la principale, à laquelle était dévolu l'office royal et dans le territoire de laquelle se trouvait Jérusalem, la ville principale, prit naturellement la plus grande part à sa reconstruction. Après ce retour de Babylone, Israël ne fut plus une nation divisée, mais les deux portions habitèrent ensemble, formant un seul peuple, comme auparavant, et furent connues sous le nom originel d'Israël. — Voy. Néhémie 11 : 1, 20 ; Esdras  2 : 70.

            Cet état de choses est encore exprimé avec plus de force dans le Nouveau Testament. Le Seigneur et les apôtres parlent d'Israël selon la chair comme d'un seul peuple. Paul dit que ce qu'Israël recherchait il ne l'a pas obtenu, mais qu'un « reste »  seulement a été trouvé digne (Romains 10 : 1-3 ; 9 : 27 ; 11 : 5-12, 20-25 ; Actes 26 : 7). Notre Seigneur dit qu'il était « envoyé vers [toutes] les brebis perdues de l'[unique] maison d'Israël » ; mais alors qu'il ne permettait pas à ses disciples de sortir de la Palestine pour les rechercher (Matthieu 10 : 5, 6 ; 15 : 24), il est évident que ceux qui vivaient en Palestine représentaient tout Israël. Pierre aussi parle d'Israël selon la chair comme d'une seule maison et, en s'adressant aux habitants de Jérusalem, il dit : «  Que toute la maison d'Israël sache », etc. Jacques, également, parle des douze tribus comme d'un seul peuple. (Actes 2 : 36 ; Jacq. 1 : 1). Un grand nombre de toutes les tribus habitèrent la Palestine et beaucoup demeurèrent au milieu des autres nations avoisinantes. Ainsi Paul rencontra des Israélites et leur prêcha dans presque toutes les villes qu'il visita en Asie Mineure et en Italie, mais ils étaient toujours reconnus comme une nation, Israël spirituel étant le seul autre Israël. Dieu a fait des alliances ou promesses spéciales à ces deux maisons d'Israël ; les promesses faites à la maison charnelle étaient toutes terrestres, tandis que celles faites à la maison spirituelle étaient toutes célestes. Bien que les promesses à la maison charnelle aient été (et soient toujours) grandes et précieuses, celles qui ont été faites à la maison spirituelle sont caractérisées comme étant de  « meilleures promesses » et de « très grandes et précieuses promesses » (Hébreux 8 : 6. ; 2 Pierre, 1 : 4). Il fut dit à la maison charnelle : « Si vous écoutez attentivement ma voix et si vous gardez mon alliance, vous m'appartiendrez en propre d'entre tous les peuples, car toute la terre est à moi ; et vous, me serez un royaume de sacrificateurs et une nation sainte. » Et quoique tout Israël ait répondu : « Tout ce que l'Éternel a dit, nous le ferons » (Exode 19 : 5-8) et qu'ils n'aient pas gardé leur alliance, cependant les fidèles parmi eux qui s'efforcèrent de la garder dans leur faiblesse, seront « princes dans toute la terre » durant l'âge millénaire, comme membres de la partie terrestre du royaume de Dieu. — Voy. vol. 1, chapitre XIV. A la maison spirituelle, au contraire, il est dit : « Vous êtes édifiés une maison spirituelle, une sainte sacrificature, pour offrir des sacrifices agréables à Dieu par Jésus-Christ...* [Le mot spirituels placé après sacrifices dans ce texte (v. 5), est omis dans le plus ancien manuscrit grec, celui du Sinaï. L'exactitude de cette omission est évidente, lorsque nous réfléchissons que ce ne sont pas des choses spirituelles qui sont sacrifiées, mais des droits et privilèges terrestres ou humains.]  Vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son adorable lumière, vous, qui autrefois n'étiez pas un peuple, et qui maintenant êtes LE PEUPLE DE DIEU. »  — 1 Pierre 2 : 5, 9, 10.

            Israël selon la chair avait par ordre de Dieu un tabernacle fait de main d'homme, qui était un type en lui-même et en tous ses services (Hébreux 9 : 1, 2, 9, 10). Mais Israël spirituel a « le vrai tabernacle [antitype] que le Seigneur a dressé et non pas l'homme » (Hébreux 8 : 2). Une sacrificature-type, dont Aaron était le chef, avait été organisée pour le service du tabernacle-type ; elle offrait des sacrifices-types pour les péchés d'un peuple-type, accomplissant ainsi une purification ou justification-type chaque année. De même, le tabernacle-antitype a une sacrificature, qui offre de plus excellents sacrifices (Hébreux 9 : 23) qui abolissent réellement et pour toujours les péchés du monde entier. Notre Seigneur Jésus est le souverain sacrificateur de cette sacrificature — le souverain sacrificateur de notre profession [ou ordre] — l'Église qui est son corps, étant les sous-sacrificateurs. Ce n'est pas l'église nominale qui est cette sacrificature, mais la vraie Église, les fidèles dans le Christ Jésus, ceux qui suivent les traces de notre grand souverain sacrificateur dans le sacrifice.

            Un autre trait frappant de cette correspondance entre le type et l'antitype, trait qui est marqué dans les Écritures, c'est que les deux maisons d'Israël (la charnelle et la spirituelle), ont toutes les deux été emmenées captives à Babylone. Nous le verrons plus clairement dans un des chapitres suivants, lorsque nous montrerons « Babylone la grande, la mère des prostituées » (Apocalypse 17 : 5, 6). Nous ne faisons qu'indiquer ici cette correspondance. Israël charnel fut emmené captif à Babylone littérale, qui était bâtie sur le fleuve littéral, l'Euphrate, tandis que dans l'âge évangélique, Babylone mystique qui emmena en captivité Israël spirituel, est dépeinte comme étant assise sur le mystique Euphrate. Dans le type, les ustensiles d'or du temple furent transportés à Babylone et y furent profanés ; dans l'antitype, les précieuses et divines vérités [que l'or symbolise], appartenant au service du vrai temple, l’Église (1 Corinthiens 3 : 16, 17 ; Apocalypse 3 : 12), furent transportées loin de leur place, perverties et profanées par Babylone mystique. Babylone littérale étant bâtie sur le fleuve Euphrate qui contribuait matériellement à sa richesse et à ses ressources, son renversement fut amené par le détournement du cours de ses eaux. De même, Babylone mystique est assise sur de  grandes eaux (peuples, nations) et supportée par elles ; et sa chute est prédite par le détournement de ses soutiens et supports, le peuple. — Apocalypse 16 : 12.

TEMPS PARALLÈLES

qui mesurent

L'OMBRE ET LA SUBSTANCE

LE TYPE ET L'ANTITYPE

            Nous en venons maintenant à considérer ce plus merveilleux des traits de cette correspondance typique ; c'est-à-dire l'élément temps qui, dans chaque exemple soutient et corrobore les dates indiquées par les jubilés, la chronologie et la fin prédite des temps des nations. C'est particulièrement dans cette intention que ce sujet est introduit ici, afin que la force de ce merveilleux parallélisme puisse augmenter et confirmer la foi des enfants de Dieu en l'élément temps de son plan comme celui-ci devait évidemment le faire. — Hébreux 9 : 9, 23 ; 10 :1.

            Parmi les prophéties et les preuves chronologiques il n'en est pas de plus frappante et de plus convaincante que celle-ci. La leçon qu'elle renferme est étonnante à cause de sa simplicité et apporte la conviction dans le cœur des humbles. Non seulement Israël charnel avec ses cérémonies-types fut un type, mais l'âge judaïque lui-même fut un type de l’âge de l'Évangile. Ils ont la même longueur et correspondent l'un à l'autre ; de sorte qu'en étudiant et en comprenant l'âge judaïque, sa longueur, les particularités de sa moisson ou fin, nous pouvons connaître la longueur exacte de l'âge de l'Évangile, son antitype, et comprendre ce qu'il faut attendre de la moisson de l'âge évangélique et quel en sera le moment. Procédons maintenant à cette démonstration ; car quoique nous puissions en être persuadés « sur la base des principes généraux et dire que comme les différents traits du système judaïque correspondent à ceux de l'âge de l'Évangile, le temps devrait correspondre de la même manière, pourtant Dieu ne nous a pas laissés le supposer, mais il nous a clairement, bien qu'indirectement dit qu'il en était ainsi.

            Paul nous dit que Dieu a rejeté la maison charnelle de sa faveur durant le temps de sélection de la maison spirituelle, et que lorsque la maison spirituelle aura été choisie, la faveur divine retournera à la maison charnelle. Il dit :  « Je ne veux pas, frères [de l'Église, ou Israël spirituel], que vous ignoriez ce mystère-ci, afin que vous ne soyez pas sages à vos propres yeux, c'est qu'un endurcissement [ou aveuglement] partiel est arrivé à Israël [selon la chair] jusqu'à ce que la plénitude des nations soit entrée,* [Personne ne devrait confondre ces mots : « plénitude [tirée] des nations », avec les « temps des nations » déjà mentionnés. Comme nous l'avons montrée les «  temps des nations » sont la période de temps pendant laquelle Dieu permit aux nations de gouverner le monde, tandis que la «  plénitude des nations » s'applique au nombre total choisi parmi la gentilité pour compléter l'église de l'Évangile, ce qui avec le «  reste » choisi parmi les Israélites (dans lesquels sont compris les apôtres), constituera l'Église de Christ, la nation sainte, la sacrificature royale, le Royaume de Dieu, auquel sera donné le royaume et la domination de la terre. ] selon qu'il est écrit :  « Le Libérateur [le Sauveur promis, le Christ — notre Seigneur, la Tête et le « reste » ou résidu, le petit nombre de fidèles des deux maisons nominales d'Israël qui doit composer son corps, l'Église] viendra de Sion, et détournera de Jacob les impiétés. Et ainsi tout Israël sera sauvé (et c'est là l'alliance de ma part pour eux), lorsque j'ôterai leurs péchés. En ce qui concerne l'Évangile [le haut appel], ils sont ennemis [rejetés] à cause de vous [pour que vous puissiez avoir la préférence et que vous héritiez les parties spirituelles de choix des promesses] ; mais quant à l'élection [par laquelle ils furent choisis pour recevoir les faveurs terrestres et spéciales de Dieu, promises au père Abraham et à sa semence légitime], ils sont bien-aimés à cause des pères ; car les dons de grâce et l'appel de Dieu sont sans repentir » (Romains 11 : 25-29). Ce que Dieu a promis aura son sûr accomplissement. Jéhovah connaissant la fin dès le commencement n'a jamais fait une alliance qu'il lui faudrait ou qu'il voudrait rompre.

            Dans cette prophétie, l'apôtre donne une idée de la longueur de l'âge de l'Évangile, en montrant qu'il commença avec le rejet d'Israël charnel et qu'il doit finir au moment de sa rentrée en faveur. Les paroles de Paul et celles de Pierre (Romains 11 : 27 et Actes 3 : 19, 20), mises ensemble, nous disent que le temps où la faveur divine retournera à Israël sera au commencement des temps du rétablissement de toutes choses, au second avènement de notre Seigneur. Paul dit que le retour de la faveur à ce peuple aura lieu lorsque Dieu ôtera leurs péchés, ce qui arrivera, dit Pierre, dans les temps de rafraîchissement ou de rétablissement, qui viendront lorsque le Seigneur viendra pour la seconde fois, les cieux ne pouvant le retenir plus longtemps.

            Nous avons déjà montré que le second avènement de notre Seigneur et l'aurore des temps du rétablissement commencent en 1874 ap. J.-C. Nous devrions donc espérer voir quelques signes du retour des faveurs de Dieu à Israël après cette date de 1874, comme étant un des premiers éléments de l'œuvre du rétablissement. Nous voyons d'une manière assez sûre que les faveurs commencent à leur revenir. Chaque nouvelle évidence de la suppression de l'aveuglement d'Israël et du retour de la faveur divine à ce peuple est, mesurée aux paroles de l'apôtre, une nouvelle preuve que l'âge de l'Évangile se termine et que le « petit troupeau » est presque au complet. Mais nous avons encore une autre preuve qui nous fournit la date exacte du retour de la faveur divine à Israël. Jusqu'ici nous avons vu simplement que la mesure de la condition de rejet d'Israël charnel est la mesure du temps de faveur spéciale, l'appel d'autres gens, les Gentils, à être cohéritiers de Christ, lequel appel se termine dans le commencement des temps du rétablissement, mais non pas cependant (d'autres prophéties le montrent) tout au commencement de ces temps.

            Arrêtons-nous un instant, afin qu'il n'y ait aucun malentendu : Lorsque l'appel pour le haut privilège de devenir membres de l'Église, l'épouse de Christ et ses cohéritiers cesse, cela ne signifie nullement que tous ceux qui sont déjà appelés sont sûrs d'être estimés dignes et par conséquent d'être choisis, car « beaucoup sont appelés, mais peu sont élus », vu qu'un petit nombre d'appelés seulement remplissent les conditions de l'appel. Cela n'implique pas non plus qu'il ne sera pas offert d'autres faveurs à ceux qui depuis lors ne sont plus appelés à cet « appel céleste »*[ Comparer avec vol. 1, p. 240, ligne 14 bas (éd. 1950) et vol. 6, p. 40, col. 2, § 4 et p. 41, col. 1 haut — Trad. ] . Le fait est que lorsque « l'appel céleste » cesse, c'est que le grand Architecte du plan des âges, a presque terminé cette partie de son plan qui devait s'accomplir durant l'âge de l'évangile, savoir, la sélection de l'église de l'évangile, l'épouse de Christ. Tous ne furent pas appelés à cet honneur suprême. Nous sommes spécialement informés que le dessein de Dieu était de choisir seulement un nombre limité, « un petit troupeau », comparativement à la masse du genre humain. Lorsqu'il y aura assez d'appelés, que le temps pour l'appel sera fini et qu'il n'y aura plus lieu de retendre à d'autres, il sera toujours possible à ceux qui ont été déjà appelés et qui ont accepté l'appel, d'affermir leur appel et leur élection par la fidélité à leur alliance de consécration à Dieu jusqu'à la mort ; de même qu'il leur sera toujours possible de ne pas le faire. Cet appel, qui doit se terminer lorsqu'il y aura eu assez d'invités pour compléter le « petit troupeau » favorisé, le corps de Christ, est loin d'être la limite de l'amour de Dieu, de son appel et de ses faveurs. Son achèvement met fin à l'appel céleste ou haut-appel. Car quand cet appel cesse, quand cette porte d'opportunité et de faveur se clôt, une autre porte commence à s'ouvrir, — la porte de l'occasion de prendre le grand chemin de la sainteté et le gravir, non pour atteindre la nature divine, à laquelle l'Église a été appelée, mais la vie éternelle et la perfection comme êtres humains. — Voy. vol. 1, chap. X et XI.

