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LA NOUVELLE CRÉATION

 ÉTUDE XI

LA PÂQUE DE LA NOUVELLE-CRÉATION

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            Le joug de l'Égypte et la délivrance de ce joug, type et antitype. — « l'Église des premiers-nés. » — « Nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain. » — La commémoration (« mémorial ») a toujours sa raison d'être. — Qui peut la célébrer. — Qui peut officier. — Un ordre de service. — Les Pâques et la Pâque. —  Extraits de l'Encyclopédie  de Mc Clintock et Strong.

 

            « Car aussi, notre pâque, Christ, a été sacrifiée pour nous : c'est pourquoi célébrons la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec des pains sans levain de sincérité et de vérité. » — 1 Cor. 5 : 7, 8.

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            Parmi les expériences d'Israël-type, la Pâque en fut une des plus remarquables. La fête de la Pâque, qu'on célébrait chaque année pendant sept jours, commençait le quinzième jour du premier mois. D'une manière générale, elle commémorait la délivrance du peuple d'Israël de l'esclavage en Égypte, mais plus particulièrement le passage de l'ange qui préserva [ « pass-over » : épargna, garda en vie — Trad.] les premiers-nés de cette nation au cours de la plaie mortelle — la dernière — qui frappa les Égyptiens et finalement les obligea à libérer les Israélites de leurs travaux forcés. La. délivrance (« passover ») des premiers nés d'Israël fut le signe avant-coureur de la libération de toute la nation d'Israël, de son passage en sécurité à travers la Mer Rouge, pour échapper désormais à l'esclavage d'Égypte. Nous pouvons saisir rapidement qu'un événement aussi prodigieux serait bien célébré par les Israélites comme s'identifiant intimement avec la naissance de leur nation, et c'est ainsi qu'il est commémoré par les Juifs jusqu'à ce jour. Les membres de la Nouvelle-Création s'intéressent à ces événements, comme ils s'intéressent à tous les faits et gestes et arrangements de leur Père céleste, aussi bien en ce qui concerne son peuple-type, Israël selon la chair, qu'en ce qui concerne l'humanité tout entière. Cependant, la Nouvelle-Création prend un intérêt plus grand encore à ces choses qui s'accomplirent en Égypte, parce que le Seigneur lui a révélé le « mystère » d'après lequel tout ce qui arrivait à Israël naturel avait pour but de typifier ou de préfigurer des choses plus grandioses dans le plan divin au sujet d'Israël-antitype  selon l'esprit — la Nouvelle­Création.

            Parlant de ces choses spirituelles, l'Apôtre déclare que « l'homme animal [ou naturel — Trad.]  ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge. Dieu nous [la Nouvelle-Création] les a révélées par son Esprit » (1 Cor. 2 :14, 10). Dieu s'est servi des apôtres comme porte-parole pour nous donner certains fils conducteurs par lesquels, sous la direction de son Esprit, nous puissions comprendre les choses profondes de Dieu. L'un de ces fils conducteurs se trouve dans le texte en tête de cette étude. Suivant l'indication de l'Apôtre, nous voyons clairement qu'Israël,  selon la chair, typifiait  le peuple entier de Dieu, tous ceux qui, finalement, deviendront son peuple jusqu'à la fin de l'Age millénaire ; que les Égyptiens représentaient les adversaires du peuple de Dieu, Pharaon, leur maître, représentant Satan, le prince du mal et des ténèbres, et les serviteurs et les cavaliers de Pharaon représentant les anges déchus et les hommes qui se sont associés ou qui s'associeront avec Satan pour s'opposer au Seigneur et à son peuple — la Nouvelle-Création, et en général la maison de la foi. Le peuple d'Israël soupirait après la délivrance, et gémissait sous ses exacteurs, mais il était faible  et incapable de se libérer lui-même ; il n'aurait jamais pu se libérer du joug de l'Égypte si l'Éternel n'était intervenir en sa faveur et s'il n'avait chargé et envoyé Moise pour le libérer. De même, nous voyons actuellement et à travers le passé toute l'humanité gémir et peinant sous les exactions du « prince de ce monde » et de ses favoris, le Péché et la Mort. Ces centaines de millions d'humains soupirent après la libération de l'esclavage de leurs propres péchés et faiblesses, aussi bien que des châtiments qui les frappent : la souffrance et la mort, mais sans l'aide divine, l'humanité est impuissante. Quelques-uns font de vigoureux efforts et accomplissent quelque chose, mais personne ne se libère. La race tout entière d'Adam est sous l'esclavage du péché et de la mort, et sa seule espérance est en Dieu et dans le Moïse-antitype qui, selon la promesse, délivrera son peuple au temps fixé. Il lui fera traverser la Mer Rouge, représentant la Seconde Mort dans laquelle Satan et tous ceux qui lui sont associés ou qui sympathisent avec lui et avec sa mauvaise conduite seront détruits à toujours, comme cela est typifié par l'engloutissement de Pharaon et de ses armées dans la Mer Rouge au sens propre. Quant au peuple de l'Éternel,  « la Seconde Mort n'a point de pouvoir sur lui ».

            Ce qui précède est l'image générale, mais à l'intérieur de cette image et en faisant partie, il s'en trouvait une autre, une image particulière qui avait trait non pas aux humains en général et à leur délivrance de l'esclavage du péché et de la mort, mais seulement à une classe spéciale  parmi eux —  celle des premiers-nés. Correspondant à ceux-ci comme leur antitype, « l'Église des premiers-nés dont les noms sont écrits dans les cieux » — la Nouvelle-Création est portée à notre attention par la parole inspirée. Dans le type, les premiers-nés occupaient une place spéciale, celle d'héritiers ; une place spéciale aussi parce qu'ils furent soumis à une épreuve spéciale avant leurs frères. Ils furent exposés à la mort avant l'exode général, et lorsque  l’exode eut lieu, ces premiers-nés y prirent une place  spéciale, un travail spécial à exécuter en rapport avec la délivrance générale, car ils formèrent une classe séparée, représentée par la tribu de Lévi. Ils furent séparés de leurs frères, abandonnant complètement leur part d'héritage dans le pays afin que, selon l'arrangement divin, ils pussent enseigner leurs frères.

            Cette tribu ou maison de Lévi représente clairement la  maison de la foi, laquelle est représentée à son tour par la Sacrificature royale en préparation, qui abandonne son héritage des choses terrestres en faveur des frères, et bientôt constituera effectivement la Sacrificature royale, dont le Souverain Sacrificateur est le Seigneur, et qui bénira, gouvernera et instruira le monde durant l'Age  millénaire. De  même que les premiers-nés furent exposés à la mort, mais en furent épargnés («  passed over »), y échappèrent, et que, abandonnant l'héritage terrestre, ils formèrent une sacrificature,  ainsi l'Eglise-antitype  des premiers-nés du temps présent, est exposée à la Seconde Mort, leur mise à l'épreuve ou leur épreuve ayant lieu pour la vie éternelle ou pour la mort éternelle avant le reste des humains, et elle passe de la mort à la vie grâce au mérite du sang du Rédempteur, de sa mort.

            Devenant participants à la grâce de leur Seigneur, ils abandonnent ou sacrifient avec lui l'héritage terrestre, la part terrestre, afin de pouvoir obtenir le ciel et sa « vie plus abondante ». Ainsi, tandis que dans l'Église des premiers-nés, la Nouvelle-Création, « tous meurent comme tous les hommes » et, au regard des choses terrestres, semblent perdre et abandonner plus que d'autres, néanmoins (bien que l'homme naturel ne le comprenne pas), ils sont tous épargnés de la mort ou délivrés de la mort, et en tant que Sacrificature royale, ils seront avec leur Souverain Sacrificateur, faits participants à la gloire, l'honneur et l'immortalité. Ceux qui sont ainsi épargnés durant la nuit de cet Age de l'Évangile  (avant que ne se lèvent le matin millénaire et son Soleil de Justice), sont appelés à être les conducteurs de l'armée de l'Éternel, pour la délivrer de l'esclavage du Péché et de Satan. Remarquez comment cela s'accorde avec ce que dit l'Apôtre  (Rom. 8 : 22, 19) : « Toute la création ensemble soupire et est en travail » — « attendant la révélation des fils de Dieu » — attendant que l'Église des premiers-nés soit complètement délivrée (« passed  over »)  dans la Première Résurrection, à la gloire, l'honneur et l'immortalité.

            Voici maintenant un autre trait important du type. Pour que, dans le type, les premiers-nés fussent épargnés et que tout le peuple de l'Éternel  fût en conséquence délivré, il était nécessaire que l'agneau pascal fût égorgé, que son sang fût aspergé sur les poteaux et les linteaux de la maison, que sa chair fût mangée cette nuit-là avec des herbes amères et avec du pain sans levain. Ainsi chaque maison d'Israël représentait la maison de la foi, chaque agneau représentait l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde, et le premier-né de chaque famille représentait Le Christ, Tête et Corps, la Nouvelle-Création. Les herbes amères représentaient les épreuves et les afflictions du temps présent, lesquelles servent d'autant plus à aiguiser l'appétit de la maison de la foi pour manger l'Agneau  et le pain sans levain. En outre, chaque membre de la famille devait manger le bâton à la main et les reins ceints pour un voyage, représentant ainsi que les premiers-nés et la maison de la foi qui prendraient leur part de l'Agneau durant la nuit du présent Age de l'Évangile seraient des pèlerins et des étrangers dans le monde, se rendant compte de l'esclavage du péché et de la mort et désirant être conduits par le Seigneur pour être libérés du péché et de la corruption, pour obtenir la liberté des fils de Dieu.