            Quant à la date exacte du retour de la faveur divine à Israël qui marque la fin exacte de l'appel céleste (date dès laquelle Israël commencera graduellement à voir et à avoir preuves sur preuves du retour de la faveur divine, et à partir de laquelle l'appel de Dieu pour les honneurs célestes cessera aussi, et ceux-là seulement qui ont déjà été appelés, auront le privilège de remporter ce prix, par la fidélité jusqu'à la fin de leur vie :

            Israël charnel fut appelé de Dieu, de même que l'Israël spirituel, pour être son peuple particulier, un trésor particulier lui appartenant en propre, au-dessus de tout autre peuple (l'un son trésor terrestre et type de l'autre qui est un trésor céleste). Séparés du monde, les Israélites furent les bénéficiaires de la faveur spéciale de Dieu pendant 1845 ans. Cette période commença au début de leur vie nationale, à la mort de Jacob, le dernier des patriarches, lorsqu'ils furent reconnus pour la première fois comme nation et appelés les  « douze tribus d'Israël », un nom national (voy. Genèse 49 : 28 ; 46 : 3 ; Deutéronome 26 : 5). Ces 1845 ans de vie et de faveur nationales finirent au moment où ils rejetèrent le Messie, l'an 33 ap. J.-C., quand, cinq jours  avant sa crucifixion, il se présenta à eux comme leur roi, et que n'ayant pas été reçu, il leur déclara : « Votre maison vous est laissée déserte » (Matthieu 23 : 38). Cette fin de leur faveur fut le point de départ de leur chute qui se continua pendant 36 ans 1/2 * [ Voir correction apportée par fr. Russell : Reprints. 3389 (W. T. 1er  Juillet 1904) — Trad. ] jusqu'en 69 ap. J.-C. par la destruction de leur politique nationale, de leur temple, etc. On remarquera cependant qu'après le rejet de la nation, Dieu continua sa faveur aux individus de cette nation, car l'appel fut limité à ceux-ci encore pendant les trois ans et  demi qui suivirent la Pentecôte. — après la mort de Christ — et ne parvint pas à Corneille, le premier Gentil qui ait été ainsi favorisé (Actes 10), avant ce temps-là. Les Soixante-dix semaines de faveur promises par Daniel se terminèrent à ce moment-là, ainsi qu'il est écrit : « II confirmera l'alliance avec plusieurs pendant une semaine ». Cette soixante-dixième semaine d'années commença au baptême de notre Seigneur ; selon qu'il l'avait prédit, sa croix en marqua le milieu, et la faveur fut réservée à Israël charnel jusqu'à la fin. 

            Durant leur longue période (1845 ans) de faveur nationale, pendant laquelle les autres nations furent laissées de côté, Israël eut des bénédictions et des châtiments combinés. Mais même les châtiments pour leurs péchés étaient des preuves et des éléments de la faveur de Dieu et de ses soins paternels envers eux. Lorsqu'ils l'oubliaient et lui désobéissaient, il leur envoyait l'affliction et permettait qu'ils fussent fréquemment emmenés en captivité ; puis lorsqu'ils se repentaient et criaient à l'Éternel, il les exauçait toujours et les délivrait. L'histoire de ce peuple, telle qu'elle est rapportée dans l'Exode, Josué, les Juges, Samuel et les Chroniques, atteste le fait que jusqu'au jour où leur demeure fut laissée déserte, Dieu ne cacha pas sa face d'eux bien longtemps et que son oreille fut toujours ouverte à leurs cris repentants. Et même en ce jour-là, Dieu leur pardonna plus que jamais, et leur envoya le Messie promis depuis si longtemps, le Libérateur, dans la personne de son Fils, notre Seigneur. L'incapacité de cette nation d'être plus longtemps Son trésor spécial, ou, en quelque mesure de représenter le Royaume de Dieu sur la terre fut manifestée par son rejet du saint, innocent, sans souillure et leur désir d'un meurtrier en échange.

            Ainsi, à cause de leur inaptitude, le jour de leur plus grande faveur devint le jour de leur rejet de la faveur. Et cette grande faveur de devenir cohéritiers du Messie, qu'Israël, excepté le fidèle reste, se vit enlever à cause de son aveuglement et de l'endurcissement de son cœur (Esaïe 1 : 9 ; 10 : 22, 23 ; Romains 9 : 28,29 ; 11 : 5), fut offerte aux croyants parmi les Gentils : non pas aux nations des Gentils, mais aux croyants justifiés de toute nation, bien que tout d'abord la faveur ait été réservée exclusivement pendant trois ans et demi aux croyants de la nation d'Israël. Aveuglés comme peuple par des préjugés nationaux, ils furent jugés indignes ; le grand prix qui leur avait été offert en premier alla à une nation sainte, à un peuple particulier, composé d'un digne reste de leur nation et d'autres appelés d'entre les nations des Gentils, qu'ils avaient autrefois, dans leur orgueil, méprisés comme des « chiens ». Et la faveur promise de Dieu ne leur reviendra pas comme peuple, pour enlever leur aveuglement et les conduire comme des « prémices » des nations dans les bénédictions terrestres, jusqu'à ce que le nombre total du  « peuple particulier » ait été appelé d'entre les Gentils, — jusqu'à ce que la plénitude des nations soit entrée dans cette faveur suprême.

            Ainsi, comme Paul le déclare (Romains 11 : 7), les Israélites charnels n'obtinrent pas ce qu'ils cherchaient, savoir, la principale faveur. Ils supposaient que les bénédictions terrestres constituaient la principale faveur ; ils prétendaient, dans l'orgueil de leur cœur, que cette bénédiction principale leur revenait par droit d'aînesse et, en plus, par le mérite de leurs œuvres ; leur aveuglement les fit broncher et ils la rejetèrent comme une faveur par Christ. Comme David l'avait dit, leur table, si abondamment pourvue avec les promesses et les bénédictions qui leur avaient été offertes par Christ, leur devint  « un piège, un filet, une occasion de chute, et une rétribution » à cause de la dureté de leur cœur (Romains 11 : 9, 10 ; Psaume 69 : 23-29). Christ, venu pour les racheter et pour les élever à une position de gloire au-dessus de tout ce qu'ils pouvaient désirer ou imaginer, leur fut, à cause de leur orgueil, « une pierre d'achoppement, un rocher de scandale ». — Romains 9 : 32, 33 ; Esaïe 8 : 14.

            Cependant l'aveuglement d'Israël ne fut qu'un « aveuglement partiel » et non une perte totale de la vue. Car le témoignage de la loi, des prophètes et des apôtres était ouvert à tous, tant aux Juifs qu'aux Gentils ; et durant l'âge de l'Évangile, tout Juif qui voulut rejeter résolument le voile des préjugés et de l'orgueil et accepter humblement et avec reconnaissance la faveur de Dieu avec son frère gentil, put le faire. Peu cependant en furent capables, et aucune faveur ne sera accordée et aucun effort spécial pour les convaincre de la vérité en tant que nation, ou pour renverser leurs préjugés, ne sera mis en action, jusqu'à ce que la plénitude des Gentils soit entrée, jusqu'à ce qu'Israël spirituel soit au complet.

            Depuis leur rejet du Messie, depuis que leur maison leur fut laissée déserte, Israël n'a eu aucune marque de la faveur de Dieu. Les Juifs eux-mêmes sont forcés d'admettre que leurs pleurs, leurs gémissements et leurs prières sont restés sans réponse ; et, comme cela avait été prédit par leurs prophètes, ils ont été un objet d'opprobre et de risée (Ps. 44 : 13 — D.) parmi toutes les nations. Si auparavant Dieu exauça leurs prières, remarqua leurs gémissements et les fit retourner dans leur pays en les favorisant continuellement, depuis lors il ne fait aucune attention à eux et ne leur montre plus aucune faveur. Depuis qu'ils dirent : « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants », ils ont été sous un châtiment continuel : comme cela avait été prédit, ils ont été dispersés et persécutés parmi toutes les nations. Tels sont les faits, comme tous peuvent les lire dans les pages de l'histoire. Tournons-nous maintenant vers les prophètes et voyons comment ces mêmes faits avaient été tout particulièrement prédits et ce qu'ils dirent concernant leur avenir.

             Après avoir montré à Israël par le prophète Jérémie (chap. XVI), comment ils l'avaient abandonné, Dieu dit : «  [C'est pourquoi] je vous jetterai de ce pays dans un pays que vous n'avez pas connu, ni vous, ni vos pères ; et vous servirez là d'autres dieux, jour et nuit, parce que je ne vous témoignerai aucune faveur » (vers. 9-13). Ces jours vinrent lorsqu'ils rejetèrent le Messie. Tous peuvent se rendre compte combien ces menaces ont été littéralement accomplies et sont tenus eux-mêmes de l'admettre. Cette prophétie ne peut se rapporter à aucune de leurs précédentes captivités chez les nations avoisinantes — l'Assyrie, Babylone, etc. Une telle conclusion serait contraire à l'expression : « dans un pays que vous n'avez pas connu, ni vous, ni vos pères ». Abraham venait d'Ur des Chaldéens — Babylonie — et Jacob de la Syrie (Deutéronome 26 : 5). La dispersion d'Israël parmi toutes les nations — et aucune autre de leurs captivités, depuis la clôture de leurs 1845 ans de faveur — s'adapte à cette expression directe : un pays que vous et vos pères n'avez pas connu. Ce fait donc, joint à celui qu'aucune faveur ne leur fut témoignée, indique positivement que cette prophétie concerne la présente dispersion d'Israël parmi toutes les nations.

            Mais bien que Dieu les ait rejetés de toute faveur pour un temps, il ne les rejettera pas pour toujours,  car il dit (Jérémie 16 : 14-15) :  Voici, des jours viennent, dit l'Éternel, où on ne dira plus : L'Éternel est vivant, qui a fait monter les fils d'Israël du pays d'Égypte ; mais : L'Éternel est vivant, qui a fait monter les fils d'Israël du pays du nord [de la Russie, où près de la moitié de la race des Hébreux résident], et de tous les pays où il les avait chassés. Et je les ramènerai dans leur terre, que j'ai donnée à leurs pères. »

            Nous pourrions multiplier les citations des prophètes et des apôtres concernant le retour final de la faveur de Dieu à Jacob, ou Israël selon la chair, après la sélection du nombre total « du corps de Christ » d'entre les Gentils ; mais le chercheur pourra le faire en se servant d'une concordance ou d'une Bible à renvois. Parmi les plus claires références du Nouveau Testament sur le sujet du retour de la faveur divine à Israël, se trouvent celles données par Jacques, Actes 15 : 14-16, et par Paul, Romains 11 : 26. Mais il faut auparavant qu'ils boivent jusqu'à la dernière lie de leur châtiment ; cela est ainsi exprimé dans cette remarquable prophétie (verset 18) : «  Et je rendrai premièrement [avant que la faveur vienne] le double de leur iniquité et de leur péché. » Le mot hébreu rendu ici par « double » est mishneh ; il signifie une seconde portion, une répétition. Ainsi comprise, la déclaration du prophète est que le temps depuis le moment de leur rejet hors de toute faveur jusqu'à celui de leur retour à la faveur sera une répétition, une duplication du temps de leur histoire précédente, pendant lequel ils avaient joui de la faveur divine.

            Comme cela est montré dans le diagramme ci-contre, la période de leur faveur, du commencement de leur existence nationale, lors de la mort de Jacob, jusqu'à la fin de cette faveur, lors de la mort de Christ, en l'an 33, fut de 1845 ans et, à cette date commença leur « double » (mishneh) — la répétition ou duplication de la même longueur de temps — 1845 ans, sans faveur. Ces 1845 ans depuis l'an 33 apr. J.-C. nous amènent à 1878 comme fin de leur période de défaveur. — 33 + 1845 = 1878 ap. J.-C.

            Tous ces points prophétiques du passé sont clairement marqués et nous devrions nous attendre à voir quelques preuves du retour de la faveur de Dieu à Israël charnel (« Jacob »), en 1878 ou aux environs de cette date. Nous les trouvons en effet dans le fait que les privilèges qui leur avaient été refusés pendant des siècles sont maintenant accordés aux Juifs en Palestine. Oui, ce fut dans cette année même de 1878,où leur

 

« double » fut achevé, et où la faveur de Dieu devait retourner à ce peuple, qu'eut lieu le « Congrès des Nations de Berlin » dont Lord Beaconsfield, un Juif, alors Premier Ministre d'Angleterre, fut le personnage le plus important et auquel il prit une part prépondérante. Ce fut là que l'Angleterre assuma le protectorat général sur les provinces asiatiques de la Turquie, parmi lesquelles se trouve la Palestine et que le gouvernement turc amenda ses lois concernant les étrangers, ce qui améliora la condition des Juifs résidant alors en Palestine et ouvrit en partie la porte pour permettre à d'autres d'y habiter, avec le privilège d'acheter du terrain et d'y devenir propriétaires. Antérieurement, le gouvernement mahométan abusait du Juif, le considérant comme un « chien », bon tout au plus à être battu ; il lui refusait les privilèges les plus élémentaires de l'existence dans la terre qui était sacrée pour lui à cause du passé et des promesses concernant l'avenir.

            Dans le même temps où la porte de la Palestine leur était ainsi ouverte, une cruelle persécution s'élevait contre eux en Roumanie, en Galicie et tout spécialement en Russie, où elle continue toujours en s'aggravant. Par différents décrets successifs ils furent dépouillés par ces gouvernements de leurs droits et privilèges et tourmentés par leurs voisins, jusqu'à ce qu'ils aient été contraints de partir en grand nombre. Mais il n'y a pas de doute que cette persécution ait été pour eux aussi une faveur, en ce sens qu'elle les obligera et les a déjà obligés à regarder vers Jérusalem et vers les alliances, et à se rappeler qu'ils sont héritiers de certaines et riches promesses terrestres.

            Mais nous devons nous rappeler que l'année 1878 fut seulement le point tournant du retour de la faveur à Israël selon la chair. Nous avons déjà appris par notre étude des « Temps des Nations » : que jusqu'à ce que les « temps des nations » soient accomplis », Jérusalem et son peuple continueraient d'être foulés aux pieds — gouvernés et opprimés par les nations ; et, par conséquent, bien que la faveur ait dû commencer en 1878 et ait en réalité commencé alors, les Juifs ne pourront rentrer dans la pleine faveur qu'après 1914. Ainsi donc leur retour à la faveur sera graduel, comme le fut leur chute. Il est remarquable que ces deux périodes de leur chute et de leur élévation soient exactement de la même longueur ; la chute fut graduelle, avec une gravité croissante pendant trente-six ans et demi, depuis l'an 33 ap. J.-C., où leur faveur nationale cessa, jusqu'à l'an 69 ap. J.-C., où leur existence, nationale commença à s'éteindre, où le pays fut rendu désert et où Jérusalem fut entièrement détruite. L'histoire nous fait connaître le commencement et la fin de leur chute, tandis que les prophéties indiquent à la fois le commencement et la fin de leur élévation — 1878 et 1914 montrant un parallèle exact de trente-six ans et demi. Ceci est une autre partie de leur mishneh, double, mentionné par le prophète.

            Bien que les points tournants des âges judaïque et évangélique soient ainsi clairement indiqués pour 33 et 1878 ap. J.-C. respectivement par le rejet d'Israël et le retour de la faveur sur eux, cependant le travail de chacun de ces Ages se fait un certain temps ensemble en chevauchant sur celui qui lui succède. Ainsi, lorsque le point tournant de l'Age judaïque fut atteint, cet âge fut chevauché par l'Age de l'Évangile qui s'ouvrait, de  même que le retour de la faveur qui est l'un des premiers signes de l'Age millénaire, chevaucha sur la fin ou moisson de l'Age de l'Évangile. Pendant trente-six ans et demi (de l'an 33, fin de leur faveur nationale, à l'an 69, leur renversement), Israël, excepté le reste fidèle, tomba et les croyants des nations s'élevèrent — l'Age Judaïque était fini et l'Age évangélique commençait. Et pendant trente-six ans et demi, (de 1878 à 1914), l'âge de l'évangile marche à sa fin, les maux commencent et viennent sur la Chrétienté, excepté sur le reste fidèle, tandis que l'œuvre de rétablissement pour Israël et pour tous les hommes se prépare. C'est-à-dire que les dates 33 et 1878 indiquent le moment où l'œuvre de chacun des nouveaux âges commença, quoique l'œuvre de moissonnage de l'âge précédent et de destruction du rebut doive se continuer dans les deux cas pendant trente-six ans et demi dans le nouvel âge. Ainsi le chevauchement des périodes aussi bien que l'indication de leurs limites, sont clairement définis.

            Un double travail appartient à chacune de ces périodes qui chevauchent : la démolition de l'ancien arrangement et l'établissement du nouveau. Et comme l'âge judaïque et les Juifs furent seulement des types ou figures, il nous faut nous attendre à ce que les résultats soient maintenant de bien plus grande étendue qu'alors ; et c'est ce que nous trouverons. Ce double travail est montré dans les paroles du prophète Esaïe. (1°) « Car le jour de la vengeance est dans mon cœur et (2°) l'année de mes rachetés est venue. » — Esaïe 63 : 4.

            Ceci n'est pas non plus une correspondance habilement inventée et arrangée pour répondre aux faits, vu que nombre de ces parallèles et d'autres vérités furent vus dans la prophétie et prêches tels qu'ils sont enseignés ici, plusieurs années avant l'an 1878, cette année-là étant annoncée comme celle du retour à la faveur d'Israël avant qu'elle soit arrivée et avant qu'un événement quelconque l'ait indiquée. L'auteur de ce volume avait publié ces conclusions, tirées des Écritures, sous forme de brochure, au printemps de 1877.

            Le témoignage ne pouvait être plus puissant et en même temps être tenu secret jusqu'au propre temps où la connaissance doit augmenter et où le sage [en enseignement céleste] doit comprendre. Nous connaissons l'année exacte du rejet d'Israël ; nous en connaissons même le jour ; le prophète déclare explicitement qu'ils devaient avoir un mishneh ou « double » ; et nous pensons avoir clairement démontré que cette période parallèle a une longueur de 1845 ans et qu'elle s'est terminée en 1878 ; c'est de plus un fait indiscutable que 1878 fut marqué par le retour de la faveur divine. Remarquez aussi que c'est depuis la fin de leur « double » que le prof. Delitzsch a publié sa traduction du Nouveau Testament en hébreu, traduction qui est déjà entre les  mains de milliers de Juifs et suscite beaucoup d'intérêt. Rappelez-vous en outre que le plus grand mouvement chrétien parmi les Juifs depuis les jours des apôtres, conduit par Rabinowitsch et d'autres, fait des progrès en Russie. Il eut un point de départ après 1878 où finit le double d'Israël, dans un laps de temps à peu près aussi long que celui du réveil parmi les Gentils après le rejet d'Israël en l'an 33 ap. J.-C.

            Rappelez maintenant à votre mémoire les paroles de l'apôtre qui montrent clairement qu'ils ne furent rejetés de la faveur divine et des alliances terrestres qui sont toujours leurs que jusqu'à ce que la plénitude ou le nombre complet des Gentils soit entrée — que jusqu'à la fin de l'appel de l'Évangile, et vous verrez alors que 1878 est une date marquante, d'un intérêt profond, tant pour Israël spirituel que pour Israël  charnel.

            Toutefois comme personne d'autre que notre Seigneur Jésus ne connaissait l'importance de la fin de l'âge de la loi et du commencement de l'Age de l'Évangile (les apôtres eux-mêmes ne connurent qu'en partie et virent obscurément jusqu'après la Pentecôte), de même nous pouvons nous attendre maintenant à ce que seul le corps de Christ, oint du même Esprit, voie clairement la consommation de l'Age de l'Évangile et sa grande portée. Les pauvres Juifs, et beaucoup de chrétiens professants ne savent encore rien du grand changement de dispensation qui eut lieu au premier avènement, la fin de l'Age Judaïque et l'ouverture de l'Age  évangélique. De même, maintenant, peu connaissent ou arriveront à la connaissance que nous sommes à la fin ou « moisson » de l'Age de l'Évangile et que 1878 marqua un point aussi important, jusqu'à ce que les preuves extérieures l'aient prouvé à leur vue naturelle. Ce n'était d'ailleurs pas prévu qu'en dehors du petit nombre de fidèles d'autres puissent voir et connaître, et qu'ils ne soient pas dans les ténèbres avec le monde, car le Seigneur a dit : «  C'est à vous qu'il est donné de connaître. » 

            Il en est qui pourraient peut-être dire : Bien que Jérémie ait été un prophète de Dieu, et que son témoignage au sujet du « mishneh » ou duplication des expériences d'Israël doive être respecté, nous considérerions la preuve comme plus positive si un autre prophète avait mentionné la même chose. A ceux-là nous dirons que le rapport d'un prophète digne de confiance est un fondement bon et suffisant pour la foi et que beaucoup des preuves notables du premier avènement ne furent prédites que par un seul prophète ; néanmoins, Dieu qui est riche en miséricorde et très compatissant, et qui connaissait notre faible foi, a répondu à l'avance à la prière de nos cœurs en pourvoyant à plus d'un témoignage.

            Prenez la prophétie de Zacharie (9 : 9-12, D.). En vision prophétique, il marche à côté de Jésus comme celui-ci monte à Jérusalem en l'an 33, cinq jours avant sa crucifixion (Jean 12 : 1-12), et le prophète crie au peuple : «  Réjouis-toi avec transports, fille de Sion ; pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici, ton roi vient à toi ; il est juste et ayant le salut, humble et monté sur un âne ». Remarquez l'accomplissement de ces paroles (Matthieu 21 : 4-9, 43 ; Jean 12 :12-13 Luc 19 : 40-42). Chaque trait fut accompli, même jusqu'aux acclamations. Quand le peuple cria : «  Hosanna ! » les pharisiens dirent à Jésus de le reprendre, mais il refusa et dit : S'ils se taisent, les pierres vont immédiatement crier. Pourquoi ? Parce qu'il avait été prophétisé que des cris devaient être poussés et que chaque trait de la prophétie doit nécessairement avoir son accomplissement. Que cette particularité de détail dans l'accomplissement prophétique puisse augmenter notre confiance dans les exposés ultérieurs de ces prophètes et d'autres.

            Après avoir brièvement indiqué les conséquences néfastes qui suivraient le rejet de leur roi (Zacharie 9 : 10), le prophète, parlant au nom de Jéhovah, s'adresse à eux en ces termes (verset 12) : «  Revenez à  la place forte [Christ] prisonniers de l'espérance ! Aujourd'hui même, je le déclare : Je te rendrai le double ». Le mot  « double » est ici le même mot employé par Jérémie — « mishneh » — une répétition ou une autre  portion égale. Les Israélites avaient été pendant des années sous le joug des Romains ; mais ils étaient «  prisonniers de l'espérance », attendant la venue d'un roi qui les délivrerait et les élèverait à la domination promise de la terre. Maintenant leur roi, leur forte tour, était venu, mais si doux et si humble que dans leur orgueil, ils ne purent le reconnaître comme un libérateur. En plus, ils étaient prisonniers du péché et ce Libérateur voulait  également leur apporter cette plus grande délivrance. Notre Seigneur avait été trois ans et demi avec eux, accomplissant au milieu d'eux les Écritures, et maintenant venait pour eux la dernière et finale épreuve : Le recevraient-ils, lui, l'Oint de l'Éternel, comme leur roi ? La prescience de Dieu qu'ils rejetteraient le Messie apparaît dans la déclaration du prophète : «  Aujourd'hui même, je le déclare, je te rendrai le double ».

            Non seulement cette prophétie ne laisse aucun doute qu'il y a là un double — une duplication de châtiment ajoutée à l'expérience d'Israël, à cause de son rejet du Messie — mais elle marque aussi le jour exact où il commence et établit d'une manière doublement forte, exacte et claire, les conclusions tirées de la prophétie de Jérémie et fixées par les paroles de notre Seigneur : « Votre maison vous est laissée déserte ».

            Rappelez-vous les paroles de notre Seigneur à ce moment-là et en rapport avec cela : «  Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble les poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! Voici, Votre maison vous est laissée déserte ; car je vous le dis, vous ne me verrez plus désormais, jusqu'à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » (Matthieu 23 : 37-39). Et, au dernier jour de leur épreuve lorsqu'il fut proche, voyant la ville, il pleura sur elle, et dit : «  Oh ! si du moins en ce jour qui est à toi, tu eusses connu, toi aussi, les choses qui regardent ta paix ! Mais maintenant elles sont cachées à tes yeux »... (Luc 19 : 41, 42 L.). Dieu soit béni maintenant que leur double est complet, de ce que nous puissions voir que leur aveuglement commence à passer. Cela réjouit aussi les saints pour eux-mêmes, parce qu'ils comprennent que la glorification du corps de Christ approche.

            Mais notre Père, plein d'amour, qui souhaite évidemment que nos cœurs soient fixés au-delà de tout doute sur un petit point qui détermine et prouve une si grande chose, nous a envoyé par un autre de Ses plus honorés serviteurs — le prophète Esaïe — une parole concernant le «  double » d'Israël.

            Ce prophète se place à notre temps de la fin, en 1978, au moment où le  « double » (mishneh) a été accompli ; et s'adressant à nous, qui vivons maintenant, il nous donne le message de Dieu en disant : « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem et criez-lui que son temps marqué est accompli, que son iniquité est acquittée ; qu'elle a reçu de la main de l'Éternel le DOUBLE * [Le mot hébreu ici traduit par «  double » est kephel ; il signifie double dans le sens de quelque chose qui a été pliée par le milieu.] pour tous ses péchés ». — Esaïe 40 : 1, 2 — Martin).

            Celui qui étudie les prophéties devrait remarquer que les prophètes se placent à divers points de vue, parlant quelquefois de choses à venir comme étant futures et quelquefois, se plaçant dans un temps futur,  ils parlent des choses comme ayant lieu au moment où ils vivent ; comme, par exemple, Esaïe parlant de la naissance de Jésus, se place au moment où le petit enfant est couché dans la crèche, lorsqu'il dit : «  Un enfant nous est né, un fils nous est donné et le gouvernement sera sur son épaule », etc. (Esaïe 9 : 5). Le livre des Psaumes ne peut être lu intelligemment à moins que ce principe ne soit reconnu. Il ne peut être donné aucune meilleure illustration de ce principe des différents points  de vue prophétiques que les trois prophéties concernant le «  double » d'Israël, déjà indiquées. Jérémie prédit que les jours viendraient où Dieu les disperserait parmi toutes les nations ; et que lorsqu'ils auraient reçu le  « DOUBLE », il les rassemblerait de nouveau par un plus grand déploiement de puissance en leur faveur que lorsqu'ils sortirent de la servitude d'Égypte. Zacharie parle comme s'il vivait au temps où Christ s'offrit lui-même à Israël comme leur roi et il nous dit que là, à ce jour même, leur  « double » avait commencé à compter. Esaïe se place à côté de nous, en 1878, et attire notre attention sur le fait que Dieu avait un temps fixé ou établi, arrangé d'avance, pour favoriser Israël, et que ce temps fixé était un « double », ou la contrepartie de leur faveur précédente ; et il nous dit que nous devrions maintenant donner à Israël le réconfortant message que son double est complet, — son temps marqué accompli. Il serait en vérité difficile de dire laquelle de ces trois prophéties est la plus forte et la plus importante. Chacune d'elles est importante et chacune serait forte à elle seule ; mais combinées ensemble, elles forment une corde à trois torons d'une force merveilleuse pour l'enfant de Dieu humble, studieux et confiant.

            La force de ces paroles prophétiques s'accroît lorsque nous nous souvenons que ces prophètes vivaient et écrivaient ces choses à des centaines d'années de distance, et qu'ils écrivaient des choses tout à fait contraires à l'attente judaïque. Ceux qui ne peuvent voir dans cet harmonieux témoignage le doigt et les procédés de Dieu, sont certainement sans foi et lents de cœur à croire tout ce que Dieu a annoncé par les prophètes.

            Si quelqu'un objectait que le Congrès de Berlin et ses actes ne constituèrent pas un début suffisamment marqué du retour de la faveur de Dieu à Israël, nous répondrions qu'ils furent un retour de faveur beaucoup plus marqué que ne fut une marque de défaveur l'acte de notre Seigneur entrant à Jérusalem, monté sur un âne. Ni l'un ni l'autre de ces événements ne fut reconnu comme un accomplissement de la prophétie au moment où ils arrivèrent. Aujourd'hui, il y a des milliers de plus de gens qui ont connaissance de l'accomplissement du double, qu'il n'y en avait avant la Pentecôte ayant connaissance que le double commençait à ce moment-là. Ainsi, nous voyons que l'enfant dont Siméon dit qu'il est mis pour la chute et le relèvement de plusieurs en Israël (Luc 2 ; 34), a bien été la chute ou la pierre d'achoppement d'Israël selon la chair comme nation. Nous avons vu comment, en tant que Chef et Prince d'Israël spirituel, il doit être le Libérateur de la maison charnelle, pour la relever et pour rétablir toutes choses lorsque le « temps marqué », leur « double » sera complet. Nous voyons maintenant ce «  double » complet et la faveur commencer à Israël. — En remarquant ces accomplissements de la parole de Dieu, nos cœurs peuvent chanter : 

Quel ferme fondement, pour vous, saints du Seigneur,

Est posé pour la foi dans la Sainte Écriture.

            Tout en considérant ainsi la chute d'Israël de la faveur, la perte qui en fut la conséquence et la cause de tout ceci, n'oublions pas qu'en cela aussi, il préfigurait Israël spirituel nominal et que les mêmes prophètes avaient prédit l'achoppement, la chute des deux maisons d'Israël. — « II sera une pierre d'achoppement et un rocher de scandale pour les deux maisons d'Israël. — Esaïe 8 : 14.

            Il est tout aussi vrai, et pour les mêmes raisons, que comme il y eut un rejet et une chute d'Israël charnel nominal, comme nous l'avons vu, il doit y avoir un rejet, une chute d'Israël spirituel nominal, l'Église nominale de l'Évangile. Le rejet et la chute de l'un sont tout aussi vivement dépeints dans les Écritures que ceux de l'autre. Et de même qu'un reste d'Israël selon la chair fut sauvé de l'aveuglement et de la chute par l'humilité et par la foi, aussi sûrement un reste semblable d'Israël nominal spirituel sera sauvé de l'aveuglement et de la chute de la masse nominale dans la « moisson » ou clôture de cet âge. Ainsi, les derniers membres de la véritable Église, le corps de Christ, doivent être séparés de l'église nominale pour être joints au Chef glorifié.  Le reste choisi d'Israël charnel à sa chute et le petit nombre de fidèles de l'Age de l'Évangile, y compris le reste vivant à sa clôture constituent seuls le véritable Israël de Dieu. Ceux-ci sont les élus, justifiés par la foi  dans l’œuvre rédemptrice de Christ, appelés à participer au sacrifice, à être cohéritiers de Christ, choisis dans la sanctification de l'Esprit et la croyance de la vérité et fidèles jusqu'à la mort. Avec l'achèvement de la sélection de cette classe dans la moisson de cet âge, on peut s'attendre à une véritable commotion parmi le blé et  l'ivraie ; car beaucoup de faveurs divines, accordées tout spécialement à cause du petit nombre des fidèles, seront retirées à la masse nominale, lorsque le petit troupeau pour le développement duquel elles avaient été accordées, sera complet.