COMMÉMORATION DU SOUPER DE NOTRE SEIGNEUR

            Ce fut en accord avec ce type de l'immolation de l'agneau pascal le 14e  jour du premier mois — le jour précédant les sept jours de la Fête de la Pâque, célébrée par les Juifs — que notre Seigneur mourut en tant qu'Agneau pascal-antitype, « l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde ». Il n'était pas possible que notre Seigneur achevât à un autre montent dans la mort le sacrifice qu'il avait commencé alors qu'il avait trente ans, à son baptême dans la mort. C'est pourquoi, bien que les Juifs aient cherché maintes fois à se saisir de lui, personne ne mit la main sur lui, parce que « son heure n'était pas encore venue ». — Jean 7 : 8, 30.

            De même que les Juifs avaient reçu l'ordre de choisir le dixième jour du mois, l'agneau à sacrifier, et à le garder chez eux à partir de cette date, ainsi le Seigneur s'offrit-il à eux à juste titre à cette date lorsque, cinq jours avant la Pâque, il fit son entrée dans la ville, monté sur un âne, tandis que la multitude criait : « Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » « Il est venu chez lui, et les siens [comme nation] ne l'ont pas accueilli. Mais à ceux qui l'ont reçu [individuellement] il leur a donné la liberté (*) [Cf. Vol. 5, p. 201, et les versions catholiques : « pouvoir » ; Goguel et Monnier : « capacité » ; D. et Martin : « droit » ; Lausanne : « le droit » ; en note : « ou le pouvoir, ou l'autorité ». Stapfer :  « privilège ». Ces différentes acceptions sont données aussi par Strong : référence n° 1849. —Trad ] de devenir enfants de Dieu » [Jean 1 : 11, 12]. Par ses représentants, par ceux qui la dirigeaient, la nation au lieu de le recevoir, le rejeta, et pour le moment fit cause commune avec l'Adversaire.  Néanmoins, par la grâce de Dieu, le sang de la Nouvelle Alliance est efficace pour la maison de Jacob également, et pour tous ceux qui désirent entrer en harmonie avec Dieu. Tous ceux-là participent aux mérites de l'Agneau ;  toutefois, ils refusèrent de manger de l'Agneau-antitype,  perdant ainsi l'occasion favorable de devenir comme nation les premiers-nés, la Sacrificature royale, la nation sainte, le peuple particulier du Messie ; ils ont perdu l'occasion favorable d'être de ceux qui ont été épargnés (« passed over ») et de devenir des membres de la Nouvelle-Création, avec une vie plus abondante en gloire, en honneur et en immortalité, mais nous sommes heureux d'être informés par d'autres passages des Écritures qu'ils auront néanmoins une belle occasion d'accepter l'Agneau  de Dieu, de manger, de s'approprier sa chair, son sacrifice, et ainsi d'échapper à l'esclavage du péché et de la mort, sous la direction du Seigneur et de ses frères fidèles, Israël selon l'esprit, l'Eglise-antitype  des Premiers-nés. — Rom. 11 : 11-26.

            Ce fut à la fin du ministère de notre Seigneur, le 14e jour par conséquent, où il mourut comme l'Agneau-antitype,  du premier mois, « la nuit qu'il fut livré », et le même jour, qu'il célébra avec ses disciples la Pâque-type des Juifs ; il mangea avec ses douze apôtres l'agneau-type qui le représentait lui-même, représentait son propre sacrifice pour les péchés du monde et la « nourriture véritable » par la seule force de laquelle on peut obtenir la vie, les libertés et les bénédictions des fils de Dieu. C'est en raison de la coutume juive qui faisait commencer chaque jour non à minuit mais dans la soirée, qu'il fut possible au Seigneur de prendre part à ce souper la nuit qui précéda sa mort et pourtant le même jour. Il est évident que l'Éternel  avait arrangé toutes les affaires d'Israël en conformité avec les types que ce dernier devait exprimer.

            Notre Seigneur et ses apôtres étant juifs « nés sous la Loi », c'était une obligation pour eux de célébrer ce type et en son propre temps. Ce fut après qu'ils eurent ainsi observé le souper juif, mangeant l'agneau avec du pain sans levain et des herbes amères et probablement aussi, comme c'était la coutume, avec du « fruit de la vigne », que le Seigneur — prenant une portion du pain sans levain et du fruit de la vigne restant du souper juif, le type institua parmi ses disciples et pour son Église entière qu'ils représentaient (Jean 17 : 20), une chose nouvelle : désormais, pour eux Israël selon l'Esprit,  l'Église des Premiers nés, la Nouvelle-Création, elle devrait remplacer, supplanter le Souper de la Pâque juive. Notre Seigneur n'institua pas par là un autre type plus élevé de la Pâque. Au contraire, le type était sur le point de commencer à s'accomplir et, par conséquent, ne serait plus approprié aux yeux de ceux qui en acceptaient l'accomplissement. Notre Seigneur, l'Agneau-antitype,  allait être immolé, ainsi que l'exprime l'Apôtre dans le texte qui figure en-tête de ce chapitre : « Christ, notre Pâque [Agneau] est immolé ».

            Il n'est personne qui, acceptant Christ comme l'Agneau pascal, et acceptant ainsi l'antitype comme remplaçant le type, pourrait encore avec bienséance préparer un agneau-type et le manger pour commémorer la délivrance-type. Dès lors, la chose convenable à faire pour tous ceux qui croient en Jésus comme le véritable agneau pascal serait l'aspersion des poteaux de leur cœur avec son sang : « Ayant les cœurs par aspersion purifiés d'une mauvaise conscience [de la condamnation présente — se rendant compte que, par son sang, la propitiation de leurs péchés est faite, et que, par son sang, ils ont maintenant le pardon de leurs péchés] » [Héb. 10 : 22]. Désormais, ceux-là doivent manger, ou s'approprier pour eux-mêmes, les mérites (*) [« Les mérites » : ainsi dans le texte. — Trad.] de leur Rédempteur — les mérites (*) [« Les mérites » : ainsi dans le texte. — Trad.]  de l'homme Christ Jésus, qui se donna en rançon pour tous. Par la foi, ils doivent prendre leur part de ces mérites (*) [« Les mérites » : ainsi dans le texte. — Trad.]  et discerner que de même que leurs péchés furent placés sur le Seigneur et qu'il mourut pour eux, ainsi ses mérites (*) [« Les mérites » : ainsi dans le texte. — Trad. ] et sa justice leur sont imputés à eux. Ce sont ces choses qu'ils mangent, c'est-à-dire s'approprient par la foi.

            Si, donc, le Souper de notre Seigneur a remplacé le Souper de la Pâque, sans toutefois en être un autre type plus élevé — l'antitype ayant commencé — qu'était-il donc ? Nous répondons que c'était une commémoration (« Memorial ») de l'antitype — un souvenir rappelant à ses disciples le commencement de l'accomplissement de la Pâque-antitype.

            Ainsi, le fait d'accepter notre Agneau et aussi de commémorer sa mort pour nous, signifie l'attente de la délivrance promise du peuple de Dieu, et signifie donc que ceux qui apprécient cette commémoration et la célèbrent avec intelligence pendant qu'ils sont dans le monde, ne seront pas du monde, mais seront comme des pèlerins et des étrangers qui cherchent des conditions plus désirables, débarrassés des flétrissures, des afflictions et de l'esclavage du temps présent du règne du Péché et de la mort. Ceux-là participent au vrai pain, au pain sans levain-antitype: ils cherchent à l'avoir dans sa pureté, sans la corruption (levain) de la théorie humaine, de la flétrissure, des ambitions, de l'égoïsme, etc., afin qu'ils puissent être forts dans le Seigneur et dans la puissance de sa force. Ils participent également aux herbes amères de la persécution, selon la déclaration du Maître que le serviteur n'est pas plus grand que son Seigneur, et que le Seigneur lui-même fut injurié, persécuté et rejeté, ils doivent eux aussi s'attendre à un traitement semblable, parce que le monde ne les connaît pas, de même qu'il ne l'a pas connu. Oui, en vérité, son témoignage est que nul ne lui sera agréable si sa fidélité ne lui attire pas la défaveur du monde. Il déclare : « Tous ceux aussi qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus, seront persécutés. »  « On dira, en mentant, toute espèce de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous et tressaillez de joie, car votre récompense est grande dans les cieux. » — Matt. 5 : 11, 12 ; 2 Tim. 3 : 12.

            Lorsque notre Seigneur institua son Souper commémoratif appelé le Dernier Souper [ou la Sainte Cène, en français – Trad], ce fut, comme nous l'avons dit plus haut, un nouveau symbole, édifié sur l'ancien type de la Pâque et en rapport avec lui, bien que distinct de lui ; ce fut une commémoration, ou un souvenir de l'antitype.  Comme nous le lisons, il « prit du pain, et après avoir rendu grâces, il le rompit et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous [ceci me représente, l'Agneau-antitype ; il représente ma chair] ; faites ceci en mémoire de moi. » L'intention évidente de notre Seigneur était de fixer dans l'esprit de ses disciples le fait qu'il est l'Agneau  antitype pour les premiers-nés — antitypes et la maison de la foi. L'expression « Faites ceci en mémoire de moi » implique que cette nouvelle institution devrait, pour ses disciples, remplacer l'ancienne laquelle doit maintenant ne plus servir parce qu'elle est accomplie. « De même il prit la coupe aussi, après le souper, en disant : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang » — le sang de l'alliance — le sang qui scelle la Nouvelle-Alliance, « Faites ceci, toutes les fois que vous la boirez, en mémoire de moi. » Selon notre compréhension, cela n'implique pas que nous le fassions sans tenir compte du temps et du lieu, etc., mais cela signifie que, désormais, quand cette coupe et ce pain sans levain seraient employés pour célébrer la Pâque, on devrait à chaque occasion considérer cela comme une célébration non du type, mais de l'antitype. De même qu'il n'eût pas été légal, convenable ou typique de célébrer la Pâque à tout autre moment qu'au jour fixé par l'Éternel, de même il n'est pas encore convenable de célébrer l'antitype à tout autre moment qu'à son anniversaire. — 1 Cor. 11 : 23-25.