            Nous devrions nous attendre à ce qu'ici, comme lors de la moisson judaïque typique, la règle soit un travail de séparation, accomplissant les paroles du prophète : «  Rassemblez-moi mes fidèles, qui ont fait alliance avec moi par le sacrifice » (Psaume 50 : 5). De même que l'an 33 ap. J.-C. marqua le moment où la maison nominale judaïque fut livrée à la défaveur, à la dissolution et au renversement comme système, ainsi la date 1878 qui y correspond, marqua aussi le commencement de la défaveur, de la dissolution et du renversement d'Israël spirituel nominal, duquel nous parlerons davantage dans les chapitres suivants.

DÉMONSTRATION MATHÉMATIQUE

            En supposant que la preuve précédente est concluante et satisfaisante, nous continuerons maintenant en démontrant chronologiquement : Premièrement, que l'Age judaïque eut une longueur de 1845 ans, à partir de la mort de Jacob jusqu'au moment où leur maison fut laissée déserte, lorsque leur double ou seconde partie commença à compter ; et secondement, que le double s'est terminé en 1878 ap. J.-C. et que l'échéance de leur faveur devait commencer — ce qui est en même temps la preuve de la clôture des faveurs de l'âge évangélique.

            Le second point n'a besoin d'aucune démonstration ; par le fait que notre Seigneur mourut en l'an 33, il est facile d'ajouter 1845 ans à 33, pour trouver 1878 —  indiquant l'année où devait commencer la faveur pour Israël, pourvu que nous puissions prouver notre première affirmation, que la période pendant laquelle Israël attendit l'accomplissement des promesses de Dieu sous sa faveur fut de 1845 ans.

            La longueur de cette période est exposée dans le chapitre traitant de la chronologie, excepté un seul point, c'est-à-dire la période allant de la mort de Jacob à la sortie d'Égypte. Cette période fut cachée ou gardée secrète, d'une manière assez particulière jusqu'à ces derniers temps ; jusqu'à ce qu'il fût remarqué que la longueur de l'âge judaïque n'était pas connue ; et sans elle son double n'eût pu être mesuré, même si les prophéties concernant ce double avaient été remarquées et comprises. La chronologie est facile à tracer jusqu'à la mort de Jacob, mais de cette date à la sortie d'Égypte, il n'y a pas d'archives complètes. Différents fragments nous ont bien été donnés ça et là, mais aucun fil suivi qui puisse nous fournir une certitude. C'est pour cette raison qu'à ce point-là de la table chronologique nous fûmes obligés de chercher dans le Nouveau Testament Là nous reçûmes l'aide de l'apôtre inspiré qui nous donna le maillon d'assemblage, savoir : que de l'Alliance traitée avec Abraham à la mort de Térach, son père, jusqu'à l'exode d'Israël hors d'Égypte, il y eut quatre cent trente (430) ans.

            Nous trouvons la période cachée entre la mort de Jacob et la sortie d'Égypte en calculant tout d'abord la période qui sépare la mort de Térach de celle de Jacob et en retranchant ensuite ce nombre d'années des 430 ans qui forment la période entre la mort de Térach et la sortie d'Égypte.

            Abraham avait 75 ans lorsque l'alliance fut traitée avec lui à la mort de Térach (Genèse 12 : 4) ; et Isaac naquit 25 ans après (Genèse 21 : 5). Il y a donc :

De l'Alliance à la naissance d'Isaac. 25 ans
De la naissance d'Isaac à celle de Jacob (Genèse 25 : 26). 60 ans
De la naissance de Jacob à la mort (Genèse 47 : 28). 147 ans
Total des années allant de l'Alliance abrahamique à la mort de Jacob. 232 ans
De l'alliance jusqu'au jour où Israël quitta l'Égypte (Exode 12 : 41), lors de la Pâque. 430 ans
Si l'on retranche la période entre l'alliance et la mort de Jacob. 232 ans
La période entre la mort de Jacob et la sortie d'Égypte fut donc de. 198 ans

            Ainsi toute difficulté relative à la longueur de l'existence nationale d'Israël est supprimée. Il n'y a aucun doute que la période voilée entre la mort de Jacob et l'Exode ne l'ait été jusqu'à ce que le temps propre vînt pour qu'elle soit découverte. Ajoutons maintenant les périodes présentées dans la table chronologique comme suit :

Période de la mort de Jacob à l'exode. 198 ans
Israël dans le désert. 40 ans
Jusqu'à la division de Canaan. 6 ans
Période des Juges. 450 ans
Période des Rois. 513 ans
Période de la désolation. 70 ans
De la 1re année de Cyrus à l'an 1. 536 ans
Total des années de la mort de Jacob jusqu'à l'an 1 de l'ère chrétienne. 1813 ans
De l'an 1 à la crucifixion, à Pâque, au printemps de l'an 33 ap. J.-C. — années complètes, temps ecclésiastique judaïque * 32 ans
Total de la période de l'attente du royaume par Israël sous la faveur divine et la reconnaissance par Dieu. 1845 ans

            Pour trouver la mesure du double, lorsque la faveur devait échoir et revint à Israël et, par conséquent, lorsqu'elle commença à abandonner l'Israël spirituel nominal, nous comptons 1845 ans à partir du printemps de l'an 33 ap. J.-C. et obtenons la date de la Pâque 1878. Leur relèvement, de 1878 à 1914 (année qui termine les temps des nations), sous la faveur du Roi qu'ils rejetèrent, mais qu'ils reconnaîtront à ce moment-là, correspond en longueur avec leurs trente-six ans et demi  de chute, depuis le jour où leur maison leur fut laissée déserte, en l'an 33 ap. J.-C., jusqu'au point de départ de leur renversement comme peuple l'an 69 ap. J.-C.

            Nous avons déjà examiné plusieurs parallèles frappants entre l'Age judaïque, figure ou type de l'Age évangélique, substance ou antitype, et voilà que nous venons justement d'en démontrer un autre : La longueur  des deux Ages correspond exactement, l'église évangélique étant appelée durant le « mishneh » ou double de défaveur d'Israël. Si d'autres correspondances sont frappantes, celles se rapportant aux traits terminant les deux Ages le sont spécialement, — leurs  « moissons », leurs moissonneurs, leur travail et le temps qui leur est dévolu, tout sert à nous donner de claires esquisses de l’œuvre finale qui doit s'accomplir dans la moisson qui est la fin de cet âge. Notez soigneusement les correspondances de ces deux moissons que nous allons récapituler brièvement :

REVUE DE PARALLÈLES DE LA MOISSON

            L'Age judaïque se termina par une « moisson », dont notre Seigneur et les apôtres récoltèrent le fruit mûr, dont la semence avait été semée par Moïse et les prophètes. « Levez vos yeux (dit Jésus), et regardez les campagnes car elles sont déjà blanchies pour la moisson ». — « Je vous ai envoyés moissonner, ce que vous n'avez pas travaillé : d'autres ont travaillé et vous, vous êtes entrés dans leur travail » (Jean 4 : 35-38). La fin de l'Age de l'Évangile est aussi appelée une moisson. — La moisson est la fin du monde » (âge) — « Dans le temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Arrachez d'abord l'ivraie et liez-la en gerbes..., mais amassez le blé dans mon grenier ». — Matthieu 13 : 39, 30.

            Jean prédit le travail de la moisson judaïque et son résultat en disant (Matthieu 3 : 12 : « II a son van à la main ; il nettoiera entièrement son aire, et il assemblera son froment [les véritables Israélites] dans le grenier [l'église chrétienne], mais il brûlera la balle [le rebut de la nation] au feu inextinguible » (une détresse qui les consuma comme nation). Durant les trente-six ans et demi qui suivirent leur rejet, il y eut le baptême du saint Esprit et de feu — le saint Esprit qui vint sur les  « vrais Israélites » à la Pentecôte et le feu de détresse qui vint sur tous les autres (Matthieu 3 : 11). Dans cette détresse, Israël fut détruit comme nation, mais non pas comme individus. L'Auteur de l'Apocalypse parle du moissonnage de cet âge avec la faucille [de vérité], car l'heure de moissonner est venue et il montre qu'un double travail doit se faire, dont une partie concerne la vigne de la terre, pour la distinguer de la vraie vigne plantée par le Père, Christ Jésus et ses membres ou sarments (Jean 15 :1-6). Il nous est dit que la moisson de cet Age se composera de froment et d'ivraie (Matthieu 13 : 24-30, 36-39), tandis que celle de l'Age judaïque était de froment et de balle. Et comme ici la balle y prédomina largement, l'analogie et le parallélisme, si marqués dans tous les autres traits, impliquent que l'ivraie sera aussi beaucoup plus abondante que le froment dans cette moisson-ci.

            La moisson judaïque, qui comprit une période de quarante ans, commença au ministère de notre Seigneur et se termina au début du renversement d'Israël nominal et de la destruction de leur ville par les Romains, en l'an 69. La moisson de cet Age-ci commença à la présence de notre Seigneur, au début du grand jubilé de la terre, en 1874, comme cela est montré dans le chap. VI et se termine au [début] du renversement du pouvoir des nations en 1914, période de quarante ans, ce qui constitue un autre merveilleux parallèle des deux Ages.

            Mais tandis que la moisson judaïque commença avec le ministère de notre Seigneur, que la faveur de Dieu fut retirée à leur système nominal trois ans et demi après et que cet acte fut suivi par trente-six ans et demi de détresse sur ce système, la faveur continua cependant pour les individus de cette nation, auxquels l'appel pour la haute position de cohéritiers de Christ fut exclusivement réservé pendant trois ans et demi, après que notre Seigneur eut été rejeté par eux et qu'il les eut rejetés — confirmant ainsi la promesse faite à Daniel (Daniel 9 : 27), que la faveur demeurerait sur son peuple jusqu'à la fin de la soixante-dixième semaine, au milieu de laquelle le Messie fut retranché. Cette promesse fut accomplie pour tout le blé, tandis que le système qui contenait ce blé fut condamné et rejeté au milieu de la semaine. La moisson du blé de l'Age Judaïque, qui commença avec le ministère de notre Seigneur, dura plusieurs années, bien que toute la faveur spéciale eût cessé trois ans et demi après la mort de Christ. [Le feu de] la détresse commença de bonne heure à s'allumer sur cette nation, mais n'atteignit sa terrible fureur que lorsque tout le blé en eut été rassemblé dans le grenier.

            Des périodes identiques sont marquées dans la moisson de l'Age qui se termine maintenant, correspondant aux traits de cette moisson-là. L'automne de 1874, où les cycles du jubilé indiquent que le temps de la  présence de notre Seigneur était venu, correspond au temps de son baptême et de son onction par le saint Esprit, lorsqu'il devint le Messie, le prince (Daniel 9 : 25), et qu'il commença son travail de moissonneur de la  moisson judaïque. Le printemps de 1878, trois ans et demi après, correspond à la date où notre Seigneur, monté sur un âne, assuma la charge de roi, purifia !e temple de ses changeurs, pleura sur la ville, et abandonna à la désolation cette église ou royaume nominal. C'est  à cette date de 1878 que le système de l'église nominale fut vomi (rejeté — Apocalypse 3 : 16) date à partir de laquelle il n'est plus le porte-parole de Dieu, ni reconnu par lui à aucun degré. Les trois ans et demi ayant commencé au printemps de 1878 et se terminant en octobre 1881, correspondent aux trois ans et demi durant lesquels la faveur fut continuée aux Juifs individuellement pendant la dernière moitié de leur soixante-dixième semaine de faveur. De même que dans le type, cette date — trois ans et demi après la mort de Christ — marquait la fin de toute faveur spéciale pour les Juifs et le commencement de la faveur pour les nations, nous considérons aussi l'année 1881 comme marquant la clôture de toute faveur spéciale pour les nations — la clôture du haut-appel, ou invitation aux bénédictions particulières à cet âge, pour devenir cohéritiers de Christ et participants de la nature divine. Comme nous l'avons vu, cette date marque un grand mouvement parmi le peuple juif vers le christianisme, connu sous le nom de « mouvement Kichinev ». Maintenant la détresse est imminente pour la chrétienté nominale, mais l'orage est retenu jusqu'à ce que le froment soit rassemblé dans le grenier, jusqu'à ce que les messagers de Dieu aient scellé ses serviteurs au front (dans leur intelligence) avec la vérité. — Apocalypse 7 : 3.

            Les traits de cette moisson correspondant à ceux de la moisson judaïque ont été aussi très remarquables en ce qui concerne la prédication qui en fut faite. Dans les premiers trois ans et demi de la moisson judaïque, le Seigneur et les disciples eurent pour texte spécial le temps et la présence du Messie. Leur proclamation fut : « Le temps est accompli », le Libérateur est venu (Marc 1 : 15 ; Matthieu 10 : 7). Il en fut de même aussi dans cette moisson-ci : jusqu'à 1878, notre message, en substance tel qu'il est présenté ici, quoique moins clairement, fut les prophéties de temps et le fait de la présence du Seigneur. Depuis lors, le travail s'est élargi et la connaissance d'autres vérités est devenue plus lumineuse et plus claire ; mais les mêmes faits et les mêmes  passages des Écritures indiquant le même temps et la même présence demeurent incontestés et incontestables. De même que la faveur qui se continua pour chaque individu d'Israël, après que toute faveur eut été retirée à leur maison nominale, n'eut pas pour but de convertir et de réformer leur système nominal d'église, ni de leur donner aucune espérance de changement de leur balle en blé, mais simplement de permettre la séparation et la récolte de tout grain de blé mûr; ainsi le but de la faveur abondante et continue de la vérité, dans cette moisson-ci, n'est pas de convertir des sectes entières ou d'opérer des réformes nationales, mais au contraire de séparer complètement la classe du blé de celle de l'ivraie. Ils ont crû ensemble, côte à côte, pendant des siècles, et une secte pure, tout blé ne s'est pas trouvée ; mais maintenant, dans la moisson, la séparation doit venir inéluctable et l'épreuve sera terrible. Elle exigera en maintes circonstances la suppression d'amitiés terrestres et la rupture des liens les plus tendres ; c'est la vérité qui fera la séparation. La prédiction du Seigneur se réalisera pour la moisson présente comme elle s'est  réalisée pour la moisson à son premier avènement (Matthieu 10 : 35-38 ; Luc 12 : 51-53). Comme alors la vérité mit la division entre le père et le fils, la fille et la mère la belle-mère et la belle-fille, etc., ainsi maintenant l'homme a souvent pour ennemis les gens de sa maison. Cela ne peut être évité. Ceux qui aiment la paix plus que la vérité seront éprouvés ; ceux qui aiment la vérité au-dessus de tout feront acceptés et approuvés comme vainqueurs comme dans la « moisson » judaïque. 

            Dans la moisson judaïque, les messagers choisis et envoyés comme hérauts du Roi et de son royaume prochain étaient des hommes humbles, sans titres ; et ceux qui s'opposaient au message étaient les chefs des prêtres, les scribes, les pharisiens et les docteurs en théologie. Comme nous devions nous y attendre, nous trouvons ici la même chose : les plus aveugles sont les conducteurs d'aveugles qui, semblables à leurs types juifs, ne connaissent pas le temps de leur Visitation. — Luc 19 : 44.