            L'Apôtre  ajoute : « Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne » (1 Cor. 11 : 26). Ceci nous montre que les disciples comprirent clairement que désormais pour tous les disciples du Seigneur, la célébration annuelle de la Pâque doit avoir une nouvelle signification : le pain rompu représentant la chair du Seigneur, la coupe représentant son sang. Bien que cette nouvelle institution ne fût pas imposée à ses disciples comme une loi, et bien qu'aucune sanction ne s'attachât à sa non-observance, néanmoins le Seigneur savait bien que tous ceux qui mettraient leur confiance en lui et l'apprécieraient en tant qu'Agneau-antitype de la Pâque, seraient heureux d'observer la commémoration qu'il leur est ainsi suggérée. Et il en est encore ainsi. La foi en la rançon continue à trouver son illustration dans ce simple anniversaire, « jusqu'à ce qu'il vienne », — non seulement jusqu'à la parousia,  au présence de notre Seigneur, dans la moisson ou fin de l'Age  actuel, mais jusqu'à ce que, dans sa parousia, ses fidèles aient été un par un, rassemblés auprès de lui au-­delà du « Voile », où ils y participeraient à un degré plus complet encore, et, comme l'a déclaré notre Seigneur, pour le prendre « nouveau dans le Royaume ». [Matt. 26 : 29 — Note D.]

« NOUS QUI SOMMES PLUSIEURS, SOMMES UN SEUL PAIN »

            « La coupe de bénédiction que nous bénissons, n'est-elle pas la communion du sang de Christ ? Le  pain que nous rompons, n'est-il pas la communion du corps du Christ ? Car nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons tous à un seul et même pain. » — 1 Cor. 10 : 16,17.

            Sous la direction du saint Esprit, l'Apôtre expose ici devant nous une pensée supplémentaire concernant cette Commémoration instituée par notre Seigneur. Il ne rejette pas, mais au contraire affirme qu'en premier lieu le pain représente le corps brisé de notre Seigneur, sacrifié pour nous, et que la coupe représente son sang qui scelle notre pardon. Mais ici, il nous montre en outre que nous, en tant que membres de l’Ecclésia, membres du corps de Christ, les Premiers-nés en perspective, la Nouvelle-Création, devenons participants avec notre Seigneur dans sa mort, dans son sacrifice, et comme il l'a déclaré ailleurs, une partie de notre alliance consiste à « compléter ce qui manque aux souffrances du Christ » (Col. 1 : 24 — G. et M.). La pensée exprimée ici est la même que celle de l'expression « Nous avons été baptisés en sa mort ». Ainsi, tandis que la chair de notre Seigneur était le pain rompu pour le monde, les croyants de cet Age de l'Évangile, les fidèles, les élus, la Nouvelle-Création, sont comptés comme faisant partie de ce seul pain, « des membres du corps de Christ » ; c'est pourquoi, quand nous rompons le pain, non seulement nous le reconnaissons comme étant le sacrifice de notre Seigneur, pour nous, mais de plus nous le reconnaissons comme étant le sacrifice de toute l'Église, de tous ceux qui se sont consacrés pour être morts avec lui, pour être rompus avec lui, pour partager ses souffrances.

            Telle est la pensée exacte renfermée dans le terme « communion » — commune-union, participation-commune. En conséquence, en célébrant chaque année cette Commémoration, non seulement nous reconnaissons que le fondement de toutes nos espérances repose sur le sacrifice de notre cher Rédempteur pour nos péchés, mais nous rappelons et nous renouvelons notre propre consécration pour « être morts avec lui, afin que nous puissions aussi vivre avec lui », pour « souffrir avec lui, afin que nous puissions aussi régner avec lui ».  Quelle signification noble et large a cette célébration d'institution divine ! Nous ne remplaçons pas la réalité par les symboles ; rien ne pourrait être plus éloigné de l'intention de notre Seigneur, ni plus éloigné de la convenance de notre part. La communion de cœur avec lui, le cœur se nourrissant de lui, la communion de cœur avec les autres membres du corps, et le cœur discernant ce que signifie notre alliance de sacrifice, voilà ce qui constitue la vraie communion. Si nous sommes fidèles, nous la mettrons en pratique jour après jour, pendant toute l'année, journellement brisés avec notre Seigneur, nous nourrissant continuellement de son mérite, croissant en force dans le Seigneur et dans la puissance de sa force. Quelle bénédiction nous recevons en célébrant cette commémoration ! Combien notre cœur brûle de l'apprécier davantage, de croître davantage en grâce et en connaissance, et de participer davantage aux privilèges de service auquel nous sommes appelés, non seulement touchant le présent mais également pour l'avenir !

            On remarquera que l'Apôtre  comprend aussi la coupe pour laquelle nous glorifions Dieu. « N'est­elle pas la communion [commune-union, participation commune] du sang de Christ ? » Oh ! Quelle précieuse pensée de savoir que les vrais consacrés, le fidèle « petit troupeau » de la Nouvelle­Création  à travers cet Age  de l'Évangile,  ont été Christ dans la chair, et que les souffrances, les épreuves, l'ignominie et la mort de ceux que le Seigneur a acceptés  et reconnus comme « membres de son corps » dans la chair, sont toutes comprises comme faisant partie de son sacrifice, parce qu'ils sont associés avec, lui, et soumis à notre Chef (Tête), notre Souverain Sacrificateur ! Quel est celui qui, comprenant la situation, qui, appréciant l'invitation de Dieu à devenir membre de cette Ecclésia  et à participer maintenant au sacrifice jusqu'à la mort qui en est la conséquence ainsi qu'à l’œuvre glorieuse de l'avenir, ne se réjouit pas d'être estimé digne de souffrir l'opprobre pour le nom de Christ, et pour laisser sa vie au service de la Vérité, comme membre de sa chair et de ses os ? Qu'importe  à ceux-là si le monde ne nous connaît pas, comme il ne l'a pas connu non plus ? (1 Jean 3 : 1). Que leur importe-t-il  de perdre les bénédictions et avantages terrestres les plus excellents si, comme membres du corps de Christ, ils peuvent être estimés dignes de participer avec le Rédempteur aux gloires à venir ?

            A mesure qu'ils croissent en grâce, en connaissance et en zèle, chacun d'eux est rendu capable de peser et de juger la chose du point de vue de l'Apôtre  lorsqu'il dit, touchant les faveurs et avantages terrestres : « Je regarde toutes choses comme une perte... comme de la boue ». « J'estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous. » — Phil. 3 : 8 ; Rom. 8 : 18 — Seg.

            Une autre pensée concerne l'amour, la sympathie  et l'intérêt mutuels, qui devraient prévaloir parmi tous les membres de ce « seul corps » du Seigneur. A mesure que l'Esprit du Seigneur vient de plus en plus pour gouverner notre cœur, nous serons amenés à nous réjouir chaque fois que nous avons l'occasion de faire du bien à tous les hommes, mais spécialement à la maison de la foi. En même temps que nos sympathies grandissent et s'étendent à l'humanité entière, elles doivent grandir spécialement à l'égard du Seigneur, et en conséquence, spécialement envers ceux qu'il reconnaît, qui ont son Esprit, et qui cherchent à marcher sur ses traces. L'Apôtre  indique que notre amour pour les frères, pour les autres membres de son corps, donnera la mesure de notre amour pour le Seigneur. Si notre amour doit être tel qu'il endure toutes choses et supporte toutes choses de la part des autres, combien plus cela sera vrai à l'égard des autres membres du même corps, si étroitement unis à nous par notre Tête (Chef) ! Il n'est pas surprenant que l'Apôtre Jean déclare que l'une des plus fortes preuves que nous sommes passés de la mort à la vie est notre amour pour les frères (1 Jean 3 : 14). En vérité, nous nous souvenons qu'en parlant d'accomplir ce qui reste des afflictions, du Christ, l'Apôtre  ajoute : « par son corps qui est l'Église ». — Col. 1 : 24.

            La même pensée est encore exprimée dans ces paroles : « et nous, nous devons laisser nos vies pour les frères » (1 Jean 3 : 16). Quelle fraternité cela implique ! Où pourrions-nous espérer trouver ailleurs un tel amour pour les frères qu'il aille jusqu'à laisser sa vie pour eux ? Nous ne parlons pas maintenant de la manière dont il peut plaire au Seigneur d'appliquer le sacrifice de l'Église, représenté par le « bouc de l'Éternel  » comme faisant partie des sacrifices du Jour de Réconciliation (*) [Figures du Tabernacle, p. 60.].  Nous notons simplement, avec l'Apôtre,  le fait qu'en ce qui nous concerne, le sacrifice, l'abandon  de notre vie, doit être fait en général pour les frères, à leur service ; le service pour le monde appartient surtout à l'Age à venir, le Millénium. Dans les conditions actuelles, notre temps, nos talents, notre influence et nos moyens sont plus ou moins hypothéqués par d'autres (l'épouse ou des enfants ou des parents âgés ou d'autres personnes à notre charge), et nous sommes tenus également à nous pourvoir de « choses nécessaires »,  « décentes » et « honnêtes devant tous les hommes ». En conséquence, nous trouvons à notre disposition peu de chose comparativement à sacrifier, peu de chose comparativement à déposer pour les frères, et ce peu le monde, la chair et le diable essaient continuellement de nous en priver et de le détourner du sacrifice auquel nous l'avons consacré.