            La présence fut l'une de leurs principales épreuves, la croix fut l'autre. Jean-Baptiste leur criait : Au milieu de vous se tient quelqu'un que vous ne connaissez pas. » Cependant les véritables Israélites seuls furent capables de saisir le fait de la présence du Messie ; et de ceux-là beaucoup bronchèrent contre la croix ; car bien qu'ils fussent disposés à accepter le Messie comme un Libérateur, leur orgueil les empêcha de le recevoir aussi comme Rédempteur. De même, ici, la présence de Christ, la « moisson » qui s'en va progressant et le rejet de la masse nominale des professants en font broncher beaucoup et ceux qui ont prié pour la venue du grand Libérateur et le Royaume, à l'exemple des Juifs, ne sont pas préparés pour le reconnaître. Ces paroles : «  Au milieu de vous se tient quelqu'un que vous ne connaissez pas », sont encore vraies. Et de nouveau la croix de Christ devient une pierre de touche et une pierre d'achoppement ou épreuve comme personne ne l'aurait imaginé ; un grand nombre trébuchent maintenant sur elle, disant : Nous voulons accepter Christ comme notre Libérateur, mais nous le rejetions comme notre Rédempteur ou celui qui a payé notre rançon.

            Assurément, tous ceux qui considèrent soigneusement cette question doivent reconnaître que l'évidence de la présence actuelle de notre Seigneur (un être spirituel et par cela invisible) est plus grande et plus claire que celle qu'avaient les Juifs de sa présence dans la chair à son premier avènement. Et non seulement les preuves prophétiques de la présence du Seigneur sont maintenant plus complètes et plus nombreuses, mais partout autour de nous, les signes des temps montrent à ceux dont les yeux sont oints (Apocalypse 3 : 18) les progrès de l'œuvre de la moisson bien plus apparents et convaincants que l'étaient les circonstances au premier avènement, lorsque notre Seigneur Jésus, avec une poignée de disciples, au milieu de beaucoup d'opposition et dans les conditions les plus défavorables, annonçait : le temps est accompli ; repentez-vous et croyez à la bonne nouvelle, le Messie est venu, le Messager du grand Jéhovah pour accomplir pour vous les promesses faites aux pères. Quoi d'étonnant que seuls les humbles d'esprit aient pu accepter l'humble Nazaréen comme le grand Libérateur, ou les hommes humbles et sans titres qui étaient avec lui comme membres de son cabinet, choisi comme ceux qui devaient être des princes sous Lui. Seul le petit nombre put voir dans celui qui était monté sur un âne et qui pleura sur Jérusalem le grand Roi, duquel Zacharie avait prophétisé qu'il serait reçu comme Roi par Sion avec des cris de joie.

            A son premier avènement, il s'abaissa lui-même pour prendre la forme et la nature de l'homme (Hébreux 2 : 9,14), et par ce moyen accomplir notre rédemption en se donnant lui-même comme prix de notre rançon. Il est maintenant hautement exalté et ne meurt plus ; et, à son second avènement, revêtu de tout pouvoir (Philippiens 2 : 9), il exaltera son « corps » et dispensera, alors au monde la bénédiction du rétablissement qu'il acheta pour eux avec son propre précieux sang, à son premier avènement. Souvenons-nous qu'il n'est plus dans la chair, mais qu'il est un être spirituel et que, sous peu, il changera et glorifiera comme ses membres et cohéritiers tous ceux qui l'auront fidèlement suivi.

            Jésus se présenta à la maison judaïque sous trois personnages : comme Époux (Jean 3 : 29), comme Moissonneur (Jean 4 : 35,38) et comme Roi (Matthieu 21 : 5, 9, 4). Il se présente à la maison chrétienne sous les trois mêmes personnages (2 Corinthiens 11 : 2 ; Apocalypse 14 : 14, 15 ; 17 : 14). Il vint pour la maison judaïque comme Époux et Moissonneur au commencement de leur moisson (le commencement de son ministère) ; et juste avant sa crucifixion il se présenta comme leur Roi, exerçant l'autorité royale, en prononçant le jugement sur eux, en laissant leur maison déserte et dans l'acte typique de la purification du temple (Luc 19 : 41-46 ; Marc 11 :15-17). Il en a été exactement de même dans cette moisson : La présence de notre Seigneur comme Époux et Moissonneur fut reconnue dans les premiers trois ans et demi de 1874 à 1878. Depuis ce moment, il a été clairement manifeste que le temps était venu en 1878, où le Jugement royal devait commencer par la maison de Dieu. C'est ici que s'appliquent les paroles d'Apocalypse 14 : 14-20, où notre Seigneur apparaît comme le Moissonneur couronné. L'année 1878 ap. J.-C. étant le parallèle de sa  prise de possession du pouvoir et de l'autorité dans le type, marque le temps où le pouvoir comme Roi des rois est réellement assumé par notre Seigneur, spirituel, invisible, mais présent, — le temps où il prend son grand pouvoir pour régner, ce qui, dans la prophétie, est intimement associé avec la résurrection de ses fidèles et avec le commencement de la détresse et de la colère sur les nations (Apocalypse 11 : 17, 18). Ici, comme dans le type, le jugement commence par l'église nominale en condamnant à la destruction les systèmes, non le peuple, qui représentent extérieurement la véritable Église, le corps. Ici aussi se place la purification du vrai temple, l'Église, le corps de Christ, la classe consacrée (1 Corinthiens 3 : 16 ; Apocalypse 3 : 12). Cette classe consacrée, ou classe du temple, est apparentée à l'église nominale en bloc, comme le temple au sens littéral l'était avec la ville sainte de Jérusalem, dans son ensemble. Après que la ville fut rejetée, le temple fut purifié. Ainsi, maintenant, la classe du temple doit être purifiée : toute pensée égoïste, charnelle et toute mondanité doivent en être rejetées, afin que le temple puisse être pur, le lieu où habite le saint Esprit de Dieu, le temple du Dieu vivant. 

            Depuis 1878, le travail spécial a été la proclamation du commandement du Roi : « Sortez du milieu d'elle [de  Babylone], mon peuple, afin que vous ne participiez pas à ses péchés, et que vous ne receviez pas de ses plaies » (Apocalypse 18 : 4). « Partez, partez ; sortez de là ; ne touchez pas à ce qui est impur ! Sortez du milieu  d'elle, soyez purs, vous [la sacrificature royale] qui portez les vases de l'Éternel. » — Esaïe 52 : 11.

            Un autre point de ressemblance entre le premier et le second avènement est le sentiment prédominant du besoin d'un libérateur et l'impression très répandue parmi les nations que d'une façon ou d'une autre il faut qu'une délivrance arrive bientôt : les idées de quelques-uns s'approchant même de la vérité de la chose. Dans chaque cas, il n'y a qu'un petit nombre qui soient capables de reconnaître le Libérateur et de s'enrôler sous sa bannière au service de la vérité. Dans la moisson  judaïque, beaucoup sortirent au-devant du Seigneur quand tout le peuple était dans l'attente (de lui) (Luc  3 : 15), à l'époque de sa naissance trente ans avant son onction comme Messie au commencement de son ministère. Ainsi, il y eut une attente et un mouvement correspondant de la part de beaucoup (appelés plus tard Adventistes) dirigés par un frère baptiste nommé William Miller, par Mr. Wolf et d'autres en Europe et en Asie. Ceci atteignit son apogée en l'année 1844, juste trente ans avant 1874, l'année dans laquelle Christ, l'Époux et le Moissonneur vint réellement, comme l'enseignement sur le jubilé l'a démontré. Nous trouvons en cela un autre parallèle de temps frappant entre ces âges ; car ces trente ans correspondent aux trente ans allant de la naissance de l'enfant Jésus jusqu'au Messie, l'Oint baptisé et présenté comme Époux et Moissonneur à l'âge de trente ans. — Matthieu 3 :11; Jean 3 : 29.

            II y eut dans les deux cas un désappointement et une période d'attente de trente ans pendant laquelle tous sommeillèrent; et il n'y eut dans chaque cas qu'un petit nombre qui s'éveillèrent au propre temps à la réalité de la présence du Messie. La grande masse nominale dans les deux maisons manqua de reconnaître le temps de la Visitation, parce qu'elle était surchargée et tiède, négligeant le commandement de faire attention et de veiller. Ainsi sera accomplie la prédiction du prophète : — « Il sera une pierre d'achoppement et un rocher de scandale aux deux maisons d'Israël » (Esaïe 8 : 14). La maison charnelle trébucha parce qu'elle avait rendue vaine la loi de Dieu pour suivre les traditions (Marc 7: 9 13) et n'eut par conséquent pas une conception appropriée de la manière et du but du premier avènement. C'est pour cette raison qu'elle ne fut pas préparée à le recevoir tel qu'il était lorsqu'il vint et qu'elle trébucha sur lui et son sacrifice. C'est sur le même rocher et pour la même raison que la masse d'Israël spirituel nominal trébuche maintenant. Elle est aveuglée par les traditions des hommes et les préjugés sectaires qui l'empêchent d'être convenablement éclairée par la Parole de Dieu, et n'a pas une conception convenable de la manière ou du but du second avènement du Seigneur. Ici aussi, la croix de Christ, la doctrine de la rançon, devient une épreuve pour tous. Il est bon, également, de  remarquer soigneusement que ni l'une ni l'autre des deux maisons ne pouvait prendre occasion de chute d'un rocher qui n'aurait pas été présent. Le Rocher est maintenant présent, et les systèmes nominaux trébuchent, tombent et sont réduits en pièces, tandis que, comme au premier avènement, les véritables Israélites reconnaissent et acceptent chacun individuellement le Rocher ; et en grimpant sur cette vérité, ils sont élevés fort au-dessus des masses qui y achoppent et la rejettent.

            Ceux qui ont les yeux de leur entendement éclairés ne bronchent pas, mais en gravissant le Rocher et de ce point élevé, ils voient beaucoup plus clairement ce qui est passé et ce qui est à venir du plan divin. Ils voient des choses impossibles à exprimer relatives à la gloire future de l'Église et du jour de fête de la terre. Ceux qui mettent leur confiance dans le Seigneur ne seront jamais confus.

            On ne peut saisir toute la force de ce parallélisme que si l'on a pris soin de noter que les cycles du jubilé et les temps des nations marquent les périodes qui correspondent si exactement avec celles des parallèles Judaïques. Les apôtres et les prophètes témoignant de la correspondance des âges judaïque et chrétien comme type et antitype, il n'y a donc là aucune imagination. Nous ne nous basons pas non plus simplement sur les parallèles pour prouver que le travail de la moisson de la dispensation chrétienne est en voie d'exécution : comme nous l'avons déjà montré, le commencement et la fin de cette moisson sont encore indiqués en d'autres manières. Les cycles du Jubilé prouvent que le temps de la présence de notre Seigneur Jésus et le commencement de son œuvre de rétablissement devaient avoir lieu en automne 1874. Et le parallélisme dont nous avons parlé ci-dessus montre que cette date (1874) correspond exactement avec l'onction de Jésus comme Messie, au commencement de la moisson judaïque lors du premier avènement. Les temps des nations prouvent que tous les gouvernements actuels doivent * [Commencer à] — Edit. 1937.] être renversés vers octobre 1914, et le parallélisme ci-dessus montre que cette période correspond exactement avec l'an 69 qui fut témoin du point de départ de la chute de la politique judaïque. En présence de tout cela, une question raisonnable se pose : Ces correspondances de temps sont-elles simplement accidentelles ou sont-elles du même ordre divin qui, nous l'avons vu, organisa les autres affaires de la maison charnelle, comme des figures des réalités, de cette dispensation-ci ?

            Non, elles ne sont pas accidentelles. Il est hors de doute que le même Tout-Sage qui nous enseigna par la chronologie que six mille ans depuis la création d'Adam finirent en 1872 et que le septième millier d'années, l'âge millénaire, commença alors, qui nous enseigna par les cycles du jubilé que la présence du Seigneur et les temps du rétablissement ont commencé en automne 1874 et qui nous montra aussi, par les temps des nations, qu'il ne faut pas s'attendre à ce que ces choses se fassent tout d'un coup, mais qu'elles se feront d'une manière naturelle dans un espace de quarante ans, nous a aussi donné la preuve dans ces dispensations parallèles, marquées par le double d'Israël, que non seulement il enseigne clairement en lui-même la présence du Seigneur, la moisson et le rétablissement commençant avec la faveur envers Israël selon la chair, mais qu'en même temps il nous fournit une preuve de l'exactitude des autres témoignages prophétiques et de la chronologie. Que l'on remarque bien que si une année seulement était changée dans la chronologie ou dans l'une quelconque de ces périodes de temps, la beauté et la force de ce parallélisme seraient détruites. Si par exemple, la chronologie était altérée d'une année en plus ou en moins, — si nous ajoutions une année à la période des Rois ou des Juges, ou si nous en retranchions une année, nous nuirions au parallélisme. Si nous ajoutions une année, cela donnerait à la première période d'Israël une longueur de 1846 ans et le double, ou l'autre moitié, serait retardé d'une année, tandis qu'au contraire, par un tel changement de la chronologie, les cycles du jubilé se termineraient une année plus tôt, c'est-à-dire en 1873, ce qui ferait finir les 6000 ans en 1871, mais cela n'affecterait aucunement les temps des nations. Comme tous peuvent le voir, l'harmonie ou le parallélisme serait ainsi entièrement détruit. Ou alors, si on retranchait une année à la chronologie, la confusion serait tout aussi grande les changements apportés aux diverses périodes étant dans la direction opposée. Ainsi, chacune de ces diverses prophéties de temps corrobore l'autre, tandis que le parallélisme des deux dispensations resserre leur témoignage.

            Ceux qui sont tant soit peu familiers avec les calculs faits généralement par les Seconds Adventistes et par d'autres concernant les périodes prophétiques, etc., ont pu remarquer que cette méthode-ci de traiter ces sujets est très différente des leurs. Ils essaient habituellement de faire terminer toutes les prophéties à une certaine date. Leurs attentes erronées les y conduisent. Ils s'attendent à voir se dérouler le programme tout entier en peu d'instants, tandis que sa réalisation — la venue du Seigneur, la résurrection et le jugement du monde — exigera en réalité mille ans. Ils croient que ce court laps de temps se terminera par la destruction du monde par le feu. Pour saisir et accepter les prophéties qui indiquent les différentes dates et les diverses étapes du grand plan de Dieu, ils auraient besoin de comprendre premièrement le Plan des Ages et la vraie manière du second avènement du Seigneur. Mais la plupart sont trop aveuglés par leurs théories et leurs préjugés pour le faire. Les essais qu'ils font pour appliquer les prophéties à leurs fausses attentes les ont souvent conduits à les tordre, à les violenter ou à en retrancher pour les faire accorder aux nécessités du cas, avec l'espoir d'arriver à faire que toutes les prophéties se terminent à une date unique quelconque. Ces amis devraient reconnaître leur erreur dans cette direction, car leurs attentes ont failli les unes après les autres ; ils savent aussi bien que nous que quelques-unes des prophéties employées par eux et qu'ils ont abandonnées, ne peuvent plus être étendues au futur, mais qu'elles appartiennent au passé. Elles se sont accomplies, mais d'une manière différente de ce qu'ils attendaient, et ils ne le savent pas.