            Le choix de l'Église  fait par le Seigneur, en un temps où le mal prévaut, a pour but de pouvoir prouver la mesure de l'amour et de la loyauté de chacun pour le Seigneur et pour les siens, par les circonstances environnantes. Si notre amour est froid, les appels du monde, de la chair et de l'Adversaire  seront trop forts pour nous, et attireront notre temps, notre influence, notre argent. D'un autre côté, dans la proportion où notre amour pour le Seigneur est fort et chaud, dans la même proportion nous prendrons plaisir à lui sacrifier les mêmes choses : non seulement nous donnerons notre surplus d'énergie, d'influence et de moyens en les déposant selon que nous en trouvons l'occasion favorable au service des frères, mais en plus, cet esprit de dévouement au Seigneur nous poussera à diminuer dans des limites raisonnables, économiques, les exigences du foyer et de la famille et spécialement les nôtres, de façon à pouvoir sacrifier davantage sur l'autel de l'Éternel.  Pendant trois ans  et demi, notre Seigneur rompit son corps, et pendant trois ans et demi il donna son sang, sa vie et mit fin seulement à ses sacrifices au Calvaire. Ainsi en est-il pour nous :  l'abandon de notre vie en faveur des frères se fait dans les petites affaires de service, soit temporelles soit spirituelles, les spirituelles étant supérieures et, donc, les plus importantes : cependant, celui qui ferait taire sa compassion à l'égard d'un frère dans le besoin temporel, donnerait la preuve que l'Esprit du Seigneur ne gouverne pas son cœur à un degré convenable.

LA COMMÉMORATION DE LA PAQUE  A TOUJOURS SA RAISON D'ÊTRE

            A l'origine, la commémoration de la mort de notre cher Rédempteur (avec la signification plus large encore que lui donne le saint Esprit par l'intermédiaire de l'Apôtre, celle de notre participation ou communion avec lui dans son sacrifice) avait lieu, comme nous l'avons vu, à une date particulière — le quatorzième jour du premier mois, selon la manière de calculer des Juifs (*) [Chez les Hébreux, l'année commence au printemps, à la première apparition d'une nouvelle lune aux environs [ou « vers » : « about » dans l’édition de 1915 et « après » : « after » dans d'autres éditions — Trad. [de l'équinoxe du printemps. Il est facile de calculer le 14e jour, mais on ne doit pas le confondre avec la semaine de la Fête, oui, elle, commençait  le 15e  jour et durait toute une semaine — la célébration judaïque. Cette semaine de pain sans levain, célébrée avec joie par les Juifs, correspond à la vie future entière d'un chrétien ; elle représente spécialement l'année complète d'une célébration du Souper anniversaire à la célébration suivante. Pour le Juif, le sacrifice de l'Agneau  était le moyen d'atteindre son but, le début de la fête de la semaine laquelle retenait spécialement son attention. Notre Commémoration se rapporte à l'immolation de l’Agneau et appartient donc au 14e jour de Nisan (le premier mois). De plus, nous devons nous souvenir qu'avec la manière différente de calculer les heures du jour, la nuit du 14e  jour de Nisan correspondrait à ce que nous appellerions maintenant la soirée du 13e jour p.515 [Note IV]. La même date, obtenue par la même méthode de calcul, est toujours appropriée et intéressera tous ceux qui recherchent les « vieux sentiers » et désirent y marcher. Cette commémoration annuelle de la mort du Seigneur, etc., telle qu'elle fut instituée par notre Seigneur et observée par l'Église primitive, a été reprise depuis peu parmi ceux qui viennent à la lumière de la Vérité présente [2 Pi. 1 : 12].

            Ce n'est pas surprenant si, perdant de plus en plus de vue la signification réelle du Souper symbolique du Seigneur,  on négligera également les convenances qui s'attachent à son observance annuelle. Cela devient plus facile à saisir lorsque nous en venons à comprendre l'historique du sujet, comme suit :

            Après la mort des Apôtres et de leurs successeurs immédiats —  vers le troisième siècle environ — le catholicisme romain était devenu influent dans l'Église. L'une de ses fausses doctrines prétendait que si la mort de Christ a assuré l'annulation du péché passé, elle ne pouvait compenser des transgressions personnelles après que le croyant était entré en alliance avec Christ, après le baptême, mais qu'un nouveau sacrifice était nécessaire pour de tels péchés. C'est en se basant sur cette erreur qu'on édifia la doctrine de la Messe. Comme nous l'avons expliqué précédemment d'une manière assez détaillée, la Messe était considérée comme un nouveau sacrifice de Christ accompli pour les péchés particuliers de l'individu en faveur de qui était offerte, ou sacrifiée, la Messe. Pour faire paraître raisonnable ce nouveau sacrifice de Christ, on prétendait que le prêtre officiant avait le pouvoir de changer le pain et le vin en corps réel et en sang réel de Christ ; et qu'ensuite, en brisant l'hostie, on brisait ou on sacrifiait de nouveau le Seigneur pour les péchés de l'individu pour qui l'on célébrait la Messe. Nous avons déjà montré que, du point de vue divin, cet enseignement et cette pratique étaient en abomination aux yeux de l'Éternel  — « l'abomination qui cause la désolation ». — Dan. 11 : 31 ; 12 : 11 (*).[Vol. II, Chap. IX et Vol. III, Chap. IV.]

            Cette fausse doctrine causa en effet la désolation, et dans son sillage vinrent les multiples erreurs de l'église, la grande chute ou apostasie qui constitua le système romain — le principal de tous les antichrists. Siècle après siècle, cette vue prévalut et fit autorité dans toute la Chrétienté, jusqu'à ce qu'au seizième siècle, le mouvement de la Grande Réformation commença à susciter de l'opposition et, dans la même mesure, commença à trouver les vérités qui avaient été cachées durant les « Siècles des ténèbres » sous les fausses doctrines et les fausses pratiques de l'antichrist. Au fur et à mesure que les Réformateurs reçurent plus de lumière sur le témoignage entier de la Parole de Dieu, cette lumière renferma des vues plus claires du sacrifice de Christ, et ils commencèrent à discerner que la théorie et la pratique papales de la Messe étaient vraiment « l'abomination de la désolation », aussi la désavouèrent-ils à des degrés divers de précision. L'Église anglicane révisa son Livre de prières en 1552 et en expurgea le mot Messe.

            La coutume de la Messe remplaça pratiquement les célébrations annuelles de la Sainte Cène du Seigneur, car les Messes furent dites à de fréquents intervalles, dans le but de purifier à maintes reprises les gens de leurs péchés. Lorsque les réformateurs se rendirent compte de cette erreur, ils essayèrent de revenir à la simplicité de la première institution et désavouèrent la Messe romaine comme étant une célébration inconvenante du Souper commémoratif du Seigneur. Cependant, ne discernant pas le rapport étroit entre le type de la Pâque et l'antitype de la mort de notre Seigneur, et le Souper comme un anniversaire [souvenir, commémoration : « memorial » —Trad.], ils ne saisirent pas la pensée qu'il convenait de l'observer une fois l'an. C'est pourquoi nous trouvons parmi les protestants que les uns le célèbrent chaque mois, d'autres chaque trimestre, et d'autres encore tous les quatre mois — chaque dénomination usant de son propre jugement — les « Disciples » le célébrant chaque semaine à cause d'une mauvaise compréhension des Écritures quelque peu semblable à leur mauvaise compréhension du baptême. Pour célébrer chaque semaine le souper, ils s'appuient sur les déclarations du Livre des Actes des Apôtres d'après lesquelles les premiers chrétiens s'assemblaient le premier jour de la semaine, et « rompaient le pain » à l'occasion de ces rassemblements. —  Actes 2 : 42, 46 ; 20 : 7.

            Nous avons déjà fait observer (*) [Voir le chapitre précédent.] que ces célébrations hebdomadaires n'étaient pas des commémorations de la mort du Seigneur, mais au contraire des agapes fraternelles, en souvenir de sa résurrection et des nombreuses fois qu'ils eurent la joie de rompre le pain avec lui au premier jour de la semaine durant les quarante jours qui précédèrent son ascension. Le souvenir de ces moments où le pain avait été rompu et pendant lesquels leurs yeux s'étaient ouverts et où ils l'avaient reconnu, les amenèrent probablement à se réunir désormais chaque premier jour de la semaine et, à bon droit, de rompre le pain ensemble. Comme nous l'avons déjà fait remarquer, il n'est jamais fait mention de la coupe dans ces agapes, alors que chaque fois qu'il est question de la Sainte Cène (ou anniversaire du Souper du Seigneur — Trad.), la coupe occupe une place tout aussi importante que celle du pain.

QUI PEUT CÉLÉBRER LA PAQUE ?

            Nous répondons, tout d'abord, que quiconque ne se confie pas au sang précieux de Christ répandu en sacrifice pour les péchés ne devrait pas communier. Nul ne devrait communier s'il n'a pas, par la foi, sur les poteaux et le linteau de son tabernacle terrestre le sang d'aspersion qui nous parle de paix au lieu d'appeler la vengeance comme le fit le sang d'Abel (Héb. 12 : 24). Nul ne devrait célébrer la fête symbolique s'il ne possède la vraie fête dans son cœur, et s'il n'a pas accepté Christ comme son donateur de vie. En outre, nul ne devrait communier s'il n'est pas un membre du seul corps, du seul pain, et s'il n'a pas estimé que sa vie (son sang) est sacrifiée avec celle du Seigneur, dans le même calice, ou coupe. Il y a là une ligne de démarcation clairement tracée, non seulement entre les croyants et les incroyants, mais aussi entre les consacrés et les non-consacrés. Toutefois, il appartient à chaque individu de tracer la ligne pour lui-même, aussi longtemps que ses professions de foi sont bonnes et raisonnablement confirmées par sa conduite extérieure. Ce n'est pas à un membre d'en juger un autre ; l'Église même n'a pas à juger sauf, comme nous l'avons déjà indiqué, si la chose a été portée devant elle sous une forme définie selon les règles prescrites. Par ailleurs, les anciens ou représentants de l'Église, devraient présenter à ceux qui s'assemblent ces stipulations et ces conditions : (1) la foi dans le sang, et (2) la consécration à l'Éternel et à son service, même jusqu'à la mort. Ensuite, ils devraient inviter tous ceux qui sont ainsi disposés et consacrés à s'unir  pour célébrer la mort du Seigneur et leur propre mort. Cette invitation et toutes celles qui ont rapport avec cette célébration devraient être exprimées dans un sens large qui exclut toute pensée de sectarisme. Tous devraient être les bienvenus pour y participer, sans tenir compte de la confession à laquelle ils appartiennent, ni de divergences sur d'autres sujets, s'ils sont en plein accord touchant ces vérités fondamentales : la rédemption grâce au sang précieux, et une entière consécration jusqu'à la mort, basée sur cette justification [Édit. : « leur donnant la justification »].

            Il est à propos de considérer ici les paroles de l'Apôtre :

            « Ainsi, quiconque mange ce pain ou boit la coupe du Seigneur indignement sera coupable à l'égard du corps et du sang du Seigneur. Mais que chacun s'éprouve soi-même ; et qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe ; car celui qui mange et qui boit indignement, mange et boit un jugement contre lui-même, ne distinguant pas le corps du Seigneur. » — 1 Cor. 11 : 27-29.

            L'avertissement de l'Apôtre  semble ici concerner une manière négligée de célébrer cet anniversaire en en faisant une fête et en y invitant n'importe qui. Il ne s'agit pas d'une telle fête, mais d'un anniversaire solennel, destiné uniquement aux membres du « corps » du Seigneur ; quiconque ne discerne pas cela, quiconque ne discerne pas que le pain représente la chair de Jésus et que la coupe représente son sang, s'attire, en y participant, la condamnation — et non la « damnation » comme l'indique la version commune, mais une condamnation aux yeux du Seigneur, et également une condamnation dans sa propre conscience. Avant de participer à ces emblèmes, chacun individuellement devrait donc décider pour lui-même si oui ou non il croit et se confie dans le corps rompu et dans le sang versé de notre Seigneur pour prix de la rançon, et, en second lieu, si oui ou non, il a fait la consécration de tout son être afin qu'il puisse ainsi être compté comme membre de ce « seul corps ».

            Ayant pris note de ceux qui sont exclus et de ceux qui ont à juste titre accès à la table du Seigneur, nous voyons que chaque véritable membre de l'Ecclésia a le droit d'y participer, à moins que ce droit n'ait été supprimé à la suite d'une action publique de toute l'Église, conformément à la règle donnée à ce sujet par le Seigneur (Matt. 18 : 15-17). Tous ces véritables membres de l'Ecclésia (en règle avec la Parole — Trad.) peuvent donc célébrer la Pâque ; tous désireront sûrement la célébrer, désireront sûrement se conformer à l'exhortation du Maître avant sa mort : « Mangez-en tous ; buvez-en tous ». Ils se rendront compte qu'à moins de manger la chair du Fils de l'homme, et de boire son sang, nous n'avons aucune vie en nous, et que si, dans leur cœur et dans leur esprit, ils ont participé réellement aux mérites du sacrifice du Seigneur, c'est à la fois un privilège et un plaisir de le commémorer et de le confesser devant les uns les autres et devant l'Éternel.

QUI PEUT OFFICIER ?

            La fausse doctrine de la Messe, et la création d'une classe dans l'Église appelée le clergé pour faire ce service et d'autres semblables, ont causé une impression si profonde dans l'esprit du public que, d'une manière générale, même les Protestants soutiennent, jusqu'à ce jour, que la présence d'un ministre ordonné est d'une nécessité absolue pour demander une bénédiction et pour officier à ce service de commémoration, et que toute autre manière de procéder serait sacrilège. Que cette théorie soit absolument fausse, on l'admettra très promptement si l'on se souvient que tous ceux qui ont le privilège de participer à cette Commémoration sont des membres consacrés de la « Sacrificature royale », que tous ont pleine autorité de la part de l'Éternel  pour prêcher sa Parole selon leurs talents et leurs occasions de service, et pleinement établis également pour accomplir tout service ou tout ministère dont ils sont capables pour lui et pour les membres de son corps, et, en son nom, pour d'autres. « Vous êtes tous frères » est la règle du Seigneur, et l'on ne doit pas l'oublier lorsque nous, célébrons la communion avec lui, son oeuvre rédemptrice et notre commune-union avec lui et avec les autres membres de son corps.

            Néanmoins, dans chaque petit groupe du peuple du Seigneur, dans chaque petite Ecclésia, ou corps de Christ, ainsi que nous l'avons déjà signalé, les Écritures indiquent qu'il doit y avoir de l'ordre, et qu'une partie de cet ordre est qu'il doit y avoir « des anciens dans chaque église ».  Bien que chaque membre de l'Ecclésia,  la Nouvelle-Création, ait reçu du Seigneur une ordination suffisante qui lui permette de prendre n'importe quelle part dans la Sainte Cène, cependant, en élisant des anciens, l'Église indique que ceux-ci doivent être les représentants de l'Ecclésia entière dans des affaires comme celle-ci. C'est pourquoi le service de préparation et d'administration de cette Commémoration leur revient comme étant une activité pour  laquelle ils ont déjà été choisis par l'Église.

            En déclarant « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d'eux », le Seigneur nous montre, d'une manière concluante, que partout où cela est possible, cette commémoration doit être célébrée en compagnie d'autres membres du corps. La bénédiction qui s'y attache a pour but d'attirer les membres les uns vers les autres, non seulement dans ce rassemblement annuel, mais toutes les fois que cela est possible. Partout où deux ou trois peuvent s'assembler pour mériter cette promesse, s'il est impossible ou qu'il y ait quelque inconvénient à se joindre à un groupe plus important — ils ont le privilège de faire « cette Commémoration en tant qu'Église, comme une Ecclésia complète. Et même si un frère (ou une sœur se trouvait dans des circonstances telles qu'il (ou elle) ne pourrait se joindre à d'autres, nous suggérons qu'il (ou elle) ait une foi suffisamment forte pour aller au Seigneur réclamer sa promesse en considérant que le Seigneur et lui-même (ou elle-même) forment les « deux » réunis ensemble. Nous conseillons qu'un tel isolement inévitable ne puisse empêcher quelqu'un de célébrer chaque année le grand sacrifice pour le péché et d'y participer avec notre Seigneur ; que le chrétien isolé se procure du pain (sans levain si possible ou pain azyme) et du fruit de la vigne (du jus de raisin, ou du vin (*) [Pour autant que nous puissions en juger, le Seigneur employa du vin fermenté lorsqu'il institua la Sainte Cène. Néanmoins, comme il ne spécifia pas le vin, mais simplement le « fruit de la vigne », et comme d'autre part, les habitudes alcooliques ont pris une forte et mauvaise influence de nos jours, nous croyons avoir l'approbation du Seigneur en employant du jus de raisin non fermenté auquel on pourrait ajouter quelques gouttes de vin fermenté de manière à satisfaire la conscience de celui qui pourrait être enclin à considérer que pour se conformer à l'exemple du Seigneur, il faudrait faire usage du vin fermenté. De cette manière, il n'y aura aucun danger pour aucun des frères du Seigneur, même pour les plus faibles dans la chair.] et qu'il commémore en communion d'esprit avec le Seigneur et avec les autres membres du corps dont il est séparé par la force des choses.

UN ORDRE DE SERVICE

            Étant donné que le Seigneur n'a pas établi de règle ou d'ordre de service, il ne nous appartient pas de le faire. Cependant, nous croyons sans être inconvenant qu'il nous est permis de suggérer ce qui se recommande à nous comme étant une célébration modérée, raisonnable, disciplinée, de cette Commémoration. Nous le faisons, non pas avec l'intention d'établir une règle ou une loi, mais pour aider à obtenir une vue modérée sur la question ceux qui ont été habitués à un service minutieux et d'autres qui n'ont pas été habitués à quelque chose de ce genre. Que ce que nous exprimons ici soit donc considéré comme étant une simple suggestion, sujette à telle au telle modification, etc., qui peut paraître recommandable. Voici donc notre suggestion :

            (1) Commencer le service par un ou plusieurs cantiques appropriés à la circonstance, d'un caractère solennel et attirant l'esprit sur la Commémoration.

            (2) Prier pour demander la bénédiction sur l'assemblée et spécialement sur ceux qui vont participer à la Pâque, en rappelant également les membres du même corps, qui nous sont connus au inconnus, dans le monde entier, et spécialement ceux qui célèbrent cette Commémoration à son jour anniversaire.

            (3) L'Ancien  qui est chargé du service peut lire dans les Écritures le récit de l'institution du Souper du Seigneur.

            (4) Le même Ancien ou un autre Ancien peut alors exposer le sujet — type et antitype — soit en improvisant soit, selon son désir, en lisant l'explication portant sur le sujet tout entier, comme par exemple, la dissertation qui vient d'être faite.