            Au contraire, les prophéties qui sont présentées ici, aussi bien que celles encore à considérer, sont toutes naturelles et n'ont été ni tordues ni détériorées. Nous les présentons simplement comme nous les trouvons dans la Parole de Dieu et il est facile pour ceux qui ont une vue correcte du grand Plan des Ages de Dieu de remarquer comment les différentes chaînes prophétiques s'y adaptent et le mesurent. Ils le remarquent, les uns sur un point important, d'autres sur un autre ; et pour ceux-là, à mesure qu'ils le voient bien, ce parallélisme des dispensations judaïque et évangélique montre et prouve d'une manière incontestable l'exactitude de tous les autres.

            L'aperçu des périodes de temps du plan de Dieu, fourni dans les prophéties, est très semblable au devis d'un architecte ; et les parallèles de la dispensation juive ressemblent aux esquisses de ses dessins. Supposons que nous ayons le devis d'un architecte pour la construction d'une maison, mais sans aucun plan et que nous soyons tout d'abord obligés d'en faire nous-mêmes, le dessin d'après les indications du devis ; et qu'ensuite cet architecte nous envoie son propre plan ; — si en le comparant avec l'esquisse que nous avons faite, nous trouvons que tous les angles et toutes les mesures sont rigoureusement semblables, nous serons assurés que nous avons bien compris le devis. Il en est de même ici : le dessin, le type ou plutôt la figure de l'Age de l'Évangile qui nous est fournie par l'Age Judaïque, et la correspondance des prophéties et dès événements avec ces ombres nous donnent, au sujet de l'exactitude de nos conclusions, une assurance aussi forte que nous pourrions la désirer, pendant que nous « marchons [toujours] par la foi et non par la vue ».

             D'autres témoignages prophétiques qui sont encore à examiner seront aussi trouvés en accord parfait avec ces parallèles. L'un d'entre eux, les jours de Daniel, indique une grande bénédiction pour les consacrés qui vivront en 1874 et après — bénédiction qui s'est sûrement accomplie dans le grand développement des vérités de la Parole de Dieu depuis ce moment-là. A Lui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière en soit toute la gloire !

            Rappelons-nous que la moisson judaïque de quarante ans se termina en Octobre 69 ap. J.-C. et fut suivie du complet renversement de cette nation ; que, de même, les quarante années de la moisson de l'Age de l'Évangile finiront en Octobre 1914, suivies immédiatement à leur tour par le renversement de la soi-disant  « chrétienté ». «  En une seule heure » le jugement viendra sur elle. — Apocalypse 18 : 10, 16, 19.

 

Nous attirons l'attention du lecteur sur la table de correspondances pages 264 et 265 ; il sera amplement récompensé d'en faire une sérieuse étude.

Levez le front, pèlerins mornes ;

Réconfortez vos cœurs tremblants,

Le Christ avec pouvoirs sans bornes

Vient pour régner pendant mille ans.

Mille ans ! Mille ans ! terrestre gloire !

Ce sont les jours longtemps prédits ;

C'est pour Sion, pleine victoire,

Pour les humains, le paradis.

Dites partout le grand message,

Les temps prédits si consolants,

Du repos fin de tout servage,

D'un âge d'or durant mille ans !

Qu'importe qu'un nuage sombre

Voile l'aurore en ses pas lents ;

L'astre divin dissipant l'ombre,

Va, radieux, briller mille ans. 

BONAR.

 

NOTE II et III de l'Appendice

C'est à cause de diverses répudiations des dispensations parallèles que nous écrivons le présent article. Pour aider à éclairer le sujet, nous devons rappeler que dans les dispensations parallèles, deux faits doivent être en accord : (1) les temps et (2) les actes, c’est-à-dire des actes parallèles, doivent se produire à des temps parallèles. L'erreur fréquente qui se produit dans cette matière est celle qui consiste à placer parallèlement les uns avec les autres des actes non correspondants. L’ exemple le plus remarquable de cela fut fait en mettant en parallèle la fin du moissonnage de l'Age de l'évangile en 1914, trait de grâce, avec la destruction de Jérusalem en 70, trait de colère. Naturellement des traits de grâce et de colère ne correspondent pas, pas plus que 1914 et 70 ne correspondent, la première date étant située 40 ans après le commencement de la Moisson évangélique en 1874 et la dernière date se trouvant à 41 ans après le commencement de la Moisson judaïque en 29. Cette méprise fut découverte en 1903 et corrigée en 1904 de la manière suivante : étant donné les nombreux changements que ce fait aurait nécessités dans les clichés, changements rendus impossibles, un paragraphe (1) [Nous donnons ici le § en question pour les frères ne possédant pas la 3° édition  française du vol II : « Rappelons-nous que la moisson juive de quarante ans se termina en octobre 69 ap. J.C. et fut suivie du complet renversement de cette nation ; que de même, les quarante années de la  moisson de l'Age de l'évangile finiront en Octobre 1914, suivies à leur tour par leur renversement de la soi-disant  chrétienté »... « En une seule heure » le Jugement viendra sur elle. Ap. 18 : 10, 16, 19. »] (le second de la p. 245 vol. II anglais, éd. 1914 — vol. II français 1ère éd. 1903 p 256 ; 2e éd. p. 184 : la traduction du dit § a été falsifiée par les traducteurs de la Société, les dates 69 et 1914 étant remplacées respectivement par les dates 73 et 1918 (!) ; 3e édition française, p. 261 et p. 264 : le § s'y trouve, traduit correctement — Trad.), fut inséré, donnant la date 69 comme fin des 40 ans de la Moisson judaïque au lieu de la date 70. La fuite en 69 des frères et sœurs de Jérusalem et de la Judée semble être le signe marquant la fin de la Moisson judaïque (Luc 21 : 20, 21).

Il y eut deux sièges de Jérusalem, l'un de loin et qui se termina à l'automne de l'an 69 et l'autre de près qui eut lieu au printemps de l'an 70. Comme le dernier empêchait toute fuite, étant un siège-blocus (2) [« Air-tight » littéralement : Imperméable à l'air — Trad.], il est évidemment question du premier dans les paroles de Jésus rapportées dans le texte précité, puisque la ville était entourée à 20 à 40 miles (30 à 60 km env.) de distance et, n'étant pas un siège blocus, cela permit aux frères et sœurs de s'enfuir en sécurité à Pella, au-delà du Jourdain, près du Mont Hermon.

Une autre erreur dans l'emploi des parallèles consiste à mettre en parallèle le traitement des Juifs subissant la colère de l'an 33 à l'an 73 avec celui de la véritable Église chrétienne à la fois dans la chair et en esprit de 1878 à 1918, le véritable parallèle dans ce cas étant dans sa seconde partie la conduite de la Chrétienté subissant la colère de 1878 à 1918.

Une autre erreur fréquente encore dans l'emploi des parallèles est le manquement à garder les parallèles des Moissons 29 à 69 et 1874 à 1914 séparés et distincts des parallèles des dispensations. Si celles-ci sont parallèles d'Oct. 29 à Avril 33 et d'Oct. 1874 à Avril 1878, elles ne le sont pas d'Avril 33 à Oct. 69 (quand se termina le parallèle de la Moisson, alors que le parallèle de la dispensation se continua pendant près de quatre années) et d'Avril 1878 à Oct. 1914 (quand se termina le parallèle de la Moisson, tandis que le parallèle de la dispensation se continua pendant près de quatre ans). D'un bout à l'autre des parallèles de la Moisson, des actes de grâce doivent être mis en parallèle avec des actes de grâce, des actes de colère avec des actes de colère, dans la véritable Église chrétienne seule ; tandis que des actes de colère doivent être mis en parallèles avec des actes de colère en Judée d’Avril 33 à Juillet 73 et dans la Chrétienté d'Avril 1878 à Juillet 1918 car il n'y a aucun acte de grâce à l'égard de ces dernières dans les dispensations parallèles durant les séries pertinentes d'années. Des faits que le premier avènement de Christ en l'an 29 est un parallèle de Son second avènement en 1874 et que Sa résurrection en l’an 33 est un parallèle de la résurrection des saints endormis  en 1878 nous concluons que ce que notre Seigneur fit dans la Moisson judaïque à partir de l'an 33 à l'égard de la vraie Église et de la Judée est un parallèle de ce que Jésus et l'Église au-delà du voile firent dans la Moisson évangélique à l'égard de la vraie Église dans la chair et  de la chrétienté ; mais nous ne devons pas mettre en parallèle les actes de Judée de l'an 33 à l'an 69 avec les  actes de la véritable Église soit en esprit soit dans la chair de 1878 à 1914. La mise en garde qui vient d’être faite gardera quelqu'un, si elle est observée, des principaux  mauvais usages auxquels ont donné lieu les parallèles.

Les nombreux parallèles qu'ont portés à notre attention les frères John et Morton Edgar, en plus des parallèles de moisson et de dispensation mis en évidence dans leurs ouvrages, méritent certainement une étude soigneuse. Durant l'été de l'année 1914, l'Éditeur surveilla l'accomplissement du parallèle des 2520 ans, dont  les principaux aspects ont déjà été exposés devant le lecteur. Pendant les années de 1915 à 1918, et spécialement durant le printemps et l'été de l'année 1915 et le printemps 1918 il surveilla soigneusement les événements de la Grande Guerre et trouva que les traits de colère des dispensations parallèles s'accomplirent au temps lunaire de Jérusalem toutes les fois que les dates des années 70 à 73 étaient données par Josèphe. Ces observations montrèrent que les Alliés correspondaient aux Juifs et les Pouvoirs centraux aux Romains dans la guerre romano-juive qui eut lieu de l'an 70 à l'an 73 ; en effet, aux dates (temps lunaire de Jérusalem) auxquelles les Juifs agirent, dominèrent ou essuyèrent des revers, 1845 ans plus tard jour pour jour (temps lunaire de Jérusalem) les Alliés, de manières similaires agirent, dominèrent ou essuyèrent des revers ; et aux dates auxquelles les Romains agirent, dominèrent ou essuyèrent des revers, 1845 ans plus tard jour pour jour (temps lunaire de Jérusalem), les Pouvoirs Centraux, agirent, dominèrent ou essuyèrent des revers. Juste aussitôt après que les parallèles impliqués de 1915 furent à peu près tous accomplis, l'Éditeur porta lors de la Convention de Hershey les 5-12 Septembre quelques-uns des parallèles de 70 et de 1915 à l'attention de notre pasteur, en mentionnant le fait que vraisemblablement le parallèle continuerait à opérer jusqu'à l'été de 1918 au moins. Notre pasteur fut satisfait de ce que sa vue des dispensations parallèles était ainsi corroborée.

Les dates et événements du début du printemps de l'an 70 au début de l'été de l'an 73 nous les avons tirés des « Guerres des Juifs » de Josèphe, et les dates et événements correspondants du début du printemps 1915 au début de l'été 1918 nous les avons tirés de la 12e édition de l'Encyclopédia Britannica, Volumes 30-32, dans les articles intitulés : Karpathes, Batailles des — ; Caporetto, bataille de, — Dunajec-San, Batailles ; Campagne du Front Européen oriental ; Narew, Batailles de ; Niémen, Batailles du ; Brest Litovsk, Batailles de ; Campagnes serbes ; Campagnes du Front occidental. Furent également utilisés, les articles suivants de la Guerre européenne contenus dans le vol. 28 de l'Encyclopédia Américana sur les Opérations militaires : Front occidental ; Front oriental ; Campagne italienne. L'établissement des dates des deux parallèles fut fait conformément au temps lunaire de Jérusalem, comme l'avaient été ceux de 70 à 73 ; et la nature du cas exigeait ce temps pour les événements de 1915-1918. Pour un mois seulement, Nisan, en 1918, le calendrier juif différa de celui qui était basé sur la nouvelle lune à Jérusalem et en ceci la date de la nouvelle lune à Jérusalem se prouva être correcte selon les événements de 1918, étant un jour à l'avance sur le calendrier juif pour les jours de ce mois. Ainsi comme nous l'avons déjà montré, dans les cas des parallèles de 2520 ans, les parallèles de 1845 ans montrent que Dieu considère maintenant les mois lunaires comme commençant avec les jours de la nouvelle lune à Jérusalem.

Dans les parallèles cela est évidemment le cas puisque dans les deux parallèles, celui de 2520 ans et celui de 1845 ans, le temps de Jérusalem fut le temps des premiers membres des deux parallèles, c'est-à-dire, de Jérusalem en 607 av. J.-C. et en 70-73 ap. J.-C. Pour plus de clarté et pour aider au mieux le lecteur nous allons disposer les parallèles en colonnes parallèles :