            (5) En appelant l'attention sur le fait que notre Seigneur bénit le pain avant de le rompre, l’Ancien qui préside peut maintenant inviter un frère compétent à demander la bénédiction sur le pain ou — s'il n'y a pas d'autre frère compétent que lui-même — il doit invoquer la bénédiction divine sur le pain et sur ceux qui doivent y participer, afin que leurs yeux de compréhension puissent s'ouvrir largement pour apprécier ou comprendre le sens profond qui s’attache au pain, et que tous les participants puissent avoir une communion bénie avec le Seigneur en employant ce symbole de sa chair et qu'ils puissent renouveler leur propre consécration — être rompus avec lui.

            (6) On peut ensuite rompre le pain sans levain (ou pain azyme) en employant les paroles du Seigneur : « Ceci est mon corps, qui est brisé pour vous ; mangez-en tous » ; le plat contenant ainsi ce pain rompu peut être servi par l'un des frères ou par la personne qui préside ; ou bien, si l'assemblée est nombreuse, deux, quatre, six ou n'importe quel nombre nécessaire de plats de pains peuvent être servis simultanément par le nombre correspondant de frères consacrés.

            (7) Il est bon d'observer le silence pendant la présentation des emblèmes ; toutefois, de brèves remarques surtout en rapport avec la signification du pain et la manière de nous nourrir du Seigneur, peuvent être appropriées. Cependant, en général, il est préférable que ces choses soient dites, soit par le président soit par un autre orateur lorsqu'il explique la célébration en général, avant la distribution, afin que la communion des participants ne soit pas troublée.

            (8) On demande ensuite la bénédiction sur la coupe, comme le fit notre Seigneur qui « prit la coupe et la bénit », puis la donna à ses disciples. Un frère peut être invité à présenter cette prière d'action de grâces et à implorer la bénédiction du Seigneur sur les participants, après quoi on fait circuler la coupe comme précédemment le pain, c'est-à-dire dans le silence.

            (9) Le service étant ainsi terminé, nous conseillons d'imiter le Seigneur et les apôtres jusqu'au bout : chanter un cantique pour finir, puis se séparer sans prier de nouveau. Nous conseillons qu'en la circonstance, on évite les salutations habituelles, les questions sur la santé, etc. ; que chacun retourne chez soi en évitant autant que possible tout ce qui pourrait troubler ses réflexions et sa communion ; chacun doit s'efforcer de rester autant que possible dans cette communion, non seulement pendant cette soirée, mais durant le jour suivant, ayant à l'esprit les expériences du Seigneur à Gethsémané, son besoin de sympathie et de soutien, et le fait que chaque membre de son corps peut aussi avoir son Gethsémané, et avoir besoin du réconfort  et du soutien des frères.

            Du Maître, il est écrit qu' « il n'y eut personne avec lui »,  personne qui pût sympathiser avec lui à l'heure de son épreuve. Pour nous, la chose est différente. Nous avons les autres membres du corps, baptisés comme nous dans la mort, engagés comme nous à être « rompus » comme membres du seul pain, et acceptés et oints du même saint Esprit. Alors que nous nous rappelons cette chose, cherchons avec ardeur à être utiles aux autres membres du corps, nous souvenant que ce que nous faisons au plus petit membre du corps, nous le faisons à la Tête et que c'est apprécié par lui. Nous pouvons à propos nous souvenir en même temps de l'exemple de Pierre : son ardeur impulsive comme serviteur du Seigneur, et pourtant sa faiblesse au moment de l'épreuve, et le besoin qu'il eut de l'aide du Seigneur et de ses prières. « J'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. » Se rappeler cela peut être une aide spéciale pour nous, comme ce le fut indiscutablement pour l'Apôtre  Pierre par la suite. Cela nous rendra d'autant plus capables de nous attendre au Seigneur afin de trouver « grâce pour [avoir du] secours au moment opportun » [Héb.  4 : 16].

            Dans le même temps, il sera bon aussi que nous nous rappelions Judas, comment sa chute provint de son égoïsme (son ambition, sa cupidité). En nous souvenant comment, par cette porte de l'égoïsme, Satan entra de plus en plus en lui, cela peut nous aider à nous tenir sur nos gardes de peur de tomber d'une manière semblable dans un piège de l'Adversaire, de peur de renier, pour une considération quelconque, que le Seigneur nous a rachetés, de peur aussi que nous trahissions, dans un sens quelconque du mot, le Seigneur ou ses frères ou sa Vérité. Que tout le jour suivant la Pâque, nous pensions aux expériences de notre cher Rédempteur, non seulement pour que nous puissions ainsi sympathiser profondément avec lui, mais en plus pour que nous ne puissions trouver étranges les épreuves ardentes que le Seigneur peut laisser venir sur nous, ses disciples, mais au contraire pour que nous puissions le suivre jusqu'à la consommation et garder toujours en mémoire ses dernières paroles : « Tout est accompli.» Puissions-nous discerner que cela signifiait l'achèvement de son offrande pour le péché en notre faveur, que ses blessures nous apportent la guérison et aussi qu'il vit à toujours pour intercéder en notre faveur et pour nous secourir au temps du besoin.

PAQUES  PAQUE

            Le terme « Pâque » ne se rencontre qu'une seule fois dans les Écritures [dans la version anglaise : « Easter » — Trad.], en Actes 12 : 4, à cause d'une mauvaise traduction ; il devrait être rendu par « Passover » [« Pâque »]. Le nom « Easter » a été emprunté aux païens. Il est d'origine saxonne, et désigne une déesse des Saxons, ou plutôt de l'Est, Estera, dont on célébrait la fête au printemps, à peu près à la même époque que la Pâque. L'adoption de ce nom, et son application à la période où l'on célèbre la mort, la résurrection et l'ascension de notre Seigneur jusqu'à la venue de la bénédiction à la Pentecôte, fut évidemment un essai de permettre aux institutions chrétiennes de supplanter le plus aisément celles du paganisme. Comme la plupart de ces concessions, elle date du troisième siècle environ. Cette origine païenne du nom Pâques ne doit guère troubler notre esprit, car nous ne l'employons plus pour célébrer la déesse de l'Est (Orient). Parmi les protestants, le nom a été attribué d'une manière nettement délimitée à une seule journée, au lieu d'une période comme jadis, et comme l'emploient encore les catholiques. Ce jour unique s'appelle dimanche de Pâques. Toute commémoration de la résurrection de notre Seigneur sera toujours précieuse à son peuple, mais pour ceux qui apprécient correctement le sujet, chaque dimanche est un dimanche de Pâques, parce que chaque dimanche est un anniversaire commémoratif de la résurrection de notre Seigneur d'entre les morts.

            Notre intention, en introduisant ici ce sujet, est plus particulièrement d'attirer l'attention sur la vue plus large du terme Pâques, soutenue par les catholiques, vue qui renferme le Vendredi-saint aussi bien que le dimanche de Pâques, et qui, en fait, couvre la même période que le temps de la Pâque. On aurait pu croire qu'avec l'introduction de la Messe et son observance fréquente, la célébration annuelle de la mort du Seigneur à la date de son anniversaire aurait été totalement annulée, mais il n'en fut pas ainsi. La coutume, observée dès le début par l'Église primitive, de célébrer le grand événement central et le fondement même de l'existence de l'Église, continua, bien que cessât la célébration du « Souper » à la vraie date, remplacée qu'elle était par les nombreux sacrifices de la Messe, et c'est ainsi que cette seule commémoration particulière perdit sa signification.

            Pendant des siècles, ce fut la coutume de calculer la date de la crucifixion de notre Seigneur d'après le calendrier juif, ainsi que nous l'avons déjà expliqué ; mais par la suite, avec le désir de rompre autant que possible tout lien avec des institutions judaïques, on institua un changement dans la méthode de calculer la date de la mort de Christ, notre Pâque. « Le Concile oecuménique » de Nicée décréta que, dorénavant, les Pâques devraient être célébrées le Vendredi qui suit la première pleine lune après l'équinoxe du printemps. Ceci non seulement fixa universellement la célébration de la mort du Seigneur un Vendredi, appelé Vendredi-saint,  mais en outre, donna l'assurance que la célébration tomberait très rarement en vérité en même temps que la célébration de la Pâque par les Juifs. Qu'on se souvienne que la différence dans la méthode de calcul est que les Juifs attendaient alors et attendent encore l'équinoxe du printemps, commencent leur mois à la première nouvelle lune qui suit, et observent la Pâque à la pleine lune, soit au 14e jour. Ce changement occasionne parfois une différence de près d'un mois entre les deux méthodes de calcul p.527 [Note IV].

            Il ne nous appartient pas de dire laquelle des deux méthodes est la meilleure ; nous préférons maintenir celle que le Seigneur et les apôtres ont pratiquée, non pas dans une dépendance telle que nous pourrions croire avoir commis un crime si nous nous sommes trompés dans notre calcul et si nous avons célébré la Pâque à une date inexacte, mais néanmoins avec la satisfaction de nous être efforcés de suivre aussi près que possible l'institution divine, le modèle. Quelqu'un pourrait peut-être suggérer que ce serait mieux encore de fixer la date d'après notre calendrier moderne : la fixer par exemple au 15 avril ou au 1er avril, ou à une autre date, de sorte qu'alors tous les calculs, etc., ne serait plus nécessaires. Nous répondons que le Seigneur a ou évidemment une raison pour établir le calendrier judaïque comme il l'a fait, et que nous préférons sur ce point continuer à maintenir son institution.

            Dans un sens spécial, nous voyons que si le soleil est le symbole du Royaume spirituel de Dieu, la lune est le symbole de l'Alliance de la Loi, et du peuple qui était sous cette Alliance de la Loi. Ainsi y avait-il une raison spéciale pour que notre Seigneur fût crucifié par ce peuple exactement à la pleine lune et cela au temps prédéterminé par Dieu, de sorte qu'on ne put se saisir de lui avant le temps, bien qu'on ait désiré le faire, car « son heure n'était pas encore venue » (Jean 7 : 30 ; 8 : 20). Sa crucifixion eut lieu à la pleine lune, et le fait que la lune commença immédiatement à décroître, est pour nous une leçon à l'effet qu'Israël,  en tant que nation, s'était attiré le rejet temporaire de la part de Dieu, symbolisé par le déclin de la lune qui représentait le déclin national d'Israël.

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            Pour corroborer ce qui précède, nous ajoutons ici quelques extraits appropriés d'un ouvrage qui fait autorité :

TIRES DE L'ENCYCLOPÉDIE  DE Mc CLINTOCK ET STRONG

            « Pâques, c'est-à-dire PAQUE. — « Easter » (Pâques) est un mot d'origine saxonne, et désigne une déesse des Saxons, ou plutôt de l'Est (Orient), Estera, en l'honneur de qui des sacrifices étaient offerts chaque année à peu près au temps de la Pâque (printemps) ; le nom commença, par association d'idées, à être attaché à la fête chrétienne de la résurrection qui avait lieu au temps de la Pâque : c'est pourquoi nous disons jour de Pâques, dimanche de Pâques, mais d'une manière très impropre car cela ne se rapporte pas du tout à la fête observée alors pour la déesse des anciens Saxons. De la même manière, on emploie actuellement le mot allemand Ostern, pour Pâques en faisant allusion à la même déesse, Estera ou Ostera. Le fait qu'on trouve ce mot [en anglais — Trad.] dans la version autorisée (Actes 12 : 4) — « Voulant après Pâques [« Easter »], le produire devant le peuple » — est surtout remarquable comme exemple d'un manque de logique de la part des traducteurs... Lors de la dernière révision [de la version anglaise — Trad], le mot « Pâque » [« Passover »] fut substitué au mot « Pâques » [Easter »]  dans tous les passages sauf celui-ci...

            « Les églises de l’Asie Mineure célébraient la mort du Seigneur le jour correspondant au 14 du mois de Nisan  jour de la crucifixion d'après l'opinion de toute l'Église primitive. D'autre part, ces églises occidentales (Rome) étaient d'avis que l'on devrait commémorer la crucifixion chaque année le jour particulier de la semaine où elle avait eu lieu, c'est-à-dire le vendredi... Les églises occidentales considéraient le jour de la mort de Christ comme un jour de deuil, et elles ne mettaient fin au temps de jeûne qu'au jour de la résurrection. D'un autre côté, les églises de l’Asie Mineure, considéraient totalement la mort de Christ comme la rédemption de l'humanité, et cessaient le jour de jeûne à l'heure de la mort de Christ, à trois heures de l'après-midi,  et immédiatement après, célébraient l'agape et le Souper du Seigneur [ou Sainte Cène, au commémoration — Trad.]. Les deux parties (les églises orthodoxes orientales et occidentales) s'attachèrent au nom PASCHA (Pâque), par lequel elles comprenaient tantôt les jours de fête en particulier de cette semaine, et tantôt la semaine entière de commémoration de la Pâque.

            « La première controverse sérieuse entre les parties de l'église ancienne éclata vers l'an 196 après J.C., lorsque l'évêque Victor de Rome publia une circulaire qu'il adressa aux évêques principaux de l'Église, leur enjoignant de convoquer des synodes dans leurs diverses provinces, et d'introduire la pratique occidentale (celle de célébrer le vendredi et le dimanche, au lieu du jour exact, les 14e  et 16e de Nisan) Certains des évêques accédèrent à la requête, mais le synode tenu par l'évêque Polycrate, d'Éphèse, refusa énergiquement et approuva la lettre de l'évêque Polycrate qui, pour défendre la pratique asiatique, renvoya Victor à l'autorité des Apôtres Philippe et Jean, à Polycarpe  et à sept de ses parents qui, avant lui, avaient été évêques d'Éphèse...

            « Jusque-là, la controverse entre les églises asiatique et occidentale (romaine) n'avait porté que sur deux points, à savoir : (1) si l'on devait commémorer le jour de la semaine ou le jour du mois où avait eu lieu la mort de Christ ; (2) si le jeûne devait avoir pris fin : Or, un troisième point de controverse fut soulevé pour savoir comment déterminer réellement le 14e jour de Nisan. Nombre de Pères de l'Église sont d'avis que, selon la première manière de calculer des Juifs jusqu'au moment de la destruction de Jérusalem, le 14e jour de Nisan avait toujours été après l'équinoxe du printemps, et ce ne fut qu'en raison du mauvais calcul des Juifs qui vinrent plus tard que le 14e jour de Nisan tombait occasionnellement avant l'équinoxe. Ils insistaient donc pour que le 14e de Nisan qui, pour les deux parties au sein de l'Église, déterminait le temps de Pâques [« Easter »],  fût toujours fixé après l'équinoxe.

            « Comme l'année des Juifs est une année lunaire et que le 14e jour de Nisan est toujours un jour de pleine lune, les chrétiens qui ont adopté la vue astronomique mentionnée plus haut, célébraient la mort de Christ un mois plus tard que la Pâque des Juifs, chaque fois que le 14e jour de Nisan tombait avant l'équinoxe. Étant donné que les chrétiens ne pouvaient plus désormais se fier au calendrier des Juifs, ils devaient faire leurs propres calculs pour fixer le temps de Pâques [« Easter »]. Fréquemment, ces calculs différaient les uns des autres, en partie pour des raisons déjà exposées, et en partie parce que la date de l'équinoxe était fixée par certains le 18 mars, par d'autres le 19, et par d'autres encore le 21 mars. Le Concile d'Arles en 313 essaya d'établir l'uniformité, mais ses décrets ne paraissent pas avoir eu un grand effet. Ce sujet fut donc repris et discuté à nouveau et mis à exécution par le Concile oecuménique de Nicée qui décréta que Pâques [« Easter »] devrait être célébrée dans toute l'église après l'équinoxe, le vendredi qui suit le 14 de Nisan. Il fut également décidé que l'église d'Alexandrie, qui se distinguait dans l'astronomie, informerait chaque année l'église de Rome quel jour des Calendes les Ides de Pâques [« Easter »] devraient être célébrées. A son tour, l'église de Rome devrait en faire part à toutes les églises du monde. Cependant, même ces décrets du Concile de Nicée ne mirent pas fin à toute controverse, et il revint à Dionysius Exiguus d'introduire graduellement une pratique uniforme dans la vieille église. Certains pays, comme la Grande-Bretagne, n'abandonnèrent leur ancienne pratique qu'après une longue résistance. A l'époque de Charlemagne, l'uniformité [dans l'observance du Vendredi sans égard au calcul par les Juifs du jour de la pleine lune] semble avoir été établie, et [dès lors] on ne trouve plus trace [de l'observance] du quarto décimani (la célébration du jour réel — le 14 de Nisan, la pleine lune après l'équinoxe du printemps)...

            « La révision du Calendrier par le pape Grégoire XIII, retint dans l'ensemble l'ère dionysienne, mais elle détermina avec plus de précision la pleine lune de Pâques [« Easter »], et prit avec soin des dispositions pour éviter toute déviation future du calendrier, du temps astronomique. Néanmoins, avec ces calculs minutieux, Pâques [« Easter »] des chrétiens coïncide parfois avec la Pâque [« Passover »] des Juifs, contrairement aux décrets du Concile de Nicée » p.531 [Note IV].

            Le même ouvrage dit au sujet du mot :

            PASSOVER [la Pâque] : « C’était la fête typique de l'année et dans cette position unique, elle était dans un certain rapport avec la circoncision comme le second sacrement de l'église hébraïque (Exode 12 : 44). Il nous est permis de voir cela en considérant ce qui arriva à Guilgal, lorsque Josué examinant de nouveau l'alliance divine, célébra la Pâque immédiatement après la circoncision du peuple. Toutefois, la nature de la relation qui unit ces deux rites ne devint pleinement développée que lorsque furent accomplis ses antitypes, et le « souper du Seigneur » prit sa place comme fête sacramentelle du peuple élu de Dieu ».

CHRIST NOTRE PÂQUE

A la mémoire du Sauveur

Nous gardons cette fête,

Où tout cœur pieux à l'honneur

Qu'invite lui soit faite.

 

Par la foi nous prenons le pain

Qui en est le symbole ;

La coupe en témoignage enfin,

De l'Agneau qu'on immole.

 

Coupe qui nous ramène au jour

De ta mort rédemptrice,

Et qui nouvelle, au saint séjour,

Près de Toi est délice.

 

Combien nous serons enchantés,

Seigneur, devant ta face !

En puissance, ressuscités

Nos cœurs louant ta grâce.