70 AP.. J.-C. 1915 AP. J.-C.
14 Nisan : Titus arrive à Jérusalem et commence à dresser son camp devant la ville. 29 Mars : Von Hindenburg commence à assembler des troupes pour un coup violent à la Russie en Galicie. Au même moment la tentative russe de pénétrer en Hongrie par les Karpathes contre l'armée des Pouvoirs Centraux est repoussée et les Russes sont tenus en échec.
24 Nisan : Le siège de Jérusalem commence. 8 Avril : Les Russes sont battus et arrêtés dans leur longue bataille avec la troisième armée des Pouvoirs Centraux dans les Karpathes, ayant pour résultat le début de l'encerclement des Russes.
8 lyar (second mois) : La première muraille de Jérusalem tombe sous les coups des Romains. 21 Avril : La nouvelle avance des Russes dans Karpathes est définitivement arrêtée par la troisième armée des Pouvoirs Centraux, ce qui, entre autres choses, épuisant presque les munitions des Russes, perce leur première muraille de défense, affaiblissant ainsi leur front de Galicie.
12 lyar ; La seconde muraille de Jérusalem tombe sous les coups des Romains. 25 Avril : Les Allemands percent les lignes russes se rendant maîtres de Latvia et de la Courlande dans le secteur nord du Front oriental.
12 lyar ; Les Romains élèvent des remparts contre la ville haute et la Tour d'Antonia. 25 Avril : Les Pouvoirs Centraux achèvent de rassembler leurs armées pour le grand coup sur la Dunajec.
16 lyar : Les Romains continuent leur avance contre les Juifs à Jérusalem. 29 Avril ; Les armées des Pouvoirs Centraux occupent leurs positions en vue de la bataille sur la Dunajec en Galicie.
29 lyar ; Les Romains terminent leurs remparts contre la Tour d'Antonia. 12 Mai : La victoire des Pouvoirs Centraux (1 au 12 mai) dans les batailles de Dunajec-San leur donne une position avantageuse contre diverses parties de la ligne russe en Galicie, en particulier  contre la forteresse de Przemysl.
1 (?) Sivan (3e mois) : (Josèphe n'est pas tout à fait au clair sur cette date, mais le parallèle suggère le 1er  Sivan comme la date correcte. Cette remarque s'applique également aux deux dates suivantes). Les Juifs firent tomber par des sapes une partie des remparts élevés devant la Tour d'Antonia. 14 Mai : Sous le général Pflanzer, l'armée des Pouvoirs Centraux cède sous la poussée russe dans le secteur sud-est de la ligne en Galice et se replie sur le Pruth au voisinage de Kolomea.
3 (?) Sivan : Deux jours plus tard d'autres parties des remparts romains furent détruites. 16 Mai : L'armée allemande juste au sud de l'extrémité nord du front est arrêtée par les Russes et contrainte à abandonner ses gains et à se replier sur ses premières positions.
4-6 Sivan : En 3 jours les Romains construisirent un retranchement tout  autour de Jérusalem. 7-19 Mai ; Les Pouvoirs Centraux font une préparation pour la bataille de Przemysl qu'ils avaient prévue pour le 20 Mai, mais qui fut retardée jusqu'au 24 Mai.
1-29 Sivan ; Les Romains reconstruisent toutes leurs terrasses contre la Tour d'Antonia. 14 Mai au 12 Juin : Les succès des Pouvoirs Centraux en Galicie leur procurent une série de fortes positions contre leurs adversaires russes en Galicie.
14 Nisan au 1er Tamusz (4e  mois) : Les pertes des Juifs à Jérusalem à la suite de la guerre, de la famine et de la peste sont si grandes que l'une des 115 portes sert à sortir 880 cadavres sans compter les nombreux autres qui furent sortis par d'autres portes. 29 Mars au 13 Juin : En Galicie les Russes perdent 391.000 hommes comme prisonniers, au moins autant de tués et de blessés, 304 canons, 763 mitrailleuses et d'énormes quantités d'autres matériels de guerre.
1er  Tamusz : Les attaques désespérées des Juifs sur les remparts dressés contre la Tour d'Antonia sont repoussées avec de fortes pertes. 13 Juin : Les attaques désespérées des Russes pour percer les lignes des Pouvoirs Centraux autour de Stryj afin de s'assurer de Lemberg sont repoussées avec de fortes pertes.
2 Tamusz : Une partie de la terrasse romaine dressée contre la Tour d'Antonia s'écroule par suite de sapes. 14 Juin ; Un corps de l'armée méridionale des Pouvoirs Centraux en Galicie qui avait rompu la ligne russe et traversé la frontière russe le 12 juin, rencontre une résistance acharnée.
3 Tamusz : Divers groupes de soldats romains escaladent la muraille d'Antonia et entrent dans le temple, mais sont obligés de battre en retraite. 15 Juin ; Ce corps est obligé, devant une résistance acharnée, de retourner en Galicie.
4, 5 Tamusz : Bien qu'incapables de s'emparer du temple les Romains prennent possession de la Tour d'Antonia. 16, 17 Juin : Les combats de ces deux jours donnent aux Pouvoirs Centraux un point d'étranglement des positions russes devant Lemberg, ce qui amène la chute de cette dernière 5 jours plus tard.
17 Tamusz : Les Romains commencent à découvrir les fondations de la Tour d'Antonia. 29 Juin ; Les coups des  Pouvoirs Centraux donnés au nord par les armées de Von Mackensen contre les Russes en retraite après la chute de  Lemberg commencent à  écraser les lignes de défense des Russes pour  Varsovie en Pologne aux  tournants sud-ouest et  sud en direction de l'est.
22 Tamusz : Les Juifs détruisent par l'incendie 35 pieds (10 m., 50 environ) de la partie nord-est du cloître appuyé au temple parce qu'il contribuait à aider les Romains à s'emparer du temple par un mouvement d'encerclement. 4 Juillet ; Le mouvement  d'encerclement des Pouvoirs Centraux autour de Krasnik (Pologne) y rend intenable la position russe qui, par suite, capitule.
23 Tamusz : Les Romains achèvent de découvrir les fondations de la Tour d'Antonia. 5 Juillet ; L'attaque sur le saillant de Varsovie commence par l'attaque de Von Mackensen sur les Russes à l'est de Krasnik,  en vue de s'emparer de la voie ferrée du Sud à Varsovie.
24 Tamusz : Les Romains incendient 22 pieds ½ de plus d'un cloître du temple. 6 Juillet : A la suite d'une contre-attaque des Russes contre la quatrième armée de Von Mackensen les Pouvoirs Centraux sont éloignés du chemin de fer du Sud à Varsovie.
27 Tamusz ; Les Juifs attirent de nombreux Romains vers un piège incendie, dans un cloître du temple où un grand nombre sont carbonisés. 9 Juillet : L'attaque des Pouvoirs Centraux sur le saillant est de Krasnik est arrêtée par une violente contre-attaque.
28 Tamusz ; Les Romains incendient tout le cloître  nord du temple. 10 Juillet : La quatrième armée des Pouvoirs Centraux repousse victorieusement la contre-attaque des Russes à Krasnik.
3 Ab (cinquième mois) : Les Romains achèvent leurs remparts contre le temple. 19 Juillet ; Les avances et victoires des Pouvoirs Centraux sous Von Mackensen au cours des batailles de Sokal et de Krasnostaw obligent l'évacuation de Varsovie (laquelle, toutefois ne sera terminée que le 5 Août).
8, 9 Ab : Les Romains incendient les derniers cloîtres du temple, acculant les Juifs dans une cour intérieure du temple. 19, 20 Juillet : Les victoires des Pouvoirs Centraux sous Von Mackensen au cours des batailles de Sokal et de Krasnostaw détruisent les positions russes sur un large front, forçant à la retraite sur une vaste zone.
9 Ab : Les Juifs font une sortie d'une cour intérieure pour attaquer les Romains dans la cour extérieure, mais ils subissent un grave échec. 20 Juillet : Les Russes font de fortes contre attaques sur les armées des Pouvoirs Centraux dans les batailles de Sokal et de Krasnostaw mais ils sont complètement repoussés.
10 Ab : Le temple lui-même est incendié par les Romains le jour du 676e  anniversaire de son incendie par Nébucadnedsar, au cours duquel une grande partie des Juifs dans Jérusalem sont mis hors de combat. 21 Juillet ; Les armées de Von Mackensen mettent les Russes en déroute sur un vaste front, rendant inévitable la chute de Varsovie et rendant de plus en plus nécessaire la grande retraite russe vers l'est en direction des Marais du Pripet, ainsi que toutes les pertes en hommes et en munitions que cela implique, à l'issue de laquelle les Russes furent, dans une grande mesure hors de combat.
20 Ab ; Les Romains commencent à élever des remparts contre la ville haute. 31 Juillet ; Ludendorff, en sa qualité de chef d'État-major de Von Hindenburg commence à organiser l'essai, par le nord, d'encercler les Russes en retraite.
7 Elul (6e mois) : Les remparts contre la ville haute sont terminés et les murailles de la ville sont enfoncées par les Romains. 17 Août : Ludendorff commence la première phase de cette tentative en s'assurant la ligne dans ce but par la fixation ferme de son front de Riga au nord de Kovno, dont le siège avait commencé le 8 Août.
7, 8 Elul ! Le terrible massacre des Juifs dans la ville haute et la destruction de la ville haute commencent. 17, 18 Août : L'assaut final sur Kovno, le 17 Août, accompagné par des pertes effroyables des Russes et la destruction des forts, aboutit à la reddition de Kovno le 18 Août.
Du 9 Elul au 1er Heshvan (8e  mois) : Cette seconde date est incertaine ; mais elle est déduite du parallèle. Les Romains détruisent systématiquement les édifices, murailles et tours de Jérusalem, ne laissant que trois de ces dernières debout, et encerclant les Juifs qui s'étaient cachés dans les caves, passages, caveaux, citernes, souterrains, etc... Du 19 Août au 7 Octobre : Les Pouvoirs Centraux prennent et détruisent toutes les fortifications russes en Pologne, obligent par de nombreuses batailles les armées russes à se diriger vers l'est, jusqu'à ce que leurs lignes s'étendent en direction presque droite vers le sud du secteur de Riga, au nord vers le secteur de Cernowiec dans le sud et au-delà des Marais du Pripet  comme secteur central ; ils capturent des masses de fuyards russes dont les pertes en prisonniers seuls depuis le printemps s'élèvent à plus de 2.000.000.
Du 29 Tishri (7e  mois) au  30 Kislev (9e  mois) : Par une expédition punitive, les Romains assiègent et prennent Hérodion, massacrant tous les soldats et les habitants et détruisant la ville et la forteresse. (Josèphe ne donne aucune indication de  temps pour cet événement, sauf qu'il se produisit juste après la destruction de Jérusalem. On déduit le temps exact d'après le parallèle). Du 5 Oc. au 4 Dec. : Les Pouvoirs Centraux exécutent une expédition punitive contre la Serbie, détruisant l'armée serbe et l'expulsant ainsi que la plus grande partie du peuple de la Serbie vers l'Albanie au milieu d'une grande destruction de soldats, de civils et de biens.
71 ou 72 ap. J.-C. ; Macherus (où Jean-Baptiste fut décapité) est assiégée et prise par les Romains sous Bassus. (Josèphe ne donne même pas l'année de cet événement qui est déduit du parallèle). 1916, 1917 : La Roumanie est complètement écrasée par les Pouvoirs Centraux sous Von Mackensen, perdant presque tout son territoire, la plus grande partie de son armée et un nombre très élevé de sa population civile et de ses richesses.
0ct. et Nov. 72 : (Dates non données par Josèphe, mais déduites du parallèle). Sous Bassus les Romains entreprennent une  expédition contre des  milliers de fugitifs de Jérusalem et de Machérus  dans la forêt de Jarden à l'est de la Mer Morte, où ils battent complètement et détruisent ces fugitifs. Oct. et Nov. 1917 : Les  Pouvoirs Centraux infligent une défaite désastreuse aux Italiens, les forçant à battre en retraite sur un large front de Caporetto dans les Alpes jusque et le long de la Piave de Pederobba à la mer.
9-15 Nisan, 73 ap. J.-C. : Masada est assiégée et prise par les Romains (Josèphe ne donne pas la date du début du siège, laquelle est déduite du parallèle). 21-27 Mars 1918 : La première phase de la grande bataille de Picardie est engagée avec pour résultat, la défaite par les Allemands d'une armée britannique presque entière et d'une grande partie d'une autre.
Printemps de 73 ; Massacre des Juifs à Alexandrie (Égypte). (Josèphe ne donne aucune date, mais introduit son récit immédiatement après le récit de la chute de Masada). 9-16 Avril 1918 : Les Allemands infligent une défaite sérieuse aux Anglais et aux Portugais sur le front belge.
73 ap. J.-C. : En Cyrénaïque, premier massacre des Juifs qui suivirent l'incapable Jonathan dans le désert de Cyrénaïque (la province romaine à l'ouest de l'Egypte septentrionale). (Josèphe ne donne aucune date pour cet événement et pour le suivant ; mais il fait le récit de ces deux massacres immédiatement après celui d'Alexandrie, et les relate comme étant les derniers événements de la guerre romano-juive). DU 17 Mai au 15 Juin 1918 Sur une ligne de bataille de grande envergure ayant Reims comme centre approximatif, les Allemands infligent une défaite désastreuse aux Français.
73 ap. J.-C. : En Cyrénaïque, le second massacre des Juifs a lieu dans la capitale Cyrène. C'est le dernier acte de la guerre romano-juive et avec lui se termine la partie de l'Age judaïque du parallèle de 1845 ans. Du 10 Juillet au 17 : Pour la dernière fois les Allemands infligent une défaite aux Français avec la Marne pour centre de la bataille. Avec cette bataille se termine la partie de l'Age de l'évangile du parallèle de 1845 ans.

Les faits en cause, prouvant que dans les parallèles les Romains de 70 à 73 et les Pouvoirs Centraux de 1915 à 1918 et les Juifs de 70 à 73 et les Alliés de 1915 à 1918 sont parallèles, avaient poussé l'Éditeur à s'attendre que la guerre se terminât en faveur des Pouvoirs Centraux, de même que la guerre romano-juive se termina favorablement pour leurs parallèles. Il était assez naturel d'après les prémisses qu'il tirât une telle conclusion, mais il se trompa en cela parce — chose ignorée de lui à ce moment-là — le parallèle se termina au milieu de Juillet 1918. Peu de temps après cette date, sur le front occidental, la guerre qui précédemment était en général favorable aux Pouvoirs Centraux prit une tournure favorable aux Alliés, due dans une large mesure à l'épuisement en hommes et en munitions et en provisions du côté des Pouvoirs Centraux, et à l'arrivée et la participation des Américains avec de puissants renforts en hommes et en ressources, et se termina autrement qu'il ne l'avait pensé.

On notera dans les données susmentionnées que les événements se produisant à la fin du parallèle de l'Age de l'évangile furent plus longs à s'accomplir que ceux de leurs parallèles à la fin de l'Age judaïque, par exemple, la durée du siège et de la chute d'Hérodion en comparaison de l'écrasement de la Serbie, et la durée du siège et de la chute de Machérus en comparaison de l'écrasement de la Roumanie, en fait chaque fois qu'il n'y a pas de dates ou d'années spécifiées pour les événements de la partie juive du parallèle. Ceci s'explique par le principe que dans certains cas, les commencements, et dans d'autres cas, les fins de parallèles judaïques sont indiquées par les commencements des parallèles de l'Age de l'évangile qui ont été portés à l'attention de nos lecteurs. Les parallèles ci-dessus accordent certainement une forte confirmation à la vérité des dispensations parallèles comme durant 1845 ans, avec la période parallèle de la colère qui suit et le fait qu'ils se produisent exactement jour pour jour manifeste l'exactitude de Dieu comme conservateur du temps. Les faits donnés ci-dessus, comme ceux qui sont liés aux parallèles des 2520 ans, prouvent que Dieu compte les mois lunaires (et en conséquence les années lunaires) comme commençant aux jours pertinents où la lune devient nouvelle à Jérusalem, fait qui permet à chacun de situer le lieu exact pour fixer la date de la Pâque.

NOTE III — pour les pages 264-265

DANS le Manuel Béréen de la Bible (en anglais), partie IV, p. 15 (juste avant la Concordance), on donne un certain nombre des parallèles dans ceux des 2520 ans, en se basant sur le fait que les Temps des Nations commencèrent au détrônement de Sédécias, en 607 av. J.-C. Ces parallèles sont particulièrement intéressants à l'heure où certains rejettent la date de 607 av. J.-C. comme étant l'année du détrônement de Sédécias.

Ils constituent, bien entendu, une réfutation frappante de ces répudiations. Nous suggérons de relire ces parallèles. Nous désirons y ajouter quelques autres que nous avons notés au cours de Janvier 1915, qui sont liés au siège de Jérusalem par Nébucadnetsar, et qui trouvent leurs parallèles exactement 2520 ans jour pour jour dans les années 1912 et 1914. Afin de comprendre ces parallèles, souvenons-nous que, dans le type, Nébucadnetsar représente Satan, le dieu de ce monde mauvais, que Jérusalem représente la Chrétienté, et que Sédécias représente les pouvoirs civils de la Chrétienté. Satan suscita les conditions qui conduisirent à la guerre Mondiale en essayant de propos délibéré de détourner les Radicaux (au sens américain du mot — Trad.) de leur projet de changer son ordre de choses ; et dans cette intrigue il se servit spécialement des Pouvoirs centraux pour exécuter son dessein, raisonnant sans doute qu'il serait préférable pour lui d'avoir un royaume affaibli de son esprit plutôt que le royaume puissant d'un autre.