(Hymne N°  122)

NOTE IV — POUR LES PAGES 515, 527, 531

            Étant donné que ce fut presque invariablement l'habitude pour notre pasteur, avant et après la parution du vol. VI, d'annoncer comme date du Mémorial celle basée sur Nisan commençant à la nouvelle lune la plus proche de l'équinoxe du printemps (qu'elle se produisît avant ou après cet équinoxe), et étant donné que deux fois il déclara formellement que Nisan  commençait à la nouvelle lune la plus rapprochée de l'équinoxe du printemps (Z' 07, 88 § 3 (*) [« .. La nouvelle lune qui avait lieu la plus proche [« came closest to »] l'équinoxe du printemps... ».] : Z' 15, 70 § 1 (**) [Idem. — Trad.] ; T. de G. Mai 1915 p. 38 1re Col.), le Mot « après » dans la phrase « après l'équinoxe du printemps » dans la seconde ligne de la note à la page 470 (en anglais) paraît être une coquille d'imprimerie (***) [La note de l'édition anglaise 1915 (vol. 6 p, 470) ne la porte même plus. Elle porte en effet « about », c'est-à-dire vers ; mais on la trouve encore, p. 484, 20e ligne, — Trad.]. Par suite, au mot « après » dans cette phrase devraient être substitués les mots « la plus près » ou « la plus proche ». Il est évident, d'après quelques faits, que le mot « apparition » dans cette même ligne signifie avènement, arrivée, et non pas visibilité : (1) La nouvelle lune la plus proche de l'équinoxe du printemps se produit durant la saison pluvieuse, ce qui la rendait souvent invisible de nombreuses nuits après qu'il aurait été temps d'être visible d'abord dans une nuit sans nuage. (2) Si les Juifs à Jérusalem avaient dû attendre que la nouvelle lune de Nisan devînt visible avant de fixer le 1er Nisan, les Juifs de Rome d'Espagne, de Babylone, etc., n'auraient pas eu suffisamment de temps pour trouver d'après Jérusalem le jour convenable pour y être le 14 Nisan, car en ce temps-là un voyage rapide de Babylone à Jérusalem demandait quatre mois (Esdras 7 : 9), et ainsi les Juifs en ces lieux n'auraient pas pu célébrer la Pâque au jour exact s'ils avaient dû attendre que le 1er Nisan fût fixé à Jérusalem par la première visibilité de la lune la plus proche de l'équinoxe du printemps. Ces considérations prouvent que la nouvelle lune de Nisan était fixée par les Juifs grâce à des calculs astronomiques au moins quatre mois avant l'arrivée de la nouvelle lune de Nisan. (3) Même aux jours de Saül et de David, le temps de la nouvelle lune était connu à l'avance (1 Sam. 20 : 5, 18, 24). Par conséquent, le mot apparition de la seconde ligne de la note p. 470 (p. 127 ancienne édition fse ; p. 515 présente édition — Trad.) signifie non pas visibilité mais avènement, arrivée.

            Il est certain qu'au temps de Christ les Juifs commençaient Nisan à la nouvelle lune la plus proche de l'équinoxe du printemps, car Josèphe (Antiquités, Livre III, chap.  10, Sect. 5) déclare expressément que la Pâque devait être observée pendant que le soleil était en Ariès qu'il atteignait alors à l'équinoxe du printemps, et où il restait 30 jours, c'est-à-dire jusqu'au 20 avril. Ceci obligeait les Juifs à commencer Nisan à la nouvelle lune la plus proche de l'équinoxe du printemps, sans s'occuper si la nouvelle lune était avant ou après l'équinoxe du printemps. Par exemple, si la lune devenait nouvelle, supposons un jour ou deux avant l'équinoxe du printemps, et que les Juifs avaient attendu après la nouvelle lune après cet équinoxe, c'est-à-dire avaient attendu 27 ou 28 jours environ après l'équinoxe du printemps, soit le 18 ou le 19 avril pour commencer Nisan, la Pâque ne serait pas venue avant le 1er ou le 2 mai, c'est-à-dire dix ou onze jours après que le soleil avait quitté Ariès. Ceci, Josèphe qui était un prêtre juif bien informé et un contemporain de Jésus et des Apôtres, déclare que cela ne pouvait être. Par conséquent, son affirmation que la Pâque devait être observée pendant que le soleil était en Ariès est une autre manière de dire que la nouvelle lune la plus proche de l'équinoxe du printemps, sans s'occuper si cela arrivait avant ou après l'équinoxe du printemps, commençait le mois de Nisan. Quelques-uns ont pensé que la première gerbe mûre n'aurait pu l'être à temps pour employer le 16 Nisan (Lév. 23 : 12), si Nisan commençait à la nouvelle lune la plus proche de l'équinoxe du printemps, si cette lune devenait nouvelle avant cet équinoxe. Mais le Dr W.M. Thomson qui passa plus de 45 ans en Palestine et qui est parmi les plus grandes autorités sur la Terre Sainte, nous dit (Le Pays et le Livre, vol. I,  362, § 3) que, dans la vallée du Jourdain inférieur, la moisson commence vers la fin de mars. Les premiers fruits mûrissant trois semaines avant environ (et plus tôt encore aux temps bibliques), ils étaient mûrs avant l'équinoxe du printemps et par conséquent à temps pour être employés dans le service du 16 Nisan, qui arrivait toujours après l'équinoxe du printemps, suivant la règle que la lune la plus proche de cet équinoxe commençait Nisan, même si cette lune devenait nouvelle 13 jours avant cet équinoxe.

            Notre pasteur nous donna la règle scripturale concernant la date de la Pâque comme suit : Que les frères et sœurs dans le monde entier observent la Pâque après 18 heures (temps où Dieu commence un jour), le 14 Nisan, déduit en faisant commencer Nisan à la nouvelle lune « la plus proche » de l'équinoxe du printemps, sans s'occuper si elle arrivait avant ou après cet équinoxe. Chaque fois que le calendrier juif moderne — lequel n'était pas en usage au temps de Jésus, mais fut emprunté par les Juifs vers 360 ap.  J.C. au païen grec Meton et par suite n'est pas scripturalement obligatoire pour nous — donnait une fausse date pour le 14 Nisan, notre pasteur rejetait leur date, fixait et annonçait la date conformément au calendrier des cieux. Cette règle exige qu'un lieu donné sur la terre soit employé comme celui où doivent commencer le jour et le mois lunaires (18 h.), car si la lune devient nouvelle partout au même instant de temps absolu, elle ne l'est pas partout au même temps des horloges, puisque selon nos horloges, elle devient nouvelle une heure avant pour chaque 15° vers l'est et une heure après pour chaque 15° vers l'ouest ; par exemple, si la lune de Nisan devient nouvelle à 20 h. à Greenwich (Angleterre), elle le serait à 15 h. à Philadelphie, ce qui signifie — puisque le jour lunaire selon l'ordre divin commence à 18 h. — qu'à ces deux endroits, si chacun d'eux était choisi comme lieu où commencent le jour et le mois lunaires, la lune de Nisan deviendrait nouvelle sur deux jours lunaires différents. En conséquence, un certain lieu fixe doit être choisi où doivent commencer le jour et le mois lunaires pour le monde entier. Certains ont pris comme lieu fixe 180° de longitude est où le monde entier commence le jour solaire à minuit d'autres ont pris Jérusalem ; certains ont pris Greenwich d'autres, Philadelphie ; et d'autres enfin ont pris la date du calendrier juif moderne lequel est arbitraire puisqu'il ne prend aucun lieu fixe, mais fait varier le sujet selon l'arrangement des cycles de Méton. Divers groupes du peuple de la Vérité, suivant ces diverses méthodes, ont presque toujours annoncé différentes dates pour le 14 Nisan  depuis la mort de notre pasteur.

            Laquelle de ces méthodes est juste ? Nous répondons : celle qui fait commencer le jour et le mois lunaires à 18 h. à Jérusalem. Comment savons-nous cela ? D'après les parallèles de 2520 et de 1845 ans. Le premier membre du parallèle de 2520 ans commença le premier jour du septième mois de 3127 av. J.C. et termina le premier jour du septième mois de 607 av. J.C., à l'heure de Jérusalem, quand commença le second membre de ce parallèle. En P' 36, 11, 12 (V.P. N° 12, pp. 91 à 93 — Trad.), divers événements sont donnés de 1912 à 1914 ap. J.C., en parallèle à divers événements de 609 à 607 av. J.C.,  se produisant au jour exact temps lunaire à 2520 ans d'intervalle, le temps dans chacun des cas se manifestant dans le temps lunaire basé sur Jérusalem comme point de départ pour l'horaire. De plus, en P' 36, 8-11 (V.P. N°s 74-75, pages 23 à 26) une foule d'événements de 1915 à 1918 y sont donnés, mettant en parallèle divers événements de 70 à 73 ap . J.C.,  ayant lieu exactement au temps lunaire à 1845 ans d'intervalle, le temps dans chacun des cas se produisant exactement dans le temps lunaire basé sur Jérusalem comme point de départ pour l'horaire. Et en doit s'attendre à cela, car dans les deux parallèles — de 2 520 et de 1845 ans — leurs premiers membres se terminèrent et leurs seconds membres commencèrent à Jérusalem, donc à l'heure de Jérusalem. Ces deux faits prouvent que maintenant (aussi bien que dans les temps bibliques) Dieu fixe le jour et le mois lunaires comme commençant à 18 h. à Jérusalem. Par conséquent, Il fixe le mois lunaire pour le Monde comme commençant à Jérusalem, qui sera sans aucun doute le lieu de départ pour le jour, le mois et l'année lunaires durant le Millénium, puisque Jérusalem sera alors la capitale du monde. Nous devons donc compter, comme premier jour de Nisan, celui où la lune la plus proche de l'équinoxe du printemps devient nouvelle à Jérusalem. Voici comment le déterminer facilement : Trouvez la date, l'heure, la minute et la seconde de la nouvelle lune la plus proche de l'équinoxe du printemps à Greenwich (Angleterre) — ce que donnent la plupart des almanachs — puis ajoutez à ce temps 2 heures 20 minutes et 54 secondes, et le résultat donnera l'heure exacte à laquelle la lune est nouvelle à Jérusalem, car Jérusalem est à 35°13' et 30" à l'Est de Greenwich. Nous donnons des détails à ce sujet en P' 33, 21-32 (V.P. N° 43, pp. 9, 10 ; N° 44, pp. 22-27) et en P' 36, 8-13 (V.P. Nos 74-75, pp. 23 à 26 — Trad.).

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