On se rappelle que, dans le type, Nébucadnetsar le dixième jour du dixième mois, la neuvième année du règne de Sédécias, fit le siège de Jérusalem (Jér. 52 : 4). Le neuvième jour du quatrième mois de la onzième année de Sédécias, les murailles de la ville furent abattues, les hommes de guerre s'enfuirent (Jér. 52 : 6, 7), furent poursuivis, et plus tard furent dispersés par les Babyloniens. Le septième jour du cinquième mois Nébuzaradan, général de Nébucadnetsar, retourna à la ville (2 Rois 25 : 8), et le dixième jour il entra dans la ville qu'il commença à détruire ainsi que le temple (Jér. 52 : 12-14). Le vingt-troisième jour de ce mois (Jér. 52 : 15, 26, 27,  30 ; voir la traduction améliorée du verset 30 en P' 21, 88 § 2, vers le milieu de la seconde colonne) il emmena les prisonniers, après avoir laissé dans le pays quelques Israélites, sous Guédalia le gouverneur (Jér. 52 : 6). Le meurtre de Guédalia le premier jour du septième mois conduisit au second jour de ce mois (Jér. 41 : 1-4) à la  dispersion des gens du peuple hors de leurs demeures. (Jér. 41 : 1-18) c'est-à-dire, firent qu'ils cessèrent d'être les habitants du pays ; là-dessus ils s'en allèrent en Égypte. Puisque le détrônement de Sédécias et la désolation du pays furent des faits contemporains (Present Truth ‘21, 92 § 1 — non traduit), ce fut le second jour du septième mois que ces deux événements se produisirent, Sédécias étant détrôné à Ribla (Jér. 52 : 9, 10, 27) qui fut peut-être atteint après son voyage sans hâte de cinq semaines venant de Jérusalem qu'il quitta le vingt-trois du cinquième mois (Jér. 52 . 30), l'arrivée à Ribla ayant peut-être lieu le premier jour du septième mois, jour de la mort de Guédalia (Jér. 41 : 1, 4). Pour deux raisons, nous comprenons que l'expression « le second jour » (Jér 41 : 1, 4) signifie le second du septième mois, aussi bien que le jour après le meurtre de Guédalia : (1) Puisque le détrônement de Sédécias et la désolation du pays furent synchroniques, et étant donné que ces deux événements furent les plus importants de toute la série des événements qui accompagnèrent la troisième levée d'épée de Nébucadnetsar, nous devrions trouver leur date exacte donnée dans la Bible ; ce passage compris comme ci-dessus est le seul endroit où se trouve donnée la date précise (2) Le parallèle de ces deux événements eut lieu le 21 Sept. 1914, exactement 2520 ans après. Ceci prouve que nous comprenons correctement les dates de Jér. 41 : 1, 4 Tous ces événements trouvent leurs parallèles exactement 2520 ans plus tard jour pour jour temps lunaire, à la fin de cet Age. Ces calculs, selon le temps lunaire, ne sont pas cependant, basés sur le calendrier juif actuel incorrect, mais sur les mois commençant le jour de la nouvelle lune à Jérusalem. Nos données pour ces nouvelles lunes en 1912 et en 1914 ont été tirées de l'Almanach de Whitaker, autorité classique britannique. Jérusalem se trouve à 35°, 13', 30" de longitude est, et par conséquent son heure locale avance de deux heures, 20 minutes, 54 secondes sur l'heure de Greenwich.

Quels furent la date et l'événement exactement 2520 ans après le dixième mois de la neuvième année de Sédécias ? Ce fut du 17 Dec. 1912 à 18 h. au 18 Dec. à 18 h., car la lune devint nouvelle, pour le neuvième mois, à Jérusalem le 8 Dec. 1912 à 19 h. 28. L'événement fut en rapport avec la première session de la Conférence des Ambassadeurs des six grandes puissances européennes, laquelle fut convoquée par les Puissances pour résoudre la situation de guerre dans les Balkans. Cette Conférence eut lieu pour la première fois le 17 Dec. 1912 à Londres, au Ministère Britannique des Affaires étrangères, et ce soir-là le dessein  « vorace » de l'Autriche (les diplomates de l'Entente l'appelèrent « la politique de porc de l'Autriche ») annoncé par son ambassadeur afin de faire échec pour sa propre expansion, à la Serbie qui désirait un port sur l'Adriatique, posa les fondements de la Guerre mondiale, laquelle commença la destruction de la Chrétienté, exactement comme 2520 ans auparavant, jour pour jour,   Nébucadnetsar faisant le siège de Jérusalem, posa les fondements de la destruction de Jérusalem. La « politique de porc » de l'Autriche provoqua une telle irritation en Serbie qu'elle conduisit finalement au meurtre de l'Archiduc d'Autriche, prétexte direct de la Guerre mondiale. Par suite, par la position de l'Autriche qui fut soutenue par l'Allemagne et l'Italie, Satan comme Nebucadnetsar antitype, commença à assiéger la Chrétienté, exactement 2520 ans jour pour jour après que son type eut commencé à assiéger Jérusalem, type de la Chrétienté.

L'événement suivant qui appelle notre attention est la brèche faite aux murailles de Jérusalem le neuvième jour du quatrième mois dans la onzième année de Sédécias Quelle date et quel événement correspondent à cela ? La date fut du 30 Juin 1914 à 18 h. au 1er Juillet à 18 h car la lune fut nouvelle à Jérusalem, pour le quatrième mois le 23 Juin à 17 h. 54. L'événement, qui eut lieu en rapport avec les funérailles de l'Archiduc, fut le suivant selon des papiers que, depuis la guerre, les Alliés avaient obtenus des Archives allemandes, grâce au concours des révolutionnaires allemands, les États-majors généraux allemands et autrichiens tinrent conférence dans la nuit du 30 Juin jusque dans la journée du 2 Juillet 1914, au cours de laquelle il fut décidé que le moment opportun, « le Jour », craint et attendu depuis si longtemps par les hommes d'état européens, était arrivé pour la Grande Guerre ; et ces États-majors généraux décidèrent sur le champ de l'imposer. Ceci fut la brèche à travers les murailles des arrangements et des pouvoirs de la Chrétienté, représentées entre autres par le tribunal de La Haye pour sauvegarder sa paix et sa sécurité, exactement comme l'événement parallèle qui se produisit 2520 ans auparavant jour pour jour, lorsque les arrangements et les pouvoirs pour sauvegarder la paix et la sécurité de Jérusalem, ses murailles furent percées. Et de même qu’en raison de la brèche dans les murailles l'armée israélite s'enfuit et fut dispersée, ainsi les défenseurs du bien-être et de la paix de la Chrétienté, les grandes Puissances, s'enfuirent devant les anges relâchés de Satan qui provoquèrent la décision des États-majors généraux allemand et autrichien (Apoc. 7 : 1, 2). Ces défenseurs furent dispersés dans leurs conseils et leurs efforts, et les dirigeants des deux partis furent, de diverses manières, capturés par Satan de même que les dirigeants Israélites furent pris, dans le type, par Nébucadnetsar.

L'événement suivant, qui attire notre attention est le retour de Nébucadnetsar à Jérusalem le septième jour du cinquième mois de la onzième année de Sédécias. Quels furent la date et l'événement correspondant à cela ? La date fut du 28 Juillet 1914 à 18 h. au 29 Juillet à 18 h., car la lune fut nouvelle à Jérusalem pour le cinquième mois le 23 Juillet à 4 h. 59. Quel événement se produisit dans cette période ? Le 28 Juillet 1914, à 20 h. 30, l'Autriche déclara la guerre à la Serbie. Les hommes d'état européens se dispersèrent, divisés dans leurs plans et méthodes, cherchèrent à détourner la guerre annoncée par l'ultimatum de l'Autriche à la Serbie, mais ils échouèrent. La déclaration de la guerre qui devait être le précurseur de la destruction de la Chrétienté, commencée par la déclaration de guerre de l'Allemagne à la Russie, eut lieu exactement, jour pour jour, 2520 ans après l'accomplissement du type. Dans la conduite de l'Autriche, les anges déchus l'emportèrent, marchant contre la Chrétienté juste comme Nébucadnetsar l'emporta, marchant contre Jérusalem, exactement 2520 années auparavant.

LA DESTRUCTION DU TEMPLE

Notre attention se porte maintenant sur l'un des aspects les plus tristes de toutes les dates et de tous les événements, qui eut lieu le dixième jour du cinquième mois. Dans le type les Babyloniens commencèrent à détruire la ville et le temple à cette date, et coïncidence particulière, ce fut à cette même date, de l'an 70 av. J.-C., que les Romains détruisirent également le temple à Jérusalem. 2520 ans exactement, jour pour jour, après que les Babyloniens commencèrent à détruire la ville et le temple, ce fut du 31 Juillet 1914 à 18 h. au 1er  Août à 18 h. Ce jour-là, le Kaiser, agissant sous le contrôle satanique, déclara la guerre à la Russie et transforma ainsi la guerre locale entre l'Autriche et la Serbie en la Guerre mondiale, qui commença la destruction de Jérusalem antitype, la Chrétienté, le commencement de la destruction du temple correspondant au début de la destruction de l'église nominale, laquelle, à l'instar du pouvoir civil, fut affaiblie en effectif, prestige et influence par la Guerre mondiale, affaiblissement qui persiste encore.

L'événement suivant donné dans le type (Jér. 52 : 15, 26, 27, 30) fut le transport des captifs le vingt-troisième jour du cinquième mois, juste deux semaines après le début de l'incendie de la ville et du temple. Quelle date correspond à ceci ? Exactement 2520 ans après cela nous avons la date du 13 Août 1914 à 18 h. au 14 Août à 18 h. Quel événement eut lieu à cette date, correspondant au transport des Israélites en captivité ? Nous répondons : la décision finale du Tzar de réunir les trois parties séparées de la Pologne, et de lui accorder son autonomie, fut ce jour-là rédigée par écrit et signée, et le lendemain proclamée solennellement à la nation polonaise tout entière. Les considérations suivantes rendront ceci clair :  La Chrétienté a toujours préféré l'autocratie dans son empire, et n'a cédé à la démocratie et à la détermination par soi que sous la contrainte. La Russie avait le gouvernement le plus autocratique de la Chrétienté, et pour elle, le fait d'être obligée par les circonstances d'accorder  l'autonomie à l'une quelconque des parties de son empire la mettait sous une grande contrainte, une captivité symbolique. Et à partir de ce moment-là, les deux parties offrirent continuellement à leurs sujets plus de libertés afin d'obtenir leur soutien. Ainsi, la Chrétienté plus ou  moins autocratique fut-elle de plus en plus sous la contrainte, dans la captivité symbolique. A ce propos, rappelons que tous ces événements aux périodes parallèles représentent les débuts et non les achèvements des antitypes.

Après la dernière date examinée, celle qui vient à  notre attention sous ce rapport est le premier jour du septième mois de la onzième année de Sédécias. Les événements qui se produisirent le premier jour du septième mois furent l'arrivée de Sédécias à Ribla et le meurtre de Geudalia à Mitopa. Quelle fut la date exactement 2520 ans plus tard, correspondant au premier jour du septième mois ? Ce fut du 19 Sept. 1914 à 18 h. au 20 Sept. à 18 h., car ce fut la nouvelle lune à Jérusalem pour le septième mois, le 29 Sept. à 23 h. 54. A cette date la Bataille de l'Aisne entrait dans son huitième jour, Pendant ces huit jours, les Alliés attaquèrent, sur le front Ouest, les Allemands fortifiés, avec l'énergie du désespoir et avec les pertes les plus élevées. A la fin de l'attaque de huit jours, ils désespérèrent presque de déloger les Allemands, décidant d'essayer de le faire mais le lendemain seulement. Si, alors, ils devaient échouer, ils creuseraient des tranchées contre celles des Allemands. Cette décision amena la Chrétienté au lieu, Ribla antitype, où devait avoir lieu le jugement final contre son bail de pouvoir, car c'est ce jour-là qu'expira son bail de pouvoir. Incidemment, elle tua le parti (Guedalia) qui était d'avis d'exercer la puissance au moyen des mesures antérieures de guerre ; souvenons-nous, en effet, que ce fut par la guerre des tranchées, qu'ils adoptèrent dorénavant, et qui commença le lendemain, que la Chrétienté, dont le bail de pouvoir était ainsi achevé, reçut le début du « processus d'éviction » qui continuera pendant quarante ans.

Et voyons maintenant la date finale, le second jour du septième mois de la onzième année de Sédécias. Ce jour-là, Sédécias fut détrôné, ses fils, ses nobles et ses chefs furent égorgés sous ses yeux, puis ses yeux furent crevés ; et les Juifs qui se trouvaient en Palestine furent : expulsés de leurs demeures, événement qui fut préparatoire à leur fuite en Égypte. Ce jour qui eut lieu exactement 2520 ans plus tard fut du 20 Sept. 1914 à 18 h. au 21 Sept. à 18 h. Ce jour-là l'attaque des Alliés au cours de la bataille de l'Aisne, ayant échoué, la guerre des tranchées qui avait été décidée sous condition la veille, fut entreprise comme étant la seule méthode valable pour faire face aux conditions prévalant alors. Cette décision eut pour résultat une ligne d'action qui affaiblit grandement la Chrétienté, lui enlevant le droit de gouverner désormais sous le bail divin, ruinant la grande réputation des officiels de la Chrétienté les plus éminents et aveuglant les pouvoirs civils de la Chrétienté sur ce qui se passait en rapport avec l'expiration de son bail de pouvoir, commencement de son éviction. Il est certain que la guerre de tranchées fut un procédé d'éviction dont le résultat final sera la ruine complète de la terre sociale, car il est certain que la guerre des tranchées commença cette ruine ; ce fut en effet par elle que les nations s'usèrent les unes les autres, s'affaiblissant ainsi en préparation à Armaguédon par lequel la Chrétienté telle qu'elle est organisée maintenant, deviendra « déserte », sans habitant ». Mais la guerre des tranchées fut le début, et non l'achèvement de la ruine-antitype.

LES PARALLÈLES, LA CLÉ DES DATES LUNAIRES

Nous devons placer ici une remarque quelque peu en rapport avec notre sujet. LA VÉRITÉ PRÉSENTE soutient la pensée que, pour trouver le premier jour du mois lunaire, nous devons considérer le mois comme débutant au jour de la nouvelle lune à Jérusalem, sans égard si cela s'accorde ou non avec le calendrier juif actuel (plus ou moins inexact). En découvrant les dates parallèles  susmentionnées en 1912 et en 1914, nous avons trouvé qu'aucune de ces dates ne tomberait aux dates correspondantes données par le calendrier juif, mais que toutes tombèrent exactement en commençant les mois lunaires impliqués au jour de la nouvelle lune à Jérusalem ; ainsi, par exemple, selon le calendrier juif le 1er Août 1914 fut le neuvième jour du cinquième mois. En conséquence il manquait un jour pour le temps exigé par le parallèle (voir le calendrier juif pour 100 ans). Mais la manière de compter de LA VÉRITÉ PRÉSENTE indique très exactement le 1er  Août 1914, comme étant le dixième jour du cinquième mois. Le calendrier juif était un jour à l'avance pour les événements des premier et second jours du septième mois de la onzième année de Sédécias, comme il était également dans l'erreur pour les autres jours en question. Ces faits prouvent que Dieu maintenant, aussi bien que dans la Bible, compte le mois lunaire comme débutant au jour de la nouvelle lune à Jérusalem, et que le calendrier juif actuel est indigne de confiance.

Les parallèles que nous avons donnés plus haut, nous les avons connus depuis janv. 1915. Nous étions loin de penser à cette époque qu'ils serviraient à prouver au peuple de la Vérité, que le détrônement de Sédécias fut le point de départ du Temps des Gentils (ou Nations — trad.), car à ce moment-là nous n'imaginions pas que, toutes preuves en mains pour cette date, des frères mettraient en doute une telle pensée. Cependant, les faits de nos jours montrent combien il est facile aux ignorants et aux instables de s'éloigner des enseignements scripturaux. C'est pourquoi, chers frères, tenons très ferme la Parole fidèle, sachant de qui nous l'avons apprise, c'est-à-dire, du Seigneur par l'intermédiaire de Son « Serviteur fidèle et prudent ».

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